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N°171/172
COMMUNIQUES AFP

Allemagne - nucléaire
AFP NOV 98
Les environs d'une centrale contaminés au plutonium

GEESTHACHT (Allemagne), 21 nov (AFP) - Les environs de la centrale nucléaire allemande de Kruemmel (nord) sont contaminés au plutonium, affirment des scientifiques de l'université de Brême (nord) dans une étude présentée samedi.
     L'étude a été réalisés sur commande d'une association qui cherche à connaître les causes du taux anormal de leucémies dans les parages de l'installation nucléaire.
     Le ministre écologiste de l'Environnement, Juergen Trittin, a exigé un examen approfondi des résultats de l'étude. Sil s'avérait que le plutonium provient de la centrale, celle-ci devrait être déconnectée du réseau, a-t-il dit.
     L'exploitant, les Centrales électriques de Hambourg (HEW), a mis en doute par la voix d'un porte-parole les conclusions du rapport tout en annonçant aussi un examen minutieux.

     L'étude conduite par le professeur Inge Schmitz-Feuerhake fait état de concentrations de plutonium 241 de 11 à 110 becquerels par kilogramme alors qu'il devrait n'y en avoir aucune trace.
     «Nous connaissons les méthodes de Mme Schmitz-Feuerhake», a commenté le porte-parole de HEW Johannes Altmeppen, «on commence par faire la une des journaux, et jusqu'à présent tout s'est toujours effondré comme un château de cartes après vérifications».
     La centrale de Kruemmel, à l'arrêt depuis juin 1998 pour des travaux de maintenance, est soupçonnée de longue date d'être la cause d'une vingtaine de cas de leucémies touchant dans les environs dix enfants, un adolescent et dix adultes. Deux enfants et l'adolescent sont déjà morts, mais le lien de cause à effet n'a pas été prouvé scientifiquement.
     Le gouvernement de Gerhard Schroeder, formé de sociaux-démocrates et d'écologistes, prévoit l'abandon de l'énergie nucléaire, mais ne s'est pas fixé d'échéance.
 début p.22
Nucléaire-incident
AFP DEC 98
Point de contamination au cobalt 60 à la centrale nucléaire du Bugey

LYON, 2 déc (AFP) - Un point de contamination radioactive au cobalt 60 a été détecté, le 20 novembre, à l'intérieur du Centre nucléaire de production d'électricité (CNPE) du Bugey (Ain) et a été immédiatement nettoyé, a indiqué mercredi la centrale.
     Ce point ne présentait pas de risques pour les personnes travaillant sur le site et pour l'environnement, a précisé la même source.

Cette contamination, d'une activité de 1,15 millions de Becquerels. a été découverte au cours d'un contrôle périodique des voiries du site.
     Probablement issue d'un transport de matériel, elle a été classée au niveau 0 de l'échelle internationale des incidents (INES) qui comporte sept niveaux, selon un communiqué.
     La centrale du Bugey est située à 35 km de Lyon sur la rive droite du Rhône.
fin p.22


Nucléaire-Europe-Russie
AFP DEC 98
Réacteur nucléaire du futur: une démonstration prête fin 99 - courant 2000

PARIS, 28 déc (AFP) - Une démonstration de l'EPR (European Pressurized Water Reactor), le projet franco-allemand de réacteur nucléaire du futur, sera prête «vers la fin de l'année 1999 ou courant 2000», a indiqué lundi le PDG du constructeur de réacteurs nucléaires Framatome, Dominique Vignon.
 L'EPR sera «prêt pour la réalisation d'une démonstration, d'une tête de série, vers la fin de l'année 99 ou courant 2000 (...) Une décision de construction pourrait être prise dans les 18 mois environ», a déclaré le président de l'entreprise publique française lors d'une interview sur la radio RTL.
 Étudié depuis 1989 en collaboration avec l'allemand Siemens, l'EPR devrait être le plus puissant du monde (1.750 mégawatts) et représenter une «amélioration très sensible dans le domaine de la sûreté», selon le président.
 Quant à la Russie, qui a annoncé son intérêt de voir construit sur son sol un prototype de l'EPR, M. Vignon a estimé que cela ne pourrait se faire «que sous la condition que la Russie se stabilise».

     La Russie possède une «excellente infrastructure industrielle» mais «l'ensemble des conditions économiques et politiques doivent garantir la durée de vie indispensable à un projet nucléaire», a-t-il précisé.
     M. Vignon a de plus averti qu'il ne pouvait être question dc réaliser un réacteur en Russie avec une sécurité qui ne soit pas analogue à celle exigée en Occident;
     Évoquant une éventuelle construction du prototype en France, le président a estimé qu'il «serait tout à fait judicieux d'avoir une tête de série disponible» si l'entreprise française veut participer au futur programme de remplacement des actuels réacteurs.
     Le PDG a par ailleurs cherché à minimiser l'impact de la décision du nouveau gouvernement allemand d'abandonner le nucléaire civil. «Ce que je note c'est que le gouvernement allemand, le chancelier allemand, a un rythme très lent pour arrêter les centrales nucléaires puisque lui-même parle d'une durée d'environ 20 ans. Donc si les réacteurs, même du point de vue d'opposants, peuvent être exploités 20 ans sans dommages, c'est que sans doute ils ne sont pas si mauvais que ça», a-t-il jugé.
début p.23
Russie-Tchétchénie
AFPDEC98
Découverte d'un conteneur miné très radioactif

MOSCOU, 29 déc (AFP) - Un conteneur miné renfermant des substances très radioactives a été découvert près d'Argoun, à l'est de la capitale de la Tchétchénie, Grozny, a annoncé mardi le directeur des services de sécurité tehétchènes lbragim Khoultigov cité par l'agence russe Itar-Tass.
     Une forte radioactivité émane de ce conteneur découvert près de la voie de chemin de fer d'Argoun, à une quinzaine de km de Grozny, a indiqué M.Khoultigov à la télévision de la république indépendantiste caucasienne, selon Itar-Tass.
     Le responsable n'a pas indiqué quand le conteneur a été découvert, ni donné d'autres détails sur la substance radioactive et son volume.
     La zone a été bouclée. Des démineurs et des spécialistes en radioactivité du ministère des Situations d'urgence sont sur les lieux.
     Il était impossible mardi de joindre les responsables tchétchènes. 

     Les communications téléphoniques normales avec la Tchétchénie ne fonctionnent plus depuis longtemps et les communications par téléphones cellulaires sont interrompues depuis jeudi dernier.
     En janvier dernier, un vieux bidon renfermant une source importante de radiations, selon les autorités tchétchènes, avait été découvert dans une carrière située à quelques km de l'ancienne base russe de Khankala, près de Grozny.
     Les autorités tchétchènes avaient alors demandé à Moscou d'envoyer des combinaisons anti-radiations ainsi que des appareils de mesure de la radioactivité qui font défaut dans la petite république ravagée par 21 mois de guerre entre décembre 1994 et août 1996.
     Le ministère russe des Situations d'urgence s'est par ailleurs à plusieurs reprises inquiété de la situation d'une entreprise, située à 15 km au nord de Grozny, qui abrite des centaines de tonnes de déchets nucléaires datant des années 1970.
     Selon la presse locale tchétchène, l'entreprise Rodon, est dans un état critique. Elle aurait été bombardée en 1995 pendant la guerre russo-tchétchène.
Nucléaire-France
AFP DEC 98
«Feu vert» légal au démantèlement de Superphénix

PARIS, 31 Déc (AFP) - Superphénix, le surgénérateur de Creys-Malville (Isère) contesté dès sa construction, est légalement mort: après l'annonce de sa fermeture, le 17 juin 1997, par le Premier ministre, Lionel Jospin, confirmée le 2 février dernier par le gouvernement, le décret permettant de procéder à la «première étape de sa mise à l'arrêt définitif» est publié jeudi au «Journal Officiel».
     Signé par le Premier ministre, ce texte autorise «le déchargement du coeur du réacteur, la vidange du sodium et le démontage d'installations non nucléaires définitivement mises bors service, ainsi que de systèmes et matériels qui ne sont plus requis pour la sûreté».
     L'exploitant de la centrale, la NERSA (Société Centrale Nucléaire Européenne à Neutrons Rapide), est chargé d'assurer les activités de surveillance des installations. «Les opérations de post-exploitation, a indiqué jeudi la société, vont être engagées», mais avant d'entamer le déchargement, des cordons chauffants vont être mis en place sur la cuve de sécurité du réacteur, pour maintenir le sodium primaire (qui assure le refroidissement du coeur) à l'état liquide.

     Selon la NERSA, le déchargement du coeur de Supeiphénix pourra débuter l'été prochain et devrait s'achever au printemps 2001. La vidange du sodium de l'installation commencera ensuite. Chaque opération ne pourra être engagée qu'après autorisation de l'Autorité de sûreté, la Direction de la Sûreté des Installations Nucléaires (DSIN).

«Surdimmensionné et trop coûteux»

     Attendu depuis plusieurs mois, ce décret - dès sa publication, en particulier par la Fédération nationale de l'énergie (CGT), au motif, entre autres, que le Parlement doit débattre le 21 janvier de la politique énergétique de la France, et le Comité de soutien à Superphénix - ne constitue pas une surprise. Le 29 avril dernier, les trois ministres concernés avaient en effet demandé au président de la NERSA que soit engagée la procédure de fermeture définitive du réacteur.

fin p.23


     Dans leur lettre, les ministres de l'Économie et de l'Environnement, Dominique Strauss-Kahn et Dominique Voynet, et le secrétaire d'État à l'Industrie, Christian Pierret, confirmaient la décision de fermeture du réacteur du 2 février et répondaient par la négative à une demande de redémarrage de l'installation déposée par la NERSA en octobre 1992 et restée jusqu'alors sans réponse.
     Une commission d'enquête parlementaire créée trois mois plus tôt avait auparavant donné (le 2 juillet), malgré des critiques de la décision gouvernementales, un avis favorable à l'arrêt définitif du surgénérateur, le jugeant «surdimmensionné» et «beaucoup trop coûteux».
     A l'arrêt depuis 1996, Superphénix aura connu une histoire émaillée d'incidents techniques et d'affrontements politiques et juridiques, mais, avait plaidé le rapporteur de la commission, Christian Bataille, le surgénérateur aura été «d'une sûreté irréprochable et (aura) permis des acquis techniques précieux».
     En juillet 1994, le gouvernement de l'époque avait assigné à Superphénix une nouvelle finalité, la recherche et la démonstration (la transmutation de certains déchets nucléaires à vie longue), mais son décret avait été annulé six mois plus tard par le Conseil d'Etat.
     Une grande partie des expériences prévues dans ce domaine à Creys-Malville seront réalisées à Marcoule (Gard) sur le «petit frère» de Superphénix (400 MW, contre 1.200), Phénix, désormais unique réacteur français à neutrons rapides, d'ici sa fermeture prévue en 2004.
début p.24
Nucléaire-France
AFP DEC 98
Comité de soutien à Superphénix: EDF ne doit «pas commettre l'irréparable»

LYON, 31 déc (AFP) - Le comité de soutien à Superphénix appelle la direction d'EDF à «ne pas commettre l'irréparable» en commençant à démanteler le surgénérateur de Creys-Malville (Isère), après la parution jeudi au Journal Officiel du décret permettant de procéder à sa mise à l'arrêt définitif.
     «Ce décret paru, le gouvernement peut maintenant imposer à l'exploitant de réaliser le premier geste qui condamnera définitivement cette installation. Ce sabotage aura lieu dès les premiers jours de janvier 1999», écrit dans un communiqué le comité de soutien à Superphénix basé à Morestel (Isère). «C'est pourquoi le comité de soutien à Superphénix demande solennellement et publiquement à la direction d'EDF de ne pas commettre l'irréparable», poursuit le texte.

     Annoncée le 17juin 1997 par le Premier ministre, la fermeture de Superphénix avait été confirmée de 2 février dernier par le gouvernement. Le décret autorise «le déchargement du coeur du réacteur, la vidange du sodium et le démontage d'installations non nucléaires définitivement mises hors service ainsi que des systèmes et matériels qui ne seront plus requis pour la sûreté».
     Le comité de soutien espère obtenir dans les jours qui viennent un sursis à exécution de cette décision, afin d'entreprendre des actions en justice pour obtenir son annulation.
Nucléaire-USA-Corée du Nord
AFP JAN 99
Reprise des discussions entre Américains et Nord-Coréens sur le nucléaire

GENÈVE, 17 janv (AFP) - Les Etats-Unis tentaient de nouveau dimanche d'obtenir de la Corée du Nord le droit d'inspecter des installations souterraines où le régime communiste est soupçonné de relancer son programme nucléaire.
     Des délégations des deux pays se sont retrouvées pour la seconde et dernière journée après avoir échoué à s'entendre samedi après plus de six heures de pourparlers à Genève.
     Le chef de la délégation nord-coréenne, le vice-ministre des Affaires étrangères Kim Gye-Gwan, a réaffirmé dimanche matin que de profondes divergences continuaient à opposer les deux pays.
     «Hier, les Américains et les Nord-Coréens ont défendu leur position de base», a-t-il dit.
     Le délégué américain, le chargé des questions nord-coréennes Charles Kartman, est resté très prudent sur d'éventuels progrès.
     «Nous ferons de notre mieux», a-t-il simplement dit avant la reprise des discussions. Celles-ci se déroulaient dimanche à la mission de la Corée du Nord après avoir eu lieu la veille à celle des États-Unis.
     Les négociations bilatérales sont suivies, à partir de lundi, de pourparlers à quatre avec la Chine et la Corée du Sud sur l'établissement d'une paix durable dans la péninsule coréenne;
     Les Etats-Unis tentent d'obtenir l'accès à un site à 160 km au nord de Pyongyang, près des centrales nucléaires nord-coréennes existantes, sur lequel ils ont «de graves inquiétudes et soupçons», a dit un responsable américain.
     Repéré en août par satellite, le site serait destiné à produire du plutonium malgré un accord bilatéral de 1994 sur l'abandon des ambitions nucléaires nords-coréennes.
     Le secrétaire américain à la Défense William Cohen, en visite à Séoul, avait averti vendredi qu'un refus risquait de compromettre l'aide américaine à un pays dont la population souffre d'une grave crise économique et de malnutrition.

     «Nous avons déjà dit publiquement que si les Nord-Coréens ne nous donnent pas satisfaction à propos de Kumchangri, cela fera peser de sérieux doutes sur la viabilité de l'accord», avait également averti un responsable américain avant la rencontre de Genève.
     Les Nord-Coréens ont jusqu'à présent rejeté une inspection américaine, exigeant 300 millions de dollars pour une unique visite. Les Etats-Unis ont refusé le marché et demandent plusieurs visites.
     Certains analystes avancent que Pyongyang chercherait à obtenir une levée des sanctions économiques américaines en échange d'une ouverture du site.
     L'accord de 1994 signé à Genève prévoyait le démantèlement du programme nucléaire de Pyongyang, un programme officiellement civil mais soupçonné de servir également à fabriquer des armes atomiques.
     En échange, les Etats-Unis se sont engagés à fournir, avec l'aide du Japon et de la Corée de Sud, des centrales ne produisant pas de plutonium pouvant être réutilisé à des fin militaires et 500'000 tonnes par an de carburant jusqu'à l'achèvement de leur construction vers 2003.
     En décembre, Américains et Nord-Coréens avaient eu à NewYork six jours de pourparlers sans parvenir à s'entendre sur une inspection du site suspect.
     Le congrès irrité par la découverte de Kumchangri et le tir d'un missile nord-coréen en août dernier, a réclamé la fin des livraisons de carburant après juin si le site n'était pas ouvert à une inspection.
     Lundi est prévue une journée préparatoire à la quatrième série, à partir de mardi, de pourparlers entre les quatre anciens adversaires de la guerre de Corée. Les négociations ont pour objectif un accord de paix définitif pour remplacer le simple armistice sur lequel s'est achevée la guerre (1950-1953).
fin p.24

Simulation internationale d'accident nucléaire
Perline

     Le 3 novembre 1998 L'AEN/OCDE a organisé le troisième exercice de simulation d'accident nucléaire international de la deuxième série, dite INEX.
     C'était la centrale de Paks, en Hongrie, qui était, virtuellement, à partir de 8 h, le siège d'une brèche du circuit primaire, impliquant un transfert dans le circuit secondaire, devant être dépressurisé, par l'ouverture d'une soupape, provoquant des rejets radioactifs dans l'environnement.
     Ensuite, tous les systèmes de refroidissement étant hors service, la perte impliquait un risque de découvrement du coeur et de fusion, ce qui arriva à partir de 13 h, le refroidissement ne pouvant être repris qu'à 14h.
     Le but principal de ces exercices est la communication d'une part entre le pays siège de l'accident et les autres et, d'autre part, dans chaque pays, entre les différents groupes concernes.
     En France, on n'a pas été déçu...
     Deux reportages d'Archimède (Arte les 5 et 12 janvier 1999) ont montré que les problèmes de communication internationaux, y compris les erreurs élémentaires, donc de fax erronés, empêchent une information d'autant plus importante que les précautions sanitaires doivent être prises dans des délais ridiculement insuffisants.
     Quant aux relations françaises avec les journalistes, elles furent vraiment prises par dessus la jambe: un intermédiaire répondait au téléphone et ne passait jamais la personne demandée.

      Des questions précisément techniques ne trouvaient comme interlocuteur qu'un chargé de communication, et lorsqu'on insistait, on avait alors droit à n'importe qui pour n'importe quel domaine: le représentant de la DSIN, de l'OPRI ou de la sécurité civile, par exemple, pour des questions qui ne relevaient évidemment pas de leur domaine, aucune distinction n 'était faite.
     Au moins le doute n'est pas permis en cas d'accident, les communiqués de presse seront lancés, et les véritables questions des journalistes ne seront réellement pas bienvenues
     De toutes façons, alors que dans les rédactions on vous répond systématiquement - à propos du nucléaire, mais pas des techniques aérospatiales ou des OGM - on n'y comprend jamais rien, en réalité, y aura-t-il des journalistes qui poseront de réelles questions?
     Pour finir en beauté, le pompon a tout de même été la salve finale: à 17 h la cellule de correspondance avec les journalistes répondait «la simulation est finie, on est en débriefing».
     Comme annoncé en début de simulation, le fax annonçant la fin réelle de l'exercice tombait à 18 h.
     Lors du précédent exercice (voir mon livre «Tout nucléaire, une exception française», Ed. Dagorno, Collection l'Esprit Frappeur) le débriefing, annoncé, avec les journalistes n'avait jamais eu lieu, cette fois-ci, il n'a jamais eu lieu, mais, m'a-t-on dit «il n'a jamais été prévu».
     L'information du grand public et la (trop fameuse tarte à la crème) transparence, sont en marche, dormez sur vos deux oreilles, on s'occupe de vous.!
début p.25
1938 - 1998: 60 ans d'énergie nucléaire
André GSPONER
22 décembre 1998*
*(Jour du soixantième anniversaire de la réception de l'article de Hahn et Strassmann
par l'éditeur de Die Naturwissenschaften)

     L'année 1999 sera sans doute marquée par divers événements et publications commémorant le soixantième anniversaire de la découverte de la fission nucléaire, par Otto Hahn et Fritz Strassmann en 1938, ainsi que de l'interprétation théorique correcte de ce phénomène, par Lise Meitener et Otto Robert Frisch, entre Noël 1938 et le 16 janvier 1939.
     L'année 1999 sera aussi la première année durant laquelle le nombre total de réacteurs nucléaires dans le monde, ainsi que la puissance installée totale du parc électronucléaire mondial, sera moindre que ceux de l'année précédente.
     En fait, à partir de 1999, tous les indicateurs statistiques de l'activité nucléaire seront dorénavant à la baisse que ce soit dans le domaine des annes, de l'énergie, ou de la recherche nucléaire. Il est donc possible que le début du troisième millénaire soit caractérisé par un abandon plus ou moins rapide du «nucléaire», c'est-à-dire des formes d'armements et d'énergies nucléaires qui ont été développées durant la deuxième moitié du XXème siècle.
     Le nucléaire a cela de particulier que jamais les connaissances acquises dans une nouvelle discipline de la science et de la technique n'avaient eu une diffusion aussi large et rapide. A partir des années 1950, les gouvernements de pratiquement tout les pays qui en avaient les moyens donnèrent au développement du nucléaire sous toutes ses formes les priorités les plus élevées. Il n'y eu guère que quelques scientifiques isolés, puis une masse grandissante de citoyens guidés par le bon sens, à s'opposer à cette politique de puissance, et à s'inquiéter des conséquences politiques et écologiques de la production de substances radioactives artificielles étrangères à la biosphère.
     Aujourd'hui, l'opposition au nucléaire est en passe de devenir «politiquement correcte». 
suite:
Mais cela ne veux pas dire que de nouvelles armes et de nouvelles formes d'énergie nucléaires ne sont pas en développement...
     Il est donc intéressant de jeter un regard rétrospectif sur l'évolution historique du nucléaire, depuis son début jusqu'à son déclin actuel, notamment afin de comparer les similitudes et les différences dans des domaines aussi différents que les armes nucléaires, les réacteurs électrogènes, et la recherche nucléaire fondamentale. A cette fin, la dynamique technologique du nucléaire est illustrée par l'histogramme ci-joint, lesquel montre l'évolution année par année d'un certain nombre de statistiques globales entre 1940 et 1997. Il en ressort que l'apogée du nucléaire se situe probablement entre 1970 et 1980, période durant laquelle les plus grands investissements ont été accomplis dans le nucléaire non militaire.

ARMES NUCLÉAIRES

FIG.1 : Essais nucléaires. Le nombre des essais nucléaires a atteint son maximum en 1962, peu avant l'interdiction des essais dans l'atmosphère.
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FIG. 2: Nombre total de têtes nucléaires dans le monde. Depuis l'effondrement de l'URSS le nombre total de têtes nucléaires diminue.
FIG. 3: Nombre de centrales mises en service par année. Maximumen 1984.
FIG. 4: Nombre de têtes nucléaires dans l'arsenal américain. Ce nombre diminue régulièrement depuis 1905 déjà.
REACTEURS ELECTRONUCLÉAIRES

FIG. 5 : Commandes de centrales nucléaires. Le nombre total de commandes est maximum peu après la crise de l'énergie de 1973.

FIG. 6 : Annulations des commandes de centrales nucléaires. Le nombre des annulations croît après 1970 et après l'accident de Tchernobyl de 1986.
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