La G@zette Nucléaire sur le Net!
N°282, décembre 2016
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sommaireSOMMAIRE
(NB: les liens web et les phrases soulignées et surlignées sont du fait du seul webmaistre... Réflexions et critiques bienvenues)

DEUX FIRMES EN DIFFICULTÉ et une politique énergétique jamais mise en place
La France est mal partie et les citoyens avec


    Ce numéro est dédié à Bella Belbéoch* qui a tant œuvré avec le GSIEN à présenter des articles de fond sur les sujets santé, environnement et entre autres sur la technique (tenue des aciers, pièces défectueuses - sous épaisseur des coudes moulées des tubulures chaudes et froides, défauts sous revêtement, robinetterie, vannes...)
    Elle avait quitté le GSIEN en 2004, car elle préconisait de rester hors des instances étatiques: cette position est tout à fait respectable, mais le GSIEN a envoyé quelques représentants au niveau du HCTISN, de l’ASN, du CSPRT et dans les CLI et l’ANCCLI. Il nous paraissait indispensable d’avoir des personnes dedans et des personnes dehors pour transmettre le message de ceux qu’on écoute difficilement.
    Bella a continué le combat et publié d’excellentes analyses sur le net. La Gazette (et le GSIEN) ont, quant à eux, continué sans relâche à publier des articles, des analyses et je pense que nous n’avons pas dévié de notre ligne: informer et analyser.
    Je salue Bella pour son combat et je lui suis reconnaissante de tous les articles publiés avec Roger dans la Gazette, car ils font toujours autorité sur beaucoup de sujets (Tchernobyl, les mines, la radioprotection, la métallurgie...)
    Je pense que les falsifications découvertes sur les 58 réacteurs et sur l’EPR ont dû vraiment lui sembler un scénario impensable, mais malheureusement plus terrible que tout ce que nous pouvions prévoir.
    Ceci veut dire que son combat pour l’arrêt de ce programme est encore plus justifié et j’espère qu’elle le gagnera.
    Au revoir Bella, tu as rejoint Roger et nous ne vous oublierons ni l’un, ni l’autre.
* Bella:
https://reporterre.net/
* Roger:
http://observ.nucleaire.free.fr/
* Bella et Roger:
http://ocparis.canalblog.com/
(suite)
suite:
    Nos rangs de «lanceur/lanceuse d’alerte» s’éclaircissent, et la relève se pointe lentement.
    La Gazette rend hommage à Jean Dalla Torré qui a travaillé sans relâche à la cause des personnes touchées par l’amiante et nous a aidé pendant des années au GSIEN.
    - Roger Boudet qui en 1987 avait aidé Raymond au ministère pour obliger à pallier une pollution grave de la Seine, puis a continué son combat dans la vallée du Rhône (information souhaitée...)
    - Marcel Froissart (professeur au Collège de France) qui a soutenu sans faille le GSIEN
    - Alain Lahellec qui a continué son combat dans d’autres instances.
    Et j’en profite pour rendre hommage à tous nos fidèles abonnés sans qui la Gazette ne pourrait pas exister.
    La situation se dégrade sans arrêt: l’ASN fait son travail, mais ce n’est pas facile. Le dernier coup de tonnerre: des emballages de transport de combustible non conformes et les réponses d’Areva ne sont pas tristes!

    Extraits:
    Les inspecteurs ont demandé que leur soit fournie une liste exhaustive des emballages couverts par un agrément ASN en cours de validité et sur lesquels l’usine Creusot Forge est intervenue.
    Il leur a été indiqué que la société Areva TN travaillait à l’élaboration de cette liste qui n’existe pas à l’heure actuelle. En l’absence de cette liste, la société Areva TN ne peut pas vérifier que la revue des dossiers effectuée par la société Areva Creusot Forge a couvert l’ensemble des emballages. De plus, dans le cadre du système de management demandé par le § 1.7.3 de l’ADR (firme productrice des pièces), j’estime que la société Areva TN devrait être en mesure d’identifier rapidement les pièces assurant une fonction de sûreté ayant été construites par un sous-traitant donné.

    Et:
    «Dans un dossier interne relatif à l’emballage TN 12/2 n° 241, datant de 2000, les inspecteurs ont découvert un procès-verbal d’essais mécaniques officieux donnant des valeurs de résilience à -101 °C non conformes aux exigences de la norme applicable. Il n’a pas été présenté aux inspecteurs de pièce justifiant que cette non conformité avait été traitée et soldée durant la fabrication.
p.1

 
  
Dans le dossier de la virole du TN 24 BHL n°3, datant de 2004, les inspecteurs ont constaté que le traitement thermique de détensionnement appliqué aux coupons d’analyse ne respectait pas les attendus des spécifications client du fait d’une vitesse de refroidissement trop faible. Cette vitesse était indiquée dans le dossier client remis à la société Areva TN mais l’écart n’avait pas été détecté.»
     Moins dangereux que les pièces des réacteurs, ce n’est pas sûr, mais incroyable c’est certain.
     En fin pour le moment les inspecteurs de l’ASN multiplient les inspections et l’analyse des dossiers.
     La lecture de ces dossiers laisse pantois:
     Depuis 40 ans il y a eu des falsifications de dossiers, mais il semblait normal de louper la chimie d’un lingot et de le déclarer correct.
     Mais force est de constater que la justification a posteriori s’annonce difficile, voire impossible.
     Il faudra de nouveau changer:
     - les GV (46 au plus et moins probablement ?);
     - les couvercles (?)
     Mais le reste les pressuriseurs, les pompes primaires, les tubulures... Comment faire ? Ces pièces doivent être forgées et cela prendra du temps. Quant aux cuves, nul ne sait.
      Par contre on commence à avoir des enceintes avec défaut: ce n’est pas nouveau.
     On a dû changer des tubulures, des GV mais on pouvait avoir un planning, faire des commandes:
     EDF ne pourra pas assumer un tel coût et a raté l’élargissement vers le renouvelable.

    La Gazette commence par un hommage à nos membres disparus.
    Puis la Gazette revient sur l’incroyable feuilleton de la découverte que depuis 1965 il existe des dossiers barrés (soit 2 dossiers: le correct et celui donné à l’acheteur avec des valeurs fausse pour être en accord avec la demande). C’est une situation qui oblige à revoir tout le contrôle qualité, mais de plus va obliger si on persiste dans la poursuite du fonctionnement des 58 réacteurs à un grand carénage démentiel.
    On peut tout démontrer par calcul, mais le risque est vraiment si important qu’il faudra bien arrêter des unités.
    L’ASN et l’IRSN ont opté pour la transparence et chacun de leurs documents apportent des informations étonnantes. Cependant chaque protagoniste essaie de rattraper le passé: il est clair que tout a mal tourné et que rattraper 40 ans d’erreur va prendre du temps.
    C’est une leçon: la Gazette, grâce à des lanceurs d’alerte, a publié des documents et permis l’expression de travailleurs inquiets. Il n’en demeure pas moins qu’il a fallu des années pour être entendu. Ce tumulte autour des divers dossiers sera, il faut l’espérer, salutaire pour la sûreté. Reconnaissons que la loi TSN et la montée en puissance des CLI, et des associations a permis le développement d’une expertise citoyenne et l’ouverture de l’ASN et de l’IRSN. De plus la présence du HCTISN commence à ouvrir encore plus l’accès à la documentation. Rien n’est complètement acquis, mais il faut continuer: c’est comme cela qu’on parviendra à obtenir un programme énergétique de qualité et qu’on fermera des réacteurs vieillissants, sachant qu’il restera les déchets, les rejets et toute la gestion de 50 ans d’accumulation d’erreurs.
    Et pour finir sur une note "d’humour": l’autorité Japonaise NRA a conclu que «les équipements nucléaires civils japonais sont suffisamment robustes pour pouvoir fonctionner...»: réaction plutôt surprenante, mais il faut vendre ...
    Bonne lecture.

COMMUNIQUÉ DE PRESSE DU GSIEN
1er octobre 2016
CUVE DE L’EPR: PRIVILÉGIER LA
SÛRETÉ DOIT ÊTRE LE SEUL SOUCI

    C’est avec une attention toute particulière que le Groupement de Scientifiques pour l’Information sur l’Énergie Nucléaire (GSIEN) avait pris connaissance du communiqué de l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) daté du 7 avril relatif à la non-conformité aux spécifications techniques de la cuve et couvercle de l’EPR (European Pressurized Water Reactor) .
    Les défauts de fabrication détectés sur le couvercle et le fond de la cuve du réacteur EPR en construction à Flamanville-3 sont de nature à pouvoir remettre en cause la tenue mécanique de ces pièces absolument essentielles pour la sûreté d’un réacteur. Cette anomalie technologique, d’une extrême gravité, appelle de notre part diverses questions:
    • Comment une telle situation a-t-elle pu arriver? Les procédures de contrôle ont-elles été respectées?
    • Peut-on laisser AREVA et EDF réaliser seules les études complémentaires sur la résilience de la cuve?
    Parce que la sûreté nucléaire ne peut-être prise à la légère (les catastrophes de Three Mile Island, Tchernobyl et Fukushima pour ne citer que les plus célèbres nous le rappellent), le GSIEN reste vigilant quant aux conditions de réalisation des études complémentaires pour:
(suite)
suite:
    • garantir l’indépendance de l’ASN et de l’IRSN,
    • recourir à une expertise scientifique indépendante,
    • accorder la durée nécessaire pour mener les études avec sérénité et exhaustivité,
    • assurer la transparence sur les résultats de celles-ci
    De plus, le GSIEN demande que l’ensemble des analyses et expertises soit:
    • d’une part, accessible au public,
    • et d’autre part, présenté pour avis aux membres du Haut Comité pour la Transparence et l’Information sur la Sécurité Nucléaire et à ceux du Conseil Supérieur pour la Prévention des Risques Technologiques.
    Dans ce contexte extrêmement préoccupant (et au-delà des questions légitimes sur le plan politique que constituent les décisions de démarrer ou non l’EPR de Flamanville, de poursuivre ou non la filière EPR), le GSIEN reste vigilant pour que la sûreté nucléaire soit la priorité absolue, le seul critère dans toute prise de décision. On ne peut jouer avec la sécurité des populations, le respect de l’environnement et les risques économiques inhérents à un accident majeur probable.
    C’est pour réaffirmer cette nécessité impérieuse que le GSIEN a donc décidé d’envoyer une délégation au rassemblement des 1 et 2 octobre 2016 à Flamanville.
Monique SENE, Dr. es Sc. Physiques,
Présidente du GSIEN, membre du Haut Comité
pour la Transparence et l’Information sur la
Sécurité Nucléaire
Marc DENIS, Dr. en Sc. Physiques, membre du
GSIEN, membre du Conseil Supérieur pour la
Prévention des Risques Technologiques au
Ministère de l’écologie, du développement
durable et de l’énergie

25/10/16-Romandie
Le coût de démantèlement de
Fukushima Daiichi plus élevé que prévu

    Le coût du démantèlement de la centrale nucléaire accidentée Fukushima Daiichi dépassera largement les 2.000 milliards de yens (19 milliards CHF) estimés. Il atteindra une somme encore indéterminée, a indiqué mardi un comité du ministère de l’Industrie.
    Dans un programme “d’accélération de la reconstruction de la région de Fukushima” datant de 2013, le gouvernement avait évalué à 2.000 milliards de yens (le double du précédent montant), le coût de l’assainissement des six réacteurs de la centrale mise en péril par le tsunami du 11 mars 2011.
    Mais cette somme (qui comprend le total consacré à la gestion de l’eau contaminée et au démantèlement) sera largement dépassée, selon les documents rendus publics mardi par l’instance mise en place pour étudier en détail le “problème de la compagnie Tepco” (Tokyo Electric Power) qui gère le site. “X milliers de milliards de yens” seront requis, écrivent les experts.
    Il faudra au moins trois décennies pour récupérer le combustible fondu dans trois unités et nettoyer les lieux du mieux possibles.
    S’ajouteront au coût du démantèlement au moins 10.000 milliards de yens (95 milliards CHF) de dommages et intérêts versés aux particuliers et entreprises de la région affectée par cette catastrophe, prévient le comité.

    Coûts à la hausse
    Le désastre de Fukushima a chassé de chez elles des dizaines de milliers de personnes et stoppé net des activités industrielles, artisanales et commerciales.
    Mi-2014 déjà, un universitaire japonais, Kenichi Oshima, professeur d’économie environnementale à l’Université Ritsumeikan, avait chiffré à “au minimum 11.082 milliards de yens” (96 milliards € actuels) les sommes à débourser pour payer les dégâts de cette catastrophe survenue en mars 2011 à la suite d’un gigantesque séisme dans le nord-est de l’archipel.
    Selon M. Oshima, la particularité de ce type d’accident est que le coût pour la société augmente au fil du temps et qu’on ne parvient pas à le prévoir et à l’appréhender dans son intégralité.
    Le groupe Tepco est dans l’incapacité de payer seul les sommes astronomiques dont il s’agit.
    L’État, qui est devenu son premier actionnaire, tente de trouver divers moyens pour ne pas susciter la colère des contribuables, notamment en demandant publiquement à la compagnie de faire des économies et en traçant de temps à autre ses dirigeants.
    Par ailleurs a émergé mardi l’idée de sortir l’activité nucléaire du groupe Tepco afin que ce dernier ne porte plus de la même façon le fardeau.
    Une hypothèse qui n’est encore qu’au stade des discussions.

    Dernière nouvelle: Fukushima a subi un séisme de force 7,4 et un tsunami de 2 m et rien de plus ne paraît être venu aggraver l’accident de 2011. Tant mieux pour les travailleurs. Et heureusement la facture ne va plus s’aggraver (?): le 30 /11/16, elle atteint 188,5 milliards – notons le 0,5. (voir aussi le "Blog de Fukushima" au 22 novembre)
p.2

SUITE ÉDITO
 
Décret n°2017-xxxx du xx/01/2017
relatif à la protection sanitaire contre les dangers résultant de l’exposition aux rayonnements ionisants et à la sécurité des sources de rayonnements ionisants contre les actes de malveillance
Avis du Comité scientifique de l’ANCCLI
Le 11 octobre 2016

    Article 3
    Chapitre III – rayonnements ionisants
    Section 1 – Principes généraux de protection de la population contre les rayonnements ionisants
    Sous-section 1 : Interdiction de certaines pratiques
   Pas de commentaire.
    Sous-section 2 – Dispositions générales pour toute activité nucléaire
    Article R-1333-6-V - Une décision à caractère réglementaire de l’Autorité de sûreté nucléaire, homologuée par le ministre chargé de la radioprotection, établit une liste de catégories d’activités nucléaires dont l’exercice est considéré comme justifiée. Elle met cette liste à jour régulièrement et en cas de modification notable des connaissances ou des techniques disponibles.
    Commentaire: La formulation de cet article est ambiguë. En effet, si l’Autorité de sûreté nucléaire a pour mission d’établir une liste de catégories d’activités nucléaires dont l’exercice est considéré comme justifié, la décision ne lui appartient pas. Il convient de préciser que la liste établie par l’Autorité de sûreté nucléaire est définie en application d’une décision des pouvoirs publics.
    - Il en est de même pour la mise à jour de cette liste en cas de modification notable des connaissances et des techniques disponibles.
    Article R. 1333-8 – I. Pour l’application du principe de limitation défini à l’article L.1333-2, la limite de dose efficace pour l’exposition de la population à des rayonnements ionisants résultant de l’ensemble des activités nucléaires est fixée à 1mSv par an, à l’exception des cas particuliers de l’article R. 1333-9.
(...)
    Commentaire: La limite de 1 mSv par an recommandée en 1990 par la CIPR reposait sur le postulat d’un facteur d’efficacité deux fois plus important pour une exposition à forte dose et fort débit de dose que pour une dose totale équivalente délivrée à faible débit de dose (facteur d’efficacité de la dose et du débit de dose «DDREF» = 2). Or de nombreux travaux contribuent à remettre en cause ce postulat. Ainsi, des études épidémiologiques récentes conduisent à considérer qu’une exposition à de faibles doses accumulées dans le temps est biologiquement aussi «efficace» que l’exposition à une dose équivalente à fort débit de dose. Il doit être tenu compte de ces travaux dans la fixation du niveau de référence.
    Article R-1333-9. - Les limites de dose définies à l’article R. 1#33-9 ne sont pas applicables aux personnes soumises aux expositions suivantes:
    Commentaire: voir commentaire Art R.1333-8-1 ci-dessus.
    - Article R. 1333-9. – Les limites de doses définies à l’article R. 1333-9 ne sont pas applicables aux personnes soumises aux expositions suivantes: (...)
    4° Exposition des personnes soumises à des situations d’urgence radiologique, prévue au 1° de l’article L. 1333-3;
    5° Exposition des personnes soumises à des situations d’exposition durable, prévue aux 2° et 3° de l’article L. 1333-3
    Commentaires: voir Sections 4 et 5.
    Article R-1333 – 11-1.-I- L’autorité compétente peut fixer des valeurs limites de rejet dans l’autorisation délivrée au responsable d’une activité mentionnée à l’article R-1333 – 11. Le responsable de l’activité propose à son autorité des valeurs limites de rejet en se fondant sur l’utilisation des meilleures techniques disponibles dans des conditions techniquement et économiquement acceptables et en prenant en considération les caractéristiques de l’installation, son implantation géographique, les conditions locales de l’environnement et l’estimation des doses reçues par la population potentiellement exposée.
(suite)
suite:
    Commentaire: «dans des conditions économiquement acceptables»: qui procède à cette évaluation et comment?
    Il doit être précisé «la population potentiellement exposée LA PLUS SENSIBLE».
    Article R-1333 – 11-1 – V Les résultats de mesure de l’exposition externe, de la contamination, de la surveillance des rejets ou de l’environnement, et les documents ayant permis d’évaluer les doses reçues par la population sont conservés par le responsable de l’activité nucléaire pendant toute la durée de l’exercice de ladite activité.
    Commentaire: Concernant la mesure des doses reçues par la population par
contamination:
    - dispose-t-on vraiment de ces évaluations, concernant notamment la contamination alimentaire?
    - A-t-on évalué la présence d’autres agents pathogènes pouvant potentialiser le risque dû au seul rayonnement ionisant (effet cocktail)?
    - Ces données doivent être conservées bien au-delà de la cessation de l’activité nucléaire.
    Article R-1333 – 14. La présentation de cet article est assez confuse: il existe plusieurs articles portant la même numérotation: Article R-1333 – 14.-I. à IV et Articles R-1333 – 4.- I. et R-1333 – 14.-2.
    Article R-1333 – 14.-I – Le responsable de l’activité nucléaire désigne une ou plusieurs personnes physiques ou morales chargées de le conseiller sur toutes les questions en relation avec la protection de la population et de l’environnement vis-à-vis des dangers des rayonnements ionisants.
(...).
    Article R-1333 – 14.-1.- Les missions définies à l’article R.1333-14 peuvent être confiées soit:
    1°A la personne physique mentionnée à l’article R. 4451-17 du code du travail, dès lors qu’elle est choisie parmi les personnes où s’exerce l’activité nucléaire et disposant d’un certificat de formation mentionné à ce même article intégrant la protection de la population et de l’environnement;
    2°Au pôle de compétence mentionné à l’article R. 4451-51 du code du travail;
    3°A un organisme agréé par l’Autorité de sûreté nucléaire dans les conditions définies en application de l’article R. 4451-25 du code du travail
    Commentaire: Il serait souhaitable que le principe d’indépendance et d’absence de conflit d’intérêt figure au titre des pré requis pour le choix des personnes physiques ou morales chargées de conseiller le responsable de l’activité nucléaire. Les alternatives listées ci-dessus ne satisfont pas toutes a priori à ce critère.
    Sous-section 3: Évaluation des doses reçues par la population: Pas de commentaire.
    Sous-section 4: Surveillance des populations et information du public
    Article R-1333 – 19.-II. - Les résultats de mesures de la radioactivité de l’environnement regroupés au sein du réseau sont ceux obtenus .(...)
    Les résultats de mesures de la radioactivité de l’environnement faites au titre de la recherche, hors ceux obtenus dans le cadre du 1° ci-dessus, peuvent être exclus du réseau.
    Commentaire: La dernière phrase de cet article est quelque peu inquiétante: pourquoi éliminer des résultats obtenus au titre de la recherche s’ils sont valides scientifiquement et pertinents en ce qui concerne la surveillance des populations?
    Section 2 - Protection contre l’exposition à des sources naturelles de rayonnements ionisants
    «Sous-section 1 - Réduction de l’exposition au radon
    « Paragraphe 1 – Dispositions générales
    Art. R. 1333-20. – I. – Conformément à l’article L. 221-7 du code de l’environnement et à l’article L. 1333-3 du présent code, est fixé un niveau de référence à 300 Bq.m-3 pour le radon dans les immeubles bâtis et lieux assimilés.
    Commentaire: Changement du niveau de référence (directive européenne): diminution de 400 Bq.m-3 à 300 Bq.m-3.
p.3


    Art. R.1333-21 à Art R. 1333-22. Précisent les actions : définir une activité moyenne, réaliser des mesures avec des dispositifs passifs. Ils sont relevés par des organismes accrédités à fréquence annuelle. 
    Art. R. 1333-22-1 oblige les organismes à communiquer les données à l’IRSN.
    Commentaire: Ces dispositions sont pertinentes
    «Paragraphe 2 – Gestion du radon dans les établissements recevant du public
    Art. D. 1333-23- (...)
    La mesure de l’activité volumique en radon est réalisée par les organismes mentionnés à l’article R. 1333-23-5. Elle est répétée tous les 10 ans et chaque fois que sont réalisés des travaux modifiant significativement la ventilation ou l'étanchéité du bâtiment. Le délai de dix ans est décompté à partir de la date de réception par le propriétaire des résultats des dernières mesures de l’activité volumique du radon effectuées dans l’établissement.
    Dès lors que les résultats de la mesure de l’activité volumique du radon réalisée lors de deux campagnes de mesure successives sont inférieurs à 100 Bq.m-3, le propriétaire n’est plus soumis à l'obligation de faire procéder à une mesure décennale jusqu'à la réalisation de nouveaux travaux mentionnés au précédent alinéa.
    Art. D. 1333-23-1. – Les établissements recevant du public concernés par l’application des dispositions du présent paragraphe sont:
    «1° Les établissements d’enseignement, y compris les bâtiments d’internat;
    «2° Les établissements d'accueil collectif d'enfants de moins de six ans;
    «3° Les établissements sanitaires, sociaux et médicaux-sociaux avec capacité d’hébergement parmi:
        «a) Les établissements de santé mentionnés à l’article L. 6111-1 du code de la santé publique;
        «b) Les établissements mentionnés aux 1°, 2°, 4°, 6°, 7° et 12° du I. de l'article L.312-1 du code de l'action sociale et des familles;
    «4°  Les établissements thermaux;
    «5° Les établissements pénitentiaires.
    Art. R. 1333-23-3. - Le niveau d’action pour les établissements recevant du public, mentionné à l’article R. 1333-23, est fixé à 300 Bq.m-3.
    «Un arrêté des ministres chargés de la radioprotection et de la construction précise la nature des actions à mettre en œuvre en cas de dépassement de ce niveau d’action.
    «Art. R. 1333-23-4. – I.– Lorsque des mesures d’activité volumique du radon ont été réalisées, le propriétaire tient à jour le registre mentionné à l’article R*. 123-51 du code de la construction et de l’habitation, lorsqu’il existe, avec les deux derniers rapports d’intervention mentionnés au II de l’article R. 1333-23-5 ou à défaut il conserve ces rapports.
    «Ce registre ou les deux derniers rapports d’intervention, sont tenus à la disposition:
    «1° Des inspecteurs de la radioprotection mentionnés à l'article L. 1333-29;
    «2°Des agents mentionnés à l'article L. 1333-24;
    «3°Des agents ou services mentionnés au premier alinéa de l'article L. 1312-1, et au troisième alinéa de l'article L. 1422-1;
    «4° Des inspecteurs d'hygiène et sécurité;
    «5° Des agents relevant des services de prévention des organismes de sécurité sociale;
    «6°De l'organisme de prévention du bâtiment et des travaux publics;
    «7°Des inspecteurs du travail et des services de santé au travail.
    «En cas de changement de propriétaire, ils sont transmis au nouveau propriétaire.
    «II. – Le propriétaire ou, le cas échéant, l’exploitant informe, dans les 30 jours suivant la réception des rapports visés au II de l’article R. 1333-23-5, les personnes qui fréquentent l’établissement des résultats des mesures réalisées au regard du niveau d’action fixé à l’article R. 1333-23-3. L’arrêté mentionné à l’article R. 1333-23-3 précise les modalités de diffusion de cette information par voie d’affichage.
    Commentaire: il est instauré un contrôle décennal et/ou chaque fois que l’on réalise des travaux modifiant la ventilation ou l’étanchéité du bâtiment . Si une mesure dépasse le niveau d’action  (300 Bq.m-3 ), le propriétaire doit réaliser une expertise pour identifier les causes de la présence de radon.
(suite)
suite:
    S’il fait réaliser des travaux, il doit vérifier leur efficacité dans les 36 mois suivant la réception de la mesure incriminée. Les mesures sont consignées dans un registre.
    Section 3 : Protection des personnes exposées à des rayonnements ionisants dans un cadre médical
    Pas de commentaire.
    Section 4 – Gestion des situations d’urgence radiologique
    Article R. 1333-54. –  La justification des décisions permettant d’engager les actions de prévention ou de réduction des risques et de protection des personnes est examinée lors de l’élaboration des plans mentionnés à l’article L.1333-13 et au chapitre 1° du titre IV du livre VII du code de la sécurité intérieure et lorsque ces actions sont décidées dans le cadre des dispositions fixées aux articles R. 1333-56 et R. 1333-57.
    Article R. 1333-55. –I.–Pour l’application du principe d’optimisation prévu à l’article L.1333-3, est fixé un  niveau de référence à 100 mSv en dose efficace reçue pendant la durée de la situation d’urgence radiologique, comprenant tout type d’exposition.
    Commentaire : Cette limite correspond à la valeur haute de la fourchette retenue pour les niveaux de référence par la Directive européenne du 5 décembre 2013 (Annexe 1), et non la valeur basse de cette fourchette (20 mSv). Pourquoi?
    - De plus, une dose de 100 mSv justifierait selon la CIPR 103 (2007) une mesure de protection, alors qu’en France le niveau d’intervention réglementaire retenu en cas d’accident (dose prévisionnelle) pour la mise à l’abri  des populations est de 10 mSv et de 50 mSv pour l’évacuation. Le niveau de 100 mSv est donc parfaitement injustifié au regard de la réglementation française relative aux niveaux d’intervention en situation accidentelle. La Directive européenne suscitée précisait d’ailleurs qu’un niveau de référence inférieur à 20 mSv peut être fixé dans une situation d’urgence où une protection appropriée peut-être assurée sans que les actions correctives n’entraînent un préjudice ou un coût excessif (ces notions étant au demeurant parfaitement subjectives).
    Section 5 – Gestion de situations d’exposition durable résultant d’une pollution par des substances radioactives
   
Sous-section 2 – Gestion des sites pollués par des substances radioactives
    Article R. 1333-64.-1 -  Par application de l’article L.1333_3, est fixé un niveau de référence de 1 mSv en dose efficace sur une année, hors radon, pour toute personne exposée à un ou plusieurs sites polluées par des substances radioactives. (...)
    Commentaire: voir commentaire article R. 1333-8–I.
    Sous-section 3 – Gestion de territoires contaminés par des substances radioactives  résultant d’une situation d’urgence radiologique
    Article R. 1333-66. – Dans le cas d’une situation d’exposition durable résultant d’une situation d’urgence radiologique, le représentant de l’Etat dans le département, après avis de l’Autorité de sûreté nucléaire, définit, pour la gestion du site ou des zones polluées, une stratégie de protection des personnes et de l’environnement, fondée sur l’application du principe d’optimisation défini à l’article L. 1333-3, et un niveau de référence approprié.
    Article R. 1333-67. –  Par application de l’article L. 1333-3, est fixé un niveau de référence à 20 mSv en dose efficace pour toute personne exposée à ces situations sur une année afin de définir la stratégie initiale de gestion des parcelles polluées.
    En fonction de la situation après l’accident, le représentant de l’Etat peut, après consultation des parties concernées et avis de l’Autorité de sûreté nucléaire, fixer un niveau d’action prenant en compte ce  niveau de référence pour gérer les parcelles polluées.
    Commentaire: La directive européenne citée plus haut stipule que dans une situation d’exposition existante, les niveaux de référence exprimés en dose efficace sont fixés dans l’intervalle 1-20 mSv/an. Pourquoi ici encore retenir la valeur haute de la fourchette définie par la Directive européenne?
p.4


     - Cette dose est définie sans limite de temps. Elle correspond à une dose-vie de 1400 mSv (1,4 Sv), qui correspond, en termes de cancers et effets héréditaires, à un détriment de 8.10-2 (CIPR 103, 2007), ce qui n’est pas admissible.
     - De surcroît, la limite de 1 mSv par an recommandée en 1990 par la CIPR reposait sur le postulat d’un facteur d’efficacité deux fois plus important pour une exposition à forte dose et fort débit de dose que pour une dose totale équivalente délivrée à faible débit de dose (facteur d’efficacité de la dose et du débit de dose «DDREF» = 2). Or de nombreux travaux contribuent à remettre en cause ce postulat. Ainsi, des études épidémiologiques récentes conduisent à considérer qu’une exposition à de faibles doses  accumulées dans le temps est biologiquement aussi «efficace» que  l'exposition à une dose équivalente à fort débit de dose.
     Il doit être tenu compte de ces travaux dans la fixation du niveau de référence.

COMMUNIQUE DE BURE-STOP
23 -09-2016

     Déchets nucléaires  à  BURE
     Les déchets produits par le nucléaire posent une question qui sidère; comment faire avec une nocivité des plus virulentes et qui ne s’éteindra que dans des millions d’années (et non pas cent mille ans comme il est souvent dit)? Rien, pas le moindre début de solution à cet angoissant problème de société, d’où le pis-aller dans lequel s’engouffrent tous les pays nucléarisés; enfouir ces poisons, avec la croyance que l’on serait protégé de la mortelle radioactivité. Mais cet ersatz de solution, à Bure-Cigéo et ailleurs, est-il crédible, peut-on lui faire confiance? Le Los Angeles Times d’hier mardi apporte des éclairages que l’on attendait depuis longtemps.
     Saint Valentin 2014, alors que les amoureux activent leur flamme, le cœur du WIPP explose lui aussi. Le WIPP? L’un des très rares sites d‘enfouissement de déchets nucléaires au monde, situé aux Etats-Unis, dans l’état du Nouveau-Mexique, il a été mis en exploitation en mars 1999, à 600 mètres de profondeur. Le 5 février de cette même année 2014, un incendie se déclarait déjà dans les galeries, dû à un véhicule. Neuf jours plus tard, donc le 14 février, autre alerte et non des moindres, de la radioactivité était découverte à l’extérieur, autour des puits de ventilation. La cata! Que s’était-il passé au fond, comment s’en rendre compte, quelle est l’ampleur des conséquences, etc? De longs mois seront nécessaires pour découvrir l’origine de la contamination: l’explosion  d’un fût de déchets atomiques. Pourquoi, comment, les enseignements... Le Los Angeles Times lève le voile sur cette erreur de casting majeure: non, l’enfouissement n’est pas la solution que certains promettaient.
     Analyse:
     - grave défaillance dans le contrôle des fûts à enfouir, amenant l’un d’eux à exploser et à être à l’origine d’une contamination souterraine d’ampleur... «l’enquête a d’ailleurs relevé une douzaine de défaillances liées à la sécurité»
     - comme pour Bure-Cigéo, le système de filtration de la décharge était censé empêcher tout rejet radioactif... mais «il a mal fonctionné», les filtres de l’énorme ventilation n’ayant manifestement pas tenu le rôle annoncé
     - James Conca, consultant, a décrit l’accident comme «une suite d’erreurs
     - La catastrophe: seulement 15 ans après la mise en route du site et alors qu’il avait été garanti sûr et étanche pour 100.000 ans!  «il avait fonctionné pendant 15 ans sans problème et avait été vanté par le ministre de l’énergie comme un succès majeur jusqu’à l’explosion», tandis que, après l’explosion, «le ministre de l’énergie se précipitait pour apaiser les préoccupations de la communauté locale»
     - «Il n'y a aucun doute que le ministère de l'énergie a minimisé l'importance de l'accident» déclarait Don Hancock pour le Southwest Research et Information Center,
suite:
     - le coût du désastre est «chiffré à 2 milliards de dollars et se classe parmi les accidents nucléaires les plus coûteux de l'histoire des Etats-Unis».
     - «l’explosion mettait en péril la crédibilité du Département de l’Energie dans le traitement du problème délicat des déchets radioactifs»
     - crédibilité: le mot est lâché, comment faire confiance? Et, en effet, le bras de fer se durcit autour du WIPP, entre les tenants du bon sens par l’arrêt de la folie d’enfouir et les apprentis sorciers dépassés par les déchets du nucléaire et qui veulent s’en débarrasser par n’importe quel moyen.
     Et les enseignements pour le Bure-Cigéo cocorico?
     Ne dormez pas tranquilles braves gens, car nos autoproclamés gendarmes du nucléaire - ASN et IRSN- qui ont également pour mission d’évaluer-contrôler-surveiller l’Andra, ont rédigé fin juillet une notice, et dans laquelle on relève ceci (page 5):
     «Par ailleurs, les deux accidents survenus au WIPP montrent que, malgré l’ensemble des dispositions de sûreté qui peuvent être conçues et la volonté des différents acteurs de l’exploitation d’un stockage géologique de les mettre en œuvre, la relaxation de ces dispositions avec le temps ne peut être exclue, et ce d’autant plus que la durée d’exploitation envisagée pour une telle installation est longue.
     Et alors, leurs conclusions? Eh non, elles ne se résument non pas à prendre les décisions lourdes qui s’imposent mais à une sordide incantation yaka-faukon
     - yaka exiger des bons colis
     - yaka prévoir des systèmes de surveillance
     - yaka tenir compte des dérives dans «la maîtrise de l’exploitation».
     Voilà sur quoi repose la pseudo sûreté de Bure-Cigéo! Va-t-on les laisser faire encore longtemps?
     Addenda  WIPP
     En automne 2012, un an et demi avant la catastrophe du WIPP, une grand messe mondiale réunissait les pays nucléarisés à Toronto/Canada, avec pour thème unique l’enfouissement. Le CEDRA ayant pu s’y glisser, un compte-rendu avait ensuite été diffusé et comprenait notamment l’intervention de John Heaton représentant de Carlsbad, la ville riveraine du WIPP. Si M. Gonnot, alors président de l’Andra le flattait à la tribune par un «confiance, transparence, dialogue, c’est votre expérience de 10 ans», J.Heaton lui répondait par un «sûreté, sûreté, sûreté, car nous habitons-là  et nos enfants aussi».
     En somme, comme pour Bure-Cigéo! Et le délégué se vantait même des emplois créés, et des retombées sonnantes et trébuchantes, et du développement...
     En somme, le WIPP c’est le Cigéo avant l‘heure, nous sommes prévenus!
     (on peut retrouver ces infos en bas de la page 6 du document «Toronto Sept 2012» sur http://cedra52.jimdo.com/s-informer/documentations/)

Centrale nucléaire de Paluel (76): l'expertise américaine nécessaire après l'accident du générateur...

     Comment extraire le générateur de vapeur de 450 tonnes du bâtiment réacteur? Pour résoudre cette question, le groupe américain Westinghouse qui avait signé un accord de coopération technique avec Framatome est appelé.
     Le bâtiment réacteur n°2 de la centrale nucléaire de Paluel était à l'arrêt pour maintenance.
     Le réacteur 2 est maintenu à l’arrêt. Le générateur n’a pas encore pu être sorti du bâtiment.
     Le groupe américain Westinghouse spécialisé dans la réalisation et la maintenance doit être consulté;
     En effet, en 1981 Framatome a signé un accord de coopération technique avec ce groupe qui avait déposé la licence pour les réacteurs à eau pressurisée, comme ceux de Paluel. Comme quoi on en a pas fini avec Westinghouse.
p.5


Anomalies danger: deux des quatre réacteurs atomiques de Tricastin à l'arrêt – coordination antinucléaire-
24 Sept 2017

     Sauve qui peut! 46 générateurs de vapeur de 18 réacteurs nucléaires fournis par Areva à EDF menacent grandement la sécurité du pays. Deux des quatre réacteurs nucléaires de la centrale atomique du Tricastin sont concernés et ont du être arrêtés. Le cours en bourse de EDF chute à nouveau tout comme les prévisions de production électrique tandis que l'agence de notation Standard & Poor's abaisse la note à long terme de EDF estimant que les risques liés au projet de construction d'EPR anglais à Hinkley Point sont élevés...
     Deux réacteurs de plus sont à l'arrêt pour des mois à la demande expresse de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Le pot aux roses à été découvert lors de l'installation de la cuve du probable EPR de Flamanville (Manche), fabriquée par «Creusot Forge» (Areva) et dans la même forge japonaise «Japan Casting & Forging Corp» que les 46 Générateurs de Vapeurs de 18 des 58 réacteurs atomiques implantés en France. Leur résistance est fragilisée par une concentration dangereusement élevée de carbone dans le métal.
     La liste des réacteurs nucléaires arrêtés pour cause d'enquête technique s'allonge donc un peu partout en France avec les réacteurs 1 et 3 du Tricastin. Tandis que le réacteurs n°4 bat de l'aile et que son enceinte se fissure et fuit chaque jour un peu plus. Ils ne redémarreront pas avant fin décembre pour autant que les « contrôles supplémentaires » démontrent que les générateurs de vapeur, ces pièces majeures de la centrale atomique, «sont aptes à remplir leur fonction en toute sûreté». Pas moins. La roulette russe continue. D'autant que, selon l'euphémisme de EDF, des mesures «atypiques» ont été constatées sur les équipements du Tricastin.
     Le nucléaire craque de partout et n'est pas éternel quoi qu'en pensent ses laudateurs.
     A Gravelines (Nord), le réacteur atomique n°5, à l'arrêt depuis avril pour sa visite décennale, ne devrait pas redémarrer avant la fin mars 2017, à Fessenheim (Bas-Rhin), la date de redémarrage du réacteur nucléaire n°2 a été repoussée elle aussi à fin mars 2017, à Paluel (Seine-Maritime) la remise en état du réacteur atomique n°2 arrêté en mai 2015 pour sa troisième visite décennale puis la chute d'un générateur de vapeur de près de 500 tonnes dans le bâtiment du réacteur repousse aux calendes grecques le redémarrage, à la centrale du Bugey (Ain) un défaut d'étanchéité de l'enceinte de confinement du réacteur n°5 empêche son redémarrage jusqu'à la fin février 2017 alors qu'il est arrêté depuis août 2015, Une date «sans doute» très optimiste, selon l'ASN elle-même.
     Ces arrêts intempestifs à répétition se cumulent avec les arrêts programmés pour rechargement des combustibles et aux autres arrêts forcés pour différentes réparations de sécurité liées aux falsifications et non-conformités dans les dossiers de fabrication de certaines pièces réalisées par Areva NP. Cela finit par coûter très cher à EDF. Matériellement et financièrement.
     D'autant que l'électricien est déjà endetté à plus de 84%, qu'il doit donc pour la deuxième fois cette année réviser à la baisse sa prévision de production électrique d'origine nucléaire pour 2016 (-8,8% par rapport à 2015), que le chantier délirant de l'EPR de Flamanville voit ses coûts prévisionnels exploser et ses délais de mise en fonction s'allonger de plus de 6 ans (1), que le projet fou de construction d'un EPR en Angleterre (Hinkley Point) est contesté par tous les spécialistes et financiers. Le recul du titre EDF en Bourse qui affichait une nouvelle baisse de 0,9% à 11h30 le jeudi 22 septembre a même atteint son plus bas niveau depuis le 6 juillet dernier. Aussi l'agence de notation "Standard & Poor's" a abaissé la note à long terme de EDF en estimant que les risques liés au projet de construction d'EPR anglais à Hinkley Point sont élevés.
     Pendant ce temps-là Areva attend toujours une offre ferme d'acquisition de sa filiale NP par EDF qui pourrait finir par renoncer à l'acquisition si les audits qualité en cours dans ses usines «révélaient une défaillance systémique significative du contrôle qualité».
suite:
     Il est grand temps d'arrêter de s'accrocher à une activité du passé, ruineuse et mortelle. En urgence car avant l'ultime catastrophe.
     Note
(1)- L'autre réacteur nucléaire dit de «troisième génération» en construction en Europe, sur le site d’Olkiluoto en Finlande sous l’égide d’Areva accuse également des années de retard. Ces «déconvenues» posent questions sur la technologie de l'EPR elle-même.
Avis IRSN N° 2016-00317
REP – EDF - Tous paliers.
4 octobre 2016

     Objet: Écart de conformité relatif au séisme événement – Risque d’agression des batteries électriques de sauvegarde en cas de rupture d’une tuyauterie d’alimentation en eau des fontaines rince-œil.
     Conformément à la demande de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) en référence [1], l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) a analysé l’étude transmise par EDF relative à la robustesse, en cas de séisme, des tuyauteries d’eau alimentant les fontaines rince-œil situées dans les locaux électriques abritant des batteries électriques de sauvegarde. En effet, la rupture de l’une de ces tuyauteries pourrait conduire à asperger d’eau les batteries de sauvegarde aboutissant probablement à leur indisponibilité. Ces batteries, classées équipements importants pour la protection des intérêts (EIP), sont requises dans le cadre de la conduite accidentelle.
     EDF a indiqué que, sur certains réacteurs, l’alimentation en eau des fontaines rince-œil est fournie par le réseau de lutte contre l’incendie, conçu et réalisé selon des règles parasismiques. EDF considère alors que ces éléments permettent d’éliminer le risque de fuite de ces tuyauteries. Ce point n’appelle pas de remarque de l’IRSN.
     Néanmoins, sur d’autres réacteurs, l’alimentation en eau des fontaines rince-œil est fournie par le réseau d’eau potable (SEP) qui n’a pas fait l’objet d’une conception et d’un montage conformément aux règles parasismiques. Après analyse des différentes configurations des locaux abritant des batteries de sauvegarde, EDF a engagé la dépose des fontaines rince-œil, en cas de risque de chute de celles-ci sur des batteries au cours d’un séisme. De plus, même si la zone de chute des fontaines épargnait les batteries de par la distance entre les fontaines et les batteries, il subsisterait néanmoins un risque d’aspersion de ces batteries. À ce titre,  EDF a décidé que le robinet d’isolement présent sur la tuyauterie d’alimentation en eau de chacune de ces fontaines serait fermé. La protection individuelle «rince œil» des intervenants reste néanmoins assurée au moyen de bouteilles autonomes disposées dans chaque local abritant des batteries de sauvegarde. Ce point n’appelle pas de remarque de l’IRSN.
     Dans le cadre de l’instruction, EDF a transmis une note d’étude, portant uniquement sur les tuyauteries d’alimentation des fontaines, pour justifier leur tenue au séisme et donc l’acceptabilité de leur maintien en place. Cette étude simplifiée prend en compte un niveau sismique enveloppe, un calcul du dimensionnement des tuyauteries (acier inoxydable ou cuivre) selon le code RCC-M (1), le supportage étant considéré conforme aux règles de l’art.
     L’IRSN considère que cette approche enveloppe, tant en chargement qu’en calcul, permet de justifier la tenue des tuyauteries d’alimentation en eau. Néanmoins, les résultats de cette étude, applicables à l’ensemble des réacteurs du parc en exploitation, ne peuvent être valorisés que si EDF s’assure préalablement sur chaque réacteur que les tuyauteries en place (et les supportages associés) sont bien conformes aux hypothèses postulées dans les études. Ce point fait l’objet de la recommandation n°1.
     Par ailleurs, ces fontaines rince-œil et leurs tuyauteries d’alimentation ne sont pas des matériels classés de sûreté et ne font ainsi pas l’objet de surveillance et de maintenance. L’IRSN considère qu’EDF doit dorénavant mettre en œuvre une surveillance périodique adaptée de l’ancrage des fontaines rince-œil, de l’état des tuyauteries d’alimentation en eau et des supportages associés, au regard du risque potentiel d’agression qu’ils génèrent vis-à-vis des batteries de sauvegarde en cas de séisme. Ce point fait l’objet de la recommandation n°2.
p.6


     Enfin, un écoulement d’eau sur un onduleur du bâtiment électrique du réacteur n°2 de la centrale nucléaire de Flamanville est survenu en octobre 2011 [2]. Il avait pour origine la concomitance de la défaillance d’une fontaine rince-œil et de la dégradation de tuyauteries de siphon de sol. L’IRSN considère qu’EDF devra s’assurer de l’absence d’obstruction et de l’intégrité des tuyauteries des siphons de sol des locaux des batteries de sauvegarde et des locaux adjacents. Ce point fait l’objet de la recommandation n°3.

Annexe à l’avis IRSN/2016-00317 du 4 octobre 2016

     Recommandations
     Recommandation n°1
L’IRSN recommande que, pour chaque réacteur du parc en exploitation, EDF réalise, dès que possible, un point zéro des tuyauteries alimentant les fontaines rince-œil présentes dans les locaux des batteries électriques de sauvegarde, afin de s’assurer que leurs caractéristiques et leurs supports sont conformes aux hypothèses prises en compte dans les notes justificatives de tenue au séisme.
     Recommandation n°2
     L’IRSN recommande qu’EDF réalise une surveillance périodique adaptée des ancrages des fontaines rince-œil, de l’état des tuyauteries d’alimentation en eau et des supportages associés.
     Recommandation n°3
     L’IRSN recommande qu’EDF s’assure, dès que possible, de l’absence d’obstruction et de l’intégrité des tuyauteries des siphons de sol des locaux des batteries de sauvegarde et des locaux adjacents.

     Notes
     RCC-M: règles de conception et de construction des matériels mécaniques des îlots nucléaires des réacteurs à eau sous pression.

Références
[1] Lettre ASN - CODEP-DCN-2016-038909 du 30 septembre 2016.
[2] Avis IRSN - 2013–00033 du 25 janvier 2013.

Anomalies de fabrication de la cuve de l'EPR et irrégularités détectées dans l’usine Creusot Forge d’Areva
Information ASN

     L’ASN a rendu publique le 7 avril 2015 une anomalie de la composition de l’acier dans certaines zones du couvercle et du fond de la cuve du réacteur de l’EPR de Flamanville. Afin de justifier le caractère suffisant des propriétés mécaniques du matériau de ces composants, AREVA a proposé un programme d’essais devant être mis en œuvre jusque la fin de l’année 2016.
     La détection de cette anomalie a par ailleurs conduit l’ASN à demander à Areva NP et EDF de tirer l’ensemble du retour d’expérience de cet évènement. Trois processus sont actuellement en cours:
     - la recherche, sur d’autres composants des réacteurs d’EDF, d’anomalies techniques similaires à celle détectée sur la cuve de l’EPR de Flamanville. Cette recherche a conduit l’ASN à communiquer sur les fonds primaires de certains générateurs de vapeur de réacteurs d’EDF;
     - des revues de la qualité des pièces fabriquées par le passé dans les usines de fabrication d’Areva NP qui ont permis à Areva NP de détecter des irrégularités dans les dossiers de fabrication de Creusot Forge;
     - Lire les actualités liées à ces revues et aux irrégularités détectées chez Creusot Forge;
     - le lancement de réflexions sur la surveillance réalisée par les exploitants d’installations nucléaires de base sur leurs prestataires et sous-traitants, le contrôle effectué par l’ASN et les mécanismes d’alerte.
     Anomalies de la cuve de l'EPR
     L’ASN a rendu publique le 7 avril 2015 une anomalie de la composition de l’acier dans certaines zones du couvercle et du fond de la cuve du réacteur de l’EPR de Flamanville.
suite:
     Les autres composants des réacteurs d’EDF
     Recherche d’anomalies techniques similaires à celle de la cuve de l'EPR de Flamanville sur d’autres composants des réacteurs d’EDF.
     Creusot Forge et les usines d'Areva
     Consulter les notes d'information et les lettres de suite d'inspection relatives aux résultats des revues qualité dans les usines de fabrication d’AREVA NP et aux irrégularités détectées chez Creusot Forge.

Aux Etats-Unis, l'accident nucléaire qui ne devait jamais arriver coûtera plus de deux milliards de dollars
26 sept 2016

     Deux milliards de dollars et sept ans de travaux, c'est le coût de l’éclatement d’un fût de déchets nucléaires dans un centre de stockage souterrain aux Etats-Unis.
     Dans son numéro de dimanche 25 septembre, le Los Angeles Time fait le point sur les coûts associés à un accident dans le centre de stockage géologique de déchets nucléaires de Carlsbad dans l’Etat du Nouveau Mexique aux USA. En 2014 un fût de déchets éclate, un seul. La remise en état coûtera plus de 2 milliards de dollars et les opérations ne pourront reprendre avant 2021.
     Le Waste Isolation Pilot Plant ou WIPP est un centre destiné à l’enfouissement définitif de déchets nucléaires à vie longue issus du programme d’armement nucléaire américain. Plusieurs centaines de milliers de fûts peuvent y être stockés dans des cavernes de sel à 640 mètres de profondeur. C’est le seul centre de stockage de ce type aux Etats-Unis après que la construction d’un autre centre, celui de Yucca Mountain, au Nevada, fut stoppée, par l’administration Obama en 2011.
     Le WIPP, présenté jusqu’en 2014 comme une réussite exemplaire par le ministère états-uniens de l’énergie avait été prévu pour recevoir des déchets nucléaires pendant 35 ans et préserver l’environnement de toute fuite pendant des dizaines de milliers d’années. Son coût: 19 milliards de dollars.
     En février 2014, une réaction chimique à l’intérieur d’un fût provoque la rupture de celui-ci et la libération des éléments radioactifs qu’il contient, dont du plutonium et de l’américium qui parviendront à contaminer l’extérieur du site via le système de ventilation. Selon un expert interviewé par le Los Angeles Times, la mesure de l’accident a été largement minimisée par les autorités concernées.
     Dans une analyse de l’accident, la revue Nuclear Monitor avait rapporté en 2014 (numéro 787) que «tout ce qui n’aurait jamais dû se produire se produisit, et tout ce qui aurait dû fonctionner ne fonctionna pas». Lors de la conception du centre de stockage, les ingénieurs avaient estimé qu’un tel accident ne pourrait se produire qu’une fois tous les 200.000 ans.
    Le Los Angeles Times précise que le coût final de l’accident du WIPP, sera plus élevé que celui des 12 années de décontamination du réacteur de la centrale de Three Mile Island dont le cœur a fondu en 1979. Le journal précise que la décontamination des sites nucléaires militaires états-uniens (dont le site de Hanford où fut produit le plutonium de la première bombe atomique) coûtera des dizaines de milliards de dollars. Au-delà des coûts, toujours faramineux quand il s’agit de nucléaire, l’accident du WIPP montre la fausseté du mot «décontamination», puisqu’il s’agit en réalité de contaminer ailleurs dans un endroit considéré de moindre risque.
     Pour en savoir plus se reporter:
    - http://www.latimes.com/
(et recherche sur leur site)      
    - www.wiseinternational.org/

ANALYSE DU PNGMDR
G. BLAVETTE (Sortir du Nucléaire)
4 Oct  2016

     La prose de la haute administration serait presque drôle si le sujet n’était pas aussi grave. Au vu de l’ensemble des pistes proposées par ce nouveau plan national de gestion, on se demande bien comment l’Etat entend sérieusement «solutions de gestion définitives, de long terme, pour l’ensemble de ces substances dans un contexte de transition énergétique.»?
p.7


     Pour ce faire il aurait fallu d’abord établir un bilan des Plans précédents. Or de cela on ne trouve nulle mention dans le dossier présenté au public par le MEEM. Cet oubli est fâcheux. En tout cas cela ne peut occulter la congestion dont souffre non seulement l’aval du cycle nucléaire mais un grand nombre d’activités industrielles. Peut-on encore laisser longtemps des entreprises privées «gérer» à Villeparisis et ailleurs des substances radioactives? Peut-on encore longtemps laisser se dégrader des stockages de RNR (Radioactivité Naturelle renforcée) comme à Anneville-Ambourville ou à Rogerville? Rogerville site exposé à la montée inéluctable des eaux...
     Loin de se limiter à la seule industrie nucléaire, l’accumulation de matières et déchets radioactifs est un problème global qui touche bien des territoires. N’aurait-il pas convenu d’attendre que l’IRSN finisse de réaliser les constats radiologiques régionaux avant de rédiger un nouveau PNGMDR?
     La multiplicité des sites et la diversité des contaminations autour des anciens sites miniers et ailleurs imposent une approche actualisée qui renouvelle un inventaire ancien... sans parler bien évidemment des impacts de la médecine nucléaire et de différentes choses dont il est fait mention dans les rapports annuels de l’ASN... et des fameux stockages historiques au sein des périmètres INB.
     En tout cas une chose est sûre ce nouveau PNGMDR se distingue par une totale continuité à croire que certains passages ne sont qu’un vulgaire copier-coller des précédents millésimes. Un must de la nouvelle mouture concerne l’acharnement de l’Etat à croire dans les vertus de la surgénération. «Le CEA, en lien avec EDF et AREVA, devra élaborer un programme d’études à mener dans le démonstrateur technologique ASTRID afin de démontrer, à une échelle représentative, la capacité des technologies proposées à valoriser et ainsi stabiliser ou réduire les inventaires en plutonium.» Le problème est qu’à en croire l’ASN, ASTRID est loin, très loin, du référentiel de sûreté applicable aux réacteurs nucléaires...
     Ce n’est pas la seule faille du PNGMDR. Si un travail d’inventaire actualisé fait défaut, le renouvellement de la présentation est aussi absent. En dépit d’une note d’information en réponse à l’Autorité environnementale (AE), on ne peut que déplorer que l’avis du 20 juillet 2016 n’ait pas fait l’objet d’une attention plus conséquente. Et l’on ne peut que s’étonner de la recommandation n°10 de l’AE se traduise seulement par une demande «à l’IRSN d’un rapport sur la nocivité actuelle et future des matières et déchets radioactifs...» Serait-ce que l’Etat a peur de révéler l’immensité des risques que fait peser sur l’environnement et la santé publique une accumulation inconsidérée de matières et déchets radioactifs? Comment ne pas s’interroger plus globalement sur la sincérité d’un PNGMDR qui ne s’appuie pas sur une évaluation effective de ces «nocivités»?
     Une fois encore face aux risques nucléaires la procrastination prévaut. L’Etat renvoie au lendemain ce qui aurait dû être fait depuis très longtemps. La première recommandation de ce nouveau PNGMDR le donne à voir.
     «Conformément à la recommandation de l’AE, Areva devra réaliser, en lien avec EDF et l'Andra, une analyse comparée des impacts pour l'environnement d'une stratégie de retraitement des combustibles usés en comparaison de celle qui résulterait de l’absence de retraitement.» L’idée est intéressante…sauf que les résultats existent déjà. De nombreux Etats n’ont-ils pas renoncé au retraitement pour des raisons qui ne sont pas seulement économiques.?
     C’est bien la preuve que l’on a affaire à un gouvernement qui n’ose pas décider. Alors que depuis longtemps l’Andra sait qu’elle aura à gérer des combustibles usés en raison de l’obsolescence et de la saturation de La Hague, le PNGMDR 2016-2018 laisse penser qu’un problème nouveau se pose et qu’on peut encore attendre pour y apporter une réponse. Cela n’est pas sincère.
     Ne l’est pas non plus la manière dont est intégrée la loi de transition. Alors que la PPE casse la promesse de baisse de la part du nucléaire dans le mix électrique, le PNGMDR se contente de recommander que «les scénarios prospectifs des prochaines éditions de l’Inventaire national des matières et déchets radioactifs devront être cohérents avec les objectifs fixés par la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte. En outre, ils devront être davantage développés pour notamment prendre en compte les possibilités effectives de valorisation des matières
suite:
     Avec ça on n’est guère plus avancée qu’auparavant. Serait-ce que l’Etat refuse d’envisager la conséquence de la mise à l’arrêt définitif d’une vingtaine de réacteurs au cours de la prochaine décennie?
     L’Etat a-t-il honte de reconnaître que rien n’a été préparé pour entreposer la montagne de ferrailles et autres déchets qui les démantèlements inéluctables vont accumuler du nucléaire et donc une stratégie effective de gestion durable des matières et matériaux qui seront tôt ou tard déconstruits?
    Voilà bien un nouvel exemple de procrastination. Le gouvernement se lave les mains de l’épineux dossier électronucléaire et le passe à son successeur sans le moindre scrupule. Cela n’est guère honorable. Ne l’est pas la manière dont est reporté une fois encore la question des FA-VL. Ne l’est pas non plus la manière d’esquiver le problème de l’entreposage des combustibles usés générés par la prolongation de la durée d’exploitation des réacteurs au-delà 30 années. Le PNGMDR se contente de recommander que «les études relatives au stockage de ces substances dans les cas où elles seraient à l’avenir qualifiées de déchets devront être approfondies par l’Andra, en lien avec les propriétaires de matières, pour les combustibles usés, l’uranium appauvri, l’URT et le thorium.» On est là au-delà de la litote. Et on aurait bien aimé voir l’Etat se prononcer clairement au sujet de la demande de nouvelles piscines d’entreposage...
     Décidément la transparence n’est pas au rendez-vous.
     Mais bon la clarté n’est pas la principale caractéristique de ce nouveau PNGMDR.
     Le texte dit des choses sans les nommer. C’est le cas par exemple de quelques projets aux confins des Ardennes et de la Lorraine destinés au «compactage» de certains aciers…. Le PNGMDR se contente de  recommander que «les capacités de valorisation des matériaux au sein de la filière nucléaire devront être pleinement exploitées avant le recours éventuel à d’autres débouchés.» On est dans le flou absolu alors que chacun sait que des projets avancent vite et le plus souvent en marge de tout dialogue environnemental digne de ce nom. C’est bien pour cela que l’on ne peut se satisfaire du délai très généreux accordé à AREVA et EDF (CEA?) pour remettre un dossier présentant les options techniques et de sûreté d’une installation de traitement de leurs grands lots homogènes de matériaux métalliques de très faible activité (en lien avec le démantèlement de l’usine George Besse 1) et décrivant les filières de gestion associées...
     On ne peut se satisfaire non plus des recommandations concernant le stockage des TFA. Comment admettre que l’Etat envisage à Morvilliers la possibilité d’une «comblement des vides dans les alvéoles du Cires» alors que cette installation est déjà saturée? Comment ne pas voir comme une privatisation de la gestion des matières et déchets radioactifs cette fameuse «démarche itérative sur la faisabilité de créer, sur ou à proximité des sites d’EDF et AREVA, des installations de stockages adaptées à certaines typologies de déchets TFA»? Une telle solution n’est ni acceptable ni conforme aux orientations définies par les lois Bataille et Birraux. Serait-ce donc que l’Etat n’entend laisser à l’Andra que la «patate chaude» des HA et MA-VL?
     Si c’est le cas, il faudrait le dire clairement...
     Somme toute, on a affaire à un PNGMDR «pour rien». La refonte complète de la stratégie de gestion des matières radioactives que nous avons appelée de nos vœux à l’occasion du débat public sur le projet Cigéo se fait encore attendre. L’Etat persévère dans une impasse sans reconnaître la nécessité de réduire à la source la question des déchets, c’est-à-dire admettre l’urgente nécessité d’arrêter les installations nucléaires.
     Chaque jour complique un peu plus une gestion durable et responsable d’une quantité déjà excessive de substances nocives et dangereuses.
     L’arrêt immédiat des réacteurs les plus anciens, de ceux où ont été installés des équipements irréguliers, et de ceux dont la production n’est plus nécessaire sur un réseau européen largement ouvert aux énergies renouvelables s’impose. Comme s’imposent de réaliser des investissements conséquents pour sécuriser les sites de stockages existants. C’est cela qui devait figurer dans un PNGMDR à la mesure des promesses de 2012 du candidat Hollande:
     ... Une authentique programmation d’arrêt et de démantèlement des installations qui identifie clairement sites et modalités d’entreposages sûrs.
p.8


     COMMENTAIRE
     La Gazette voulait vous présenter cet avis sur le PNGMDR, qui résume un point de vue du Réseau Sortir du Nucléaire.
     Tout d’abord la refonte s’appuie sur l’inventaire remis à jour par l’ANDRA: il est publié tous les 3ans, mais actualisé chaque année. Le problème est qu’il s’appuie sur les exploitants.  Il est vrai que les bilans IRSN vont aider à stabiliser les choses, mais surtout les sites pollués et non repérés. En ce qui concerne les TFA  et d’ailleurs les déchets en général, il est vrai qu’il faut réfléchir comment les traiter, car ils sont certes peu radioactifs, mais ils sont chimiques: donc étudions leur double nocivité.
     Il est vrai qu’actuellement il manque les plans de démantèlement de toutes les installations: elles n’ont pas été conçues et construites en pensant à leur fin de vie.
     Le PNGMDR s’est amélioré, mais il reste encore des progrès à faire et l’un des premiers est d’évaluer les avancées sur le terrain donc de faire un bilan. Ce n’est pas le cas et des points à approfondir restent toujours semblables  années après années.
    Entreposer sur site pour éviter des transports peut être un moyen de réduire les risques des manipulations de produits très dangereux chimiquement et radioactifs de surcroît.
     Quant à la valorisation, c’est quasi impossible. Effectivement ce ne sont pas les règles qui empêcheront les fraudes. On le découvre avec tous les problèmes actuels sur la qualité des aciers.
     À ce sujet je confirme que ce n’est pas d'aujourd’hui.
     La Gazette a parlé dans les années 80 des sous-épaisseurs des coudes moulés des tubulures et autres soudures mal réalisées…
     Ce n’est pas nouveau, mais le fait de ne pas écouter les signalements internes non plus.
     Les lanceurs d’alerte sont peu écoutés et c’est bien dommage: les problèmes de forgeage nous le démontrent après 40 ans de travaux loupés et non rebutés. Le prix à payer en confiance, en réparation est sans commune mesure avec le coût d’un lingot rebuté?

Une erreur de logiciel remet en cause des milliers d'études
Romandie (8-09-16)

     Une équipe de chercheurs suédois a montré que les logiciels évaluant l'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) commettent des erreurs. Des milliers d'études sur le cerveau pourraient être fausses. Le monde scientifique s'efforce de limiter les dégâts.
 De gros doutes existent à propos des études de scanners cérébraux depuis au moins 2009, lorsqu'un chercheur américain avait prouvé une "activité cérébrale" chez un saumon mort grâce à l'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle.
     La recherche suédoise réalisée à l'Université de Linköping suscite néanmoins l'émoi: une erreur de logiciel remet en cause des milliers d'études en raison d'erreurs de logiciels, 40.000 études pourraient être fausses, expliquaient en juin les chercheurs dans la revue spécialisée PNAS.
     Entre-temps, ils n'évoquent plus que 3500 études problématiques, rapporte jeudi le Tages-Anzeiger. Les Suédois ont utilisé les données brutes d'études ayant fait l'objet d'une publication et les ont fait examiner par huit programmes d'analyse standard.
     Aucune activité cérébrale particulière ne devait être signalée, car les sujets dont provenaient les données devaient simplement laisser vaquer leurs pensées. Ce "niveau zéro" a servi de référence pour les mesures ultérieures, lors desquelles les sujets devaient par exemple résoudre un problème ou contempler des images.
suite:
Faussement positif
     Or, trois des huit programmes d'analyse ont révélé jusqu'à 70% de faux signaux positifs, soit une activité cérébrale où il n'y en avait pas. Ces trois logiciels sont justement les favoris des scientifiques, car ils produisent des résultats plutôt marquants, écrit le Tages-Anzeiger.
     Différents chercheurs soulignent que les études remises en question ne sont pas forcément fausses. Beaucoup d'entre elles ne reposent pas uniquement sur l'IRMf mise en doute. De plus, les 70% représentent une valeur de pointe ne correspondant pas à toutes les études existantes.

Nécessité d'agir
     Malgré cette réserve, de nombreux scientifiques estiment que, suite à l'étude suédoise, il y a nécessité d'agir. "Il faut d'abord corriger les paramètres des logiciels", explique le chercheur en IRM Christoph Boesch, de l'Université de Berne, dans le Tages-Anzeiger. C'est déjà fait pour l'un des programmes testés. De plus, il faudrait que ces expériences soient accompagnées par des experts en méthodes mathématiques afin de reconnaître plus rapidement les erreurs.
     Enfin, les données brutes et les codes d'analyse devraient être divulgués lors de chaque publication, ce que certaines revues spécialisées exigent déjà. Ce n'est toutefois pas facilement faisable pour des données médicales.

     Commentaire
     Attention aux programmes et aux interprétations erronées.
Les ordinateurs sont tributaires des programmeurs et le bug est toujours possible, ne l’oublions jamais.

Gudmont-en-Champagne
Un cas d’école et un retour de balancier dans la colonisation d’un territoire
CEDRA 5-10-16

     Joinville-en-Champagne! Une communauté de communes unique en France, bordée par deux poubelles nucléaires majeures, Bure et Soulaines-Morvilliers. Une «région aspirateur» où s’incrustent toutes sortes d’installations nucléaires telles des métastases. Une cancérisation qui interpelle fortement, et sur l’impossible maîtrise du monstre nucléaire, et sur la piteuse conduite des élus. Gudmont-Villiers, au sein du bassin de Joinville-en-Champagne, là où la colère enfle contre une usine à déchets nucléaires. Une usine tour de passe-passe, et la goutte de trop dans le vase.
     Une usine tour de passe-passe
     BISON, tel est le nom donné par l’entreprise Derichebourg à son projet sur le territoire de Gudmont-Villiers. Révélateur, ce nom. On fonce, tête baissée, et tant pis pour les dégâts. Objectif: récupérer  les matériaux radioactifs, de toutes sortes (pas que les ferrailles), générés par la destruction des vieilles installations nucléaires arrivées en fin de vie. Pour les décontaminer? Pas du tout. Quasi 100% des volumes de déchets qui arriveraient dans ce BISON seraient, après manipulations, dirigés vers les poubelles nucléaires de Soulaines et Morvilliers.
     Mais alors, pourquoi cette usine? Imaginons une industrie qui dès son origine, par orgueil et idéologie, balaie les questions qui fâchent (sûreté, coût, déchets). Quelques décennies, plus tard arrive l’heure de vérité, et la facture longtemps cachée. Notamment sur les déchets radioactifs, que nul au monde ne sait gérer sérieusement. Et la déconstruction des sites nucléaires arrivés à bout de souffle génère des montagnes de déchets contaminés. À commencer par ceux qualifiés de TFA (Très Faible Activité), par rapport aux plus «méchants», pourtant  redoutables pour la santé par l’effet cumulatif des doses. Une poubelle a bien été créée, à Morvilliers (Aube en Champagne), mais ce que l’on se garde bien de dire au public c’est que les «responsables» (!) ont mal calculé la capacité nécessaire et que donc le site va prochainement être saturé. Alors, imposer ici ou là un énième dépotoir nucléaire?
p.9


     Tentant, sauf que les analyses montrent que les populations ne s’en laissent plus conter, qu’elles ne se laissent plus abuser, qu’elles se rebiffent. Ne reste qu’une manipulation, tenter de diminuer les montagnes de déchets. C’est l’usine de Gudmont-en-Champagne, simple tour de passe-passe qui ne diminuerait en rien la  contamination des déchets. Trier, cisailler, conditionner... gagner un chouilla de place pour un coût exorbitant de 10 millions€ (vous avez bien lu) rien que pour sa construction, et combien en plus en fonctionnement?
     A-t-on expliqué tout cela aux riverains, et bien au-delà? Les a-t-on informé des impacts sur l’image du secteur, sur le prix de l’immobilier, sur les effets des rejets radioactifs, sur le bilan carbone des innombrables transports? Leur a-t-on dit que les soi disant filtres ne retenaient pas les gaz radioactifs? Et que les déchets ne seraient  pas que des déchets TFA, mais également de radioactivité plus intense? Leur a-t-on dit que les bâtiments occuperaient moins d’un hectare alors que l’entrepreneur Derichebourg lorgne sur une surface dix fois plus importante, se gardant bien d’expliquer des projets inavouables? A-t-on expliqué que ce prototype de Gudmont, s’il se faisait, ferait des petits ici et là à travers la France au vu des quantités phénoménales de déchets radioactifs attendus? Plus de 2 millions de m3 rien que pour les déchets dits TFA (1)

Indignes élu-e-s au trouble jeu

     Transparence, concertation, participation. Jusqu’au président de la République qui prône ces valeurs, depuis le drame abject de Sivens. Ces valeurs, en ces terres champenoises où certains se croient encore à l’époque féodale, point de tout cela. La communauté de communes du «Bassin de Joinville–en-Champagne», présidée par JM Fèvre ayant compétence en «aménagement de l’espace» et en «développement économique», c’est elle qui pilote le dossier de Gudmont-Villiers. On s’attend donc à ce que les élu-e-s communautaires en aient débattu. Eh bien non (2)! À tout le moins, les maires (59 communes) ont-ils reçu une information? Là encore, même constat négatif. Féodalisme abâtardi. Et ça n’est pas tout.
     Début septembre, lorsque le Cedra a dévoilé l’affaire Gudmont, la municipalité du village a été questionnée si elle avait connaissance du projet. Main sur le coeur, à chacun et chacune de tomber des nues, mairesse en tête. Or, depuis, le pot aux roses a volé en éclats: contrairement à leurs affirmations, l’ensemble du conseil municipal - dont la mairesse D.Pouget - avait bien rencontré l’entrepreneur Derichebourg, invité par lui (et pas au fast-food du coin!) voilà... 4 mois (le 24 mai), Avec consigne impérative de se taire. Pitoyable comportement, bafouant toute notion de démocratie acquise si chèrement par nos aïeux, et démonstration que la corruption morale ne gangrène pas que les hautes sphères électives.
     Cette poignée d’élus approchés de telle manière, quelle qualité d’information ont-ils reçue? Et en ont-ils d’ailleurs demandé pour se faire prendre à ce miroir aux alouettes? Ajoutons qu’ils ne sont tristement pas les seuls. Le 9 février dernier, le conseil municipal de Joinville-en-Champagne se réunissait. Après que le maire B.Olivier (également conseiller départemental) ait apporté en fin de séance une information sur le projet de Gudmont, «les membres du Conseil Municipal décident, à l'unanimité d’approuver le soutien à ce projet d’installation sur le bassin Joinvillois, qui permettra la création de nouveaux emplois et le développement d’un nouveau secteur économique sur le territoire». Là encore, sans aucune information technique, sans rien entendre et demander des tenants et aboutissants(3). Étonnant, non?
     Étonnant: de naïveté, d’incompétence ou de duplicité? Voilà des élu-e-s, dans la grande région de Bure,qui se sont déjà fait berner de manière pathétique avec Cigéo, ce projet qui ne devait être à l'origine qu'un laboratoire et qui débouche sur une méga poubelle à déchets nucléaires (avec déjà la responsabilité de deux ouvriers tués). Des élu-e-s qui se sont fait berner par les sirènes d’un «accompagnement économique», cachant en réalité une sidérante nucléarisation du territoire. Une cancérisation insidieuse comme le connaît la région de Soulaines, qui pourtant aurait dû leur ouvrir les yeux. Un tel gâchis, un tel échec cinglant devrait amener des élu-e-s responsables à s’éclipser, à laisser place à d’autres à l’éthique éprouvée. Ici?
suite:
     Mobilisation citoyenne remarquable
      Sitôt informés de l’entourloupe Derichebourg/élu-e-s, les riverains ont fait preuve de réaction et d’énergie remarquables, rejetant très vite le hochet de l’emploi, agité pour justifier et faire passer toutes sortes de sombres desseins. De l’emploi gratifiant, oui, et c’est cela qui est attendu d’élu-e-s responsables, et non pas de l’emploi toxique comme s’annoncent ceux de la base dite de maintenance EDF à Saint-Dizier, ou ceux de l’invraisemblable Syndièse à Saudron, ou encore ceux que prépare la révoltante «formation» nucléaire  du lycée Blaise Pascal à Saint-Dizier (quel échec quand on n’a que ça à offrir à la jeunesse), ceux d’une laverie nucléaire industrielle annoncée pour Joinville...
     Gudmont-Villiers-en-Champagne, un cas d’école, l’affaire qui fait déborder le vase de l’exaspération. STOP au BISON muté de Gudmont, STOP à la laverie industrielle de Joinville, éradication de chaque verrue nucléaire, AGIR pour le retour de balancier dans la colonisation de ce territoire, pour un développement favorable et le retour de «lavie ici».

Le projet d’Evry (89) en quelques lignes:  dire non

     La communauté des communes Yonne Nord (CCYN) est en contact avec la société SÉCHÉ ÉNERGIE. Cette société est intéressée pour acquérir 1 à 2 hectares dans la zone d’activité située à EVRY et gérée par la CCYN. Elle souhaite y installer une activité de traitement de déchets nucléaires de très faible activité (TFA), de faible activité (FA) et de moyenne activité (MA).
     Les délégués communautaires de la CCYN ont assisté le 20 octobre 2016 à une réunion de présentation du projet.
     Un diaporama a été projeté par le responsable du projet chez Séché Energie, minimisant le problème environnemental et insistant lourdement sur la promesse de 40 emplois.
     Des questions ont été posées sur les dangers: à chaque fois les réponses se voulaient rassurantes... Pour l’entreprise, le problème principal évoqué est celui d’un éventuel incendie... Radiations, poussières radioactives, rejets atmosphériques de l’incinérateur: zéro problème. Une belle assurance de la part d’un industriel qui ferait pourtant avec ce projet ses premiers pas dans le nucléaire!!
     Les déchets nucléaires traités seront des ferrailles, des liquides, des vêtements, etc.
L’unité de traitement (18 m de hauteur, 40 x 50 m de superficie) serait une interface entre les producteurs de déchets nucléaires (EDF, CEA, etc.) et les sites de stockage des déchets radioactifs (ANDRA). Elle se composerait:
     - D’un entreposage extérieur des produits radioactifs à traiter, pas de stockage définitif, il serait limité à 3 ans;
     - Une installation de décontamination avec sas et mise en dépression, extensible par modules;
     - Un incinérateur avec filtrage à 99.9% des poussières radioactives. Il permettrait de brûler 1.000 t/an de déchets nucléaires;
     - 2 à 4 camions de déchets nucléaires par jour.
     Cette installation est prévue pour 30 ans avec possibilité de reconduction.
     Pour la CCNY, voir arriver 40 emplois et vendre des terrains, qui depuis des années ne trouvent pas preneur, apparaît comme une opportunité intéressante. Il a même été proposé au porteur du projet d’acquérir l’intégralité des terrains de la ZAC, avec pour argument qu’aucune entreprise ne voudra s’installer auprès de ce centre de traitement! Belle lucidité dont on peut s’étonner qu’elle n’aille pas jusqu’à se soucier des conséquences sanitaires et environnementales engendrés par cette activité... Si jamais SÉCHÉ ÉNERGIE acceptait cette proposition, alors la CCNY n’aura plus aucun contrôle sur les agrandissements inévitables de l’entreprise qui sera extensible par modules (elle ne va tout de même pas acheter les 9 hectares restant pour en faire un parc à thème!).
     Certains déchets TFA sont issus de l’assainissement et de la réhabilitation d’anciens sites pollués par la radioactivité. Ils se présentent généralement sous la forme de déchets inertes, béton, gravats, terres..., ou de déchets métalliques. Activité inférieure à cent becquerels par gramme (ordre de grandeur de la radioactivité naturelle).
p.10


     Les déchets FA sont essentiellement des déchets radifères (contenant du radium) et de graphite. L’essentiel des déchets est déjà produit; leur production s’est arrêtée ou doit s’arrêter. D’autres déchets FA-VL existent tels que d’anciens objets radioactifs à usage familial (ex: fontaine au radium), certaines sources scellées usagées (paratonnerres, détecteurs d’incendie...), certains déchets bitumés (boues radioactives séchées enrobées dans du bitume). Activité entre quelques dizaines de becquerels par gramme et quelques centaines de milliers de becquerels par gramme.
     Les déchets MA peuvent également provenir des procédés de traitement des combustibles usés. Il peut aussi s’agir de composants (hors combustible) ayant séjourné dans les réacteurs nucléaires ou de déchets issus d’opérations de maintenance et de démantèlement d’installations nucléaires, d’ateliers, de laboratoires... Environ un million à un milliard de becquerels par gramme.
Pourquoi des déchets nucléaires à Evry (89), ou à Gudmont-Villiers (52) ou ailleurs?
     À l’origine, pour des raisons élémentaires de sécurité sanitaire et de protection des populations, il était prévu que les déchets de l’industrie nucléaire soient conditionnés sur le lieu même de leur production, puis en fonction de leurs caractéristiques, recyclés et réutilisés par l’industrie nucléaire, ou bien emmenés sur un ite de stockage définitif.
     Cette façon de procéder évite la dissémination de la radioactivité en la cantonnant aux sites nucléaires et aux sites de stockage définitif. Sauf que...
     Avec le démantèlement des installations nucléaires, les déchets radioactifs TFA, FA, MA s’accumulent. Le centre industriel de regroupement, d’entreposage et de stockage (Cires) de l’ANDRA, qui constitue en France l’exutoire unique pour les déchets dits de «très faible activité», ou TFA, sera saturé à court terme.
     Nous renvoyons au texte de l’IRSN du 17 février dernier, qui constitue un bel aveu d’impuissance. En résumé: puisqu’il est trop coûteux de continuer à gérer ces déchets en réduisant les risques sanitaires au minimum, on va passer à des solutions de gestion diversifiées, permettant un «partage équitable des risques et nuisances de toute nature», et favorisant un «usage de ressources mieux proportionnées au risque réel que présentent ces déchets». Ces évolutions «ne pourront toutefois être valablement arrêtées que si la société civile y est pleinement associée»...
     Et là, le lecteur s’interroge: mais quand donc la société civile a-t-elle été associée à ces projets de gestion diversifiés qui fleurissent d’ores et déjà en France?
     Quand donc avons-nous été consultés? Serions-nous collectivement atteints d’Alzheimer? Car enfin, les propos de l’IRSN sont clairs, et posent la question de la gestion du risque pour la population actuelle et celles à venir, nos enfants et petits-enfants:
     - «A cet égard, l’IRSN considère que tous les aspects du sujet doivent être abordés, qu’il s’agisse des méthodologies techniques à mettre en œuvre pour caractériser les risques tant radiologiques que conventionnels associés aux modes de gestion, ou des questions éthiques pouvant découler, par exemple, de la définition de seuils radiologiques de gestion et d’un niveau de dose en deçà duquel les modes de gestion susceptibles de la délivrer, aujourd’hui comme dans le futur, pourraient être considérés comme «optimisés » et équitables.»
     Rien de tel depuis février dernier, en fait personne ne s’est préoccupé de «créer les conditions permettant de débattre des enjeux et des voies à explorer». Mieux, les industriels du déchet considèrent que c’est le moment de faire de l’argent avec ce type de déchets, après en avoir fait avec les déchets chimiques ou autres déchets dangereux.
suite:
     Transparence? Intérêt général? En dehors de toute forme de débat préalable, que ce soit à Gudmont-Villiers en Haute-Marne, ou à Evry, dans l’Yonne, la population locale se trouve exposée à un projet industriel déjà élaboré. Politique du fait accompli contre «association de la société civile» aux prises de décisions.
     C’est tellement habituel que l’on en oublierait presque de s’en indigner !!!
     La population a toutefois le pouvoir de dire non. Avant que les terrains ne soient vendus. Avant que le projet n’entame la phase de démarches administratives. Bref, avant qu’il ne soit trop tard.

notes
http://www.irsn.fr/FR/

L'extraction de matières radioactives va-t-elle être relancée en France sous couvert d'un nouveau code minier ?
le samedi 12 novembre 2016

     Fin septembre, une proposition de loi parlementaire a été déposée à l'Assemblée Nationale* dans la plus grande discrétion et le silence assourdissant des médias. Elle vise à relancer en France l'activité extractive minière en satisfaisant les industriels qui exigent de simplifier les procédures à l'image du modèle états-unien. La voie est ouverte aux pires contaminations et destruction de territoires.
     Initiée par le chef d'entreprise et ex-ministre du redressement productif  Arnaud Montebourg, puis poursuivie par le banquier et ex-ministre de l'Économie Emmanuel Macron, une tentative de relance de l'activité minière en France est dans les cartons des industriels, du BRGM (Bureau de Recherche Géologique et Minière) et les antichambres du pouvoir. Il s'agit (1), sous couvert d’«adaptation du code minier au droit de l’environnement» d'autoriser ce qui se pratique aux Etats-Unis: privatiser le sous-sol du pays, extraire n'importe quoi n'importe ou et à tout va.
     La loi française stipule jusqu'à présent que l’État est propriétaire du sous-sol et seul à pouvoir déléguer à un industriel le droit d'exploration et d'exploitation minière par l'obtention d'un titre minier. Aux Etats-Unis le sous-sol, quasiment jusqu'au noyau terrestre, appartient à celui qui possède le sol et il en fait ce qu'il veut, quitte à détruire, polluer et contaminer toute la vie alentour. Ainsi un peu partout fleurissent aux USA des puits de gaz de schiste, des extractions minières, des activités polluantes et destructrices que l'on retrouve jusqu'au robinet d'eau intérieur des habitations.
     Imposer à la France le modèle US
     L'actuel projet de loi déposé par  les membres du groupe socialiste-écologiste-républicain et apparentés vise à aligner la France sur les USA. Son article L.113.1 prévoit ainsi que «la détention d’un titre minier n’est pas nécessaire pour l’exploration minière lorsqu’elle est réalisée (...) par le propriétaire de la surface (...) après déclaration à l’autorité administrative compétente de l’État»(1). Cette exploration/exploitation aurait ainsi lieu sans qu'il n'y ait un dossier à instruire. Sans que les voisins n'aient leur mot à dire, sans consultation démocratique réelle préalable. La loi de la jungle à tout va. La radioactivité du sous-sol sera remontée en surface, les terrils de déchets mortels parsèmeront le territoire.
     Il ne s'agit donc pas d'un simple toilettage réglementaire ou d'un catalogue de bonnes pratiques juridiques entre l’État et les industriels, mais de graver dans le marbre que les activités privées sont supérieures au bien public et que la collectivité devra se soumettre au primat du pouvoir patronal industriel et énergétique. La garantie à vie de sa domination sur les sociétés humaines sans que quiconque ne puisse les remettre en cause: les traités transatlantiques Tafta et Ceta déclinés au sol et au sous-sol terrestre. Au monde nucléaire.
     De précédentes tentatives sordides
     Déjà en 2011 des permis de fracturation du sous-sol avaient été signés en toute opacité (mais en toute légalité) par l'ancien ministre de l'Ecologie et de l'Energie Jean Louis Borloo, sous le gouvernement Fillon. Des habitants découvraient alors qu'un peu partout en France, des entreprises privées s’apprêtaient à fracturer le sous-sol pour en extraire gaz de schiste, pétrole et quelques «matières annexes» tel l'uranium, le thorium et autres produits radioactifs. Sans le dire officiellement.
p.11


     Les menaces environnementales et le coup de force avaient conduit à un mouvement de révolte et de résistance des populations locales. Mouvement qui se prolonge depuis cinq ans en des situations de proximité tels à Sivens, Notre Dames Des Landes, Roybon, Ferme des 1000 vaches,...
     De gouvernement en gouvernement: la servilité au patronat
     L'actuel projet de loi, tout comme la stratégie du patronat des énergies fossiles (uranium, gaz de schistes, pétrole) et des politiciens à leur dévotion, vise à favoriser toujours plus la financiarisation et le libéralisme anti-démocratique. Faire en sorte que les décisions des autorités, conformes aux projets du patronat industriel, soient actées le plus rapidement possible, en dépossédant les populations de leur droit de regard effectif sous couvert d'une simple «consultations numériques» - a posteriori et non préalable - et limitée localement. Il est vrai que la radioactivité s'arrête gentiment aux frontières administratives du département ou du pays tout comme les impacts des autres pollutions! Un coup de force permanent va être légalisé, avec à sa clef la non-responsabilité des exploitants pour les malades, les victimes sanitaires, les morts. Les politiciens institutionnalisent le mensonge du «nuage de Tchernobyl arrêté à la frontière».
     Concrètement un groupe financier ou industriel, ou un margoulin, pourra créer une société qui achètera quelques hectares de terre quelque part en France puis déclarera à l'administration qu'il veut explorer le sous-sol. Bingo ! Si c'est un «faux-nez» il n'a plus qu'à vendre à Areva ou à Total son terrain et l'affaire est dans le sac. Si c'est directement une société minière: ça fonctionne aussi. L'exploitation de l'uranium ou du métal rare ou du gaz de schiste est lancée. D'autant que le patronat vise un potentiel fou: pas moins de 5.000 lieux (mines, carrières,...) et l'extraction de possibles millions de tonnes de minerais de toutes espèces (3) dont les radioactifs.
     Pour mieux enfoncer le clou, l'article L.116.2 du projet de loi stipule que «la politique nationale des ressources (...) dont l'objectif est de déterminer les orientations de gestion et de valorisation des ressources connues ou estimées pour servir l’intérêt économique des territoires et de la nation» est inscrite dans le code minier. Une simple notice en annexe précisera «les techniques d’exploration et d’exploitation envisageables des substances identifiées, ainsi que les impacts associés et les moyens de les réduire...». Et si ce n'est pas assez clair  l'article 116-5 met les points sur les i: «Les décisions administratives prises en application du présent code ne peuvent être refusées au motif [...] qu’elles ne s’inscrivent pas dans les orientations de cette politique.» La boucle est bouclée. Pile ils gagnent, face tu perds.
     L’État se voit interdit de refuser un quelconque permis de forage et minier à Areva ou à n'importe quelle société minière. Inutile donc d'envisager un recours devant un tribunal, même arbitral style «Tafta»(4). Et pour que le système dictatorial économique soit bien compris: si l’administration tarde à répondre à une demande de prolongation ou de mutation d’un permis d’explorer, celui-ci sera automatiquement accordé, muté ou prolongé. L’administration aux ordres des dominants n'aura donc qu'à laisser dormir le dossier, ou bien le personnel réduit et supprimé, et le tour sera joué.
     Pour donner le change...
     Tout comme l'activité des installations nucléaires génère des contaminations et provoque des dégâts sanitaires sur les populations et ce sur plusieurs générations, tout en générant des déchets mortels pour des milliers d'années, l'extraction de l'uranium actuellement effectuée par Areva au Niger et au Kazakstan ou au nord-Canada pourra être relancée en France sans autre considération. Avec les mêmes conséquences délétères et mortelles sur l'environnement, sur les travailleurs et sur la population que dans ces pays-là. Car comme le concède le responsable du bureau de la gestion et de la législation des ressources minérales au ministère: «la mine propre n'existe pas... une mine a toujours un impact sur les populations, l'environnement, elle transforme toujours un territoire».

     Alors pour donner le change, la proposition de loi entérine le crime et propose de tenter d'en limiter les impacts environnementaux ou de prévoir une réparation des dommages. Mais après coup. Du sinistre greenwashing pur jus. Mais qui détient la grille d'évaluation d'une contamination radioactive inter-générationnelle, et celle d'une nappe phréatique ou de la chaine alimentaire pour des siècles? Qui détermine la valeur d'une vie? Et combien de procès faudra-t-il intenté et de milliers d'euros dépenser pour espérer réparation?
     Ce projet de loi, et d'autres à venir, révèle la volonté d'institutionnaliser le dispositif sordide de gestion des populations suite à la catastrophe nucléaire inéluctable à venir.
suite:

notes
(1) http://www.assemblee-nationale.fr/14/pdf/propositions/pion4043.pdf
(2) http://www.mpe-media.com/index.php?option=com_content&view=article&id=1633:mines-conferences-france&catid=37:actus-en-libre-acces&Itemid=18
(3) http://www.usinenouvelle.com/article/metaux-critiques-ne-pas-passer-du-peak-oil-au-peak-all.N335446
(4) https://blogs.mediapart.fr/claude-taton/blog/141116/un-futur-code-minier-qui-fait-mieux-que-tafta

RÉSUMÉ
LA RADIOPROTECTION DES TRAVAILLEURS
rapport IRSN 2015

     Le bilan de la surveillance des expositions professionnelles aux rayonnements ionisants concerne l’ensemble des secteurs d’activité soumis à un régime d’autorisation ou de déclaration, y compris ceux de la défense, dans les domaines des activités médicales et vétérinaires, de l’industrie nucléaire ou non nucléaire, de la recherche et de l’enseignement, ainsi que les secteurs concernés par une exposition à la radioactivité naturelle.
     L’effectif suivi en 2015 dans le cadre des activités soumises à autorisation ou à déclaration est en augmentation de 1,7% par rapport à 2014, avec 365830 travailleurs. Parallèlement, la dose collective (1) mesurée par dosimétrie externe passive s’établit à 61,9 h.Sv pour 2015, contre 56,3 h.Sv en 2014. Avec une hausse de 10%, cette valeur revient dans la fourchette de celles observées entre 2009 et 2013. La dose individuelle moyenne sur l’ensemble de l’effectif suivi est stable par rapport à l’année précédente.
     Parmi les 14.138 travailleurs ayant reçu plus de 1mSv (limite annuelle réglementaire fixée pour la population générale), 2.606 travailleurs ont reçu une dose supérieure à 5mSv (2). Une dose externe annuelle supérieure à 20mSv (limite réglementaire de la dose efficace fixée pour les travailleurs) a été enregistrée pour 2 travailleurs. Un cas de dépassement de la limite de dose équivalente aux extrémités (500 mSv) a également été enregistré.
     Ces tendances générales masquent cependant des disparités importantes dans la répartition des effectifs et des doses selon les domaines d’activité. Ainsi, le domaine médical et vétérinaire, qui regroupe la majorité des effectifs suivis (62,4%), et le domaine de la recherche (3,6% des effectifs) présentent les doses individuelles moyennes (3) les plus faibles, inférieures à 0,4 mSv. Les travailleurs du nucléaire et de l’industrie non nucléaire, représentant ensemble 30,1% des effectifs suivis, reçoivent les doses individuelles moyennes les plus élevées (respectivement 1,17 mSv et 1,38 mSv).
     Pour ce qui concerne le suivi de l’exposition interne, 279.877 analyses ont été réalisées en routine en 2015. Ce nombre d’analyses est en diminution par rapport à 2014. La répartition entre les différents types d’analyse est de 52% d’analyses radiotoxicologiques des excrétas contre 48% d’analyses anthropo-radiométriques. Le nombre de cas avérés de contamination interne reste faible: en 2015, 2 travailleurs ont eu une dose efficace engagée (4) supérieure à 1mSv, la dose engagée maximale étant de 3 mSv pour l’un d’eux. Concernant l’exposition à la radioactivité naturelle, ce rapport présente notamment un bilan dosimétrique des personnels navigants civils et militaires, soumis au rayonnement cosmique, ainsi que les données ou les tendances pour les personnes soumises au radon, voire à d’autres descendants de l’uranium et du thorium. En particulier, avec un effectif total de 19565 personnes enregistrées en 2015, la dose individuelle moyenne de la population de l’aviation civile est en légère augmentation (2,0 mSv contre 1,8 mSv en 2014), la dose individuelle maximale s’élevant à 4,4 mSv.

notes
1) La dose collective est la somme des doses individuelles reçues par un groupe de personnes données. À titre d’exemple, la dose collective de 10 personnes ayant reçu chacune 1 mSv est égale à 10 homme.mSv.
2) La valeur de 5 mSv correspond au quart de la limite réglementaire annuelle pour la dose efficace.
3) Les valeurs indiquées dans ce paragraphe correspondent à la dose moyenne calculée sur l’effectif ayant reçu une dose supérieure au seuil d’enregistrement des dosimètres.
4) En cas de contamination interne par un radionucléide, la dose dite engagée est celle délivrée sur toute la durée pendant laquelle le radionucléide est présent dans l’organisme. Par défaut, la période d’engagement considérée est de 50 ans.

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SOMMAIRE
et Suite Edito
* Anomalies et soupçons de falsifications sur le site Creusot Forge d’Areva
* Pourquoi il faut fermer Fessenheim
* Centrale nucléaire de Chinon B: avis IRSN - arrêt pour la troisième visite décennale - Analyse du risque de rupture fragile des fonds primaires des générateurs de vapeur- Épreuve hydraulique
* Paliers CP0, CPY et N4: avis IRSN - Ségrégations en carbone des fonds primaires de générateurs de vapeur - Analyse de sûreté et mesures compensatoires; Centrale nucléaire de Chinon B: avis IRSN - Analyse du risque de rupture brutale des fonds primaires des GV hors épreuve hydraulique; L’ASN prescrit la réalisation sous trois mois de contrôles sur les GV de cinq réacteurs EDF / concentration de carbone élevée
* ASN: anomalies et irrégularités affectant certains générateurs de vapeur des centrales nucléaires d’EDF;
* CLI de CIVAUX: pour comprendre la décision d’arrêt du réacteur n°1 de Civaux; Rejets Golfech: "inacceptable dissimulation" par EDF; La France embourbée dans le nucléaire; Contrôle des transports de substances radioactives - Fabrication des emballages de transport de substances radioactives sur les 19 sites EDF
* Inspection juillet 2016 à PENLY

Année 2015
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