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G@zette N°271, février 2014

ATTENTION DANGER: la finance ne doit pas peser sur la sûreté
NOUVELLES EN VRAC


EDF: Proglio pense à de nouvelles centrales nucléaires
Par Damien Brunon et Carole Ferry avec AFP

     Publié le 13 février 2014 à 17h38 - Mis à jour le 13 février 2014 à 17h38
     Selon Henri Proglio, la France n'aura pas d'autre choix que de construire de nouvelles centrales nucléaires. Selon le PDG de l’entreprise, l’Elysée n’aura pas d’autre choix que de remplacer les structures vieillissantes d’ici 2025.
     L’INFO.
     L’atome français n’en a pas fini de rayonner. Le PDG d’EDF, Henri Proglio, a estimé jeudi que la construction de nouvelles centrales nucléaires en France lui semblait inévitable. “L’Etat français (...) a décidé que le nucléaire devait faire partie du mix énergétique pour encore longtemps”, a-t-il expliqué au micro d’Europe 1 en marge de la présentation des résultats annuels de l’entreprise.
     Selon lui, l’Etat n’a donc d’autre choix que de lancer de nouveaux projets et, accessoirement, de prolonger la durée de vie des anciennes centrales.
     De nouvelles centrales. L’annonce intervient alors que le gouvernement s’est engagé à réduire de 75% à 50% la part de l’énergie nucléaire dans la production électrique française à l’horizon 2025.
     “Quelle que soit la durée de vie des centrales, il faudra bien les remplacer, parce que pour pouvoir continuer à produire de l’énergie électronucléaire, il faut un outil de production”, a souligné Henri Proglio.
     L’obligation de nouvelles constructions étant actée, la question reste de savoir comment. Avec des nouveaux EPR? Interrogé sur cette question, évoquée par le quotidien Le Monde lundi, le PDG d’EDF a déclaré qu’il n’avait “rien à dire sur les scenarii qui peuvent être envisagés ici ou là”.
     Prolonger les anciennes. Mais avant de lancer des travaux, EDF souhaite surtout allonger la durée de vie de ses centrales jusqu’à 40 ans. Pour cela, c’est un plan d’investissement de 55 milliards € qui est envisagé d’ici 2025. “On a un programme très important de modernisation du parc existant qui ne peut se concrétiser que dans la perspective d’une durée de vie qui permet d’amortir cet investissement”, a détaillé Henri Proglio.

     La sûreté nucléaire sceptique. Cette dernière annonce intervient d’ailleurs alors que l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) s’est inquiétée jeudi des difficultés que rencontre EDF pour entretenir ses centrales déjà existantes. Selon cette dernière, l’entreprise est “débordée” par les travaux qu’elle prévoit dans ses structures.
     “On constate, et EDF aussi, qu’entre la prévision de planning initial d’EDF et celui effectivement réalisé, il y a un écart de plus de 50% en termes de délai”, a précisé jeudi Pierre Chevet, le président de l’institution, lors d’une audition devant la commission d’enquête sur la filière nucléaire de l’Assemblée nationale. Cette réalité prend d’ailleurs une dimension inquiétante quand on ajoute le fait que plus de la moitié des 700 “événements significatifs pour la sûreté” déclarés par EDF en 2013 sont liés à des problèmes de qualité de maintenance.

      Nucléaire: que risquent les centrales françaises?
     Proglio, un homme en campagne. Les résultats et les projets sont en tout cas lancés et devront être menés par une direction qui pourrait être remaniée. En novembre, le mandat de Henri Proglio touchera en effet à sa fin. Interrogé à propos d’une éventuelle reconduction à la tête d’EDF, le PDG a souligné qu’il revenait aux actionnaires du groupe et donc à l’Etat, propriétaire à 84% de l’entreprise, d’en décider.
     “Je suis passionné par cette responsabilité, mais c’est ma responsabilité de préparer EDF au grand avenir”, a-t-il expliqué au micro d’Europe 1. Faisant référence au récent emprunt à 100 ans contracté par l’entreprise, il a néanmoins ajouté malicieusement qu’il avait “la ferme ambition d’être là pour rembourser le dernier centime”.

Maintenance des réacteurs nucléaires: EDF débordé, s'inquiète l'ASN
13-02-2014

     PARIS - Retards croissants et problèmes de qualité dans les opérations de maintenance de ses réacteurs nucléaires, l'électricien EDF est actuellement débordé par des travaux qu'il a pourtant lui-même décidés, s'est inquiété jeudi le président de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN).
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     L'enjeu posé par ces opérations de maintenance, réalisées à l'occasion du rechargement en combustible des réacteurs nucléaires, prend une acuité particulière aujourd'hui: en cinq ans, le volume des travaux réalisés pendant les arrêts de tranche a été plus que doublé!, a souligné Pierre-Franck Chevet à l'Assemblée nationale, lors d'une audition devant la commission d'enquête sur la filière nucléaire.
     On constate, et EDF aussi, qu'entre la prévision de planning initial d'EDF et celui effectivement réalisé, il y a un écart de plus de 50% en termes de délai, a ajouté le président de l'ASN, interrogé par les députés sur les opérations de maintenance et le recours à la sous-traitance dans le parc nucléaire français.
     Il y a donc un problème d'organisation des travaux qui met en cause la qualité de la réalisation, avec un risque potentiel pour la sûreté des installations, a-t-il résumé.
     Plus de la moitié des quelque 700 événements significatifs pour la sûreté déclarés par EDF en 2013 sont liés à des problèmes dans la qualité de la maintenance, a insisté M. Chevet.
     Selon l'ASN, seul un tiers des écarts de planning constatés est justifié par de bonnes raisons, un problème technique dont on s'aperçoit et qu'on répare. Le reste, ce sont des problèmes de mauvaise planification initiale ou de maintenance paralysée.
     Pour l'instant (chez EDF), ils sont débordés par les travaux qu'ils ont eux-mêmes décidés. C'est un vrai sujet, qu'il faut traiter!, a lancé M. Chevet, rappelant que ces travaux allaient encore monter en puissance d'ici trois ou quatre ans.
     Le sujet est d'autant plus préoccupant qu'il intervient dans un contexte de renouvellement massif des effectifs de l'opérateur, qui doit remplacer plus de 50% de son personnel dans les années à venir en raison des départs à la retraite.
     Ça peut expliquer une partie des difficultés, mais ça veut aussi dire que la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences devient une question stratégique. C'est pourquoi nous avons des discussions très serrées avec EDF sur la question, a dit le président de l'Autorité.
     C'est bien à EDF de proposer une organisation qui fasse que les compétences soient transmises, en quantité et en qualité, à la fois à ses sous-traitants et aux nouveaux salariés, de manière à ce que l'opérateur retrouve une pleine maîtrise d'ouvrage de ces travaux en arrêt de tranche, comme la loi l'y oblige, a conclu Pierre-Franck Chevet.

18 février 2014
La menace de la radioactivité à Taranto

     Des milliers de fûts contenant des déchets radioactifs ont été abandonnés depuis vingt ans dans un entrepôt à 20 km de Tarente.
     Depuis vingt ans, ce hangar est dans un état d'abandon, avec 1.140 m3 de déchets radioactifs entreposés à l'intérieur .
     L'ancien Cemerad Statte, une menace pour l'environnement est à seulement 20 km de Tarente, avec des milliers de barils empilés dans les tours jusqu'à vingt mètres dans un hangar «couvert en tôles». Nous montrons pour la première fois des images de l'intérieur du hangar, prises par les enquêteurs du Service forestier en 1995, lors d'une demande de recherche du Procureur de Matera  Nicola Maria Pace.
     Depuis, "la situation ne s’est pas améliorée" et les conteneurs ont subi  une "détérioration inévitable", selon l'ancien directeur de l'ISPRA nucléaire. Après un long procès la Cemerad a été saisie et l'entreprise a fait faillite. La remise en état devra être à la charge de la communauté, mais pour l'instant ne sont alloués que des fonds pour caractériser les déchets. Personne n'a encore ouvert les conteneurs pour voir ce qu'ils contiennent réellement. Sur certaines plantes trouvées dans le dépôt il est montré une baisse de la radioactivité, rappellent les agents forestiers qui ont exécuté le mandat de perquisition.
     Le propriétaire de la Cemerad, John Pluchino, était un personnage clé. Président de l'ordre de Tarente chimique, appartenant à une loge franc-maçon Pythagore qui avait établi des relations étroites avec les entreprises et Enée Nucleco, les entreprises publiques qui s'occupent de la gestion de l'énergie nucléaire italien. Dans l'information préparée à la fin des années 90 par le Corps forestier de l'Etat, il était indiqué les relations commerciales de la Cemerad: parmi les nombreuses entreprises il y avait Setri Cipriano Chianese, l'esprit du métiers des déchets de Casale, lié aux enquêtes de la DDA à Naples - l'environnement de Licio Gelli.

     Voir video (www.corriere.it, en italien...)
p.31

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