CONTROVERSES NUCLEAIRES !
Bases de données TCHERNOBYL
Dossier "Le paradis ou non pour les animaux?"
II/ Pourquoi vouloir cacher les effets biologiques de Tchernobyl?

http://energie.lexpansion.com/
jeudi 03 juin 2010 09:18
     En se faisant l'écho d'un documentaire sur la radioactivité à Tchernobyl, le Professeur Jacques Foos en a profité pour "tacler" le réseau Sortir du nucléaire. Voici la réponse des antis.

     En réponse à la publication du texte de Jacques Foos suite à la diffusion du documentaire d’Antoine Bamas et Luc Riolon «Tchernobyl, une histoire naturelle?» sur Arte, voici quelques éléments de réponse du Réseau "Sortir du nucléaire":
     Le documentaire décrit par Jacques Foos montre une équipe de recherche américaine qui, à l'aide d'un appareil sophistiqué, prétend prouver qu'il n'y a pas de mutations chez les souris, mais seulement des croisements d'espèces suite à leur grande mobilité. Il est bien évident, et Sortir du Nucléaire l'affirme également, qu'il n'y a pas de mutations, puisque la mutation est un phénomène qui ne peut se produire qu'à l'échelle de milliers de générations sur les espèces dites supérieures. Et pour cause: les phénomènes constatés suite aux expositions aux rayonnements sont exclusivement des malformations. Un phénomène avevrré, qui n'est pourtant pas mentionné dans le documentaire...
     Le professeur Yuri Bandajevsky, ancien recteur de l'Institut de médecine de Gomel (Belarus), a prouvé, pendant des années, que des malformations systématiques sont survenues sur des mulots vivant sur le territoire contaminé de Tchernobyl. 
     Parmi les nombreux travaux sur ces questions d’expositions et de contaminations aux radiations, le documentaire passe également sous silence les travaux de la généticienne Rosa Gontcharova, membre de l'Institut de génétique de l'Académie des Sciences du Belarus. Une scientifique qui a étudié les anomalies génétiques des poissons et des rongeurs, et  prouvé qu'elles s'aggravent de génération en génération sur des territoires pourtant relativement peu contaminés par le Césium137, à 200 kilomètres de Tchernobyl.
     A ce titre, il existe aussi une étude qui montre le niveau d'atteinte des oiseaux dans les territoires contaminés: http://www.actualites-news-environnement.com/
     Le documentaire diffusé sur Arte ose également exhumer la théorie fumeuse dite "de l'Hormesis": cette théorie ancienne qui voudrait que des expositions chroniques à des doses prétendument "faibles" (tout de même 1.000 fois le niveau de la radioactivité naturelle, selon le documentaire!) de radiations protègent de l'exposition ultérieure à de fortes doses de radioactivité : ce serait un peu comme un vaccin atomique! Une théorie qui vise très probablement à démolir les études établissant des constats épidémiologiques sur l'homme, sur la notion d'effets sans seuils. Etonnant lorsque l’on sait qu’il a été démontré internationalement, il y a plus de 20 ans, qu'il n'existait pas de seuil en dessous duquel la radioactivité ne présenterait pas d'effets néfastes sur le vivant. La très officielle Commission Internationale de Protection Radiologique (CIPR) reconnaît elle-même depuis des années que "toute dose de rayonnement comporte un risque cancérigène et génétique".

suite:
     Enfin, sur l'impact l’impact du rayonnement sur les êtres humains, le professeur Jean-François Viel notait, suite à son étude sur les leucémies et cancers des enfants autour de La Hague, que les médecins eux-mêmes concevaient mal l'éventualité d'un effet néfaste des faibles doses sur l'individu suite à l'utilisation médicale qu'ils font de la radioactivité. Le médecin suisse Henri Paul Deshusses mentionnait pour sa part, dans son livre «La radioactivité  dans tous ses états» (3) que la toxicité de la radioactivité naturelle n’était plus contestée et qu’il était important de n’y rajouter aucune radioactivité artificielle.
     Il existe actuellement une large propagande visant à étouffer la démonstration des terribles effets biologiques liés à l’accident de Tchernobyl ainsi qu’à la soixantaine d’accidents nucléaires survenus à travers le monde. Ne nous laissons pas leurrer: le nucléaire est dangereux, et  nous devons en sortir.
     Note: Dans sa conclusion, le professeur Jacques Foos se trompe. En effet il y a eu deux annonces faites sur la liste d'information du Réseau "Sortir du nucléaire" (Rezo-actu), 5 jours avant la diffusion du film sur Arte, puis le jour même. (1) et (2)
(1) rezo-actu@sortirdunucleaire.org
Le 20/05/2010 16:59
chaîne Arte se met à l'heure de la biodiversité et diffuse de nombreux reportages du 24 au 28 mai 2010
AU SOMMAIRE DE... - Actu-Environnement.com - 20/05/2010
[…]
* Tchernobyl, une histoire naturelle
Un film d'Antoine Bamas et Luc Riolon
(2) 5 jours avant la diffusion du film sur Arte:
rezo-actu@sortirdunucleaire.org
25/05/2010 14:24
Source : Environnement Doctissimo
http://environnement.doctissimo.fr/
Tchernobyl, jardin naturel?
25 mai 2010
Comment se comporte la nature sur le site d’une des plus grande catastrophe écologique de l’histoire? Le documentaire "Tchernobyl, une histoire naturelle?", diffusé sur Arte,
(3) le jour même dela diffusion du film sur Arte
La radioactivité dans tous ses états
Caractéristiques du livre:
- Auteur: Henri-Paul Deshusses, Société suisse pour la protection de l'environnement
I/ Que se passe-t-il aujourd'hui autour de Tchernobyl?
ADIT, source http://energie.lexpansion.com/
     Dans les 30 kilomètres autour de l'ex-centrale ukrainienne de Tchernobyl, la vie naturelle a repris. Le Professeur Jacques Foos se félicite: les scientifiques commencent à tirer sereinement les leçons de la catastrophe de Tchernobyl.

     Il y a eu sur Arte, le mardi 25 mai, un événement qui mérite d'être signalé: une émission sur les retombées de Tchernobyl qui donne enfin (?!) la parole aux scientifiques! Intitulée Tchernobyl: une histoire naturelle?, l'émission peut être visionnée en cliquant ici.
http://videos.arte.tv/

     Bien sûr, Tchernobyl fut une terrible catastrophe et nous devons tous lutter pour assurer sur la planète une sûreté équivalente à celle qui prédomine dans notre pays et rester vigilants. Mais l'évocation de Tchernobyl ne doit pas à l'inverse conduire à l'abandon de toute rationalité et alimenter les peurs les plus fantaisistes. L'émission d'ARTE est de ce point de vue bienvenue.
     Elle explique, faits à l'appui, que la zone de 30 km de rayon évacuée au lendemain de l'explosion est devenue une vaste réserve naturelle où la Nature a repris ses droits. Elle est étudiée aujourd'hui par de nombreux scientifiques, biologistes et radio-écologistes. Elle montre que pour certaines espèces, proches de l'Homme biologiquement parlant, on ne constate aucune anomalie, même 40 générations après l'accident. Certaines interprétations tendant à prouver le contraire dans les années qui ont suivi l'accident ont été infirmées ensuite par les mêmes scientifiques qui avaient publié à tort ces informations. Cela prouve de leur part une grande honnêteté scientifique.
      Au contraire, toutes les espèces vivant dans cette zone (y compris celles qui n'y séjournaient pas avant et qui ont investi cette zone protégée) font preuve d'"une santé insolente" (je cite l'un des commentaires de l'émission).
     Il n'y a pas là un scoop. L'exposition d'animaux - et de l'Homme - à de faibles doses radioactives produit ce qu'on appelle l'effet Hormésis. C'est un effet bénéfique, connu depuis 50 ans et confirmé par des expériences depuis 35 ans (je pense en particulier aux expériences de mon collègue le Pr Hubert Planel, de Toulouse). Depuis la nuit des temps, les organismes vivants baignent dans la radioactivité naturelle. Les cellules vivantes se sont donc naturellement adaptées. Elles ne sont ni passives ni isolées quand elles sont irradiées, mais elles réagissent vite et efficacement en mettant en jeu des mécanismes de défense adaptés à la dose. Ces mécanismes dépendent notamment du nombre et de la nature des lésions cellulaires. Presque le tiers des gènes d'une cellule sont dévolus à ces mécanismes protecteurs. Plus ces mécanismes sont sollicités, plus ils sont capables de réparer des lésions. C'est un processus identique à l'entraînement du sportif: on ne court pas le marathon sans s'entraîner sur de longues distances pratiquement chaque jour! Cet effet d'entraînement a été démontré dans l'affaire dite des irradiés de Taïwan.

suite:
     A Taïwan, il y a environ 20 ans, 10.000 personnes ont subi des doses d'irradiation pendant plusieurs années (entre 9 et 200 fois la dose annuelle naturelle et ce pendant une période comprise entre 9 et 20 ans), parce qu'elles habitaient dans des immeubles construits avec du béton dont le ferraillage contenait du cobalt-60, élément radioactif utilisé en médecine comme source de rayonnement. Cette cohorte de 10.000 personnes (c'est le terme consacré) a été étudiée et on a constaté chez elle beaucoup moins de décès par cancer que dans une population témoin (30 fois moins!). Cet accident a été signalé en 2003 lors du 48è Congrès Annuel de la Health Physics Society à San Diego (USA) par une équipe de 14 chercheurs taiwanais.
     Un autre accident, beaucoup plus récent, survenu à Istanbul fin 1998, illustre également cet effet. Il s'agit, là encore, de ferrailleurs cherchant à récupérer le métal d'un conteneur dans lequel la source de cobalt-60 était toujours présente.
     Assez curieusement, du moins dans notre pays, ces exemples, plutôt positifs pour certains effets des rayonnements sur l'Homme, sont cachés, comme si ils n'étaient pas politiquement ou médiatiquement corrects. L'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) a sorti en 2007 un ouvrage sur les Accidents dus aux rayonnements ionisants: le bilan sur un demi siècle. Ces deux accidents n'y sont pas mentionnés.
     Encore une fois, il ne s'agit pas de minimiser l'accident gravissime de Tchernobyl ou de dire que l'irradiation à faible dose pourrait s'assimiler à un vaccin contre le cancer. Je m'étonne simplement que l'on ne s'intéresse pas de plus près à ces processus de réparation en vue de leurs applications éventuelles pour le plus grand bien de la médecine.
     L'émission d'ARTE est de ce point de vue un pas en avant. Il est curieux de constater que jusque là, toutes les émissions sur Tchernobyl nous étaient annoncées à l'avance par le réseau Sortir du nucléaire. Mais pas cette fois-ci. Un oubli sans doute!

     Professeur au Conservatoire national des Arts et Métiers, Jacques Foos a tenu la chaire de "rayonnements, isotopes et applications", de 1983 à 2008, formant ainsi plusieurs centaines d'ingénieurs et de techniciens dans le domaine de la science nucléaire. Il fut également directeur du Laboratoire des Sciences nucléaires du CNAM.
     Il a participé, en tant qu'expert, à l'élaboration du plan national «santé-environnement».
     Le Pr Foos est Vice-président de la commission de surveillance de l'usine de La Hague (CSPI), ainsi que de la Commission de surveillance du Centre de Stockage de la Manche (CSM). Actif dans les commissions locales d'information (CLI), il siège comme expert scientifique à la CLI de Flamanville, qui informe sur les deux unités existantes et sur le futur EPR. Il est membre du conseil scientifique et du CA de l'ANCLI (Association nationale des CLI).
    Jacques Foos est licencié és Sciences, Docteur de troisième cycle en chimie nucléaire et Docteur d'Etat ès Sciences Physiques. De 1968 à 1983, Jacques Foos a été successivement maître assistant puis chargé de cours aux Universités de Paris XI, Paris V et Paris VI. 
Autres articles du Pr Foos
     Il est permis de ne pas avoir la même vision que lui sur les conséquences de Tchernobyl et sur l'émission...