Selon un rapport d'experts, des mesures
radioactives immédiatement connues après le passage du nuage
de Tchernobyl ont été occultées par le Service central
de protection contre les rayons ionisants.
Ce rapport des experts Paul Genty et Gilbert Mouthon a été notifié en fin de semaine dernière aux parties par la juge d'instruction Bertella-Geffroy, en charge de l'enquête française sur le passage du nuage radioactif. Selon les éléments rapportés, le Service central de protection contre les rayons ionisants (SCPRI) a eu connaissance de données précises concernant la contamination de la France peu après le passage du nuage. Pourtant le SCPRI aurait restitué ces informations aux autorités et au public de façon incomplète et imprécise. Or les autorités auraient pu ordonner de façon ciblée des mesures pour la protection des populations si elles avaient eu connaissance des informations recueillies par le SCPRI. Des mesures qui ont fait défaut notamment aux foetus et enfants en bas âge particulièrement exposés, selon le rapport. |
Chiffres sous-évalués
Les experts stipulent que la SCPRI a fourni des cartes de relevés inexactes, car elles comportaient des moyennes par département, ce qui a «masqué» la réalité. Chantal L'Hoir, l'une des présidentes de l'Association française des malades de la thyroïde s'est félicitée des conclusions de ce rapport. «On a désormais les preuves du dysfonctionnement, maintenant l'instruction va pouvoir aboutir, ce n'est pas possible autrement», a-t-elle déclaré. La CRIIRAD, laboratoire privé créé après l'accident de la centrale ukrainienne du 26 avril 1986, avait déjà réclamé en avril 2005 la mise en examen de Pierre Pellerin, l'ancien directeur du SCPRI. A l'époque, l'organisme était déjà montré du doigt, dans un rapport d'expertise d'étape, pour avoir fourni des chiffres de contamination sous-évalués. |
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Greenpeace
l'emporte face à Areva sur la définition des déchets
nucléaires (Hervé Morin, LE MONDE | 09.12):
Greenpeace pavoise. Après quatre ans de procédures indécises l'opposant à Areva, la Cour de cassation a donné raison, mercredi 7 décembre, à l'association écologiste dans une polémique sur la définition de ce qu'est un déchet nucléaire. Cet arrêt pourrait, espère Greenpeace, contraindre la France à réviser ses pratiques en matière de gestion des combustibles usés étrangers et gêner ainsi le commerce d'Areva dans ce domaine. Au départ, en 2001, cette affaire pouvait sembler mineure. Elle ne concernait que le retraitement à l'usine d'Areva à la Hague (Manche) de quelque 300 kilogrammes de combustibles usés provenant d'un réacteur de recherche australien. Craignant que Greenpeace ne tente une action pour empêcher le débarquement à Cherbourg de ces matières, la Cogema, filiale d'Areva, avait assigné l'association en référé. |
En retour, les écologistes ont alors demandé
les pièces autorisant le retraitement en France de ces matières.
L'industriel a tergiversé et n'a pas été en mesure
de produire l'autorisation requise. De plus, le contrat qui le liait aux
Australiens ne prévoyait aucune utilisation ultérieure du
combustible usé. Une faille dans laquelle s'est engouffrée
l'association écologiste, arguant que, dans ce cas, ces matières
devaient être considérées comme un déchet. Un
point de vue que la cour d'appel de Caen a confirmé en avril, soulignant
que le combustible australien était donc interdit de séjour
en France.
Deux jours après cet arrêt, la fameuse autorisation est parue au Journal officiel. Le retraitement a donc débuté, le 9 juin, précise la Cogema, qui ajoute que, "conformément à la loi, les déchets issus du traitement seront renvoyés en Australie. L'uranium sera recyclé." Malgré cette mise tardive en conformité, la Cogema a été pourtant rattrapée par sa propre décision de se pourvoir en cassation après la décision de la cour d'appel du tribunal de Caen. La Cour de cassation lui a nouveau donné tort. Greenpeace espère profiter de ce revers juridique pour étendre cette mesure aux combustibles des centrales nucléaires étrangères dont certains refroidissent pendant des années en France avant d'être retraités. |
Pékin fait monter les enchères
pour départager le groupe Areva de son concurrent anglo-américain
Westinghouse.
LA CHINE n'est pas satisfaite des offres étrangères que fait naître son énorme programme électronucléaire et elle le fait savoir à ses fournisseurs, à commencer par la France : la facture est trop lourde et l'offre de savoir-faire trop chiche. L'avertissement, lancé par le premier ministre, Wen Jiabao, dans son interview au Figaro, corrobore l'annonce par Pékin d'un report de l'attribution des contrats nucléaires et d'un probable retard dans la mise en chantier des quatre premiers réacteurs. C'est une douche froide pour le groupe français Areva qui a fourni à la Chine ses premiers réacteurs civils dès les années 1980. Aux délais décidés par Pékin, s'ajoute l'inconfort d'être ramené sur le même plan que son concurrent Westinghouse. Le groupe anglo-américain n'a jamais pris pied sur le marché chinois et son réacteur AP 1000 n'existe que sur la planche à dessin, à la différence de l'EPR franco-allemand. (voir dossier de la Gazette Nucléaire 223/224 - septembre 2005) Trente réacteurs en perspective
|
Areva et Westinghouse visent plus haut. Avec l'aide
étrangère, la Chine veut faire à l'horizon 2020 ce
que les Etats-Unis et surtout la France ont réussi dans les années
1970 : un chantier nucléaire d'envergure nationale, avec le lancement
de deux ou trois réacteurs chaque année. L'objectif est de
quadrupler le nombre des centrales et de porter la génération
d'électricité nucléaire à 40 000 mégawatts,
soit 4% de la consommation d'énergie du pays.
La Chine doit aussi standardiser son parc nucléaire, disent les professionnels. En clair, le groupe qui verra son offre retenue aurait de bonnes chances de rafler toute la mise : une trentaine de réacteurs à près de deux milliards de dollars pièce, sans compter le savoir-faire. Offre compétitive d'Areva
J.-J.
|
Le supercalculateur TERA-10 vient d'arriver
au laboratoire nucléaire militaire du CEA à Bruyères-le-Châtel
(région parisienne). Capable de réaliser 50.000 milliards
d'opérations à la seconde, cet ordinateur géant, l'un
des plus performants au monde (avec celui des Etats-Unis) vient compléter
le nouveau dispositif français de simulation des essais nucléaires
en laboratoire.
Avec la machine radiographique Airix (à Moronvilliers, en Champagne) et le laser Mégajoule (au Barp, près de Bordeaux), il est l'un des trois équipements majeurs du programme Simulation dont l'objectif est de permettre de poursuivre le réarmement nucléaire actuel de la France. Avec ce programme, la France va pouvoir continuer à enfreindre en toute impunité le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (TICE). La simulation reposant sur des micro-explosions nucléaires en laboratoire, dont on calcule ensuite la portée réelle grâce aux supercalculateurs, elle contrevient au TICE, qui interdit TOUT essai nucléaire, et non pas seulement les essais atmosphériques ou souterrains type Moruroa. |
Mais l'infraction au droit international ne s'arrête
pas là. La France opère à l'heure actuelle un réarmement
nucléaire complet qui viole ouvertement le Traité de Non-Prolifération
(TNP). Celui-ci oblige en effet les puissances nucléaires à
désarmer. Pourtant, loin de se contenter comme elle l'affirme de
garantir « la sûreté et la fiabilité »
de ses armes nucléaires, ce qui serait déjà une infraction
grave au TNP, la France cherche aujourd'hui à réduire la
puissance de ses bombes nucléaires, grâce au programme de
simulation, et afin de rendre l'utilisation de la bombe nucléaire
beaucoup plus acceptable par les opinions publiques. C'est la logique des
mini-nukes, initiée par les Etats-Unis de G. Bush et reprise, en
coopération avec les premiers, par la France et la Grande-Bretagne.
Ce n'est donc pas un hasard si Tony Blair a également commandé
un exemplaire de TERA-10...
Il est plus que temps de dénoncer cette logique criminelle, illustrée par la construction actuelle, à Bordeaux, des missiles M-51 chargés à partir de 2010 de porter toujours plus loin (10.000 km?) les têtes nucléaires à puissance plus réduites qui sortiront des recherches entreprises au Barp avec le Laser Mégajoule. Greenpeace s'engage en 2006 à combattre le programme M-51, résultat direct de la simulation des essais nucléaires. |
En Corée du Sud, une petite ville du sud du pays a été choisie pour devenir le premier site de stockage de déchets radioactifs. C'est la Une de toute la presse sud-coréenne. Cela faisait dix-neuf ans que la Corée du Sud cherchait à créer sa propre poubelle nucléaire, souligne le Korea Herald. Le pays avait choisi jusque là plusieurs sites, mais à chaque fois le gouvernement avait dû renoncer face à la vive opposition des habitants et des organisations écologiques. Pour surmonter ces obstacles, le gouvernement sud-coréen a eu l'idée de proposer une enveloppe de 240 millions d'euros à la ville qui accepterait d'accueillir ce site de déchets nucléaires. Quatre bourgades se sont portées candidates. Et ce mercredi, elles ont toutes votées en masse pour dire oui. | C'est donc la plus enthousiaste, Gyeongju, qui l'a emporté. Quelque 90% de la population se sont en effet prononcés en faveur du site. Il faut dire qu'il y a les subventions, les taxes professionnelles qui rapporteront de l'argent chaque année. Le gouvernement promet aussi que le projet est susceptible de créer dix mille emplois dans la région. Le Joong Ang Daily souligne que c'est la première fois qu'un référendum local entérine un projet national. La Corée du Sud compte aujourd'hui 20 centrales nucléaires, explique le Korea Herald. En 2015, il y devrait y en avoir dix de plus. Un site de stockage devenait donc indispensable. Le gouvernement prévient que ce site sera opérationnel en 2008 au plus tard. Un site qui ne devrait accueillir que des déchets de faible ou de moyenne radioactivité |
En juin 2003, et à la suite d'une
recommandation de l'Office parlementaire d'évaluation des choix
scientifiques et technologiques (OPECST), le gouvernement avait confié
à l'ASN le Plan national de gestion des déchets radioactifs
et des matières valorisables (PNGDR-MV) qui doit permettre de rechercher
des solutions de gestion pour chaque catégorie de déchets
radioactifs et prendre en compte les préoccupations du public quant
au devenir de ceux-ci.
Par la loi du 30 décembre 1991, également appelée loi Bataille, du nom du Député du Nord, Christian Bataille qui fut son rapporteur, le Gouvernement avait quinze ans pour approfondir les recherches et trouver une solution pour le stockage des déchets les plus dangereux, c'est-à-dire ceux qui résultent de l'activité des centrales nucléaires et ayant pour certains une durée de vie de plusieurs millions d'années. Cette loi définissait trois axes principaux de recherche (la séparation et la transmutation, le stockage en couches géologiques profondes et l'entreposage de longue durée en surface) pour la prise en charge des déchets de haute activité et à vie longue produits dans les réacteurs nucléaires (~ 15 tonnes/an pour la France) et donnait rendez-vous en 2006 pour faire le bilan des différentes propositions. Nucléaire et démocratie ne sont toujours pas compatibles
au XXIe siècle
|
La réponse du gouvernement enterre tout espoir d'un débat
sur les risques liés au nucléaire dans notre pays, avaient
indiqué les associations soulignant qu'il s'agissait d'une décision
grave qui nous rappelle que nucléaire et démocratie ne sont
toujours pas compatibles au XXIe siècle.
La Commission nationale du débat public a tenu à maintenir la réunion de Lyon prévues le 3 novembre et a précisé que les réunions annulées en octobre (Paris et Cherbourg) étaient reprogrammées(2). Une cinquantaine de membres du réseau Sortir du nucléaire ont d'ailleurs manifesté de manière symbolique devant la salle où débutait la première séance du débat public national. Le débat se poursuivra en novembre avec une série de conférences-débats organisées à Joinville, Caen, Nancy et Marseille(2) sur le thème « Démocratie et déchets radioactifs ». Au terme général et parfois contesté de gouvernance, la Commission particulière du débat public a incité la CPDP a en modifié fortement les contenus. Un débat public ayant pour thème ''équitable et partage des connaissances : le cas général et le cas secret défense'' aura notamment lieu Lundi 14 novembre à 17h à Caen. Agir pour l'Environnement, Les Amis de la Terre, France Nature Environnement, Greenpeace France, le Réseau Action Climat et WWF France ont annoncé qu'elles seront présentes lors de ce débat qu'elles ont qualifié d'exceptionnel et dont elles saluent la tenue. Pour la première fois en effet, les différents protagonistes de ce dossier (Etat, opérateurs publics et autorités de sûreté) devront s'expliquer clairement sur la notion de secret-défense. Nous serons là pour obtenir des explications de la part de la haute administration, démontrer les limites du positionnement officiel et participer avec la CNDP et les experts indépendants à l'identification de solutions. Pour nous, l'information et l'accès à l'information est en effet un préalable incontournable au débat, ont rappelé l'ensemble de ces associations. Leur non-participation actuelle aux débats publics ne résulte pas en effet d'un a priori négatif mais bien des blocages successifs nés de la non-transparence de la filière nucléaire et de son immaturité démocratique, ont-elles indiqué. Parallèlement au débat et quelles qu'en seront les conclusions, l'EPR, projet franco-allemand développé depuis 1992 par Siemens et Areva, se fera. Inscrit dans la loi d'orientation sur l'énergie votée au Parlement en juin, il est destiné à prendre progressivement le relais des 58 réacteurs qui équipent les 19 centrales nucléaires françaises. En France, la première centrale à eau pressurisé, celle de Flamanville, doit entrer en fonction en 2012. Le coût de remplacement des 58 réacteurs en service dans les 19 centrales nucléaires d'EDF devrait atteindre 130 milliards €. Le 26 septembre dernier, des
appels d'offres pour la construction de l'EPR auxquels les industriels
doivent répondre pour le 5 janvier, ont d'ailleurs été
lancés.
|
Dans le cadre
des deux débats organisés par la Commission Nationale du
Débat Public (CNDP) relatifs, l'un à l'implantation d'un
réacteur nucléaire EPR à Flamanville et l'autre à
la gestion des déchets et matières nucléaires, le
gouvernement a adressé une réponse négative à
la demande d'expertise indépendante complémentaire sur la
question de la sécurité des installations et activités
nucléaires, et de sa protection par le "secret défense",
formulée à l'initiative de la CNDP.
Devant cette "fin de non recevoir", la plupart des associations environnementales porteuses d¹interrogations et inquiétudes légitimes de nos concitoyens ont annoncé leur décision de ne plus participer à ces débats. Le refus d'information des pouvoirs publics comme le départ de ces protagonistes essentiels du débat vident de sens et d'utilité la poursuite des débats. Nous avons jusqu'ici participé activement en tant qu'experts indépendants à la préparation de ces débats comme à leurs premières manifestations dont nous avons vivement apprécié l'organisation et la qualité. |
Nous portons aussi à
l¹actif de la CNDP une avancée sur la levée du secret
industriel. En effet, par une convention signée entre elle, EDF
et le GSIEN, il a été possible de consulter des parties du
rapport provisoire de sûreté de l'EPR et d'avoir des réunions
de travail avec les spécialistes d'EDF, de l'IRSN et de la DGSNR.
C'est pourquoi ce refus d'expertise complémentaire sur les risques nous interpelle, car rien ne le justifie. Nous décidons, donc, devant ce "blocage" du dialogue par décision gouvernementale, d'interrompre toute participation à ces débats. Signataires:
|
· AIEA Prix Nobel de la PAIX!?
Réaction de Jacques Moudoux
(ADIT) à un article sur ce sujet précis dans le magazine
"Pour la Science"
Dans leur article Les
examens radiologiques présentent-ils un risque pour la santé
? (260K pdf, Pour la Science n° 334, août
2005), André Aurengo et Maurice Tubiana (voir résumés
20K
html, en français;
en
anglais) indiquent qu’une exposition à de très
faibles doses de radiations ne présente pas de risque pour la santé.
Or, dans son édition du 29 juin 2005, le British Medical Journal
a publié les résultats d’une importante étude internationale
coordonnée par le Centre international de recherche sur le cancer
(CIRC) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), sur la mortalité
par cancer parmi les travailleurs du secteur nucléaire. Cette enquête
aurait mis en évidence un risque (faible) de cancer radio-induit
pour les travailleurs exposés de façon chronique à
de faibles doses de rayonnements ionisants.
|
Réponse d'André Aurengo
L’étude du CIRC n’est pas spécifiquement consacrée aux faibles doses, mais, pour des raisons de puissance statistique, fusionne (comme la plupart des études épidémiologiques) des données obtenues pour des gammes de doses très étendues, de quelques à 500 millisieverts. Cette démarche sous-entend implicitement que les mécanismes de cancérogenèse et de défense contre les effets des rayonnements sont similaires, quelle que soit la dose. Les données récentes de la radiobiologie montrent au contraire que les mécanismes de défense de l'organisme contre les faibles doses sont différents de ceux activés contre les fortes doses, et sont plus efficaces. Pour connaître les risques des faibles doses, d’autres démarches d'estimation des risques sont nécessaires, comme par exemple celle conduite dans le cadre du rapport des Académies de médecine et des sciences, qui regroupe les données de toutes les études de cohorte pour lesquelles il a été possible d'obtenir des coefficients de risque fondés sur les seules doses inférieures à 100 millisieverts chez l'adulte. Cette première synthèse qui porte sur plus de 415 000 sujets suivis pendant 17 ans en moyenne ne montre pas d’excès de risque relatif significatif ni pour les leucémies ni pour les tumeurs solides. L’excès de risque relatif pour les tumeurs solides n’est pas significativement différent de zéro, mais, point important, il est significativement plus faible que celui calculé dans la méta-analyse du CIRC. Cette étude spécifique des faibles doses doit être poursuivie, en particulier en intégrant les données concernant les faibles doses de la méta-analyse du CIRC. |
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(Flash d'Océanie)
Le ministre australien des ressources naturelles, Ian MacFarlane, a annoncé jeudi que le gouvernement fédéral reprenait le contrôle direct d’un énorme gisement d’uranium dans l’État d’Australie septentrionale, dont les autorités locales menaçaient de refuser l’ouverture à l’exploitation. Le ministre du gouvernement central a annoncé sa décision à l’issue d’une entrevue à Darwin avec le ministre des ressources de cet État, ajoutant que "désormais, pour le bien de ce territoire, le gouvernement fédéral assume la responsabilité de l’approbation des projets de mines d’uranium", rapporte la radio nationale. En juin dernier, le ministre fédéral avait rappelé aux autorités de l'État d’Australie septentrionale les "opportunités" gâchées par leur éventuelle décision d’interdire l’exploitation. Selon le ministre, cet État pourrait rapidement "regretter" son intention de ne pas autoriser l’exploitation de ce gisement pour les quatre années à venir. Il y a quelques semaines, un autre État australien, celui de l’Ouest, se prononçait dans le même sens concernant ses ressources en uranium. Le ministre fédéral avait notamment souligné que selon les estimations actuelles, le gisement d’Australie septentrionale représente des revenus potentiels de l’ordre de "dix milliards de dollars" (australiens), soit environ six milliards d’euros, et que le principal client aurait pu être la Chine, dont la demande en matériaux producteurs d’énergie nucléaire est appelée à augmenter de manière significative dans les années à venir, faisant ainsi grimper les cours mondiaux à des records. Entre promesses électorales et ONG
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Fin avril, une ONG australienne,
la Australian Conservation Foundation, s’est opposée à la
reprise des négociations en vue d’une éventuelle exploitation
du gisement d’uranium de Koongarra (État de l’Australie du Nord),
qui fait depuis sa découverte en 1971 l’objet d’un moratoire.
La société française Areva
concernée
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France: remise officielle des
rapports sur les déchets nucléaires
Jeudi 30 juin, François Goulard et François Loos ont reçu les rapports du Commissariat à l’Energie Atomique (CEA) et de l’Agence nationale pour la Gestion des Déchets Radioactifs (ANDRA) présentant le bilan des recherches sur les déchets nucléaires. Objectif: assurer sur le long terme une gestion sûre de tous les déchets radioactifs. Le ministre délégué à l’Enseignement supérieur et à la Recherche et le ministre délégué à l’Industrie ont souligné "la qualité des travaux scientifiques et techniques (...) sur la gestion des déchets radioactifs par les établissements de recherche et les industriels". Voir le communiqué de presse et le dossier de presse, sur le site du ministère délégué à l’Enseignement supérieur et à la Recherche Initiées par la loi du 30 décembre 1991 ou loi Bataille, ces recherches, dont les rapports font le bilan, ont consisté à examiner les diverses possibilités de gestion des déchets nucléaires. Voir les grands principes de la loi du 30 décembre 1991, sur le site du ministère délégué à l’Industrie Trois axes sont abordés dans les rapports du CEA et de l’ANDRA: * la séparation et la transmutation des éléments radioactifs à vie longue présents dans ces déchets ; * le stockage en formation géologique profonde ; * le conditionnement et l’entreposage de longue durée en surface de ces déchets. Par la suite, la Commission nationale d’évaluation, instance indépendante crée par la loi, l’Autorité de sûreté nucléaire et divers experts internationaux examineront ces rapports, sous la tutelle de l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE). Est finalement prévue un projet de loi sur la gestion des déchets radioactifs qui pourrait être présenté au Parlement par le ministre de l’industrie au premier semestre 2006. |
Implantation en Espagne de l'Agence Européenne
de Fusion
Barcelone accueillera l'Agence Européenne de Fusion du projet ITER. ITER est un projet international d'expérimentation en fusion thermonucléaire. L'Union Européenne, les Etats-Unis, la Russie, le Japon, la Chine et la Corée du Sud, les principaux partenaires, se sont associés afin de financer la construction d'un réacteur à fusion, produisant de l'énergie à partir d'isotopes d'hydrogène. Les travaux, qui débuteront à Cadarache au début de 2006, se poursuivront sur dix ans et nécessiteront un investissement de 4,5 milliards €. La structure créée sera un outil de recherche utilisé uniquement sur un plan expérimental. Elle ne sera pas destinée à fournir une énergie électrique consommable. Choisie pour son potentiel scientifique, son réseau efficace de communications et sa localisation proche de Cadarache, Barcelone accueillera prochainement l'Agence Européenne de Fusion. Ce pôle gèrera l'apport européen dans le projet ITER. Depuis le siège de Barcelone seront contrôlés les efforts et les futurs projets de recherche et de développement des partenaires européens, dont les budgets approcheront les 2 milliards €. L'Agence dirigera également la construction de futures installations productrices d'énergie à partir de la fusion thermonucléaire, probablement à partir de 2025. Cet organe de direction devrait être installé, en premier lieu, dans le nouveau centre technologique "22@", proche du campus universitaire de Levante. 120 à 160 scientifiques hautement qualifiés y travailleront à partir de septembre 2005. La construction d'un édifice propre à l'Agence est prévue par la suite. Le choix de Barcelone élimine la possibilité d'implantation du Siege Européen a Tarragone. Afin d'atténuer cette déception qui s'ajoute au préjudice subi lors du retrait de la candidature de Vandellos pour la construction du réacteur, les autorités catalanes assurent qu'un projet lié à l'ITER sera développé en collaboration avec cette ville. La localisation définitive de l'Agence Européenne de Fusion à Barcelone doit encore être confirmée par le Conseil de Compétitivite de l'Union Européenne. L'établissement dans la capitale catalane représentera une véritable opportunité pour la région, pour la recherche et pour l'industrie énergétique de la Peéninsule. Contact: - Carles Sola i Ferrando, Conseiller d'Universités, Recherche et Société de l'Information de la Generalitat, Oficina de Barcelona, Sant Sever, 12, Palau de la Generalitat, 08003 Barcelona, courriel: conseller.dursi@gencat.net, http://www.gencat.net Source: ABC, 01/07/05 |
Le britannique BNFL vend sa filiale américaine
Westinghouse
LE MONDE | 04 juillet LONDRES de notre correspondant La mise en vente, par l'entreprise publique britannique British Nuclear Fuels (BNFL), de Westinghouse, sa filiale américaine de construction de centrales nucléaires, attise les convoitises d'une douzaine de groupes, dont le français Areva. Cette cession, qui devrait rapporter 1 milliard de livres (1,48 milliard €) au Trésor, permettra à la société de se recentrer sur la gestion des réacteurs et sur le retraitement des déchets atomiques. Au cours des dix dernières années, BNFL, entreprise à l'origine spécialisée dans le retraitement des déchets nucléaires, s'est diversifiée. Le rachat des activités nucléaires de Westinghouse en 1998 et celui, en 1999, de la branche nucléaire de l'hélvético-suédois ABB ont constitué une étape marquante. Ces deux acquisitions lui avaient permis d'élargir son métier à la fabrication de combustibles, à l'entretien des réacteurs et à la construction de nouvelles centrales. Westinghouse lui avait ouvert le marché très rentable de la décontamination des sites nucléaires aux Etats-Unis. L'activité de construction s'était avérée très coûteuse, comme l'attestent les pertes de BNFL après éléments exceptionnels, de 471 millions de livres lors de l'exercice 2004-2005. Possédant actuellement douze centrales, BNFL produit 20 % de l'électricité britannique. L'annonce, la semaine dernière, de la mise en vente de Westinghouse s'inscrit dans la stratégie de désengagement des pouvoirs publics de l'industrie nucléaire britannique. Annoncé en 1999, le projet de privatisation partielle de BNFL a dû être reporté sine die en raison de la controverse sur la sécurité à l'usine de retraitement de Sellafield. |
Le 1er avril, les activités de démantèlement nucléaire
ont été transférées à un organisme autonome,
la Nuclear Decommissionning Authority. Après la cession de Westinghouse,
le gouvernement pourrait vendre BNFL au consortium formé du britannique
AMEC et de l'Américain Fluor. En période de réchauffement
climatique et de flambée des prix du pétrole, le Royaume-Uni
cherche à développer le nucléaire dans le cadre de
la diversification de ses approvisionnements énergétiques.
Pour le gouvernement Blair, il y a urgence à agir. En 2020, il ne restera que trois sites en activité qui ne couvriront que 7 % des besoins électriques. Vu la complexité technique, les réticences de l'opinion et le long processus d'obtention des autorisations de planning, construire une nouvelle centrale peut prendre une décennie, prévient la Nuclear Industry Association, association regroupant les industriels du nucléaire civil. Tiraillé entre le ministère du commerce et de l'industrie, favorable aux industriels du nucléaire, et le ministre de l'agriculture, hostile à l'énergie atomique en raison des problèmes de traitement des déchets radioactifs, le gouvernement hésite. De plus, alors que le déficit budgétaire ne cesse de se creuser, selon un récent rapport du bureau-conseil Oxera, cette relance du nucléaire nécessiterait l'octroi une aide importante des pouvoirs publics. Les repreneurs potentiels de Westinghouse sont légion. Le groupe américain General Electric tient la corde par rapport à ses principaux rivaux, son compatriote Shaw Group, les Japonais Toshiba et Mitsubishi Heavy Industries et le français Areva. Marc Roche |
Risk of cancer
after low doses of ionising radiation: retrospective cohort study in 15
countries
http://bmj.bmjjournals.com/cgi/ rapidpdf/bmj.38499.599861.E0v1 (6 pages) Le British Medical Journal publie ce 29 juin 2005 les résultats d'une importante étude multinationale sur la mortalité par cancer parmi les travailleurs du secteur nucléaire. L'étude, qui regroupe les données en provenance de 15 pays différents, parmi lesquels la Belgique, a été coordonnée par le Centre international de Recherche sur le Cancer de l'Organisation mondiale de la Santé (CIRC/OMS). Des experts du Centre d'Etudes de l'Energie nucléaire à Mol (CEN-SCK) et de l'Agence fédérale de Contrôle nucléaire (AFCN) y ont participé. Les analyses ont porté sur plus de 400.000 travailleurs, dont les doses d'exposition aux rayonnements ionisants ont été mesurées individuellement. Il s'agit essentiellement d'une population masculine (à 90 %) exposée à des irradiations externes par rayons gamma. Cette étude avait l'avantage de mesurer directement un risque dans une large population adulte exposée à des doses faibles et généralement fractionnées et étalées dans le temps, alors que nos normes de radioprotection ont été élaborées essentiellement sur la base des observations faites sur les survivants des bombardements à Hiroshima et Nagasaki, c'est-à-dire sur des irradiations reçues à débit élevé pendant un temps bref. De plus, pour des raisons statistiques, les analyses effectuées sur les survivants japonais ne montraient des résultats indiscutables qu'au delà d'une dose de 50 à 100 mSv. Pour des doses plus faibles, il fallait extrapoler les estimations de risque réalisées pour des doses moyennes et élevées. Un des intérêts essentiels de l'étude du CIRC était donc que les doses reçues par ce grand nombre de travailleurs étaient le plus souvent particulièrement basses: la dose cumulée moyenne (sur une période moyenne de suivi de 13 ans) n'était que de 19.4 mSv, 90 % des travailleurs ont reçu une dose cumulée inférieure à 50 mSv et moins de 0.1% d'entre eux ont reçu une dose cumulée supérieure à 500 mSv. Pour comparaison, rappelons que la limite de dose annuelle pour les personnes professionnellement exposées est de 20 mSv et que l'irradiation naturelle provenant du cosmos et de la croûte terrestre (hors radon) est d'environ 1 mSv par an. |
Un premier résultat
majeur de l'étude publiée est qu'un (faible) risque de cancer
radio-induit existe bel et bien pour les travailleurs exposés de
façon chronique à de faibles doses de rayonnements ionisants
: 1 à 2 % des morts par cancer constatées parmi les travailleurs
suivis dans cette étude peuvent être attribuées aux
radiations ionisantes. L'existence postulée par certains
d'une dose en dessous de laquelle le danger d'exposition aux radiations
ionisantes serait inexistant, n'est donc pas confirmée, en tout
cas pas dans la gamme de doses susceptibles d'être rencontrées
en milieu professionnel.
Un second résultat concerne l'estimation chiffrée de ce risque : une dose cumulée de 100 mSv correspond, d'après les résultats de cette étude, à une augmentation d'environ 10 % de la mortalité par cancer (hors leucémie). Cette estimation est plus élevée que les risques calculés sur la base des observations des survivants de la bombe atomique. Les intervalles de confiance statistiques étant cependant larges, cette estimation de risque est compatible avec les coefficients de risque à la base des normes actuelles de radioprotection. Ceci renforce en tout cas indiscutablement la pertinence des normes de radioprotection sévères actuellement en vigueur, et, en particulier, du principe dit « ALARA » (As Low As Reasonably Achievable) qui veut que tous les efforts soient entrepris, dans les limites du raisonnable, pour diminuer autant que possible les doses reçues par les travailleurs et la population, et cela même pour des doses bien inférieures aux limites de dose réglementaires. Ce message est particulièrement important pour certains groupes de personnes professionnellement exposées, notamment dans le secteur médical, dont les doses d'irradiation sont à l'heure actuelle encore particulièrement élevées et parfois proches des limites de dose. Voir suite en septembre! |
Les États-Unis s'apprêteraient
à relancer leur production de plutonium 238, selon le New York Times.
Cette substance, des centaines de fois plus radioactive que le plutonium 239, qui entre dans la fabrication d'armes nucléaires, serait utilisé comme « source d'énergie dans le cadre de missions de sécurité nationale ». Le programme de production de plutonium 238, d'une valeur de 1,5 milliard de dollars américains, devra toutefois obtenir le feu vert du Congrès en 2006. Selon les informations obtenues par le New York Times, le gouvernement américain compte produire 150 kilogrammes de plutonium 238 au cours des 30 prochaines années, à partir de 2012. |
Dans le passé, cette substance hautement
radioactive était utilisée notamment dans les piles nucléaires
qui alimentent certains types de satellite, des sondes spatiales ainsi
que du matériel d'espionnage.
Si le projet obtient le feu vert du Congrès, la nouvelle production de plutonium 238 serait confiée au Laboratoire national de l'Idaho, un choix qui inquiète les écologistes en raison de sa proximité avec les parcs nationaux de Yellowstone et de Grand Teton. La dernière production de plutonium 238 par les laboratoires américains remonte à l'ère de la Guerre froide, dans les années 80. |
L'introduction
en France du réacteur nucléaire de troisième génération
valait bien une grand-messe démocratique obligatoire pour
tout projet d'infrastructure important depuis la loi Barnier de 1995. L'EPR
(European Pressurized Reactor), réacteur à eau pressurisée
qu'EDF doit mettre en service à Flamanville (Manche), en 2012, fera
donc l'objet d'une consultation de la population, qui s'étalera
de la mi-octobre 2005 à la mi-février 2006. Elle sera organisée
par la Commission nationale du débat public (CNDP), qui a créé
une sous-commission ad hoc de six membres.
Son président, Jean-Luc Mathieu, conseiller maître à la Cour des comptes, s'est entouré de cinq personnalités venues d'horizons différents: Michel Colombier, économiste et ingénieur spécialisé dans les politiques énergétiques et environnementales; Danielle Faysse, urbaniste et commissaire enquêteur qui a participé à des évaluations de grands projets; Roland Lagarde, ingénieur-chercheur à EDF à la retraite; Annie Sugier, spécialiste de la radioprotection; Françoise Zonabend, ethnologue (Collège de France), dont les travaux ont porté sur l'organisation de la société française et ses représentations. Tous ont cosigné une "charte éthique et déontologique" dans laquelle ils s'engagent à faire preuve d'"indépendance" et d'une "stricte neutralité". Plusieurs débats seront organisés, en Basse-Normandie et dans d'autres régions, puisqu'EDF, maître d'ouvrage, a prévu de développer l'EPR sur plusieurs sites en France. La population aura deux documents à sa disposition : un dossier d'EDF sur les caractéristiques et les objectifs du projet et, plus original, un "cahier collectif d'acteurs" où administrations, entreprises (Areva...), collectifs de scientifiques et associations (Les Amis de la terre, Greenpeace, WWF, les Ecologistes pour le nucléaire...) ont versé leur contribution. |
Pour M. Mathieu, "c'est
la première fois que la CNDP est saisie sur un équipement
nucléaire, que le débat a une portée nationale et
qu'on l'accompagne d'un cahier où s'expriment tous les acteurs"
. Dans son dossier, ajoute-t-il, "Pierre Gadonneix -le PDG d'EDF- précise
qu'il tiendra compte du débat dans sa décision de lancer
ou non l'EPR", qui doit être définitivement arrêtée
au cours de l'été 2006.
Les questions soumises au débat sont nombreuses. Pourquoi Flamanville, qui nécessite la création d'une ligne à haute tension? Ne valait-il pas mieux prolonger la vie des 57 réacteurs existant en attendant la quatrième génération? Les 3 milliards d'euros investis dans la tête de série sont-ils justifiés? Les mouvements antinucléaires sont sceptiques quant à l'utilité d'un tel débat (qui coûtera entre 1 et 1,5 million d'euros à la charge d'EDF), alors que l'EPR est d'ores et déjà inscrit dans le projet de loi d'orientation sur l'énergie, qui doit être voté en juin au Parlement. Le début de la construction du premier réacteur EPR est programmé pour 2007 et le choix de certains partenaires arrêté, comme celui du numéro un italien de l'électricité Enel. Le réseau Sortir du nucléaire, qui revendique plus de 700 associations, dénonce une "parodie de démocratie". Il "s'étonne qu'il n'y ait eu aucun débat sur le nucléaire pendant cinquante ans et qu'on en ouvre trois en même temps : l'EPR, la ligne à très haute tension partant de Flamanville et les déchets nucléaires". Il rappelle que la sûreté totale de l'EPR, vantée par Areva, constructeur du réacteur, a été mise en doute dans un document confidentiel d'EDF, notamment en cas de crash d'un avion de ligne sur une centrale. Jean-Michel Bezat
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La sûreté
nucléaire est en voie de mondialisation. La réunion de l'Agence
pour l'énergie nucléaire (AEN), qui s'est tenue hier à
Paris, l'a montré avec éclat. L'internationalisation des
contrôles et de la réglementation est même en passe
de devenir un élément clé de la sûreté.
«La coopération est indispensable pour instaurer la confiance
des populations», estime ainsi Kazuo Matsunaga, directeur de la sûreté
nucléaire du Japon. Le seul pays à avoir subi un bombardement
nucléaire possède un parc important de centrales (notre infographie)
et l'utilisation de l'atome continue de susciter l'inquiétude de
la population, voire son hostilité.
Agence spécialisée de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l'AEN rassemble les représentants des services de régulation et de contrôle des installations nucléaires de vingt-huit pays d'Europe, d'Amérique du Nord et de la région Asie-Pacifique. Ces pays représentent à eux seuls près de 85% de la production nucléaire dans le monde. A l'occasion de la réunion de l'AEN, Nils Diaz, l'influent président de la Commission américaine de régulation nucléaire (NRC), a présenté une initiative visant à globaliser à longue échéance la réglementation et la sûreté de l'industrie nucléaire civile. Pour y parvenir, il propose tout bonnement que le modèle américain de sûreté devienne la référence internationale. A terme, il voudrait faire en sorte que le marché du nucléaire (nuclear business) obéisse à des règles standards comme c'est le cas par exemple pour l'aviation civile. Quand l'Airbus obtient l'autorisation de voler, cette dernière s'applique automatiquement à tous les Airbus, quelle que soit la compagnie qui l'achète. Il souhaiterait qu'il en aille de même avec les futurs modèles de centrales nucléaires afin qu'ils ne soient pas soumis à chaque fois à des examens nationaux spécifiques. |
La proposition du directeur
de la NRC a été accueillie avec prudence. Le principe américain
selon lequel quelque chose qui marche bien est sûr, ne fait pas encore
partie de la culture de sûreté européenne. Le Français
André-Claude Lacoste, responsable de la DGSNR (Direction générale
de la sûreté nucléaire et de la radioprotection) n'a
pas manqué de souligner que les différentes agences sont
d'ores et déjà amenées à collaborer étroitement.
Il a cité l'exemple récent de l'EPR (le réacteur franco-allemand
de nouvelle génération). En effet, la Finlande qui a décidé
la construction d'un EPR a eu accès et a travaillé à
partir des analyses déjà effectuées par les experts
français. De même, ce sont ces derniers qui ont contrôlé
la construction de la cuve de l'EPR finlandais par une firme japonaise.
Dans le même souci de bénéficier des apports d'un oeil extérieur, la DGSNR a invité dix-sept missions d'inspection internationales (Osart) dans les centrales françaises, comprenant à chaque fois une dizaine d'experts étrangers. De même, la DGSNR doit prochainement se faire auditer par des membres d'agences de sûreté d'autres pays. «Les gens ont du mal à comprendre pourquoi les critères de sûreté ne sont pas les mêmes d'un pays à l'autre», reconnaît Luis Echavarri, directeur général de l'AEN. Ces échanges sont un premier pas... Dès sa création en 1957, l'AEN avait cherché à favoriser les échanges en matière de sûreté. L'attention se focalisait alors seulement sur la conception des installations ou des aspects très techniques. Mais les accidents de Three Miles Island (1979) et de Tchernobyl (1986) ont ébranlé les certitudes des ingénieurs. Du coup, l'AEN a décidé de renforcer l'analyse des incidents survenant chaque année dans toutes les centrales du monde. Une réunion internationale devrait être organisée sur ce thème, avec la collaboration active des industriels. L'AEN souhaite que des recherches soient conduites sur les nouveaux combustibles et le vieillissement des centrales. Dernière recommandation : assurer la transmission du savoir aux générations futures. |
TOKYO (AFP) - Après plusieurs mois de
bras-de-fer avec l'UE, le Japon est disposé à renoncer à
accueillir le réacteur expérimental de fusion nucléaire
Iter, au profit du site français de Cadarache, a affirmé
mercredi un quotidien nippon, précisant que les négociations
sont "dans la phase finale".
"A ce stade, les négociations se dirigent vers la conclusion d'un accord entre le Japon et l'UE ce mois-ci", a déclaré une source gouvernementale japonaise au Yomiuri Shimbun. Selon le Yomiuri, citant des sources gouvernementales, Tokyo négocie désormais avec une option "de renoncer à sa candidature pour construire le réacteur nucléaire à Rokkasho-mura", dans le nord du Japon. "En conséquence, il est maintenant hautement probable que le réacteur sera construit à Cadarache, en France, plutôt que sur le site proposé par le Japon à Rokkasho-mura", ajoute le journal. En échange, le Japon obtiendrait des compensations: ainsi, les entreprises du pays non hôte, donc japonaises, se verraient allouer 20% des contrats de construction d'Iter, suivant une proposition de Tokyo de septembre 2004. Mais un haut responsable du ministère de l'Education, de la culture, des sports, de la science et de la technologie a démenti l'information, déclarant que Tokyo poursuivrait sa campagne en faveur de Rokkasho-mura. "Nous n'envisageons pas du tout d'abandonner notre offre. Nous n'avons pas changé d'intention", a dit à la presse le vice-ministre de la science, Akio Yuuki, cité par l'agence Jiji. Le gouverneur du département d'Aomori où se situe la localité choisie par Tokyo, Shingo Mimura, a aussi ajouté "croire que le gouvernement allait continuer de négocier avec ténacité en faveur du site proposé par le Japon". Les deux camps s'opposent depuis des mois sur le choix stratégique du site d'Iter, un projet lancé par l'UE, le Japon, les Etats-Unis, la Russie, la Chine et la Corée du Sud. |
Dans cette âpre
compétition, l'UE se bat, avec le soutien des Russes et des Chinois,
pour le site de Cadarache, dans le sud de la France.
Les Japonais, qui bénéficient de l'appui des Etats-Unis et de la Corée du sud, défendent chez eux celui de Rokkasho-mura. Le ministre japonais des Affaires étrangères Nobutaka Machimura doit aborder le dossier Iter mercredi à Paris avec son homologue français Michel Barnier. Le porte-parole du ministère japonais des Affaires étrangères, qui accompagne M. Machimura à Paris, avait indiqué mardi que le Japon n'avait "pas arrêté de politique ou de décision sur cette question". "Notre position est d'avoir une discussion sur ce sujet avec les Français, nous n'avons pas d'autre politique arrêtée que de discuter et de négocier (...) afin d'arriver à une solution mutuellement acceptable pour le Japon et l'UE", a-t-il dit. Toutefois, le président français Jacques Chirac a déclaré mardi à la télévision que la France était "sur le point d'obtenir l'implantation" du réacteur expérimental à Cadarache. Lundi, Jeannot Krecké, ministre de l'Economie du Luxembourg, qui assure actuellement la présidence du Conseil de l'UE, avait indiqué que le Japon avait accepté de discuter la possibilité que le réacteur soit implanté en Europe. Lors d'une récente visite à Tokyo du commissaire européen à la Recherche Janez Potocnik, les deux parties étaient convenues "d'accélérer les discussions" afin d'aboutir à un accord sur le site avant la réunion du prochain G8 début juillet en Ecosse. Depuis la fin de l'an dernier, l'UE n'a pas fait pas mystère de sa volonté de lancer la construction d'Iter à Cadarache sans le Japon si aucun accord n'est rapidement trouvé. Iter, un réacteur qui vise à apporter à terme une solution de rechange à la fission nucléaire en reproduisant la fusion de noyaux d'atomes, est un projet estimé à 10 milliards d'euros sur 30 ans, dont 4,57 milliards d'euros pour la seule construction du réacteur qui doit durer dix ans. La construction d'Iter doit démarrer d'ici à la fin de l'année. |
Source Greenpeace,
Victoire
historique de Greenpeace : Cogema
condamnée pour stockage illégal de déchets nucléaires
Cherbourg, France — La cour d'appel de Caen a rendu aujourd'hui un jugement historique dans un dossier juridique d'importation de déchets nucléaires australiens qui opposait Greenpeace et Cogema depuis mars 2001. Cogema importe et stocke de manière illégale ces déchets nucléaires depuis 4 ans. Ce stockage, portant nuisance à l'environnement, Cogema est condamnée à payer 10.000€ de dommages et intérêts à Greenpeace. "C'est aujourd'hui une grande victoire" explique Yannick Rousselet, chargé de campagne nucléaire à Greenpeace France. "La justice confirme ce que nous disons depuis toujours : la Cogema importe de manière illégale des déchets nucléaires sur le sol français. Cette décision s'applique aujourd'hui aux déchets australiens, mais beaucoup d'autres déchets sont dans la même situation faisant de l'usine de La Hague une vraie poubelle nucléaire !". La Cour d'Appel de Caen a suivi les demandes de Greenpeace et a reconnu notamment que les combustibles irradiés australiens constituaient bien des "déchets nucléaires radioactifs". Sa décision jette le trouble sur l'ensemble des déchets nucléaires stockés par Areva. "La décision de la Cour d'Appel a un retentissement très important sur la question globale des déchets nucléaires" explique Frédéric Marillier, chargé de campagne nucléaire à Greenpeace France. "Le discours actuel des industriels et de l'Etat est que les combustibles irradiés ne constituent pas un déchet nucléaire .C'est toute la politique française de gestion des déchets qui doit être discutée ces prochains mois, qui est en jeu." La cour d'appel a également ordonné à la filiale d'Areva de produire et communiquer sous trois mois, l'autorisation opérationnelle de retraitement à Greenpeace. Au delà de ce délai, Cogema aura deux mois pour mettre fin au stockage de ces déchets sur le sol français, sous astreinte de 1.500€ par jour de retard. |
L'affaire des déchets
nucléaires australiens a commencé en mars 2001. Le tribunal
des référés de Cherbourg avait interdit à la
Cogema de procéder au déchargement et/ou à l'entreposage
des combustibles usés australiens suite à un recours de Greenpeace.
Cette décision sera cassée en appel le 3 avril 2001. Il s'en
suit alors une nouvelle procédure sur le fond portée par
Greenpeace. Cette procédure verra de nombreux rebondissements avec
notamment l'intervention de l'Etat à travers le Préfet de
la Manche qui tenta d'interférer dans la justice. La décision
d'aujourd'hui conclut donc plus de 4 ans de procédures.
Source ADIT, Allemagne: L'assemblage de Wendelstein 7-X a commencé Après de nombreuses années de calculs, de préparation et de fabrication des composants, le projet Wendelstein 7-X entre maintenant dans une nouvelle phase: dans l'antenne de Greifswald de l'institut Max Planck de physique des plasmas (IPP - Institut für Plasmaphysik), l'assemblage de l'installation de fusion a débuté. Alors que la fabrication industrielle est encore en cours, l'assemblage de la grande installation a été initialisée avec l'enfilage de la première bobine magnétique sur le récipient à plasma. La construction de l'installation durera environ 6 ans. L'objet de la recherche sur la fusion est de parvenir à reproduire les phénomènes existants dans le soleil et qui permettent d'obtenir de l'énergie par fusion des noyaux des atomes. Pour mettre en route ce feu de fusion, un plasma d'hydrogène doit être confiné dans des champs magnétiques et porté à des températures de plus de 100 millions de degrés Celsius. Wendelstein 7-X sera, une fois terminée, la plus grande installation de fusion de type Stellarator (*) au monde. Son objectif sera d'analyser l'aptitude des centrales de ce type pour la fusion nucléaire. Contact: http://www.ipp.mpg.de Source: Dépêche idw, Communiqué de presse de l'IPP, 19/04/2005 (*) le concept "stellarator" est une alternative au Tokamak (retenu pour ITER http://www.iter.org/ ) |
La politique
énergétique du Portugal ne repose pas, pour le moment, sur
l'option nucléaire: il n'existe pas de centrale nucléaire
fournissant de l'énergie électrique, mais seulement un réacteur
expérimental pour l'étude de la physique nucléaire
à l'Institut Technologique et Nucléaire (ITN) de Lisbonne.
Au mois de novembre 2004 un bilan plutôt négatif sur les objectifs à atteindre en 2010 vis à vis du protocole de Kyoto a suscité le lancement timide d'un débat sur l'option nucléaire. Plus récemment la dissolution du gouvernement au mois de décembre 2004 et l'organisation anticipée d'élections législatives prévues en février 2005, a fait du nucléaire un des enjeux de la campagne politique, pour ce qui est des débats concernant la science en général. Quels moyens pour la sûreté nucléaire
?
Envisager l'option nucléaire au Portugal
?
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Il considère en effet que le nucléaire
pourrait être, comme dans d'autres pays européens, une bonne
alternative à la hausse du prix du pétrole et à l'imprévisible
accès aux ressources combustibles fossiles. Dans le cas où
l'option nucléaire n'arriverait pas au Portugal, Cardoso e Cunha
défend l'utilisation d'énergies alternatives comme les biocombustibles,
et propose ainsi l'augmentation de la production de bioéthanol au
Portugal.
Suite à cette intervention, le premier ministre portugais Pedro Santana Lopes a chargé le Secrétaire d'Etat à la Science et à l'Innovation, Pedro Sampaio Nunes, de lancer le débat public sur l'option nucléaire en lui imposant deux conditions: ne pas prendre l'initiative du débat et ne pas entrer en rupture avec le gouvernement. Pedro Sampaio Nunes a occupé diverses fonctions à la Commission Europeenne pendant 18 ans, notamment celle de Directeur Général à l'Energie, et serait plutôt en faveur de la construction de la première centrale nucléaire portugaise. Plus récemment le débat public s'est tourné politique avec la dissolution du gouvernement: les positions de chacun ne sont pas clairement établies, montrant ainsi que le débat sur le nucléaire est une question fracturante, à droite comme à gauche, de la société portugaise depuis 20 ans. Les prochaines élections du mois de février 2005 seront donc décisives pour que le Portugal rattrape son retard par rapport à ses partenaires européens dans ce qui est l'un des plus grands enjeux pour nos sociétes futures: l'intégration de la protection de l'environnement au développement économique. Sources: "Portugal tera de reflectir na opcao da energia nuclear" - Publico - 18/11/2004 - page 32 - http://www.publico.pt/ "Portugal longe de Quioto" - Diario de Noticias - 22/12/2004 - page 21 - http://dn.sapo.pt/ "Os lixos e o nuclear" - Revue Grande Reportagem - 08/01/2005 - page 12 Rédacteur: Service de Cooperation pour la Science et la Technologie Vincent Boucinha - coop.scientifique@ifp-lisboa.com |