La G@zette Nucléaire sur le Net! 
G@zette N°255
"   Parce que l'obligation de subir nous donne le droit de savoir "

Nouvelles en VRAC 2


 

AVEN
COMMUNIQUE DE PRESSE
1960 – 2010 
Cinquante ans de mensonges et un camouflet
10 février 2010
     L'AVEN a été informée de la teneur  du  décret d'application de la loi relative à la reconnaissance et à l'indemnisation des victimes des essais nucléaires Français délivré par le ministère de la défense, en date du 21 janvier, et en cours de transmission au Conseil d'état. (voir textes sur le site www.aven.org
     Le sens du dispositif global d'indemnisation (Loi et décret) est manifestement destiné à exclure le plus grand nombre de victimes possibles du champ de la reconnaissance et de l'indemnisation et constitue de ce fait un véritable camouflet.
     - Camouflet envers le médiateur de la République et les commissions parlementaires dont les avis ont été méprisés.
     - Camouflet envers les futurs malades qui ont participé aux essais jusqu'en 1996, envers ceux qui chaque jour subissent dans leur chair les effets du devoir accompli à la grandeur de la France, envers les veuves et les orphelins, envers tous ces vétérans dont on a ranimé un espoir au travers de propos fallacieux.
     - Camouflet envers l'opinion publique et la presse que l'on tente d'endormir par des textes dont le seul but est de museler les revendications légitimes des victimes (de quoi se plaindre puisqu'une loi existe?)
     En tout cas l'AVEN ne se laissera pas enfermer dans ce piège et reste mobilisée en prônant encore le dialogue plutôt que... le radicalisme.
ZIRA OU ZIRA PAS ?
question pour les élus locaux
     Fédération Grand-Est STOP déchets nucléaires
BP 17 - 52101 SAINT DIZIER Cedex 
     L'information reste discrète, et pour cause: le "laboratoire" de Bure (Lorraine/Champagne-Ardenne) jette le masque qui jusque là couvrait ses buts réels. Le gouvernement a entre les mains un document explosif, la carte établie par l'Andra pour y enfouir les pires poisons nucléaires. Nom de code ZIRA, ZIRA ou ZIRA pas, les élus locaux, dupés depuis des années, sont aujourd'hui au pied du mur et leur responsabilité est écrasante.
     Le marché de dupes arrive à son terme, donnant raison sur toute la ligne à ceux étiquetés comme "opposants". Balayé, le "laboratoire" de Bure et ses chimères, l'Andra (Agence nationale pour la "gestion" des déchets radioactifs) a jeté son dévolu sur une zone à deux pas de là, dénommée ZIRA "zone d'intérêt pour la reconnaissance approfondie". Comme ces choses-là sont bien emballées.
     L'information est tirée de deux documents de l'Agence chargée d'escamoter les déchets radioactifs:
     "Démarche d'implantation du projet de centre de stockage géologique profond" (9 novembre 2009):(http:
//www.stopbure.com/1
     "Projet de stockage géologique profond réversible: proposition d'une zone d'intérêt pour la reconnaissance approfondie et de scénarios d'implantation en surface" (Comité de haut niveau 18 novembre 2009): 
http://www.stopbure.com/2
     Curieusement, et malgré leur importance (ou "à cause de"?), ces documents n'ont pas été portés à la connaissance du public. Afin que chacun puisse comprendre les enjeux du dossier et ses buts réels, l'association EODRA -association des élus de Lorraine et de Champagne-Ardenne contre les déchets radioactifs vient de les mettre en ligne sur son site internet: www.stopbure.com
     A leur analyse, les véritables objectifs sautent aux yeux: faire accepter, par tous les moyens. La "ZIRA" n'est pas un cadeau du père Noël, mais un fruit empoisonné qui a abusé la naïveté de l'ensemble des élus (à l'exception notable des élus de l'EODRA). Dans les deux documents, il est frappant de voir les critères socio-économiques primer sur ceux de sécurité et de sûreté. 
suite:
 A titre d'illustration et sans souci d'exhaustivité, on remarque: 
* Premier document:
page 3: sur 6 critères de choix, un seul sur la sûreté et 5 sur l'aménagement du territoire et les retombées économiques.
page 4: 5 critères sur l'insertion locale du projet, rien sur la sûreté.
page 5: contrainte économique liée à la profondeur, rien sur la sûreté
page 9: 2 critères techniques, 3 sur l'insertion locale, rien sur la sûreté.
page 10: 2 critères d'acceptation locale (on cache l'entrée des puits dans la forêt).
page 11: Implanter la ZIRA dans la zone identifiée comme plus intéressante vis-à-vis des critères liés à la géologie et à la sûreté bien que l'ANDRA n'ait pas terminé, loin s'en faut, ses études.
page 30: à nouveau des critères techniques et d'aménagement du territoire.
page 33: quelques dates:
-- fin 2009 validation de la ZIRA par le gouvernement 
-- reconnaissance approfondie de la ZIRA de 2010 à 2011 
-- 2012 proposition par l'ANDRA d'un site d'implantation 
-- 2013 choix du site par l'état 
-- pendant toute cette durée échange et dialogues, rien sur la sûreté.
page 34: étude à mener en vue du débat public: reconnaissance approfondie de la ZIRA, réflexion sur les transports, modalités d'insertion paysagère.
*Second document:
1) Les critères d'implantation liés à la géologie et à la sûreté à long terme
2) Les critères techniques d'implantation en surface
3) Le dialogue avec les acteurs locaux
     déterminants du choix réalisé tiennent aux critères d'implantation liés à la géologie et à la sûreté à long terme, aux critères techniques d'implantation en surface et au dialogue avec les acteurs locaux. 
     La synthèse des échanges sur ces 3 sujets est édifiante (!): sur 11 critères, on en trouve 2 sur la sûreté et 9 sur l'acceptabilité sociale.
     En conclusion, le marché de dupes annoncé arrive à son terme: au diable la sûreté, mère de tous les choix, seule compte l'acceptabilité du projet scélérat par la population locale. Pour mémoire, le document de référence «la posture d'Attila» écrit en 1996 pour l'Association des Elus Meusiens opposée au laboratoire de Bure attirait l'attention du lecteur en sa page 48 en ces termes:
     Examinons avec soin le passage suivant du rapport de MM. Guillaume, Pellat et Rouvillois de mai 1991: "Il apparaît de plus en plus que la contrainte principale dans ce domaine est la capacité de la population locale à accepter le principe du site de stockage, beaucoup plus que les avantages techniques relatifs des différents types de sous-sols (granite, schiste, sel, argile). Dans ces conditions, il semble indispensable que le choix du site soit fait rapidement par les pouvoirs publics pour éviter toute cristallisation de l'opinion publique sur des projets dont trois sur quatre seront en tout état de cause abandonnés. Pour ce choix, le souci d'éviter un phénomène de rejet relayé au niveau national, comme ce fut le cas en son temps pour le projet de centrale nucléaire de Plogoff, doit être un critère majeur».
     A ce stade majeur du projet BURE, la Fédération Grand-Est STOP déchets nucléaires interpelle les élus locaux:
     Mesdames, Messieurs les élu(e)s locaux, c'est maintenant qu'il faut prendre vos responsabilités. C'est maintenant qu'il faut montrer votre opposition à ce stockage qui malgré des promesses répétées n'a apporté aucun développement en quinze ans et ce malgré des sommes folles englouties. C'est maintenant qu'il vous faut consulter vos administrés ou encore démissionner en nombre. Dire STOP, tout simplement et avec force.
p.6


Strasbourg le 18 janvier 2010
Aux représentants de la presse
Rencontre avec le Collège de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) à Strasbourg

     Le 6 janvier 2010, répondant à l'invitation lancée par l'Autorité de Sûreté Nucléaire, division de Strasbourg, Alsace Nature était présente, en la personne de son président et accompagné d'un représentant du BUND (Association voisine allemande de protection de la nature et de l'environnement), lui aussi invité officiellement.
     Etaient aussi présents l'Association Stop-Fessenheim, le Président de la CLIS de Fessenheim et un employé du CG68, un représentant du Regierungspräsidium de Freiburg i. Br., 2 représentants du Landratsamt du Kreis Breisgau-Hochswarzwald, ainsi que des représentants politiques français, aux niveaux national, régional, départemental et communal.
     Bien que ce soit une première en la matière, en effet lors des révisions décennales précédentes un tel cas de figure n'a jamais eu lieu jusqu'ici. L'ASN avait indiqué dans sa lettre d'invitation que, à l'occasion de leur visite à Strasbourg, MM. Michel Bourguignon et Jean-Rémi Gouze, commissaires de l'ASN, accompagnés de représentants de la Délégation territoriale et de la Division de Strasbourg, souhaitaient dresser le bilan de l'action de l'ASN en matière d'information du public concernant la centrale nucléaire de Fessenheim.
     Le dialogue, qui s'en suivit, s'est déroulé comme à l'ordinaire, donc sans surprise, dans un dialogue somme toute très courtois, chacun affirmant ses convictions dans le respect des positions de son vis à vis.
     A l'issue de ce genre d'exercice, on est en droit de se demander à quoi et/ou à qui cela a-t-il été utile?
     Car vraiment, l'information qui a circulé concernant l'actuelle 3ème visite décennale du réacteur n°1 CP0 de Fessenheim, ne représentait pas de nouveauté particulière. "Forcément, le résultat de cette révision, devant analyser l'état des lieux, ne pourra être rendu public que beaucoup plus tard, début 2011 pour le réacteur en question" dixit l'autorité de sûreté.
     S'il faut reconnaître que cette autorité s'efforce d'affirmer sa compétence et son indépendance, il faut savoir aussi que cette 3ème révision des 900 Mégawatts a commencé en 2003 et qu'éviter de donner tout élément constitutif à un début d'analyse, sous prétexte de garder la sacro-sainte neutralité, n'est pas sans signification.
     L'ASN a parlé de l'expertise d'EDF, de l'expertise de l'IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire), de son expertise, mais aussi d'une expertise indépendante, telle qu'elle est déclinée par la CLIS (Commission locale d'information et de surveillance) de Fessenheim avec le contrat passé entre les experts du GSIEN (Groupement de scientifiques pour l information sur l'énergie nucléaire) et la CRIIRAD (Commission de recherche et d information indépendantes sur la radioactivité). Perceptible était la demande ou pour le moins l'attente exprimée, appelant à cette expertise pluraliste.
     Au niveau national, l'ASN encourage cette position en soutenant l'ANCLI, association fédérant les CLI. Cette démarche marque cependant le pas. Les CLI et l'ANCLI (L'Association Nationale des Commissions Locales d'Information) ne possèdent pas les moyens honnêtes et suffisants permettant de décliner la mise en place de cette expertise critique et indépendante. Ceci est dû surtout à la résistance ou au manque d'intérêt du monde politique.

suite:
     Ainsi, dans la situation et l'état des connaissances actuelles, il va de soi qu'Alsace Nature avec le BUND allemand ne peuvent que demander la fermeture et le démantèlement de la centrale nucléaire de Fessenheim. Devant les nombreux problèmes techniques non résolus ou qui posent questions au niveau de la sûreté, les Commissaires nous ont donné l'impression d'en être conscients, nous sommes curieux de connaître la position qu'ils vont adopter quant à la marche à suivre.
     Face au refus des militants antinucléaires, en dernière ressource, la décision finale sera soit dans les mains du gouvernement, soit dans les mains d'EDF, dixit l'autorité de sûreté ou encore entre les mains d'une décision juridique.
     Cela arrive parfois, souvenons nous de Superphenix.

Contact presse: LACOTE Jean-Paul - 004976130383 BUND Regionalverband suedlicher Oberrhein


Radioactivité : la France décide de mieux protéger la thyroïde
     Le ministère de la Santé a homologué fin décembre la décision de l'ASN d'abaisser de moitié le seuil de la prise d'iode stable en cas d'accident nucléaire.
     L'Autorité de sûreté nucléaire avait adopté le 18 août 2009 une décision abaissant le niveau d'intervention pour l'ingestion d'iode stable (iodure de potassium) en cas d'accident nucléaire. Les pouvoirs publics viennent d'homologuer la préconisation de l'Autorité de Sûreté Nucléaire.
     Les comprimés d'iode stable doivent désormais être pris lorsqu'une dose de 50 millisievert (mSv) à la thyroïde est susceptible d'être atteinte (contre 100 mSv auparavant). Cette décision améliore la protection des populations les plus sensibles (fœtus et jeunes de moins de 18 ans) et accorde la pratique française à celle des pays limitrophes, précise l'ASN.

     Campagne de distribution d'iode en cours
     En cas d'accident nucléaire, la prise d'un comprimé d'iode stable est un moyen efficace de protéger la thyroïde contre les effets des rejets d'iode radioactif. Des campagnes de distribution d'iode stable ont lieu régulièrement autour des installations nucléaires intéressées afin de prévenir les conséquences sanitaires d'un accident nucléaire pour les riverains des centrales.
     Respiré ou avalé, l'iode radioactif se fixe sur la glande thyroïde et peut ainsi augmenter le risque de cancer de cet organe, surtout chez les enfants. Prendre un comprimé d'iode stable avant les rejets d'iode radioactif protège efficacement la thyroïde en empêchant l'iode radioactif de s'y concentrer. La thyroïde est alors préservée.
     Le comprimé d'iode doit être pris uniquement et immédiatement à la demande du préfet. Son efficacité est maximale s'il est ingéré 2 heures avant le rejet d'iode radioactif.
     La dernière campagne est actuellement en cours autour des centrales nucléaires d'EDF.

     Pour en savoir plus: Consulter l'arrêté ministériel

p.7

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