G@zette 207/208

DOSSIER YURI BANDAJEVSKY
 

Son Excellence Alexandre Loukachenko
Président de la République de Bélarus
Administration présidentielle
38, Ul. Karla Marksa
MINSK
220016 BELARUS

      Expertise médicale indépendante
     Amnistie individuelle pour le prisonnier d'opinion, le Pr. Bandajevsky

     Monsieur le Président de la République,
     Nous voulons attirer votre attention sur les graves préoccupations que nous sommes nombreux à partager concernant la situation du Professeur Youri Bandajevsky incarcéré à Minsk.
     Selon une règle universellement admise, les autorités de l'État sont responsables de la santé et de la vie des personnes privées de liberté sur leur territoire. 
     Vous êtes, Monsieur le Président, la plus haute autorité de la République du Bélarus et à ce titre vous êtes le garant de la santé et de la vie du Professeur Youri Bandajevsky. Or, les nouvelles alarmantes qui nous parviennent indiquent une détérioration extrêmement rapide de la santé du Professeur Bandajevsky. Actuellement sa vie et son intégrité psychique sont en danger. Il paraît indispensable que soit diligentée une expertise médicale indépendante concernant son état de santé tant physique que psychique afin que puissent lui être donnés de toute urgence des soins appropriés. 
     Monsieur le Président, en cette veille de nouvel an que le monde essaie de fêter en famille dans la joie, nous formulons le souhait de vous voir accorder l'amnistie individuelle au Professeur Youri Bandajevsky, ce qui le rendrait, enfin, définitivement libre parmi les siens. 
     Dans l'espoir que vous voudrez bien accepter favorablement nos requêtes, nous vous prions d'agréer, Monsieur le Président, l'assurance de notre haute considération.

Madame Monique Sené, Présidente du GSIEN

Paris le 11 Février 2003

     M. Vadim Popov, Assemblée Nationale,
     Président de la Chambre des Représentants

     Monsieur le Président,
     Au nom du peuple du Bélarus, la Chambre des Représentants du Parlement a lancé à l'ONU, le 12 avril 2001, un Appel pour une aide de la communauté internationale qui rappelle la tragédie vécue par les habitants de votre pays “ (…) Quinze ans après l'accident de la centrale nucléaire de Tchernobyl, la catastrophe continue d'avoir des conséquences négatives. Dans la zone contaminée par les retombées de Tchernobyl on constate une détérioration de la santé de la population (…) ”. 

suite:
     En tant que scientifiques français d'un groupe indépendant dont le but est l'information sur l'énergie nucléaire, nous suivons depuis 1986 la situation radioécologique de votre pays et, au fil des ans, les effets nocifs sur la santé de la population, en particulier celle des enfants, comme en témoignent les nombreux dossiers publiés dans notre revue la Gazette Nucléaire . Ainsi dès 1989 nous avons décrit les zones sous contrôle radiologique et les conditions de vie des habitants. 
     Votre peuple est malheureusement victime d'un désastre dont le monde n'avait eu aucune expérience, celui d'une population entière soumise à une incorporation chronique de radioéléments via l'alimentation issue de la terre contaminée des champs, jardins privés, forêts et dont les effets biologiques étaient quasiment inconnus. Ces effets nocifs sont sujets à controverse car la radioprotection mondiale est basée essentiellement sur les effets biologiques du rayonnement externe étudiés sur les survivants Japonais d'Hiroshima et Nagasaki. Mais au Bélarus la mortalité l'emporte sur la natalité depuis 1993 et vos enfants vont mal.
     Nous sommes convaincus de l'ampleur du désastre au Bélarus et il est légitime et urgent qu'une aide internationale vous soit apportée afin de tenter d'y remédier. Pour que cette aide soit efficace il est nécessaire de connaître la situation réelle de votre pays. 
     Ce sont vos médecins et vos scientifiques qui peuvent fournir au monde des informations sur la réalité que vous vivez, à condition qu'ils ne craignent pas de dire ouvertement ce qu'ils ont appris dans leur pratique quotidienne et leurs travaux de recherches. L'aide ne peut être obtenue que si vos scientifiques et médecins peuvent travailler en toute sécurité. Il est manifeste que l'emprisonnement de Youri Bandajevsky, ex-Recteur de l'Institut de Médecine de Gomel, va à l'encontre de cet objectif. 
Durant les 9 années où il a dirigé l'Institut, Youri Bandajevsky a fait œuvre de pionnier. A partir d'examens cliniques, d'analyses biochimiques, d'examens anatomo-pathologiques (autopsies d'adultes et d'enfants), d'expérimentation animale, il a mis en évidence le rôle nocif du Césium 137 incorporé d'une façon chronique par l'alimentation et qui conduit à la détérioration des structures des membranes cellulaires, au dysfonctionnement des processus métaboliques, à des altérations morphologiques et fonctionnelles interdépendantes entraînant des troubles de tous les systèmes et organes vitaux.
     Nous vous demandons instamment de plaider la cause de Youri Bandajevsky auprès d'Alexandre Loukachenko, Président du Bélarus, afin qu'il puisse rapidement reprendre ses recherches scientifiques en homme libre. Nous espérons que vous voudrez bien faire tout votre possible pour atteindre cet objectif dans un bref délai. C'est important, non seulement pour votre peuple mais aussi pour tous les habitants de cette planète, pour tous ceux qui ont des enfants et des petits-enfants et leur souhaitent un devenir en bonne santé. 
     En vous remerciant à l'avance, Monsieur le Président, nous vous prions de croire en nos sincères salutations.
Madame Monique Sené, Présidente du GSIEN,
Docteur ès sciences.
Groupement de scientifiques
pour l'information sur l'énergie nucléaire (GSIEN)
2 rue François Villon, 91400 ORSAY, France.
(Fax 33 1 60 14 96)
p.2

Paris le 8 février 2003

     Cher Monsieur Kasperski,

     Comme convenu par téléphone, je vous envoie ce que j'ai pu rassembler sur les travaux de Youri Bandajevsky.
     Dans un très court résumé, non daté, de Y. B. “ Évaluation of the health conditions of children residing in the Chernobyl zone in Belarus ” trois monographies (avant son incarcération) sont citées en référence. Je n'en ai personnellement eu qu'une, en anglais, celle de 1997 dont la traduction me paraît meilleure que pour les publications récentes.
     - Monographies en anglais de Yu. I. Bandazhevsky
     1997 Structural and Functional Effects of Radioisotopes Incorporated by the Organism. (Ministry of Health Care of Belarus Belorussian Engineering Academy, Gomel State Medical Institute).
     2000 Medical and Biological Effects of Radiocesium Incorporated into the Human Organism (The Institute of radiation Safety, “ Belrad ”, Minsk). 
     2001 Radioactive Caesium and Heart (Belrad, Minsk). [Aspects pathophysiologiques].
     - Posters 3rd International Conference Health Effects of the Chernobyl Accident : Results of 15-year follow-up studies , June 4-8, 2001, Kiev, Ukraine, International Journal of Radiation Medicine, Special Issue, vol.3, n°1-2, Abstracts p. 10-11-12.
     Bandazhevsky Yu.I. Incorporated 137Cs and pathology of the thyroid gland
     Bandazhevsky Yu.I  Radiocaesium and Congenital Malformations
     Bandazhevsky Yu.I, Bandazhevskaia G. 
     Bandazhevsky Yu.I, Nesterenko V.B. 137Cs Measures and Public Health.
     Bandazhevsky Yu.I, Nesterenko V.B., Rudak E.A.Medical and Biological Effects of Incorporated 137Cs in Radioresistant Human Tissues.
     (Bandazhevsky et Nesterenko : Institute of Radiation Safety, Minsk, Belarus ; Rudak : Institute of Physics of national Academy of Sciences of Belarus, Minsk)
     - Trois de ces posters sont exposés en français avec un avant-propos du Pr. Michel Fernex dans les actes du colloque “ Vérités interdites ” Université Paris 7, 26 avril 2001 (à paraître).
     - “ Cardiovascular system ”, extrait du chapitre 3 du livre de Yu. I. Bandazhevsky “ Pathology of incorporated radioactive emissions ” Minsk, 2000.
     - Un texte général de Michel Fernex, La catastrophe de Tchernobyl et la santé Ed. l'Harmattan, 2001, série Chroniques sur la Biélorussie.
     - “ Liberté pour Youri Bandazhevsky ”.
     Lors d'une rencontre à l'ambassade du Bélarus à Paris pour évoquer la situation inadmissible en prison de Youri Bandazhevsky, entre Mme Monique Sené (Présidente du GSIEN), M. Sené et moi-même avec MM. Istomine et Romanovsky, il nous a été demandé de faire un “ mémoire ” sur ses travaux scientifiques, ce qui a été fait il y a un an. M. Istomine m'a indiqué hier qu'il avait été envoyé au ministère des affaires étrangères pour être transmis pour étude aux autorités compétentes. 
     (Ce “ mémoire ” a été publié dans la Gazette Nucléaire195/196 , février 2002)

suite:
     - Je vous joins quelques Gazette Nucléaire avec les dossiers Tchernobyl que j'ai traités. Je suis désolée de ne pouvoir vous fournir qu'une photocopie de  “Tchernobyl trois ans après” car le numéro est épuisé. Ce dossier est très important car c'est la première étude d'ensemble sur les conséquences de Tchernobyl parue en France montrant l'étendue de la contamination en Biélorussie, avec l'existence de taches lointaines et de zones sous contrôle radiologique. 
     Je vous joins aussi les 2 premiers numéros de la Gazette sur Tchernobyl. Pour votre bibliothèque vous pouvez demander à Mme Sené de vous envoyer la collection complète. 
     (Notre groupement est indépendant et ne reçoit de fonds que de ses adhérents et souscripteurs).

     En vous souhaitant bonne réception et que vous pourrez avoir une influence positive pour faire libérer au plus vite le Pr. Bandajevsky, je vous prie de croire à mes meilleurs sentiments.
Bella Belbéoch, secrétaire du GSIEN, 4 rue Jacques Cœur, 75004 Paris, France. 


Voici la demande de notre secrétaire Bella Belbeoch. Pour aider à la libération de  Y. B. voici ce que vous pouvez essayer de faire:
     écrire aussi avec une version simplifiée, 
     et soit nous envoyer les lettres et on transmettrait, 
     soit l'envoyer eux-mêmes 
     mais Bella croit ce serait mieux d'envoyer directement au GSIEN, à vous de choisir........ 
     Comme version simplifiée ça pourrait être seulement 2 lettres, la première adressée au président de la chambre des Représentants de l'Assemblée Nationale Vadim POPOV, la 2ème au président du Conseil de la République de l'Assemblée Nationale Alexandre VOITOVITCH. (Comme ça il n'y a qu'un texte valable pour les 2 présidents! mais il faut que les lecteurs signent 2 lettres distinctes)

I/

     DOM URADU, Assemblée Nationale
     Vadim POPOV / Chambre des représentants
     Ul. Sovietskaya, 11
     220010 MINSK
     BELARUS

     Monsieur le Président,

     Je suis convaincu de l'ampleur du désastre au Bélarus suite à la catastrophe de Tchernobyl et il est légitime et urgent qu'une aide internationale vous soit apportée afin de tenter d'y remédier. Pour que cette aide soit efficace il est nécessaire de connaître la situation réelle de votre pays. Ce sont vos médecins et vos scientifiques qui peuvent fournir au monde des informations sur la réalité que vous vivez, à condition qu'ils ne craignent pas de dire ouvertement ce qu'ils ont appris dans leur pratique quotidienne et leurs travaux de recherches. L'aide ne peut être obtenue que s'ils peuvent travailler en toute sécurité. Il est manifeste que l'emprisonnement de Youri BANDAJEVSKY, ex-Recteur de l'Institut de Médecine de Gomel, va à l'encontre de cet objectif.
 

p.3

     Durant les 9 années où il a dirigé l'Institut, Youri Bandajevsky a fait œuvre de pionnier. A partir d'examens cliniques, d'analyses biochimiques, d'examens anatomo-pathologiques (autopsies d'adultes et d'enfants), d'expérimentation animale, il a mis en évidence le rôle nocif du Césium 137 incorporé d'une façon chronique par l'alimentation et qui conduit à la détérioration des structures des membranes cellulaires, au dysfonctionnement des processus métaboliques, à des altérations morphologiques et fonctionnelles interdépendantes entraînant des troubles de tous les systèmes et organes vitaux.
     Je vous prie, Monsieur le Président, de bien vouloir intervenir auprès du Président de la République du Bélarus, Alexandre LOUKACHENKO, afin que Youri Bandajevsky puisse rapidement reprendre ses recherches scientifiques en homme libre. Il a été nommé citoyen d'honneur de la ville de Paris. Il serait indécent qu'il reste en prison. Je vous demande instamment de plaider la cause de Youri Bandajevsky afin qu'une requête de l'Assemblée Nationale  demandant sa libération parvienne à Alexandre LOUKACHENKO, Président de la République du Bélarus. J'espère que vous voudrez bien faire tout votre possible pour atteindre cet objectif dans un bref délai. C'est important, non seulement pour votre peuple mais aussi pour tous les habitants de cette planète, pour tous ceux qui ont des enfants et des petits-enfants et leur souhaitent un devenir en bonne santé.
     En vous remerciant à l'avance, Monsieur le Président, je vous prie de croire en mes sincères salutations. 
II/
Deuxième lettre au Président du Conseil de la République, Alexandre P. VOITOVITCH

     Alexandre Pavlovitch VOITOVITCH
     Président du Conseil de la République
     Assemblée Nationale
     Ul. Krasnoarmeiskaya, 4
     220030 MINSK
     BELARUS

même texte que précédemment

VOEU AU CONSEIL DE PARIS POUR FAIRE DE IOURI BANDAJEVSKI
UN CITOYEN D'HONNEUR DE LA VILLE DE PARIS


     Iouri Bandajevski est un scientifique biélorusse qui a travaillé de longues années sur les conséquences de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl. Au vu des résultats de ses travaux, il a dénoncé à plusieurs reprises l'attitude des autorités soviétiques puis biélorusses dans la gestion de cet accident aux conséquences désastreuses pour l'Humanité. Sous un prétexte fallacieux, il a été condamné en juin 2001 par la Cour suprême de Biélorussie à huit de prison dans un camp à régime sévère.
     Récemment, des élues Verts du Conseil de Paris ont rencontré à l'Hôtel de Ville l'épouse d'Iouri Bandajevski en compagnie de militants d'Amnesty International, association qui réclame sa libération immédiate. Lors de la visite de Vladimir Poutine à l'Hôtel de Ville, les élu(e)s Vert(e)s qui ont boycotté cette réception ont fait remettre, par l'intermédiaire du Maire de Paris, un courrier au Président russe pour qu'il intervienne auprès de son collègue biélorusse pour que ce dernier mette fin à la scandaleuse détention de ce prisonnier d'opinion. Nous n'avons, à ce jour, reçu aucune réponse à notre demande.
     La mobilisation pour obtenir la libération d'Iouri Bandajevski se développe. La municipalité de Clermont-Ferrand a décidé, il y a quelques mois, de faire de ce scientifique biélorusse un citoyen d'honneur de leur ville. Une décision identique de la Ville de Paris pourrait contribuer à la libération d'Iouri Bandajevski ou, au moins, adoucir des conditions de détention qui menacent la santé de ce prisonnier d'opinion.
     En conséquence, sur proposition de Sylvain GAREL et des élu(e)s du groupe Les Verts, le Conseil de Paris émet le voeu que: Le Professeur Iouri Bandajevski devienne Citoyen d'honneur de la Ville de Paris.

Dernière nouvelle: le voeu est accepté
p.4

Association  "Enfants de Tchernobyl Bélarus"
 
Siège Social :
20 rue Principale, 68480 Biederthal (France)
e mail : s.m.fernex@wanadoo.fr
Compte bancaire: 00029876060, Crédit Mutuel, 68220   Leymen, France

   Appel à solidarité en faveur des citoyens des "villages exclus",
victimes de la catastrophe de Tchernobyl
en partenariat avec la Fondation France Libertés, la Criirad et, nous l'espérons, plusieurs autres, car le projet est très ambitieux.

      Si nous voulons connaître un jour le véritable impact de la catastrophe de Tchernobyl, nous devons disposer de sources d'information fiables, en particulier dans les pays les plus touchés : l'Ukraine, la Russie et le Bélarus. Il faut que des recherches puissent être conduites par des scientifiques indépendants du lobby nucléaire, capables de résister aux pressions de leur pays.
Notre association, créée en 2001, a décidé de mobiliser une partie de ses ressources pour soutenir ceux qui travaillent dans les régions contaminées pour aider les enfants, victimes de Tchernobyl, et qui prennent souvent des risques pour aller jusqu'au bout de leurs recherches.
     Au Bélarus, des cures d'un adsorbant naturel du Cs 137, la pectine de pomme, sont mises en oeuvre par l'institut de radioprotection indépendant, Belrad, dirigé par le professeur Nesterenko. Lorsque les enfants bénéficient de quatre cures de pectine par an, leur taux de césium dans le corps peut être divisé par deux, voire par trois.
     Cela permet d'éviter que le radiocésium ne se concentre dans le muscle cardiaque, les reins et la thyroïde, où il induit des lésions parfois irréversibles, et des pathologies graves, comme le montrent les travaux du professeur Youri Bandajevsky. Ce dernier est emprisonné au Bélarus, condamné injustement à 8 ans de prison par un tribunal militaire. Pour que ces travaux puissent se poursuivre librement, il est essentiel que celui qui est devenu le symbole des recherches indépendantes soit libéré. Sans cela, pour tous les scientifiques et médecins qui tentent de faire leur travail, cela signifiera que toute publication non conforme sera sanctionnée, lourdement et définitivement.
     Parce qu'ils sont contraints de vivre dans un environnement radioactif et parce que leur alimentation est contaminée, les radioéléments s'accumulent, jour après jour, dans l'organisme des enfants du Bélarus. L'irradiation permanente, interne, de leurs cellules, provoque d'innombrables lésions, qui sont à l'origine de pathologies très graves, liées notamment à l'atteinte des défenses immunitaires et des organes vitaux. Les travaux du professeur Bandajevsky montrent qu'au delà de 70 becquerels de césium 137 par kilogramme de poids, il n'y a plus que 10 à 15% des enfants qui présentent des électrocardiogrammes normaux. Or, certains enfants ont des taux de contamination supérieurs à 600 Bq/kg! A ces niveaux là, les altérations peuvent être irréversibles.
Novembre 2002
     Au Bélarus, une association s'oppose actuellement à une décision officielle (du 8 août 2002) d'exclure 9 villages et une ville des zones "aidées" par l'état à cause de leur contamination.  La société civile réagit.   Il faut d'urgence leur donner les moyens de faire la preuve de la réalité de cette contamination. Ces citoyens du Bélarus souhaitent se ré approprier l'information liée aux problèmes de la radioactivité, pour ainsi pouvoir mieux s'en protéger. En lançant l'appel des "villages exclus", nous nous mobilisons aux côtés de la  Fondation France Libertés, de la Criirad et nous l'espérons beaucoup d'autres, particuliers et associations.

suite:
L'appel  des  villages  "exclus"
     Au Bélarus, seules les localités reconnues contaminées par les autorités, bénéficient des aides de l'état (distribution de repas gratuits non contaminés aux enfants dans les écoles, cures en sanatorium, etc.). Les listes sont établies d'après les données du ministère de la Santé. Plus le nombre de localités officiellement contaminées est élevé, plus le coût économique des mesures de radioprotection s'élève. Or, l'état biélorusse doit consacrer près de 20 % de ses ressources à la gestion des conséquences de l'accident.
     Le 19 septembre dernier, l'association biélorusse "la Société et Nous " sollicitait l'aide de l'institut Belrad, car 9 villages ainsi que la ville de Kalinkovitchi venaient d'être rayés de la liste officielle par un arrêté ministériel du 8 août.
     Au total, 74.290 personnes dont 24.000 enfants sont ainsi privés des dispositifs de radioprotection. L'association expliquait dans son courrier que l'état a pris sa décision sans véritable étude préalable et sans tenir compte des données sur l'état de santé des enfants. "La Société et Nous" souhaitent disposer d'une étude fiable de la situation afin de l'utiliser pour attaquer en justice la décision ministérielle et obtenir son retrait.
     Cette action menée avec la société civile est exemplaire. Il ne faut pas que les victimes de Tchernobyl soient revictimisées, par un relâchement des mesures de radioprotection non justifié sur le plan radiologique et sanitaire. Au-delà du Bélarus, il s'agit de montrer combien les normes de radioprotection, en vigueur actuellement, tiennent peu compte de la recontamination continue, depuis 17 ans, de personnes et surtout d'enfants, obligés de s'alimenter avec une nourriture contenant du Cs 137.
     Pour mener à bien cette étude, dont le coût est estimé à 76.000 euros, le professeur Nesterenko a sollicité l'aide de toutes les associations qui, en Europe, se sont mobilisées pour les victimes de Tchernobyl. Il avait réalisé, il y a deux ans, un travail comparable sur 45 villages, ce qui avait permis de démontrer que les chiffres officiels sous-évaluaient d'un facteur 6 à 8 les véritables niveaux de contamination.
Merci de diffuser largement cet appel autour de vous
Je souhaite participer au projet  "Appel des Villages Exclus"

Je recevrai un reçu pour déduction fiscale du montant de ma participation à l'opération

Voici mes coordonnées:
Nom:                                               Prénom :
Adresse:
Code postal:                Commune:

Je verse un don de :
O  20 €         O  30 €
O  40 €         O  50 €
.....    €

Bulletin à renvoyer aux "Enfants de Tchernobyl Bélarus",  20, rue Principale, 68480 Biederthal.


      La loi biélorusse impose de mettre en oeuvre des actions de protection dès lors que la dose reçue par les habitants atteint 1millisievert par an (1mSv/an) et que ces actions doivent être maintenues jusqu'à ce que les doses passent en dessous du seuil de 0,1 mSv/an. Selon le professeur Nesterenko cette dose est atteinte dès lors que les enfants présentent un taux de contamination de 15 à 20 becquerels de césium 137 par kilo de poids (Bq/Kg)

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