La G@zette Nucléaire sur le Net!
N°247/248,  août 2008

"EVENEMENTS" EN SERIE CHEZ AREVA ET EDF
Le nucléaire bafoue "la culture de sûreté",
sa base mythique et protectrice (?)

EDITORIAL / SOMMAIRE



     Les vacances ont plutôt mal démarré pour le nucléaire: une collection invraisemblable de manquements. Cette avalanche est inquiétante. On a eu droit à un festival: fuite d'une solution d'uranium, fuite de carbone l4, contamination de personnel, feu en Finlande (EPR en construction), fuite à l'AIEA,... Tout le nucléaire s'y colle.
     Et le plus problématique: le temps de réaction. A chaque fois ou presque, on attend. Pourquoi? Il est espéré que cela ne se verra pas?
     Ce qui est préoccupant c'est que tout le cycle est atteint et chaque fois il y a manquement à cette fameuse «culture de sûreté». Il y a pire: aussi bien Romans sur Isère (fabrication de combustible) que Socatri (traitement d'effluents liquides) ont fonctionné en toute illégalité: pour le premier, canalisation cassée depuis X années (X étant inconnu) et pour le second, bac de rétention cassé. Or un décret de décembre 1999 interdit un tel fonctionnement: il faut que «les capacités de rétention soient étanches et que cette étanchéité puisse être contrôlée a tout moment».
     Vous vous souvenez de Ganagobie? non, eh bien voici l'histoire du long combat des associatifs. Ce n'est pas encore fini, mais on entrevoit une lueur. «Le chemin du radium» (Gif sur Yvette) n'ayant pas encore fini de faire parler de lui, je crains que ce soient les générations suivantes ou encore après (50 ans environ!) qui verront la fin des procédures de tous ces «souvenirs nucléaires». Isotopchim «n'a que 18 ans»!
     Quant à l'usine de grillage d'uranium du Bouchet (fermée depuis 38 ans), les terres vont enfin être retirées, les bâtiments ont été rasés. Reste les déchets qui sont entreposés jusque... Vous devinez: la naissance d'un site «FAVL» (déchets Faible Activité Vie Longue).
     Autre préoccupation: le nucléaire diffus (médical, cliniques vétérinaires, dentaires, etc.). Et pourtant l'ASN multiplie les inspections. En Alsace, elle a fait un contrôle général des vétérinaires. Elle vérifie les cabinets de radiologues. La Gazette vous transmet les lettres d'inspection et les incidents: il y a un niveau 2 absolument invraisemblable.
     A Quimper, un patient a subi un traitement en 2007 du côté droit et c'est en 2008 que l'erreur a été constatée parce qu'il avait toujours des problèmes du côté gauche et en plus du côté droit!

     En juin 2008, le patient a, de nouveau, été adressé à l'établissement du fait de manifestations cliniques au niveau de la zone qui n'avait pas été traitée en 2007. C'est à cette occasion que l'erreur a été détectée.
     «Le patient a été informé et a bénéficié d'un traitement correctif. Il fait également l'objet d'un suivi médical particulier par le Centre Hospitalier de Quimper. Selon l'équipe médicale, la dose reçue sur la zone inappropriée ne devrait pas entraîner de conséquences pour sa santé».
     On lui souhaite.
     Autre papier trouvé sur le site AFSSAPS (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé) et concernant le logiciel de pilotage de l'appareil pour des irradiations:
     «Si cette valeur fractionnelle est saisie avec une virgule, la virgule n'est pas convertie en point, mais elle est ignorée. Plutôt que de rejeter la valeur fractionnelle saisie pour incompatibilité avec un champ désigné comme entier, MOSAIQ accepte de manière erronée les chiffres saisis comme un entier valide, et ainsi multiplie la valeur des UM de chaque champ de traitement concerné par un facteur dix (10). Il y a par conséquent une possibilité de surdosage dans ce scénario basé sur le changement d'UM. A ce jour, aucun surdosage résultant de ce problème n'a été rapporté».
     Il faut le souhaiter, mais attention.
     Les rubriques suivantes sont:
     -des nouvelles des vétérans: il y a encore du pain sur la planche pour faire prendre en compte leurs problèmes de santé que l'armée refuse de reconnaître;
     -des CR de colloques qui ne vont pas vous surprendre, mais vous conforter dans vos questions, et un mot d'humeur de Y. Lenoir;
     -des nouvelles du front des déchets, avec en prime un point sur un site allemand et surtout le résumé synthèse de la Commission Nationale d'Évaluation: très intéressant!
     -La campagne du «Réseau Sortir du Nucléaire»: prenez contact.

BONNE LECTURE!

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Socatri encore!
Paris, le 08 août 2008
AVIS D'INCIDENT

     L'ASN suspend les activités de SOCATRI (Bollène) générant des rejets de carbone 14.
     Le 4 juillet dernier, à la suite d'opérations de traitement de déchets solides en provenance de l'ANDRA, la SOCATRI a constaté un dépassement, pour le mois de juin, de sa limite de rejet mensuelle de carbone 14 gazeux. La SOCATRI a immédiatement décidé la mise à l'arrêt de l'activité de l'atelier en cause. Lors des opérations de mise à l'arrêt, des rejets gazeux ont cependant continué. La SOCATRI a alors entrepris des analyses pour déterminer la nature du rejet. Les résultats obtenus par la SOCATRI ont montré que la limite annuelle de rejet en carbone 14 avait été dépassée de 5%.
     Informée le 5 août de ce dépassement, l'ASN a pris ce jour une décision interdisant la reprise par la SOCATRI de toute activité générant des rejets de carbone 14 et ce jusqu'à la fin de l'année 2008.
     Selon les premières estimations, l'impact de ce rejet sur l'environnement et la population a été jugé très faible, de l'ordre de quelques microsieverts, soit moins de quelques millièmes de la dose annuelle autorisée pour le public. L'ASN a demandé à l'IRSN une évaluation de l'impact de cet événement ainsi que de procéder à des mesures de la radioactivité dans l'environnement.
     SOCATRI assure, pour le compte de l'agence nationale des déchets radioactifs (ANDRA), l'entreposage, le tri et le conditionnement de déchets très faiblement radioactifs provenant des "petits producteurs" de déchets nucléaires que sont notamment les laboratoires pharmaceutiques et les services de médecine nucléaire des hôpitaux.
     Du fait du dépassement d'une limite annuelle réglementaire de rejet, l'ASN a classé cet événement au niveau 1 de l'échelle INES qui en compte 7.
Contacts presse:
Emmanuel Bouchot, 0l 40 19 87 78
Marc Champion, division Lyon, 04 37 91 43 81.

Extraits de l'Arrêté du 5 février 2008
partant homologation de la décision
n°2007-DC-0077

     Rejets d'effluents radioactifs gazeux
     Les radionucléides présents dans les effluents radioactifs gazeux sont constitués d'isotopes de l'uranium, de transuraniens, de produits de fission et d'activation ainsi que de leurs descendants. L'activité rejetée ne doit pas dépasser les limites annuelles suivantes:
     85 MBq pour les isotopes de l'uranium et les transuraniens;
     15 MBq pour les produits de fission et d'activation (hors tritium et carbone 14);
     10.000 MBq pour le tritium;
     3.400 MBq pour le carbone 14.
     En cas de dépassement de ces plafonds, l'exploitant est tenu de réaliser une information immédiate de l'Autorité de sûreté nucléaire, du préfet du département de Vaucluse ou des services chargés de la police des eaux, dans les conditions prévues par l'article 30 de l'arrêté du 16 août 2005 susvisés.

SOCATRI
Décison n°2008-DC-104 du 11 juillet 2008
(mise en sécurité)

     L'ASN(...):
     Considérant l'incident survenu dans la nuit 7 au 8 juillet 2008 sur le site de la société SOCATRI, ayant pour donséquence la dispersion dans l'environnement d'environ 20m3 d'effluents uranifères présentant une concentration d'uranium naturel d'environ 12 grammes d'uranium par litre,
     Considérant qu'une partie de la pollution s'est infiltrée dans les sols et qu'une autre partie s'est déversée dans la rivière «la Gaffière» et le «Lauzon»,
     Considérant les constatations de l'Autorité de sûreté nucléaire lors d'une inspection réalisée le 10 juillet 2008 et notamment que:
     - des cuves remplies d'effluents uranifères restent fuyardes ou sont démunies de rétention;
     - l'excavation des terres contaminées n'a été que partiellement réalisée,
     - la partie du canal ouest entre le point de rejet de l'installation et la Gaffière est contaminée par des effluents uraniféres,
     Considérant que ces faits et leurs conséquences représentent une menace pour les intérêts mentionnés au I de l'article 28 la loi n°2006-686 du 13 juin 2006 relative à la transparence et à la sécurité en matière nucléaire,
     Considérant l'urgence de prescrire des mesures permettant de garantir la protection de ces intérêts,
     Décide:
     Article 1er
     En application du IX de l'article 29 de la loi du 13 juin 2006 susvisée, la société SOCATRI est tenue, à compter de la notification de la présente décision, de:
     - suspendre l'arrivée d'effluents dans le local dénommé «anciens stockeurs» d'où provient la pollution,
     - vidanger toute cuve fuyarde ou toute cuve dont la rétention n'est pas étanche sous un délai de vingt-quatre heures,
     - procéder à un confinement complet de la zone de chantier où se situent les terres contaminées sous un délai de vingt-quatre heures,
     - procéder au nettoyage de la partie du canal ouest entre le point de rejet de l'installation et la Gaffière sous un délai de vingt-quatre heures,
     - procéder à l'excavation des terres contaminées par le déversement des effluents uranifères sous un délai de deux semaines.

Décision n°2008-DC-105 du 11 juillet 2008
(plan de surveillance renforcée)

     L'ASN(...):
     Considérant l'incident survenu dans la nuit 7 au 8 juillet 2008 sur le site de la société SOCATRI, ayant pour conséquence la dispersion dans l'environnement d'environ 20 m3 d'effluents uranifères présentant une concentration d'uranium naturel d'environ 12 grammes d'uranium par litre,
     Considérant qu'une partie de la pollution s'est infiltrée dans les sols et qu'une autre partie s'est déversée dans la rivière «la Gaffière» et le «Lauzon»,
     Considérant les migrations possibles de radioactivité dans la nappe phréatique,
     Considérant que ces faits et leurs conséquences représentent une menace pour les intérêts mentionnés au I de l'article 28 la loi n°2006-686 du 13 juin 2006 relative à la transparence et à la sécurité en matière nucléaire,
     Considérant l'urgence de prescrire des mesures de surveillance dans l'environnement pour garantir la protection de ces intérêts,
     Décide:
     Article 1er
     En application du IX de l'article 29 de la loi du 13 juin 2006 susvisée, la société SOCATRI est tenue, à compter de la notification de la présente décision, de:
     - mettre en oeuvre le plan de surveillance renforcée transmis à l'Autorité de sûreté nucléaire par la société SOCATRI le 10 juillet 2008 et référencé SOCATRI/BRD-08.350,
suite:
     - réaliser les mesures de la teneur en uranium une fois par jour durant la première semaine et une fois par semaine par la suite sur les prélèvements effectués aux plans Pt263bis, Pt269 et Pt216,
     - communiquer à l'ASN dès leur mise en place la localisation précise des piézomètres qui seront disposés sur les rives du Lauzon,
     - prévenir, dans les plus brefs délais, l'Autorité de sûreté nucléaire et les préfectures de la Drôme et du Vaucluse de toute évolution anormale,
     - transmettre à l'ASN selon une périodicité hebdomadaire les résultats des mesures, accompagnés de commentaires sur leur évolution et, si nécessaire, des propositions d'action.
COMMENTAIRE
     La lecture de toutes ces décisions et autres lettres de Suivi d'inspection laisse sur sa faim:
     - les contrôleurs pointent des problèmes de contamination, de filtres non changés, de règles mal établies et mal suivies,
     - les contrôleurs fixent des dates pour avoir des réponses,
     - Et rien...
     L'inspection de mars se répète en juin et finalement on a un rejet intempestif de C14 le 4 juillet et un transvasement raté le 7 juillet (voir dans ce numéro).
     Les inspecteurs font leur boulot, mais peut-être est-on trop axé sur «responsabiliser l'exploitant». Certes on ne peut pas mettre un gendarme derrière chaque intervenant, mais il faut tout de même trouver le juste équilibre entre les constatations d'écarts qui, bien sur, au moment du constat peuvent ne pas déboucher sur un événement. Mais, cette litanie de manquements a montré qu'il était urgent de ne plus en supporter et de prendre des sanctions ce qui a été fait comme l'indiquent les courriers ASN: tout est arrêté à Socatri pour réviser les procédures, revoir les vannes, avoir des équipes bien informées, avec une documentation correcte. Et le centre a dû stopper son activité rejetant du C14. A mon avis en plus ils doivent réviser la réception des colis. Quant à l'ANDRA, elle a intérêt à revoir ses habilitations pour les colis et à faire de véritables inspections qui, je l'espère, seront supervisées par l'ASN.

A propos du suivi des populations
Conclusions transmises par J-R Morichaud. Proposition de déroulement de l'étude soumise au vote lors de la réunion de la Cigeet
du 4 juillet 2008.

     Suite à la troisième réunion du groupe d'experts sur l'enquête cancer en Tricastin, le 17 juin 2008 à Rovaltin.
     L'étude se déroulerait en deux étapes:
     · Un premier objectif: décrire l'état de santé de la population autour du Tricastin. Les sources de données utilisées seraient:
     - Le fichier des décès par cancer entre 1968 et 2005 (CepiDC) disponible à l'Inserm.
     - Les fichiers des allocations de longue durée (ALD30) disponibles, depuis 10 ans, dans plusieurs caisses d'assurance-maladie (CNAMTS, MSA, CANAM) et dans les hôpitaux (PMSI).
     Pas d'exhaustivité: on recense environ 60% des cancers.
     -Les registres d'incidence des cancers de l'enfant disponibles dans tous les départements de France.
     Périmètre de l'étude proposée: les communes du Plan Particulier d'Intervention (PPI) soit 10 kms autour de Pierrelatte.
     Coût prévisionnel: 40.000 €.
     · Un deuxième objectif: rechercher des facteurs explicatifs, si des spécificités sanitaires se révèlent. En déduire des synergies entre plusieurs facteurs cancérogènes repérés.
     Établir un questionnaire sur le modèle de ceux utilisés en Seine-Saint-Denis lors de l'étude présentée par Mme Thébaud-Mony, qui permettent de retracer l'historique professionnel et résidentiel des malades. Le faire remplir par les malades ou les proches des personnes décédées repérées au cours de la première étude.
     Durée présumée de l'étude: trois à cinq ans. Étude transversale dans le temps possible à réitérer.
     Coût prévisionnel estimé: plus de 200.000 €.
     Le coup d'envoi de l'ETUDE (premier objectif) A ETE ADOPTEE PAR LA CIGEET LE 4 JUILLET 2008. Et le deuxième objectif sera mis en oeuvre également, mais après avoir analysé les résultats de la première phase.
 

DERNIERE MINUTE

     Le Haut Comité à la transparence et à l'information sur la sûreté nucléaire (HCTISN) a permis l'obtention de données. Sa prochaine réunion du 23 septembre 2008 permettra de faire le point sur les divers «événements du site Tricastin».
     Notons qu'il a été possible d'avoir accès aux réponses EDF aux demandes d'explications de l'ASN. Bon il a fallu envoyer un mail à Lyon qui a suggéré de prendre contact avec le CNPE. Il a, alors, suffi d'écrire au CNPE, en reprenant d'ailleurs les termes de l'inspection ASN. Le CNPE a appliqué la loi sur la Transparence et suivi la lettre de rappel ASN à ce sujet: ON
AVANCE!!
     Il est certain que cet arrêt pour rechargement a été pour le moins mal géré. Comme il y avait 3 inspecteurs sur le site, on verra bien ce qu'ils pensent des réponses EDF.
     En conséquence, même si la Gazette se pose des questions sur ce ping-pong entre les contrôleurs de l'ASN et les exploitants, il n'en reste pas moins qu'il y a un suivi et une pression.
     Simplement le principe «culture de sûreté associée à responsabilisation» montre ses limites. Il semble bien qu'il y a trop de dialogues et pas assez de sanctions. En plus, on a souvent l'impression que le «dialogue» est surtout des esquives de l'exploitant qui essaie de gagner du temps et ne se rend pas compte qu'il vaut «prévenir» les incidents sinon c'est le rejet, l'arrêt intempestif ou plus grave la contamination des agents ou même de la population et de l'environnement.
     Cette impression ressort aussi de l'examen des suivis d'inspection des laboratoires de radiographies, des centres de traitements hospitaliers: souvent il n'y a pas de réponse aux questions ASN d'où nouvelle inspection..., pas de prise en compte des mises en garde et... Incident plus ou moins grave soit pour le personnel soit pour les patients.
     La Gazette l'a déjà affirmé: On ne peut pas faire des constats, poser des délais et revoir les mêmes constats au bout d'1 an ou même plus lors d'une nouvelle inspection. Je pense d'ailleurs que l'ASN doit être sur la même longueur d'onde, mais il y a encore des progrès à faire. Il n'empêche, les exploitants doivent bien savoir que l'incident coûte beaucoup plus cher que les quelques heures perdues pour faire les vérifications et bien comprendre une intervention, alors on s'y met...

p.2

Professeur Vassili NESTERENKO (1934-2008)

     Nous apprenons le décès du Pr V. Nesterenko qui a sans relâche travaillé à faire connaître les conséquences de la catastophe de TCHERNOBYL: le monde des opposants et des critiques du nucléaire perd un grand combattant, un rebelle de grande qualité. Son combat continue et nous ne l'oublierons pas.

     Voici un extrait du Carnet du Monde:
     «Officiel et scientifique soviétique, Nesterenko était des mieux placés pour comprendre l'ampleur de l'événement. Dans les jours suivant l'accident, il survola en hélicoptère la centrale radioactive et prôna le premier l'évacuation de la zone entourant la centrale. Il se révéla qu'il avait raison, mais sa vigilance dénuée de préoccupations politiques lui fit perdre ses postes officiels.

     Il allait alors se consacrer à analyser les conséquences sanitaires des retombées radioactives de Tchernobyl, qui se sont produites pour une grande partie sur le tiers sud-est de la Biélorussie. Avec l'aide d'ONG occidentales, il fondait en 1990 l'institut indépendant Belrad. Les talents de physicien et d'organisateur de Vassili Nesterenko ont permis à Belrad de mener des campagnes approfondies sur les enfants des régions contaminées. Avec des minibus équipés d'appareils de mesure, Belrad a sillonné les campagnes pour évaluer les doses reçues par les enfants.


     Nesterenko a ainsi démontré la persistance de la contamination radioactive des habitants, entretenue par l'alimentation (champignons, lait, baies de la forêt). Ce travail, qui a abouti au recueil de près de 200.000 enregistrements, a fini par être reconnu du bout des lèvres par la communauté des radiotoxicologues.

     Mais Nesterenko s'est toujours heurté aux réticences officielles, tant à l'étranger que dans son pays. «Le lobby atomique international ne veut pas reconnaître les dimensions de la catastrophe chez nous, parce que si on les reconnaissait, l'énergie atomique n'aurait plus le droit à l'existence», expliquait-il au documentariste Vladimir Tchertkoff (auteur du Crime de Tchernobyl, Actes Sud, 2006).

     Le gouvernement biélorusse menait la vie dure à Belrad, sans arrêt sujet à des tracasseries administratives. Cette lutte incessante a fini par épuiser Nesterenko. Rien ne serait plus absurde que les données accumulées par ce scientifique valeureux soit perdues après sa disparition».
 

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SOMMAIRE
EDITO
ISOTOPCHIM; Dossier SOCATRI (HCTISN): IRSN, ASN; Rapport AIEA et mot d'humeur de Yves Lenoir
Suivi des installations radiothérapie: St Quentin, Troyes, Reims, Quimper
AVEN: archives, communiqué Moruroa e Tatou, réponse du secrétaire d'état à une question écrite
Deux colloques: "Réinventer la méditerranée, union et développement durable", avril et Sciences-Po, mai
CEDRA: CNE2 (résumé et sunthèse), communiqué (site FAVL-graphites), mine de Konrad (Allemagne); dernière campagne Réseau Sortir du Nucléaire

Année 2008
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