La G@zette Nucléaire sur le Net!
N°243/244,  février 2008

LE NUCLEAIRE NOUS CONCERNE TOUS:
PATIENTS, RIVERAINS, TRAVAILLEURS
ET PEKIN MOYEN

EDITORIAL / SOMMAIRE

     Eh oui , le nucléaire (ou la chimie) ce n'est pas réservé aux autres: nous sommes tous concernés. Nous nous devons d'être vigilants. Bien sûr, il n'est pas question de dire non à tout et de tout refuser, MAIS...
     Là c'est tout vu, vous êtes anti: cette conjonction est magique. Elle signifie que vous allez empêcher de tourner en rond un système qui va si bien si on ne lui pose pas de questions.
     L'assemblée générale du GSIEN s'est bien passée et je vous ai mis le compte-rendu dans la Gazette.
     Le «Grenelle de l'Environnement» s'est terminé. Quel bilan? Bof, à part le fait que les participants ont appris à se connaître et que c'est toujours positif pour essayer de se comprendre, il reste des signes inquiétants. Les CLI n'ont toujours pas de statuts donc pas de possibilités de faire des expertises correctes. Le fameux Haut Comité à la Transparence n'est toujours pas nommé, ce qui prouve que son prédécesseur (le Conseil Supérieur de Sûreté et d'Information Nucléaire) faisait trop de choses (dernières analyses sur le démantèlement, Tchernobyl et l'EPR, sujets qui fâchent vite).
     Pour le reste, il a été question d'expertise (peu), mais pas du tout du nucléaire. Evidemment, c'est juste au moment où on vend (enfin on essaie) aussi bien à la Libye qui n'en a pas besoin (et qui n'a pas d'idées derrière la tête!!!) qu'à la Chine qui va bientôt nous revendre les fameux 4ème génération dont on nous rebat les oreilles.
     C'est tout de même fabuleux de ne jamais revenir sur le programme de 1974: on reste sur le tout nucléaire, on persiste et on signe.
     De toute façon la Commission du Débat Public n'ennuiera plus: elle n'a pas été renommée. Et tant pis si la loi prévoit des consultations. Il suffit d'annuler la loi et d'en refaire une aux petits oignons (note GN: la CNDP est nommée, enfin...). Je ne vous ai pas livré la composition du CLIS de Bure, car avec les élections (il y a les maires alentours dedans) il va peut être changer...
     La Gazette refait le point sur les «incidents médicaux». Remarquez «incidents» signifie «tout ce qu'on avait pas prévu» que ce soit important ou non. Finalement c'est pareil que l'accident, mais le mot fait moins peur.
     Il faut reconnaître que le fait d'être rattaché d'abord à la DGSNR (Direction générale de la Sûreté Nucléaire et de la Radioprotection), puis à l'ASN (Autorité de Sûreté) a contraint le milieu à déclarer ses incidents.
     Comme l'a expliqué P. Gourmelon sur FR3 (début février) cela va permettre d'améliorer la sûreté des opérations. Il était temps: dommage d'ailleurs que ces déclarations ne soient pas étendues à tous les actes hospitaliers.
     Il faut reconnaître que les déclarations depuis Epinal (le plus grave, environ 4.500 malades vérifiés, 24 morts et environ 400 patients surexposés de environ 7%), en passant par Toulouse (145 patients au moins à vérifier), c'est tout «à vérifier», mais soi disant «sans séquelles» (ce n'est pas ce qui ressortait de l'émission FR3), sont vraiment navrantes:
     - inversion de patients car non vérification de celui qui a réagi à l'appel d'un nom qui n'est pas le sien ou bien modification de l'ordre des dossiers et les traitements sont inversés.
     - appareils mal réglés
     - protocoles mal suivis
     - marque de la zone mal positionnée
     - dose délivrée trop forte
     etc...
suite:
     Vraiment tout arrive. Bon il est vrai qu'il y a 200.000 (au moins) passages annuels dans divers services, mais tous ont besoin de stabiliser leurs fiches, leurs méthodes.
     Clairement, il y a à s'approprier les divers appareils, à former du personnel. Le dernier papier de l'ASN donne des espoirs d'amélioration. Le centre René Huguelin de St-Cloud a déclaré 9 incidents et les a analysés. Du patient qui bouge, à la mauvaise lecture d'une prescription, en passant un oubli des caches, tout y passe.
     Enfin, l'ASN met la pression, alors on attend les progrès.
     L'AVEN regrette qu'une fois de plus le ministère de la Défense ait fait appel: pourtant le tribunal des pensions avait donné raison à Mme Martine Norberciak.
     Quel combat: souhaitons que cette bataille sur les effets des faibles doses chroniques en ingestion arrive à son terme. C'est difficile, d'une part, cela remet en cause de très nombreux a priori, mais surtout cela gêne nos chers exploitants et autres vendeurs de nucléaire.
     À la rigueur on pourrait les comprendre, mais ce refus d'admettre que les effets existent, que nous sommes inégaux devant les effets et qu'il faut protéger les citoyens, est proprement intolérable.
     Qu'il y ait des risques est un fait, qu'on ne les minimise pas n'est pas admissible. Et surtout qu'on mente en assurant que tout a été fait pour éviter les pollutions...
     En ce qui concerne la santé autour des sites, l'ANCLI essaie de suivre les divers travaux. L'IRSN et l'InVS sont en charge du dossier «leucémies allemandes».
     Il est probable que nous allons, une fois de plus buter sur le manque de données...
     L'ANCLI relaie les demandes des CLI, sinon on va toujours dire «il n'y a rien», sans avoir les moyens d'étayer quoique se soit.
     L'ASN a relancé EDF sur les légionelles : affaire à suivre.
     On revient sur Brennilis: j'espère que la naissance d'une CLI les aidera à compléter les mesures dans l'environnement; on est loin du retour à la fabrique de saucissons des années 1985.
     Le rappel du passé doit nous inciter à la vigilance (citoyens) et nos interlocuteurs type AREVA et EDF à la modestie.
     Ah une dernière péripétie: le Plan Particulier d'Intervention (PPI) de Flamanville est en révision. Normalement la CLI de Flamanville devrait être consultée. Il y a eu un échange de lettres entre la préfecture, des membres de la CLI assez révélateur. La Préfecture a d'abord répond: «Certes la loi existe depuis juin 2006, mais pas les décrets, (au moins celui instituant les CLI – note de la Gazette). En conséquence vous n'avez pas accès au PPI.». Bon, les associations ont donc informé l'ASN de cette interprétation quelque peu restrictive, sachant que le décret «procédure» paru en novembre institue (sans en préciser trop les modalités) la consultation pour avis de la CLI.
     Conclusion: le texte a été fourni à la CLI, les associations vont pouvoir (et la CLI aussi) l'étudier: on a juste perdu 3 semaines...
     Vous êtes réabonnés en nombre, mais regardez bien votre bande: et réabonnez vous si vous voulez que la Gazette continue. Cependant je peux m'être trompée, alors n'hésitez pas faites-le-moi savoir
     Bonne lecture et à bientôt.
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SOMMAIRE
EDITO
Compte-rendu AG GSIEN
"ACTU": Aléa sismique à Fessenheim; limogeage au Canada; AREVA: carnet de commandes; le débat public muselé; appel de professionnels pour l'indépendance de l'OMS; la facture "post Tchernobyl" ne cesse d'augmenter
Augmentation des cas de cancer infantile autour des centrales nucléaires
Analyse du dossier de rejets du centre de CEA-Saclay
Suivi des unités médicales ASN: Brest, La Garenne Colombes, Lyon, Nancy, Toulouse, Epinal, Montélimar, Lille, Orsay, Montpellier, Beauvais
Sûreté: inspections ASN (Inspection Cogema-Pierrelatte, CEA-Saclay, Flamanville); Transport de combustible italien; Gestion Post-accidentel
Évolutions institutionnelles: impact sur les CLI
Information sur la légionellose: demandes à EDF
Collectifs: BURE (déchets nucléaires); BRENNILIS (EDF reconnaît la pollution); AVEN

Année 2008
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