CONTROVERSES NUCLEAIRES !
ACTUALITE INTERNATIONALE
2005
G@zette Nucléaire 2005


décembre
· Sources ADIT:
    · · Une vision critique de la sécurité du réacteur EPR:
http://www.asn.fr/sections/rubriquesprincipales/publications/dossiers-controle/dossiers-controle-2005/reacteur-epr
    ·· France, Nuage de Tchernobyl : un rapport dénonce des dissimulations:
AFP [15 décembre]
    Selon un rapport d'experts, des mesures radioactives immédiatement connues après le passage du nuage de Tchernobyl ont été occultées par le Service central de protection contre les rayons ionisants.
    Ce rapport des experts Paul Genty et Gilbert Mouthon a été notifié en fin de semaine dernière aux parties par la juge d'instruction Bertella-Geffroy, en charge de l'enquête française sur le passage du nuage radioactif.
    Selon les éléments rapportés, le Service central de protection contre les rayons ionisants (SCPRI) a eu connaissance de données précises concernant la contamination de la France peu après le passage du nuage. Pourtant le SCPRI aurait restitué ces informations aux autorités et au public de façon incomplète et imprécise.
    Or les autorités auraient pu ordonner de façon ciblée des mesures pour la protection des populations si elles avaient eu connaissance des informations recueillies par le SCPRI. Des mesures qui ont fait défaut notamment aux foetus et enfants en bas âge particulièrement exposés, selon le rapport.
Chiffres sous-évalués
    Les experts stipulent que la SCPRI a fourni des cartes de relevés inexactes, car elles comportaient des moyennes par département, ce qui a «masqué» la réalité.
    Chantal L'Hoir, l'une des présidentes de l'Association française des malades de la thyroïde s'est félicitée des conclusions de ce rapport. «On a désormais les preuves du dysfonctionnement, maintenant l'instruction va pouvoir aboutir, ce n'est pas possible autrement», a-t-elle déclaré.
    La CRIIRAD, laboratoire privé créé après l'accident de la centrale ukrainienne du 26 avril 1986, avait déjà réclamé en avril 2005 la mise en examen de Pierre Pellerin, l'ancien directeur du SCPRI.
    A l'époque, l'organisme était déjà montré du doigt, dans un rapport d'expertise d'étape, pour avoir fourni des chiffres de contamination sous-évalués.
    ·· Greenpeace l'emporte face à Areva sur la définition des déchets nucléaires (Hervé Morin, LE MONDE | 09.12):
     Greenpeace pavoise. Après quatre ans de procédures indécises l'opposant à Areva, la Cour de cassation a donné raison, mercredi 7 décembre, à l'association écologiste dans une polémique sur la définition de ce qu'est un déchet nucléaire. Cet arrêt pourrait, espère Greenpeace, contraindre la France à réviser ses pratiques en matière de gestion des combustibles usés étrangers et gêner ainsi le commerce d'Areva dans ce domaine.
    Au départ, en 2001, cette affaire pouvait sembler mineure. Elle ne concernait que le retraitement à l'usine d'Areva à la Hague (Manche) de quelque 300 kilogrammes de combustibles usés provenant d'un réacteur de recherche australien. Craignant que Greenpeace ne tente une action pour empêcher le débarquement à Cherbourg de ces matières, la Cogema, filiale d'Areva, avait assigné l'association en référé.
    En retour, les écologistes ont alors demandé les pièces autorisant le retraitement en France de ces matières. L'industriel a tergiversé et n'a pas été en mesure de produire l'autorisation requise. De plus, le contrat qui le liait aux Australiens ne prévoyait aucune utilisation ultérieure du combustible usé. Une faille dans laquelle s'est engouffrée l'association écologiste, arguant que, dans ce cas, ces matières devaient être considérées comme un déchet. Un point de vue que la cour d'appel de Caen a confirmé en avril, soulignant que le combustible australien était donc interdit de séjour en France.
    Deux jours après cet arrêt, la fameuse autorisation est parue au Journal officiel. Le retraitement a donc débuté, le 9 juin, précise la Cogema, qui ajoute que, "conformément à la loi, les déchets issus du traitement seront renvoyés en Australie. L'uranium sera recyclé."
    Malgré cette mise tardive en conformité, la Cogema a été pourtant rattrapée par sa propre décision de se pourvoir en cassation après la décision de la cour d'appel du tribunal de Caen. La Cour de cassation lui a nouveau donné tort. Greenpeace espère profiter de ce revers juridique pour étendre cette mesure aux combustibles des centrales nucléaires étrangères dont certains refroidissent pendant des années en France avant d'être retraités.
    · · Chine, Centrales nucléaires: le contrat du siècle en souffrance:
    Pékin fait monter les enchères pour départager le groupe Areva de son concurrent anglo-américain Westinghouse.
    LA CHINE n'est pas satisfaite des offres étrangères que fait naître son énorme programme électronucléaire et elle le fait savoir à ses fournisseurs, à commencer par la France : la facture est trop lourde et l'offre de savoir-faire trop chiche.
    L'avertissement, lancé par le premier ministre, Wen Jiabao, dans son interview au Figaro, corrobore l'annonce par Pékin d'un report de l'attribution des contrats nucléaires et d'un probable retard dans la mise en chantier des quatre premiers réacteurs. C'est une douche froide pour le groupe français Areva qui a fourni à la Chine ses premiers réacteurs civils dès les années 1980. Aux délais décidés par Pékin, s'ajoute l'inconfort d'être ramené sur le même plan que son concurrent Westinghouse. Le groupe anglo-américain n'a jamais pris pied sur le marché chinois et son réacteur AP 1000 n'existe que sur la planche à dessin, à la différence de l'EPR franco-allemand. (voir dossier de la Gazette Nucléaire 223/224 - septembre 2005)

Trente réacteurs en perspective
    L'appel d'offres, lancé depuis plus d'un an, inclut trois contrats. Un premier couvre le transfert de technologies, y compris la conception, l'ingénierie et la réalisation des îlots nucléaires. Deux autres prévoient la fourniture de quatre réacteurs de troisième génération à Sanmen (province du Zhejiang) et Yangjiang (Guangdong). Ce serait une aubaine pour des industriels occidentaux aux carnets de commande dégonflés.

    Areva et Westinghouse visent plus haut. Avec l'aide étrangère, la Chine veut faire à l'horizon 2020 ce que les Etats-Unis et surtout la France ont réussi dans les années 1970 : un chantier nucléaire d'envergure nationale, avec le lancement de deux ou trois réacteurs chaque année. L'objectif est de quadrupler le nombre des centrales et de porter la génération d'électricité nucléaire à 40 000 mégawatts, soit 4% de la consommation d'énergie du pays.
    La Chine doit aussi standardiser son parc nucléaire, disent les professionnels. En clair, le groupe qui verra son offre retenue aurait de bonnes chances de rafler toute la mise : une trentaine de réacteurs à près de deux milliards de dollars pièce, sans compter le savoir-faire.

Offre compétitive d'Areva
    Il peut s'agir d'une hypothèse basse. Le nucléaire représente en moyenne 16% de la consommation d'énergie dans les pays développés. Si Pékin décidait de se hisser à ce niveau, c'est un marché de plusieurs centaines de réacteurs qui s'ouvrirait. La Chine, dit un industriel français, «c'est 20% de la population mondiale et 50% des besoins à venir en électricité».
    L'enjeu est énorme, mais pour l'heure Areva et Westinghouse restent bloqués sur la ligne de départ. Outre le prix, «ces sociétés n'ont pas donné des offres satisfaisantes sur des points essentiels, comme l'ingénierie ou la sécurité des centrales», fait savoir Chen Hua, directeur de la China National Nuclear Corporation (CNCC). Sans donner de chiffres, le groupe Areva juge son offre compétitive. «Nous proposons un vrai codéveloppement, avec la possibilité de tout produire en Chine dès le cinquième réacteur», assure Arnaud de Bourayne, président d'Areva-Chine.

J.-J. 
Source Greenpeace: Les essais sont simulés, mais les bombes sont bien réelles!
    Le supercalculateur TERA-10 vient d'arriver au laboratoire nucléaire militaire du CEA à Bruyères-le-Châtel (région parisienne). Capable de réaliser 50.000 milliards d'opérations à la seconde, cet ordinateur géant, l'un des plus performants au monde (avec celui des Etats-Unis) vient compléter le nouveau dispositif français de simulation des essais nucléaires en laboratoire. 
    Avec la machine radiographique Airix (à Moronvilliers, en Champagne) et le laser Mégajoule (au Barp, près de Bordeaux), il est l'un des trois équipements majeurs du programme Simulation dont l'objectif est de permettre de poursuivre le réarmement nucléaire actuel de la France.
    Avec ce programme, la France va pouvoir continuer à enfreindre en toute impunité le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (TICE). La simulation reposant sur des micro-explosions nucléaires en laboratoire, dont on calcule ensuite la portée réelle grâce aux supercalculateurs, elle contrevient au TICE, qui interdit TOUT essai nucléaire, et non pas seulement les essais atmosphériques ou souterrains type Moruroa. 
    Mais l'infraction au droit international ne s'arrête pas là. La France opère à l'heure actuelle un réarmement nucléaire complet qui viole ouvertement le Traité de Non-Prolifération (TNP). Celui-ci oblige en effet les puissances nucléaires à désarmer. Pourtant, loin de se contenter comme elle l'affirme de garantir « la sûreté et la fiabilité » de ses armes nucléaires, ce qui serait déjà une infraction grave au TNP, la France cherche aujourd'hui à réduire la puissance de ses bombes nucléaires, grâce au programme de simulation, et afin de rendre l'utilisation de la bombe nucléaire beaucoup plus acceptable par les opinions publiques. C'est la logique des mini-nukes, initiée par les Etats-Unis de G. Bush et reprise, en coopération avec les premiers, par la France et la Grande-Bretagne. Ce n'est donc pas un hasard si Tony Blair a également commandé un exemplaire de TERA-10... 
    Il est plus que temps de dénoncer cette logique criminelle, illustrée par la construction actuelle, à Bordeaux, des missiles M-51 chargés à partir de 2010 de porter toujours plus loin (10.000 km?) les têtes nucléaires à puissance plus réduites qui sortiront des recherches entreprises au Barp avec le Laser Mégajoule. Greenpeace s'engage en 2006 à combattre le programme M-51, résultat direct de la simulation des essais nucléaires.
novembre
· Sources ADIT:
    · · Grande - Bretagne, Tony Blair est prêt à renouveler le parc nucléaire britannique(LE MONDE | 28.11.05)
    · · USA, The New York Times: November 26, Small Leak at Indian Point Eludes Diver and Cameras (en anglais)
    · · La Chine se dotera d'un nouveau réacteur nucléaire "super-efficace" en 2010
    L'Académie des sciences atomiques de Chine a annoncé qu'un nouveau réacteur nucléaire expérimental d'une capacité de 200MW sera mis en opération d'ici 2010 en Chine et sera plus efficace qu'un réacteur ordinaire en termes de consommation d'uranium et de minimalisation de perte en électricité.
    La Chine souhaite se doter de 40 réacteurs nucléaires de capacité 1000 MW et espère augmenter sa part actuelle d'énergie électrique nucléaire de 2,4% à 4% en quinze ans.
    Actuellement, 70% de l'électricité en Chine provient du charbon.
Source: Physorghttp://www.physorg.com
    · · Corée du Sud, 240 millions € pour une poubelle nucléaire
    En Corée du Sud, une petite ville du sud du pays a été choisie pour devenir le premier site de stockage de déchets radioactifs. C'est la Une de toute la presse sud-coréenne. Cela faisait dix-neuf ans que la Corée du Sud cherchait à créer sa propre poubelle nucléaire, souligne le Korea Herald. Le pays avait choisi jusque là plusieurs sites, mais à chaque fois le gouvernement avait dû renoncer face à la vive opposition des habitants et des organisations écologiques. Pour surmonter ces obstacles, le gouvernement sud-coréen a eu l'idée de proposer une enveloppe de 240 millions d'euros à la ville qui accepterait d'accueillir ce site de déchets nucléaires. Quatre bourgades se sont portées candidates. Et ce mercredi, elles ont toutes votées en masse pour dire oui.     C'est donc la plus enthousiaste, Gyeongju, qui l'a emporté. Quelque 90% de la population se sont en effet prononcés en faveur du site. Il faut dire qu'il y a les subventions, les taxes professionnelles qui rapporteront de l'argent chaque année. Le gouvernement promet aussi que le projet est susceptible de créer dix mille emplois dans la région. Le Joong Ang Daily souligne que c'est la première fois qu'un référendum local entérine un projet national. La Corée du Sud compte aujourd'hui 20 centrales nucléaires, explique le Korea Herald. En 2015, il y devrait y en avoir dix de plus. Un site de stockage devenait donc indispensable. Le gouvernement prévient que ce site sera opérationnel en 2008 au plus tard. Un site qui ne devrait accueillir que des déchets de faible ou de moyenne radioactivité
· Source 'Copyright Actu-Environnement': Le débat sur la gestion des déchets radioactifs… fait débat:
    Controverse, annulations et reprogrammation de certains débats, boycott des associations, le débat national sur la gestion des déchets radioactifs se poursuit tant bien que mal. Dans le même temps, la construction de l'EPR suit son cours.
    En juin 2003, et à la suite d'une recommandation de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), le gouvernement avait confié à l'ASN le Plan national de gestion des déchets radioactifs et des matières valorisables (PNGDR-MV) qui doit permettre de rechercher des solutions de gestion pour chaque catégorie de déchets radioactifs et prendre en compte les préoccupations du public quant au devenir de ceux-ci.
    Par la loi du 30 décembre 1991, également appelée loi Bataille, du nom du Député du Nord, Christian Bataille qui fut son rapporteur, le Gouvernement avait quinze ans pour approfondir les recherches et trouver une solution pour le stockage des déchets les plus dangereux, c'est-à-dire ceux qui résultent de l'activité des centrales nucléaires et ayant pour certains une durée de vie de plusieurs millions d'années. Cette loi définissait trois axes principaux de recherche (la séparation et la transmutation, le stockage en couches géologiques profondes et l'entreposage de longue durée en surface) pour la prise en charge des déchets de haute activité et à vie longue produits dans les réacteurs nucléaires (~ 15 tonnes/an pour la France) et donnait rendez-vous en 2006 pour faire le bilan des différentes propositions.

Nucléaire et démocratie ne sont toujours pas compatibles au XXIe siècle
    C'est dans ce contexte et conformément à la loi de février 2002 sur la démocratie de proximité que la Commission nationale du débat public (CNDP) avait été chargée d'organiser un débat national sur la gestion des déchets radioactifs.
    Permettre aux citoyens de s'informer et d'exprimer ses opinions et ses préoccupations sur la question des déchets radioactifs et de leur gestion et faire en sorte que s'engage une réflexion sur les processus de prises de décision à mettre en œuvre dans les dix à quinze années à venir, constituaient les deux objectifs ambitieux de ce débat.
    Le débat devait commencer par des auditions du public dans les trois territoires concernés par les axes de recherche(1) sur la gestion des déchets radioactifs : Bar-le-Duc, Saint-Dizier, Pont du Gard et Cherbourg. En octobre, 3 réunions publiques à dominante scientifique et technique devaient être organisées à la Cité des sciences et de l'industrie de la Villette à Paris afin que les citoyens débattent des problématiques techniques soulevées aujourd'hui et demain par les trois axes de recherche avec les différents protagonistes du nucléaire : maître d'ouvrage, opérateurs, experts et associations.
    Mais mi-octobre, six associations (Amis de la terre, Agir pour l'environnement, France nature environnement, Réseau action climat, Greenpeace et le WWF) ont annoncé qu'elles n'y participeraient pas, ce qui a conduit à l'annulation des débats de Cherbourg et Paris.
    Les associations avaient décidé de boycotter le débat qui, selon elles, ne respecte pas les règles de transparence requises. Cette décision faisait suite à une lettre du ministre délégué à l'industrie, François Loos, adressée le 12 octobre dernier à la CNDP qui indiquait que certaines informations ne pourraient pas être discutées en public. 

La réponse du gouvernement enterre tout espoir d'un débat sur les risques liés au nucléaire dans notre pays, avaient indiqué les associations soulignant qu'il s'agissait d'une décision grave qui nous rappelle que nucléaire et démocratie ne sont toujours pas compatibles au XXIe siècle.
    La Commission nationale du débat public a tenu à maintenir la réunion de Lyon prévues le 3 novembre et a précisé que les réunions annulées en octobre (Paris et Cherbourg) étaient reprogrammées(2). Une cinquantaine de membres du réseau Sortir du nucléaire ont d'ailleurs manifesté de manière symbolique devant la salle où débutait la première séance du débat public national.
    Le débat se poursuivra en novembre avec une série de conférences-débats organisées à Joinville, Caen, Nancy et Marseille(2) sur le thème « Démocratie et déchets radioactifs ». Au terme général et parfois contesté de gouvernance, la Commission particulière du débat public a incité la CPDP a en modifié fortement les contenus.
    Un débat public ayant pour thème ''équitable et partage des connaissances : le cas général et le cas secret défense'' aura notamment lieu Lundi 14 novembre à 17h à Caen. Agir pour l'Environnement, Les Amis de la Terre, France Nature Environnement, Greenpeace France, le Réseau Action Climat et WWF France ont annoncé qu'elles seront présentes lors de ce débat qu'elles ont qualifié d'exceptionnel et dont elles saluent la tenue. Pour la première fois en effet, les différents protagonistes de ce dossier (Etat, opérateurs publics et autorités de sûreté) devront s'expliquer clairement sur la notion de secret-défense. Nous serons là pour obtenir des explications de la part de la haute administration, démontrer les limites du positionnement officiel et participer avec la CNDP et les experts indépendants à l'identification de solutions. Pour nous, l'information et l'accès à l'information est en effet un préalable incontournable au débat, ont rappelé l'ensemble de ces associations. Leur non-participation actuelle aux débats publics ne résulte pas en effet d'un a priori négatif mais bien des blocages successifs nés de la non-transparence de la filière nucléaire et de son immaturité démocratique, ont-elles indiqué.
    Parallèlement au débat et quelles qu'en seront les conclusions, l'EPR, projet franco-allemand développé depuis 1992 par Siemens et Areva, se fera. Inscrit dans la loi d'orientation sur l'énergie votée au Parlement en juin, il est destiné à prendre progressivement le relais des 58 réacteurs qui équipent les 19 centrales nucléaires françaises. En France, la première centrale à eau pressurisé, celle de Flamanville, doit entrer en fonction en 2012. Le coût de remplacement des 58 réacteurs en service dans les 19 centrales nucléaires d'EDF devrait atteindre 130 milliards €.

    Le 26 septembre dernier, des appels d'offres pour la construction de l'EPR auxquels les industriels doivent répondre pour le 5 janvier, ont d'ailleurs été lancés.
C.SEGHIER

(1) La séparation/transmutation, le stockage en couches géologiques profondes, l'entreposage de longue durée en surface et sub-surface.
(2) http://www.debatpublic-epr.org/actualite/calendrier-reunions.html
octobre
Nuclear Energy in Europe 2005
La conférence internationale "Nuclear Energy in Europe 2005" (L'énergie nucléaire en Europe en 2005) se tiendra les 17 et 18 octobre à Bruxelles (Belgique).
    Elle permettra d'aborder, en présence de partisans de tous les camps, les questions les plus brûlantes du débat sur l'avenir de l'énergie nucléaire. Les organisateurs ont rassemblé un parterre d'intervenants de premier rang issus de la politique, de l'industrie, de l'environnement, du lobbying et du monde universitaire, ainsi que certains des analystes les plus respectés travaillant actuellement dans le secteur de l'énergie. Proposant une combinaison de discours, de présentations, d'études de cas et de discussions, la conférence aura pour objectif de couvrir de manière exhaustive toutes les questions entourant l'énergie nucléaire et son statut futur dans la production d'énergie en Europe.
· Communiqué de presse Global Chance et GSIEN:
    Dans le cadre des deux débats organisés par la Commission Nationale du Débat Public (CNDP) relatifs, l'un à l'implantation d'un réacteur nucléaire EPR à Flamanville et l'autre à la gestion des déchets et matières nucléaires, le gouvernement a adressé une réponse négative à la demande d'expertise indépendante complémentaire sur la question de la sécurité des installations et activités nucléaires, et de sa protection par le "secret défense", formulée à l'initiative de la CNDP.
    Devant cette "fin de non recevoir", la plupart des associations environnementales porteuses d¹interrogations et inquiétudes légitimes de nos concitoyens ont annoncé leur décision de ne plus participer à ces débats.
    Le refus d'information des pouvoirs publics comme le départ de ces protagonistes essentiels du débat vident de sens et d'utilité la poursuite des débats.
    Nous avons jusqu'ici participé activement en tant qu'experts indépendants à la préparation de ces débats comme à leurs premières manifestations dont nous avons vivement apprécié l'organisation et la qualité.
    Nous portons aussi à l¹actif de la CNDP une avancée sur la levée du secret industriel. En effet, par une convention signée entre elle, EDF et le GSIEN, il a été possible de consulter des parties du rapport provisoire de sûreté de l'EPR et d'avoir des réunions de travail avec les spécialistes d'EDF, de l'IRSN et de la DGSNR.
    C'est pourquoi ce refus d'expertise complémentaire sur les risques nous interpelle, car rien ne le justifie. Nous décidons, donc, devant ce "blocage" du dialogue par décision gouvernementale, d'interrompre toute participation à ces débats.

Signataires:
Benjamin Dessus, Bernard Laponche, experts de Global Chance,
Yves Marignac, directeur de WISE-Paris,
Monique Sené, Raymond Sené, experts du GSIEN
Michèle Rivasi, fondatrice de la  CRII-RAD
Pierre Barbey et David Boilley, conseillers scientifiques de l'ACRO

· AIEA Prix Nobel de la PAIX!?

(7 octobre 2005)
· Source ADIT: L'idée d'un site international de stockage des déchets nucléaires progresse!, LE MONDE
septembre
· Source CRIIRAD Mise en place du laboratoire Criirad-BANDAJEVSKY
· Sources ADIT:
    · · Les examens radiologiques présentent-ils un risque pour la santé? (suite de l'article de juillet sur les faibles doses):
     Réaction de Jacques Moudoux (ADIT) à un article sur ce sujet précis dans le magazine "Pour la Science"

     Dans leur article Les examens radiologiques présentent-ils un risque pour la santé ? (260K pdf, Pour la Science n° 334, août 2005), André Aurengo et Maurice Tubiana (voir résumés 20K html, en français; en anglais) indiquent qu’une exposition à de très faibles doses de radiations ne présente pas de risque pour la santé. Or, dans son édition du 29 juin 2005, le British Medical Journal a publié les résultats d’une importante étude internationale coordonnée par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), sur la mortalité par cancer parmi les travailleurs du secteur nucléaire. Cette enquête aurait mis en évidence un risque (faible) de cancer radio-induit pour les travailleurs exposés de façon chronique à de faibles doses de rayonnements ionisants.
L’intérêt de ce résultat est qu’il a été obtenu à partir du suivi d’une large population adulte exposée à des doses faibles, et généralement fractionnées et étalées dans le temps. De fait, 90 pour cent des travailleurs suivis ont reçu une dose cumulée inférieure à 50 millisieverts, et moins de 0,1 pour cent ont été exposés à plus de 500 millisieverts. L’existence postulée par certains d’une dose en dessous de laquelle le danger d’exposition aux radiations ionisantes serait inexistant, n’est donc pas confirmée, en tout cas pas dans la gamme de doses susceptibles d’être rencontrées en milieu professionnel.Jacques Maudoux, par courriel

Réponse d'André Aurengo
     L’étude du CIRC n’est pas spécifiquement consacrée aux faibles doses, mais, pour des raisons de puissance statistique, fusionne (comme la plupart des études épidémiologiques) des données obtenues pour des gammes de doses très étendues, de quelques à 500 millisieverts. Cette démarche sous-entend implicitement que les mécanismes de cancérogenèse et de défense contre les effets des rayonnements  sont similaires, quelle que soit la dose. Les données récentes de la radiobiologie montrent au contraire que les mécanismes de défense de l'organisme contre les faibles doses sont différents de ceux activés contre les fortes doses, et sont plus efficaces.
Pour connaître les risques des faibles doses, d’autres démarches d'estimation des risques sont nécessaires, comme par exemple celle conduite dans le cadre du rapport des Académies de médecine et des sciences, qui regroupe les données de toutes les études de cohorte pour lesquelles il a été possible d'obtenir des coefficients de risque fondés sur les seules doses inférieures à 100 millisieverts chez l'adulte. Cette première synthèse qui porte sur plus de 415 000 sujets suivis pendant 17 ans en moyenne ne montre pas d’excès de risque relatif significatif ni pour les leucémies ni pour les tumeurs solides. L’excès de risque relatif pour les tumeurs solides n’est pas significativement différent de zéro, mais, point important, il est significativement plus faible que celui calculé dans la méta-analyse du CIRC. Cette étude spécifique des faibles doses doit être poursuivie, en particulier en intégrant les données concernant les faibles doses de la méta-analyse du CIRC.
    · · Les irradiés de la République, L'Express du 29/09 (à noter que le titre reprend celui d'un livre de Bruno Barillot (GRIP), Groupe de recherche et d'information sur la paix et la sécurité; L'Europe, la sécurité internationale et le développement durable: Les irradiés de la république, les victimes des essais nucléaires français prennent la parole, 240 pages - 15,90 €, ISBN 2-87027-972-8)
    · · Des physiciens européens proposent une alternative à l'ITER pour 735 millions €: (suite en 2006)
    Réunissant sept nationalités européennes, un panel de spécialistes de la physique du laser vient d'émettre des propositions portant sur une nouvelle installation visant à étudier une approche alternative à la fusion nucléaire telle qu'elle sera abordée dans le cadre du projet ITER (réacteur thermonucléaire expérimental international) et dont le coût se chiffrerait à 735 millions €.
    Provisoirement baptisée HiPER, cette installation serait basée sur la technologie de fusion par "allumage rapide" au laser, où l'on utilise deux lasers séparés pour comprimer et chauffer une petite capsule de deutérium et de tritium jusqu'à ce que les noyaux soient assez chauds pour que la fusion nucléaire s'amorce, produisant de l'hélium et des neutrons. L'énergie des neutrons est alors utilisée pour générer de l'électricité, sans production de gaz à effet de serre ni de déchets nucléaires. Le panel de scientifiques précise que l'installation pourrait également être utilisée pour mener des expériences dans d'autres domaines de la physique.
    L'approche actuellement la plus avancée dans le domaine de la fusion nucléaire utilise des champs magnétiques pour comprimer le plasma deutérium-tritium; c'est cette méthode qui sera étudiée par l'ITER. Une troisième approche basée sur le "confinement inertiel" sera explorée dans des installations françaises et américaines: elle fait appel à un faisceau laser ou ionique unique pour comprimer et chauffer le plasma servant de carburant. Ces installations devraient toutefois être centrées sur la recherche en armement nucléaire.
    Remontant à 2001, la première démonstration pratique de l'allumage rapide s'est faite à l'université d'Osaka (Japon), dans le cadre d'une collaboration avec le Rutherford Appleton Laboratory (Royaume-Uni). Selon Henry Hutchinson, initiateur du panel européen auquel on doit l'actuelle proposition "HiPER" et qui travaille pour ce laboratoire, l'allumage rapide requiert des lasers de moins haute énergie que l'approche classique par confinement inertiel et serait donc bien meilleur marché.
    "Le problème de l'énergie est suffisamment pressant pour que nous ne nous autorisions point le luxe d'ignorer les différentes approches en matière de fusion", a déclaré le professeur Hutchinson, relevant également que le laser HiPER serait un équipement civil et par là même aussi disponible pour des recherches séparées en astrophysique, physique atomique et physique nucléaire.
    Le défi que le professeur Hutchinson et le panel de scientifiques européens vont à présent devoir relever consistera à convaincre leurs homologues des autres conseils de la recherche en Europe de soutenir leur idée. S'ils y parviennent, la construction du centre HiPER pourrait débuter à la fin de la décennie, fait savoir l'équipe.

autre nouveauté d'un nouveau concept de laser...
août
· Sources CRII-RAD et ADIT:
Libération du scientifique bélarusse Bandajevski !
CRIIRAD
Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité
471 avenue V. Hugo – 26000 Valence
Site Internet : www.criirad.org
Tel : 04.75.41.81.50
Romain Chazel : 06.88.94.73.07 / 04.75.98.58.01

Communiqué CRIIRAD du 8 août 2005

Le Professeur Iouri Bandajevsky est enfin libre !

     La liberté conditionnelle lui a été accordée le 5 août 2005. Il a pu quitter le jour même la colonie pénitentiaire où il était assigné à résidence depuis le mois de juin 2004. Cette peine de relégation avait succédé à 4 ans d’emprisonnement à régime renforcé. Sans les remises de peines associées aux amnisties générales, sa condamnation n’aurait expiré qu’en janvier 2007
     Il n’a pas encore recouvré une totale liberté : il est toujours sous surveillance policière (pendant encore 6 mois) et doit s’inscrire au commissariat de police de son quartier afin de signaler sa présence. Il n’est pas non plus autorisé à quitter le Bélarus. Par ailleurs, le tribunal exige le paiement d’une amende de 35 millions de roubles belarusses (soit 13.500 €). De plus, au terme du jugement prononcé le 18 juin 2001, il ne peut occuper de poste de responsabilité pendant les 5 prochaines années.
     Pour lire l’interview du Pr Bandajevsky: www.criirad.org : rubrique communiqués
     Malgré les épreuves qu’il a traversées, le Professeur Bandajevsky n’a pas jamais cédé aux pressions ; Il a toujours refusé de reconnaître sa culpabilité et n’a jamais renié ses idées. Ses convictions s’en trouvent au contraire renforcées et son principal objectif est aujourd’hui de pouvoir reprendre ses recherches.
     C’est dans cette perspective qu’a été monté le projet de création du laboratoire CRIIRAD – Bandajevsky. Ce laboratoire de recherche travaillera sur les effets des contaminations radioactives et sera implanté au Bélarus, pays le plus touché par la catastrophe de Tchernobyl. Près de la moitié du financement a déjà été trouvé grâce à la générosité des particuliers et des associations (soit environ 70.000 €). Chacun peut devenir co-fondateur du laboratoire en achetant 1 brique à 50 €. Par ailleurs, tous les dons, mêmes très modestes, permettront d’alimenter le fonds Bandajevsky et d’aider le professeur à réunir la somme de 13.500 € qu’il doit verser au tribunal.
     Pour s’informer  sur la création du laboratoire de recherche : www.criirad.org : page d’accueil

Quelques rappels
     En 1999, date de son arrestation, le Pr. Youri Bandjevsky – professeur de médecine, spécialisé en anatomopathologie – dirigeait l’Institut d’Etat de médecine de Gomel qu’il avait fondé 9 ans plus tôt. Il a été arrêté très brutalement le 13 juillet, sur la base d’une procédure pourtant réservée à la lutte contre le terrorisme et aux crimes violents spécialement dangereux. Mis au secret, il a fini par apprendre, 3 semaines plus tard qu’il est inculpé pour corruption (il aurait reçu des pots-de-vin pour faciliter l’admission de certains étudiants à l’Institut de médecine qu’il dirigeait). Son procès débuta en février 2001. Il fut jugé par un tribunal militaire et son procès n’eu rien d’équitable : les observateurs de l’OCDE relevèrent de nombreuses violations du droit et Amnesty international reconnut au Pr Bandajevsky le statut de prisonnier d’opinion. Bien qu’aucune preuve n’ait permis de corroborer les accusations et que le principal accusateur se soit publiquement rétracté,Youri Bandajevsky a été lourdement condamné :
     8 années de prison à régime sévère, confiscation de tous ses biens et interdiction de tout poste à responsabilité pendant une durée de 5 ans à l’issue de la sortie de prison.
     Fin mai 2004, après plusieurs années de détention particulièrement éprouvantes à la prison de Minsk, le Pr. Bandajevsky a été placé en relégation (assignation à résidence et travail obligatoire) à la colonie pénitentiaire n°26, près de la frontière polonaise.
     Les vrais raisons de son arrestation tenaient à son travail sur les effets sanitaires des incorporations chroniques de produits radioactifs et à ses prises de position dans ce domaine : 1/ sa critique de l'utilisation des fonds attribués à la lutte contre les conséquences de l'accident de Tchernobyl qui mettait en cause plusieurs instituts publics; 2/ ses déclarations publiques, à la télévision notamment, alertant l’opinion sur la dégradation de l‘état de santé des habitants des zones contaminées, en particulier celle des enfants.

ADIT
Libération du scientifique bélarusse Bandajevski: la science pour survivre
AFP
[lundi 08  août  2005 - 15h50]

Le biologiste Iouri Bandajevski

MINSK (AFP) - "La science m'a aidé à survivre en prison", déclare tout sourire le biologiste Iouri Bandajevski, peu après sa libération d'un camp où il purgeait depuis 2001 une peine de 8 ans pour avoir notamment critiqué la gestion par Minsk de l'après-Tchernobyl.
     Libéré vendredi, le scientifique bélarusse de 48 ans reçoit la presse dans un appartement familial de Minsk.
     Vif, volontiers sarcastique, il revient sur ses années passées en colonie pénitentiaire avant d'être transféré dans un kolkhoze de la région de Grodno (ouest du Bélarus) où il a travaillé, jusqu'à sa libération, comme gardien puis comme préposé à la réparation des trayeuses électriques.
     "Maintenant, je sais traire les vaches", plaisante-t-il.
     Placé en liberté conditionnelle pour 5 mois, il n'est pas autorisé à quitter le Bélarus. "Je compte simplement continuer à vivre. J'ignore où, j'ignore ce que je ferai. Je vais simplement continuer à vivre, c'est tout", explique-t-il avant d'évoquer la création, au Bélarus, d'un laboratoire avec l'aide de la Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité (Criirad).
     La détention a marqué son corps et il va faire un bilan de santé, craignant "des problèmes" après la péritonite, les complications à l'estomac, et les opérations qu'il a dû endurer.
     Pendant sa détention, il n'a pas perdu son temps et a "dans la mesure du possible" continué ses recherches, écrit articles et livres. "Si je ne m'étais pas efforcé de me lever le matin, je serais mort", estime-t-il. "J'avais 42 ans quand j'ai été condamné à 8 ans de prison. Que reste-t-il d'un scientifique après 8 ans de prison? J'ai imaginé mon système de survie", sourit-il.
     Il a notamment écrit 300 pages de "Philosophie de ma vie", bientôt publiée en français.
     Son histoire est celle d'un homme qui a été condamné pour avoir dit trop fort dans le Bélarus de l'autoritaire président Alexandre Loukatchenko: "nous marchons depuis longtemps sur du radiocésium mais nous n'avons pas encore goûté aux fruits de la catastrophe de Tchernobyl à l'état pur".
     Après la catastrophe de Tchernobyl, le 26 avril 1986, ce diplômé en anatomie pathologique écrit au ministère de la Santé et s'inquiète des conséquences sur la population. Quatre ans plus tard, il arrive à Gomel au coeur de la région la plus contaminée, et s'émeut de l'inefficacité des politiques sanitaires. Il se voit confier la création de l'Institut de médecine de Gomel. Avec sa femme et ses étudiants, il mesure les traces des éléments radioactifs dans le corps et se concentre sur un radioélément, le césium 137, qui met trente ans à disparaître. Il arrive à une conclusion : la radioactivité dans l'environnement, qui diminue avec le temps, est moins grave que celle accumulée dans le corps humain.
     Le Bélarus fut le pays le plus atteint par le nuage radioactif de Tchernobyl. Près de 25% du territoire, deux millions de personnes, ont été contaminés. Des villages ont été désertés, mais les habitants sont revenus alors que le césium présent dans la faune et la flore continue de passer via l'alimentation dans le corps humain.
     C'est ce genre de travaux qui va attirer l'attention des autorités bélarusses et précipiter la chute du scientifique.
     Ecarté de son poste de chercheur, il est arrêté en juillet 1999 par la police qui l'accuse d'avoir touché des pots-de-vin en échange de l'admission d'étudiants à l'Institut.
     Condamné pour "corruption" à 8 ans de camp à régime sévère, Iouri Bandajevski est considéré par Amnesty International comme un prisonnier d'opinion.
     Aujourd'hui, il se dit toujours "innocent", mais réfute l'idée d'une entrée en politique aux côtés des opposants. "Chacun porte sa croix, je ne ferai pas de politique. Je n'ai rien à y faire", assure-t-il.

· Source http://www.amnestyinternational.be/
DÉCLARATION PUBLIQUE
     « J’aimerais dire un énorme remerciement à tous les membres d’Amnesty International à travers le monde qui m’ont apporté leur soutien. Le travail d’Amnesty International est précieux. » Youri Bandazhevski, 10 août 2005
     Le professeur Youri Bandazhevski, éminent universitaire de Biélorussie, a été libéré sous condition le 5 août 2005, après avoir effectué quatre des huit années de prison auxquelles il avait été condamné. Youri Bandazhevski a dit à Amnesty International qu’il se réaclimate à la liberté et qu’il cherche du travail. Il a été libéré après une amnistie accordée le 5 mai par le président Loukachenko à l’occasion du 60 e anniversaire de la fin de la Deuxième Guerre mondiale.
     Amnesty International est cependant préoccupée du fait que Youri Bandazhevski soit soumis par les autorités à diverses contraintes pendant cinq ans. Il doit par exemple rendre régulièrement des comptes à la police et il n’a pas le droit d’occuper une fonction politique ou une fonction de direction. Amnesty International va continuer à faire agir pour que ces contraintes soient levées.

Complément d’information
     Le professeur Youri Bandazhevski a été condamné le 18 juin 2001 à huit ans de prison pour avoir reçu des pots-de-vin d’étudiants qui voulaient être admis à l’institut médical de Gomel qu’il dont il était recteur. Il a toujours proclamé son innocence. Amnesty International avait été préoccupée du fait qu’il n’a pas pu rencontrer un avocat durant sa détention préventive. Lors de son procès, les observateurs biélorusses et étrangers ont estimé qu’il n’a pas été jugé dans des conditions équitables. Amnesty International l’a adopté en tant que prisonnier d’opinion, car l’organisation estime que Youri Bandazhevski a été condamné sur des accusations forgées de toutes pièces à cause des critiques qu’il a formulé à l’encontre des autorités après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl.
     Depuis 1999, Youri Bandazhevski est soutenu par de nombreuses organisations de défense des droits humains, qu’elles soient nationales ou internationales, ainsi que par des vedettes ou des groupes de musique très connus, comme le groupe de rock russe Leningrad ou le groupe de rock anglais The Cure .

· Sources ADIT:
· · TCHERNOBYL - "Une fantastique expérience" en faveur de la biodiversité: "Despite high radioactivity, plants and animals seem to be thriving". (anglais et français)
    · · Grande - Bretagne: La facture sera lourde pour démanteler les vieilles centrales nucléaires britanniques
    Le coût du démantèlement des 20 plus anciennes centrales nucléaires britanniques devrait s'élever à 81,4 milliards € a rapporté jeudi l'Autorité du démantèlement nucléaire britannique (NDA). Dans un premier temps, ce démantèlement avait été évalué à 69,8 milliards €.
    Si la décision était prise de reclasser le plutoniom récupérable comme déchets, alors la facture augmenterait encore de 14,5 mds €, a déclaré jeudi Anthony Cleaver, président de la NDA.
    L'Autorité du démantèlement nucléaire britannique a également affiché jeudi sa volonté d'accélérer la reconversion des sites visés. La NDA veut ainsi que ces sites soient disponibles pour un nouvel usage d'ici 25 ans, contre 85 ans envisagés auparavant.
    La NDA veut de même accélérer à 75 ans le démantèlement de la centrale de Sellafield, dans le nord-ouest de l'Angleterre, contre un siècle prévu précédemment.
     · · Australie: Gisement d’uranium au Nord de l’Australie; le gouvernement fédéral reprend le contrôle pour lancer l'exploitation:
(Flash d'Océanie)
     Le ministre australien des ressources naturelles, Ian MacFarlane, a annoncé jeudi que le gouvernement fédéral reprenait le contrôle direct d’un énorme gisement d’uranium dans l’État d’Australie septentrionale, dont les autorités locales menaçaient de refuser l’ouverture à l’exploitation.
     Le ministre du gouvernement central a annoncé sa décision à l’issue d’une entrevue à Darwin avec le ministre des ressources de cet État, ajoutant que "désormais, pour le bien de ce territoire, le gouvernement fédéral assume la responsabilité de l’approbation des projets de mines d’uranium", rapporte la radio nationale.
     En juin dernier, le ministre fédéral avait rappelé aux autorités de l'État d’Australie septentrionale les "opportunités" gâchées par leur éventuelle décision d’interdire l’exploitation. Selon le ministre, cet État pourrait rapidement "regretter" son intention de ne pas autoriser l’exploitation de ce gisement pour les quatre années à venir.
     Il y a quelques semaines, un autre État australien, celui de l’Ouest, se prononçait dans le même sens concernant ses ressources en uranium. Le ministre fédéral avait notamment souligné que selon les estimations actuelles, le gisement d’Australie septentrionale représente des revenus potentiels de l’ordre de "dix milliards de dollars" (australiens), soit environ six milliards d’euros, et que le principal client aurait pu être la Chine, dont la demande en matériaux producteurs d’énergie nucléaire est appelée à augmenter de manière significative dans les années à venir, faisant ainsi grimper les cours mondiaux à des records.

Entre promesses électorales et ONG
     "Le Territoire du Nord va manquer une occasion qui peut-être ne reviendra pas avant des décennies", estimait alors M. MacFarlane. Ces déclarations intervenaient au lendemain d’élections dans cet État australien, qui ont vu en juin la victoire de la candidate travailliste Clare Martin. Or, cette dernière avait fait de cette interdiction d’exploitation l’une de ses promesses de campagne.

     Fin avril, une ONG australienne, la Australian Conservation Foundation, s’est opposée à la reprise des négociations en vue d’une éventuelle exploitation du gisement d’uranium de Koongarra (État de l’Australie du Nord), qui fait depuis sa découverte en 1971 l’objet d’un moratoire.

La société française Areva concernée
     Dave Sweeney, membre de cette ONG, déclarait alors regretter que ce moratoire soit remis en question tous les cinq ans, conformément à la législation en vigueur en Australie.
     Dans ce cadre, de nouvelles propositions devraient être faites aux propriétaires aborigènes de ce site, situé à 250 kilomètres à l'Est de Darwin et non loin du parc national de Kakadu.
     Selon cette ONG, la loi actuelle devrait être modifiée de telle manière que si les aborigènes ont refusé une première fois par le passé (comme ce fut le cas pour ce site en 2000), ils ne devraient plus être relancés, y compris par la société française Areva.
Cette société, à travers COGEMA-Australia, société holding de droit australien (détenue à cent pour cent par l’une des filiales du groupe, la COGEMA, qui traite notamment les déchets nucléaires à son usine de la Hague), possède d’ores et déjà trois filiales, elles aussi détenues à cent pour cent : Afmeco Mining and Exploration (AFMEX), Koongarra Resources (KOONGARRA), Mines & Ressources Australia (MINERAUS), indique le site d’Areva.
     L'usine COGEMA de La Hague assure le traitement des combustibles nucléaires usés en provenance de réacteurs appartenant à des compagnies d'électricité française, européennes et asiatiques.

juillet
· Toutes sources ADIT:
France: remise officielle des rapports sur les déchets nucléaires
     Jeudi 30 juin, François Goulard et François Loos ont reçu les rapports du Commissariat à l’Energie Atomique (CEA) et de l’Agence nationale pour la Gestion des Déchets Radioactifs (ANDRA) présentant le bilan des recherches sur les déchets nucléaires. Objectif: assurer sur le long terme une gestion sûre de tous les déchets radioactifs.
     Le ministre délégué à l’Enseignement supérieur et à la Recherche et le ministre délégué à l’Industrie ont souligné "la qualité des travaux scientifiques et techniques (...) sur la gestion des déchets radioactifs par les établissements de recherche et les industriels". 
     Voir le communiqué de presse et le dossier de presse, sur le site du ministère délégué à l’Enseignement supérieur et à la Recherche
     Initiées par la loi du 30 décembre 1991 ou loi Bataille, ces recherches, dont les rapports font le bilan, ont consisté à examiner les diverses possibilités de gestion des déchets nucléaires.
     Voir les grands principes de la loi du 30 décembre 1991, sur le site du ministère délégué à l’Industrie
     Trois axes sont abordés dans les rapports du CEA et de l’ANDRA:
    * la séparation et la transmutation des éléments radioactifs à vie longue présents dans ces déchets ;
    *     le stockage en formation géologique profonde ;
    *     le conditionnement et l’entreposage de longue durée en surface de ces déchets. 
     Par la suite, la Commission nationale d’évaluation, instance indépendante crée par la loi, l’Autorité de sûreté nucléaire et divers experts internationaux examineront ces rapports, sous la tutelle de l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE).
     Est finalement prévue un projet de loi sur la gestion des déchets radioactifs qui pourrait être présenté au Parlement par le ministre de l’industrie au premier semestre 2006.
Implantation en Espagne de l'Agence Européenne de Fusion
     Barcelone accueillera l'Agence Européenne de Fusion du projet ITER. ITER est un projet international d'expérimentation en fusion thermonucléaire. L'Union Européenne, les Etats-Unis, la Russie, le Japon, la Chine et la Corée du Sud, les principaux partenaires, se sont associés afin de financer la construction d'un réacteur à fusion, produisant de l'énergie à partir d'isotopes d'hydrogène.
     Les travaux, qui débuteront à Cadarache au début de 2006, se poursuivront sur dix ans et nécessiteront un investissement de 4,5 milliards €. La structure créée sera un outil de recherche utilisé uniquement sur un plan expérimental. Elle ne sera pas destinée à fournir une énergie électrique consommable.
     Choisie pour son potentiel scientifique, son réseau efficace de communications et sa localisation proche de Cadarache, Barcelone accueillera prochainement l'Agence Européenne de Fusion. Ce pôle gèrera l'apport européen dans le projet ITER. Depuis le siège de Barcelone seront contrôlés les efforts et les futurs projets de recherche et de développement des partenaires européens, dont les budgets approcheront les 2 milliards €.
     L'Agence dirigera également la construction de futures installations productrices d'énergie à partir de la fusion thermonucléaire, probablement à partir de 2025. Cet organe de direction devrait être installé, en premier lieu, dans le nouveau centre technologique "22@", proche du campus universitaire de Levante. 120 à 160 scientifiques hautement qualifiés y travailleront à partir de septembre 2005. La construction d'un édifice propre à l'Agence est prévue par la suite.
     Le choix de Barcelone élimine la possibilité d'implantation du Siege Européen a Tarragone. Afin d'atténuer cette déception qui s'ajoute au préjudice subi lors du retrait de la candidature de Vandellos pour la construction du réacteur, les autorités catalanes assurent qu'un projet lié à l'ITER sera développé en collaboration avec cette ville. La localisation définitive de l'Agence Européenne de Fusion à Barcelone doit encore être confirmée par le Conseil de Compétitivite de l'Union Européenne.
     L'établissement dans la capitale catalane représentera une véritable opportunité pour la région, pour la recherche et pour l'industrie énergétique de la Peéninsule.
Contact:
- Carles Sola i Ferrando, Conseiller d'Universités, Recherche et Société de l'Information de la Generalitat, Oficina de Barcelona, Sant Sever, 12, Palau de la Generalitat, 08003 Barcelona, courriel: conseller.dursi@gencat.net,
http://www.gencat.net
Source: ABC, 01/07/05
Le britannique BNFL vend sa filiale américaine Westinghouse
LE MONDE | 04 juillet
LONDRES de notre correspondant
     La mise en vente, par l'entreprise publique britannique British Nuclear Fuels (BNFL), de Westinghouse, sa filiale américaine de construction de centrales nucléaires, attise les convoitises d'une douzaine de groupes, dont le français Areva. Cette cession, qui devrait rapporter 1 milliard de livres (1,48 milliard €) au Trésor, permettra à la société de se recentrer sur la gestion des réacteurs et sur le retraitement des déchets atomiques.
     Au cours des dix dernières années, BNFL, entreprise à l'origine spécialisée dans le retraitement des déchets nucléaires, s'est diversifiée. Le rachat des activités nucléaires de Westinghouse en 1998 et celui, en 1999, de la branche nucléaire de l'hélvético-suédois ABB ont constitué une étape marquante. Ces deux acquisitions lui avaient permis d'élargir son métier à la fabrication de combustibles, à l'entretien des réacteurs et à la construction de nouvelles centrales. Westinghouse lui avait ouvert le marché très rentable de la décontamination des sites nucléaires aux Etats-Unis. L'activité de construction s'était avérée très coûteuse, comme l'attestent les pertes de BNFL après éléments exceptionnels, de 471 millions de livres lors de l'exercice 2004-2005. Possédant actuellement douze centrales, BNFL produit 20 % de l'électricité britannique.
     L'annonce, la semaine dernière, de la mise en vente de Westinghouse s'inscrit dans la stratégie de désengagement des pouvoirs publics de l'industrie nucléaire britannique. Annoncé en 1999, le projet de privatisation partielle de BNFL a dû être reporté sine die en raison de la controverse sur la sécurité à l'usine de retraitement de Sellafield.
Le 1er avril, les activités de démantèlement nucléaire ont été transférées à un organisme autonome, la Nuclear Decommissionning Authority. Après la cession de Westinghouse, le gouvernement pourrait vendre BNFL au consortium formé du britannique AMEC et de l'Américain Fluor. En période de réchauffement climatique et de flambée des prix du pétrole, le Royaume-Uni cherche à développer le nucléaire dans le cadre de la diversification de ses approvisionnements énergétiques.
     Pour le gouvernement Blair, il y a urgence à agir. En 2020, il ne restera que trois sites en activité qui ne couvriront que 7 % des besoins électriques. Vu la complexité technique, les réticences de l'opinion et le long processus d'obtention des autorisations de planning, construire une nouvelle centrale peut prendre une décennie, prévient la Nuclear Industry Association, association regroupant les industriels du nucléaire civil. Tiraillé entre le ministère du commerce et de l'industrie, favorable aux industriels du nucléaire, et le ministre de l'agriculture, hostile à l'énergie atomique en raison des problèmes de traitement des déchets radioactifs, le gouvernement hésite. De plus, alors que le déficit budgétaire ne cesse de se creuser, selon un récent rapport du bureau-conseil Oxera, cette relance du nucléaire nécessiterait l'octroi une aide importante des pouvoirs publics.
     Les repreneurs potentiels de Westinghouse sont légion. Le groupe américain General Electric tient la corde par rapport à ses principaux rivaux, son compatriote Shaw Group, les Japonais Toshiba et Mitsubishi Heavy Industries et le français Areva.
Marc Roche
Risk of cancer after low doses of ionising radiation: retrospective cohort study in 15 countries
http://bmj.bmjjournals.com/cgi/
rapidpdf/bmj.38499.599861.E0v1
(6 pages)
     Le British Medical Journal publie ce 29 juin 2005 les résultats d'une importante étude multinationale sur la mortalité par cancer parmi les travailleurs du secteur nucléaire.
     L'étude, qui regroupe les données en provenance de 15 pays différents, parmi lesquels la Belgique, a été coordonnée par le Centre international de Recherche sur le Cancer de l'Organisation mondiale de la Santé (CIRC/OMS). Des experts du Centre d'Etudes de l'Energie nucléaire à Mol (CEN-SCK) et de l'Agence fédérale de Contrôle nucléaire (AFCN) y ont participé. Les analyses ont porté sur plus de 400.000 travailleurs, dont les doses d'exposition aux rayonnements ionisants ont été mesurées individuellement. Il s'agit essentiellement d'une population masculine (à 90 %) exposée à des irradiations externes par rayons gamma.
     Cette étude avait l'avantage de mesurer directement un risque dans une large population adulte exposée à des doses faibles et généralement fractionnées et étalées dans le temps, alors que nos normes de radioprotection ont été élaborées essentiellement sur la base des observations faites sur les survivants des bombardements à Hiroshima et Nagasaki, c'est-à-dire sur des irradiations reçues à débit élevé pendant un temps bref. De plus, pour des raisons statistiques, les analyses effectuées sur les survivants japonais ne montraient des résultats indiscutables qu'au delà d'une dose de 50 à 100 mSv. Pour des doses plus faibles, il fallait extrapoler les estimations de risque réalisées pour des doses moyennes et élevées.
     Un des intérêts essentiels de l'étude du CIRC était donc que les doses reçues par ce grand nombre de travailleurs étaient le plus souvent particulièrement basses: la dose cumulée moyenne (sur une période moyenne de suivi de 13 ans) n'était que de 19.4 mSv, 90 % des travailleurs ont reçu une dose cumulée inférieure à 50 mSv et moins de 0.1% d'entre eux ont reçu une dose cumulée supérieure à 500 mSv. Pour comparaison, rappelons que la limite de dose annuelle pour les personnes professionnellement exposées est de 20 mSv et que l'irradiation naturelle provenant du cosmos et de la croûte terrestre (hors radon) est d'environ 1 mSv par an.
    Un premier résultat majeur de l'étude publiée est qu'un (faible) risque de cancer radio-induit existe bel et bien pour les travailleurs exposés de façon chronique à de faibles doses de rayonnements ionisants : 1 à 2 % des morts par cancer constatées parmi les travailleurs suivis dans cette étude peuvent être attribuées aux radiations ionisantes. L'existence postulée par certains d'une dose en dessous de laquelle le danger d'exposition aux radiations ionisantes serait inexistant, n'est donc pas confirmée, en tout cas pas dans la gamme de doses susceptibles d'être rencontrées en milieu professionnel.
     Un second résultat concerne l'estimation chiffrée de ce risque : une dose cumulée de 100 mSv correspond, d'après les résultats de cette étude, à une augmentation d'environ 10 % de la mortalité par cancer (hors leucémie). Cette estimation est plus élevée que les risques calculés sur la base des observations des survivants de la bombe atomique. Les intervalles de confiance statistiques étant cependant larges, cette estimation de risque est compatible avec les coefficients de risque à la base des normes actuelles de radioprotection.
     Ceci renforce en tout cas indiscutablement la pertinence des normes de radioprotection sévères actuellement en vigueur, et, en particulier, du principe dit «  ALARA  » (As Low As Reasonably Achievable) qui veut que tous les efforts soient entrepris, dans les limites du raisonnable, pour diminuer autant que possible les doses reçues par les travailleurs et la population, et cela même pour des doses bien inférieures aux limites de dose réglementaires.
     Ce message est particulièrement important pour certains groupes de personnes professionnellement exposées, notamment dans le secteur médical, dont les doses d'irradiation sont à l'heure actuelle encore particulièrement élevées et parfois proches des limites de dose.
 
 



Voir suite en septembre!

juin
· Source 'Copyright Actu-Environnement': ITER sera implanté à Cadarache!
Aux termes de plusieurs mois de négociations, les parties prenantes du projet ITER se sont finalement accordées à Moscou pour faire de Cadarache dans les Bouches-du-Rhône, le site d'implantation du futur réacteur expérimental de fusion nucléaire.
· Toutes autres sources ADIT:
Etats - Unis: Washington veut produire du plutonium 238
http://radio-canada.ca/nouvelles/International/nouvelles/200506/27/001-plutonium-238-usa.shtml
     Les États-Unis s'apprêteraient à relancer leur production de plutonium 238, selon le New York Times.
     Cette substance, des centaines de fois plus radioactive que le plutonium 239, qui entre dans la fabrication d'armes nucléaires, serait utilisé comme « source d'énergie dans le cadre de missions de sécurité nationale ».
     Le programme de production de plutonium 238, d'une valeur de 1,5 milliard de dollars américains, devra toutefois obtenir le feu vert du Congrès en 2006. Selon les informations obtenues par le New York Times, le gouvernement américain compte produire 150 kilogrammes de plutonium 238 au cours des 30 prochaines années, à partir de 2012.
     Dans le passé, cette substance hautement radioactive était utilisée notamment dans les piles nucléaires qui alimentent certains types de satellite, des sondes spatiales ainsi que du matériel d'espionnage.
     Si le projet obtient le feu vert du Congrès, la nouvelle production de plutonium 238 serait confiée au Laboratoire national de l'Idaho, un choix qui inquiète les écologistes en raison de sa proximité avec les parcs nationaux de Yellowstone et de Grand Teton.
     La dernière production de plutonium 238 par les laboratoires américains remonte à l'ère de la Guerre froide, dans les années 80.
Un débat public sur le nouveau réacteur nucléaire EPR débutera mi-octobre (Le Monde | 13.06.05)
    L'introduction en France du réacteur nucléaire de troisième génération valait bien une grand-messe démocratique ­ obligatoire pour tout projet d'infrastructure important depuis la loi Barnier de 1995. L'EPR (European Pressurized Reactor), réacteur à eau pressurisée qu'EDF doit mettre en service à Flamanville (Manche), en 2012, fera donc l'objet d'une consultation de la population, qui s'étalera de la mi-octobre 2005 à la mi-février 2006. Elle sera organisée par la Commission nationale du débat public (CNDP), qui a créé une sous-commission ad hoc de six membres.
    Son président, Jean-Luc Mathieu, conseiller maître à la Cour des comptes, s'est entouré de cinq personnalités venues d'horizons différents: Michel Colombier, économiste et ingénieur spécialisé dans les politiques énergétiques et environnementales; Danielle Faysse, urbaniste et commissaire enquêteur qui a participé à des évaluations de grands projets; Roland Lagarde, ingénieur-chercheur à EDF à la retraite; Annie Sugier, spécialiste de la radioprotection; Françoise Zonabend, ethnologue (Collège de France), dont les travaux ont porté sur l'organisation de la société française et ses représentations. Tous ont cosigné une "charte éthique et déontologique" dans laquelle ils s'engagent à faire preuve d'"indépendance" et d'une "stricte neutralité".
    Plusieurs débats seront organisés, en Basse-Normandie et dans d'autres régions, puisqu'EDF, maître d'ouvrage, a prévu de développer l'EPR sur plusieurs sites en France. La population aura deux documents à sa disposition : un dossier d'EDF sur les caractéristiques et les objectifs du projet et, plus original, un "cahier collectif d'acteurs" où administrations, entreprises (Areva...), collectifs de scientifiques et associations (Les Amis de la terre, Greenpeace, WWF, les Ecologistes pour le nucléaire...) ont versé leur contribution.
    Pour M. Mathieu, "c'est la première fois que la CNDP est saisie sur un équipement nucléaire, que le débat a une portée nationale et qu'on l'accompagne d'un cahier où s'expriment tous les acteurs" . Dans son dossier, ajoute-t-il, "Pierre Gadonneix -le PDG d'EDF- précise qu'il tiendra compte du débat dans sa décision de lancer ou non l'EPR", qui doit être définitivement arrêtée au cours de l'été 2006.
    Les questions soumises au débat sont nombreuses. Pourquoi Flamanville, qui nécessite la création d'une ligne à haute tension? Ne valait-il pas mieux prolonger la vie des 57 réacteurs existant en attendant la quatrième génération? Les 3 milliards d'euros investis dans la tête de série sont-ils justifiés? Les mouvements antinucléaires sont sceptiques quant à l'utilité d'un tel débat (qui coûtera entre 1 et 1,5 million d'euros à la charge d'EDF), alors que l'EPR est d'ores et déjà inscrit dans le projet de loi d'orientation sur l'énergie, qui doit être voté en juin au Parlement. Le début de la construction du premier réacteur EPR est programmé pour 2007 et le choix de certains partenaires arrêté, comme celui du numéro un italien de l'électricité Enel.
    Le réseau Sortir du nucléaire, qui revendique plus de 700 associations, dénonce une "parodie de démocratie". Il "s'étonne qu'il n'y ait eu aucun débat sur le nucléaire pendant cinquante ans et qu'on en ouvre trois en même temps : l'EPR, la ligne à très haute tension partant de Flamanville et les déchets nucléaires". Il rappelle que la sûreté totale de l'EPR, vantée par Areva, constructeur du réacteur, a été mise en doute dans un document confidentiel d'EDF, notamment en cas de crash d'un avion de ligne sur une centrale.
Jean-Michel Bezat
· Sur le réacteur EPR, voir aussi: http://www.asn.gouv.fr/Publications/dossiers/c164/dossier164.pdf (61 pages)
· La sûreté nucléaire se mondialise
    La sûreté nucléaire est en voie de mondialisation. La réunion de l'Agence pour l'énergie nucléaire (AEN), qui s'est tenue hier à Paris, l'a montré avec éclat. L'internationalisation des contrôles et de la réglementation est même en passe de devenir un élément clé de la sûreté. «La coopération est indispensable pour instaurer la confiance des populations», estime ainsi Kazuo Matsunaga, directeur de la sûreté nucléaire du Japon. Le seul pays à avoir subi un bombardement nucléaire possède un parc important de centrales (notre infographie) et l'utilisation de l'atome continue de susciter l'inquiétude de la population, voire son hostilité.
    Agence spécialisée de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l'AEN rassemble les représentants des services de régulation et de contrôle des installations nucléaires de vingt-huit pays d'Europe, d'Amérique du Nord et de la région Asie-Pacifique. Ces pays représentent à eux seuls près de 85% de la production nucléaire dans le monde.
    A l'occasion de la réunion de l'AEN, Nils Diaz, l'influent président de la Commission américaine de régulation nucléaire (NRC), a présenté une initiative visant à globaliser à longue échéance la réglementation et la sûreté de l'industrie nucléaire civile. Pour y parvenir, il propose tout bonnement que le modèle américain de sûreté devienne la référence internationale. A terme, il voudrait faire en sorte que le marché du nucléaire (nuclear business) obéisse à des règles standards comme c'est le cas par exemple pour l'aviation civile. Quand l'Airbus obtient l'autorisation de voler, cette dernière s'applique automatiquement à tous les Airbus, quelle que soit la compagnie qui l'achète. Il souhaiterait qu'il en aille de même avec les futurs modèles de centrales nucléaires afin qu'ils ne soient pas soumis à chaque fois à des examens nationaux spécifiques.
    La proposition du directeur de la NRC a été accueillie avec prudence. Le principe américain selon lequel quelque chose qui marche bien est sûr, ne fait pas encore partie de la culture de sûreté européenne. Le Français André-Claude Lacoste, responsable de la DGSNR (Direction générale de la sûreté nucléaire et de la radioprotection) n'a pas manqué de souligner que les différentes agences sont d'ores et déjà amenées à collaborer étroitement. Il a cité l'exemple récent de l'EPR (le réacteur franco-allemand de nouvelle génération). En effet, la Finlande qui a décidé la construction d'un EPR a eu accès et a travaillé à partir des analyses déjà effectuées par les experts français. De même, ce sont ces derniers qui ont contrôlé la construction de la cuve de l'EPR finlandais par une firme japonaise.
    Dans le même souci de bénéficier des apports d'un oeil extérieur, la DGSNR a invité dix-sept missions d'inspection internationales (Osart) dans les centrales françaises, comprenant à chaque fois une dizaine d'experts étrangers.
    De même, la DGSNR doit prochainement se faire auditer par des membres d'agences de sûreté d'autres pays. «Les gens ont du mal à comprendre pourquoi les critères de sûreté ne sont pas les mêmes d'un pays à l'autre», reconnaît Luis Echavarri, directeur général de l'AEN. Ces échanges sont un premier pas...
    Dès sa création en 1957, l'AEN avait cherché à favoriser les échanges en matière de sûreté. L'attention se focalisait alors seulement sur la conception des installations ou des aspects très techniques. Mais les accidents de Three Miles Island (1979) et de Tchernobyl (1986) ont ébranlé les certitudes des ingénieurs. Du coup, l'AEN a décidé de renforcer l'analyse des incidents survenant chaque année dans toutes les centrales du monde.
    Une réunion internationale devrait être organisée sur ce thème, avec la collaboration active des industriels. L'AEN souhaite que des recherches soient conduites sur les nouveaux combustibles et le vieillissement des centrales. Dernière recommandation : assurer la transmission du savoir aux générations futures.
mai
· Sources ADIT
    · · Huge radioactive leak closes Thorp nuclear plant:
Paul Brown, environment correspondent
Monday May 9, 2005
The Guardian
    A leak of highly radioactive nuclear fuel dissolved in concentrated nitric acid, enough to half fill an Olympic-size swimming pool, has forced the closure of Sellafield's Thorp reprocessing plant.
    The highly dangerous mixture, containing about 20 tonnes of uranium and plutonium fuel, has leaked through a fractured pipe into a huge stainless steel chamber which is so radioactive that it is impossible to enter.
    Recovering the liquids and fixing the pipes will take months and may require special robots to be built and sophisticated engineering techniques devised to repair the £2.1bn plant.
    · · ITER au Japon ou à Cadarache?! [AFP 04 mai]:
TOKYO (AFP) - Après plusieurs mois de bras-de-fer avec l'UE, le Japon est disposé à renoncer à accueillir le réacteur expérimental de fusion nucléaire Iter, au profit du site français de Cadarache, a affirmé mercredi un quotidien nippon, précisant que les négociations sont "dans la phase finale".
     "A ce stade, les négociations se dirigent vers la conclusion d'un accord entre le Japon et l'UE ce mois-ci", a déclaré une source gouvernementale japonaise au Yomiuri Shimbun.
     Selon le Yomiuri, citant des sources gouvernementales, Tokyo négocie désormais avec une option "de renoncer à sa candidature pour construire le réacteur nucléaire à Rokkasho-mura", dans le nord du Japon.
     "En conséquence, il est maintenant hautement probable que le réacteur sera construit à Cadarache, en France, plutôt que sur le site proposé par le Japon à Rokkasho-mura", ajoute le journal.
     En échange, le Japon obtiendrait des compensations: ainsi, les entreprises du pays non hôte, donc japonaises, se verraient allouer 20% des contrats de construction d'Iter, suivant une proposition de Tokyo de septembre 2004.
     Mais un haut responsable du ministère de l'Education, de la culture, des sports, de la science et de la technologie a démenti l'information, déclarant que Tokyo poursuivrait sa campagne en faveur de Rokkasho-mura.
     "Nous n'envisageons pas du tout d'abandonner notre offre. Nous n'avons pas changé d'intention", a dit à la presse le vice-ministre de la science, Akio Yuuki, cité par l'agence Jiji.
     Le gouverneur du département d'Aomori où se situe la localité choisie par Tokyo, Shingo Mimura, a aussi ajouté "croire que le gouvernement allait continuer de négocier avec ténacité en faveur du site proposé par le Japon".
     Les deux camps s'opposent depuis des mois sur le choix stratégique du site d'Iter, un projet lancé par l'UE, le Japon, les Etats-Unis, la Russie, la Chine et la Corée du Sud.
     Dans cette âpre compétition, l'UE se bat, avec le soutien des Russes et des Chinois, pour le site de Cadarache, dans le sud de la France.
     Les Japonais, qui bénéficient de l'appui des Etats-Unis et de la Corée du sud, défendent chez eux celui de Rokkasho-mura.
     Le ministre japonais des Affaires étrangères Nobutaka Machimura doit aborder le dossier Iter mercredi à Paris avec son homologue français Michel Barnier.
     Le porte-parole du ministère japonais des Affaires étrangères, qui accompagne M. Machimura à Paris, avait indiqué mardi que le Japon n'avait "pas arrêté de politique ou de décision sur cette question".
     "Notre position est d'avoir une discussion sur ce sujet avec les Français, nous n'avons pas d'autre politique arrêtée que de discuter et de négocier (...) afin d'arriver à une solution mutuellement acceptable pour le Japon et l'UE", a-t-il dit.
     Toutefois, le président français Jacques Chirac a déclaré mardi à la télévision que la France était "sur le point d'obtenir l'implantation" du réacteur expérimental à Cadarache.
     Lundi, Jeannot Krecké, ministre de l'Economie du Luxembourg, qui assure actuellement la présidence du Conseil de l'UE, avait indiqué que le Japon avait accepté de discuter la possibilité que le réacteur soit implanté en Europe.
     Lors d'une récente visite à Tokyo du commissaire européen à la Recherche Janez Potocnik, les deux parties étaient convenues "d'accélérer les discussions" afin d'aboutir à un accord sur le site avant la réunion du prochain G8 début juillet en Ecosse.
     Depuis la fin de l'an dernier, l'UE n'a pas fait pas mystère de sa volonté de lancer la construction d'Iter à Cadarache sans le Japon si aucun accord n'est rapidement trouvé.
     Iter, un réacteur qui vise à apporter à terme une solution de rechange à la fission nucléaire en reproduisant la fusion de noyaux d'atomes, est un projet estimé à 10 milliards d'euros sur 30 ans, dont 4,57 milliards d'euros pour la seule construction du réacteur qui doit durer dix ans.
     La construction d'Iter doit démarrer d'ici à la fin de l'année.
avril
Source Greenpeace, Victoire historique de Greenpeace : Cogema condamnée pour stockage illégal de déchets nucléaires
    Cherbourg, France — La cour d'appel de Caen a rendu aujourd'hui un jugement historique dans un dossier juridique d'importation de déchets nucléaires australiens qui opposait Greenpeace et Cogema depuis mars 2001. Cogema importe et stocke de manière illégale ces déchets nucléaires depuis 4 ans. Ce stockage, portant nuisance à l'environnement, Cogema est condamnée à payer 10.000€ de dommages et intérêts à Greenpeace.
"C'est aujourd'hui une grande victoire" explique Yannick Rousselet, chargé de campagne nucléaire à Greenpeace France. "La justice confirme ce que nous disons depuis toujours : la Cogema importe de manière illégale des déchets nucléaires sur le sol français. Cette décision s'applique aujourd'hui aux déchets australiens, mais beaucoup d'autres déchets sont dans la même situation faisant de l'usine de La Hague une vraie poubelle nucléaire !".
    La Cour d'Appel de Caen a suivi les demandes de Greenpeace et a reconnu notamment que les combustibles irradiés australiens constituaient bien des "déchets nucléaires radioactifs". Sa décision jette le trouble sur l'ensemble des déchets nucléaires stockés par Areva.
    "La décision de la Cour d'Appel a un retentissement très important sur la question globale des déchets nucléaires" explique Frédéric Marillier, chargé de campagne nucléaire à Greenpeace France. "Le discours actuel des industriels et de l'Etat est que les combustibles irradiés ne constituent pas un déchet nucléaire .C'est toute la politique française de gestion des déchets qui doit être discutée ces prochains mois, qui est en jeu."
    La cour d'appel a également ordonné à la filiale d'Areva de produire et communiquer sous trois mois, l'autorisation opérationnelle de retraitement à Greenpeace. Au delà de ce délai, Cogema aura deux mois pour mettre fin au stockage de ces déchets sur le sol français, sous astreinte de 1.500€ par jour de retard.
    L'affaire des déchets nucléaires australiens a commencé en mars 2001. Le tribunal des référés de Cherbourg avait interdit à la Cogema de procéder au déchargement et/ou à l'entreposage des combustibles usés australiens suite à un recours de Greenpeace. Cette décision sera cassée en appel le 3 avril 2001. Il s'en suit alors une nouvelle procédure sur le fond portée par Greenpeace. Cette procédure verra de nombreux rebondissements avec notamment l'intervention de l'Etat à travers le Préfet de la Manche qui tenta d'interférer dans la justice. La décision d'aujourd'hui conclut donc plus de 4 ans de procédures.
Source ADIT, Allemagne: L'assemblage de Wendelstein 7-X a commencé
     Après de nombreuses années de calculs, de préparation et de fabrication des composants, le projet Wendelstein 7-X entre maintenant dans une nouvelle phase: dans l'antenne de Greifswald de l'institut Max Planck de physique des plasmas (IPP - Institut für Plasmaphysik), l'assemblage de l'installation de fusion a débuté.
     Alors que la fabrication industrielle est encore en cours, l'assemblage de la grande installation a été initialisée avec l'enfilage de la première bobine magnétique sur le récipient à plasma. La construction de l'installation durera environ 6 ans.
     L'objet de la recherche sur la fusion est de parvenir à reproduire les phénomènes existants dans le soleil et qui permettent d'obtenir de l'énergie par fusion des noyaux des atomes. Pour mettre en route ce feu de fusion, un plasma d'hydrogène doit être confiné dans des champs magnétiques et porté à des températures de plus de 100 millions de degrés Celsius.
     Wendelstein 7-X sera, une fois terminée, la plus grande installation de fusion de type Stellarator (*) au monde. Son objectif sera d'analyser l'aptitude des centrales de ce type pour la fusion nucléaire.
Contact: http://www.ipp.mpg.de
Source: Dépêche idw, Communiqué de presse de l'IPP, 19/04/2005
(*) le concept "stellarator" est une alternative au Tokamak (retenu pour ITER  http://www.iter.org/ )
mars
· Source 'Copyright Actu-Environnement': Nouvelle campagne de distribution d'iode autour des centrales nucléaires EDF
    Initiée par l'Autorité de sûreté nucléaire et la Direction de la défense et de la sécurité civiles la campagne de distribution d'Iode vise à appliquer une démarche préventive en cas d'incident pour les personnes vivant à proximité des centrales.
janvier
· Source ADIT:Le nucléaire: une alternative pour le Portugal ?
     La politique énergétique du Portugal ne repose pas, pour le moment, sur l'option nucléaire: il n'existe pas de centrale nucléaire fournissant de l'énergie électrique, mais seulement un réacteur expérimental pour l'étude de la physique nucléaire à l'Institut Technologique et Nucléaire (ITN) de Lisbonne. 
     Au mois de novembre 2004 un bilan plutôt négatif sur les objectifs à atteindre en 2010 vis à vis du protocole de Kyoto a suscité le lancement timide d'un débat sur l'option nucléaire. 
     Plus récemment la dissolution du gouvernement au mois de décembre 2004 et l'organisation anticipée d'élections législatives prévues en février 2005, a fait du nucléaire un des enjeux de la campagne politique, pour ce qui est des débats concernant la science en général.

Quels moyens pour la sûreté nucléaire ?
     En matière de politique de sûreté nucléaire, le Portugal présente un retard important vis-à-vis des autres partenaires européens. D'après une résolution du conseil des Ministres du mois d'Août 2004, a été mis en place un groupe de travail (composé d'un physicien et de dix représentants des différents ministères) pour établir un Plan National de Protection Radiologique et de Sûreté Nucléaire. Ce plan doit notamment aboutir à la création d'une entité nationale responsable de la coordination des actions en matière de sûreté nucléaire.

Envisager l'option nucléaire au Portugal ?
     Le 4 novembre 2004 le Gouvernement portugais a présenté son Plan de Reduction Energétique qui visait principalement à réduire la dépendance du Portugal vis-à-vis du pétrole. Dans ce rapport étaient présentées au total 96 mesures qui n'incluaient pas l'option nucléaire comme l'a rappelé le secrétaire d'Etat au Développement Régional, Jose Eduardo Martins.
     En revanche, lors de la conférence "Energie et environnement" du 13 Novembre 2004 à Beja, M. Cardoso e Cunha (ex-commissaire européen à l'Energie) a défendu l'option nucléaire pour le Portugal, la présentant comme "une énergie basique à un prix alternatif".

Il considère en effet que le nucléaire pourrait être, comme dans d'autres pays européens, une bonne alternative à la hausse du prix du pétrole et à l'imprévisible accès aux ressources combustibles fossiles. Dans le cas où l'option nucléaire n'arriverait pas au Portugal, Cardoso e Cunha défend l'utilisation d'énergies alternatives comme les biocombustibles, et propose ainsi l'augmentation de la production de bioéthanol au Portugal.
     Suite à cette intervention, le premier ministre portugais Pedro Santana Lopes a chargé le Secrétaire d'Etat à la Science et à l'Innovation, Pedro Sampaio Nunes, de lancer le débat public sur l'option nucléaire en lui imposant deux conditions: ne pas prendre l'initiative du débat et ne pas entrer en rupture avec le gouvernement. Pedro Sampaio Nunes a occupé diverses fonctions à la Commission Europeenne pendant 18 ans, notamment celle de Directeur Général à l'Energie, et serait plutôt en faveur de la construction de la première centrale nucléaire portugaise.
     Plus récemment le débat public s'est tourné politique avec la dissolution du gouvernement: les positions de chacun ne sont pas clairement établies, montrant ainsi que le débat  sur le nucléaire est une question fracturante, à droite comme à gauche, de la société portugaise depuis 20 ans.
    Les prochaines élections du mois de février 2005 seront donc décisives pour que le Portugal rattrape son retard par rapport à ses partenaires européens dans ce qui  est l'un des plus grands enjeux pour nos sociétes futures: l'intégration de la protection de l'environnement au développement économique.
Sources:
"Portugal tera de reflectir na opcao da energia nuclear" - Publico - 18/11/2004 - page 32 - http://www.publico.pt/
"Portugal longe de Quioto" - Diario de Noticias - 22/12/2004 - page 21 -
http://dn.sapo.pt/
"Os lixos e o nuclear" - Revue Grande Reportagem - 08/01/2005 - page 12
Rédacteur: Service de Cooperation pour la Science et la Technologie 
Vincent Boucinha - coop.scientifique@ifp-lisboa.com

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