Les problèmes importants
pour ces effets stochastiques sont:
- quelle est la forme de la courbe de réponse effet/dose? En particulier présente-t-elle un seuil (comme pour les fortes doses)? - quelle est la valeur du facteur de risque? - à partir des réponses à ces questions comment peut-on établir des normes pour la protection des travailleurs et de la population? 2) Irradiation in utero et irradiation des enfants
3) La polémique sur les effets des faibles doses
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Enfin en 1980 on apprend par des experts officiels que leurs estimations des effets des bombardements atomiques étaient fondées sur des modèles erronés et que des données importantes avaient disparu dans des poubelles au cours d'un déménagement de laboratoire. Une «ténébreuse affaire» comme le dira un expert [4]. Tout cela est-il hors sujet: la gestion des déchets nucléaires ? Je ne le crois pas. En effet si la gestion de ces déchets doit préserver la santé des populations et le droit des générations futures, il est de première nécessité d'évaluer ce qui pourrait affecter la santé des populations et celle des générations futures. Il n'est pas indifférent de savoir comment les organismes internationaux chargés de ce problème ont fonctionné. Les experts officiels ont-ils respecté les règles de base du débat scientifique à savoir : - libre accès des données fondamentales à toute personne de la communauté scientifique - libre diffusion des études des membres de la communauté scientifique 4) La situation actuelle et les recommandations de la Commission
Internationale de Protection Radiologique
Les nouvelles recommandations de la CIPR [7]
2) La probabilité d'apparition d'un cancer radio-induit mortel est directement proportionnelle à la dose reçue. 3) Le rayonnement naturel n'est pas inoffensif.
4) Il est impossible d'établir un système
de radioprotection uniquement sur des concepts scientifiques et des considérations
de santé :
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« Ainsi la définition
et le choix des limites de dose implique des jugements sociaux. Pour des
agents tels que le rayonnement ionisant pour lesquels on ne peut supposer
l'existence d'un seuil dans la courbe de réponse aux doses pour
certaines conséquences de l'exposition, cette difficulté
est incontournable et le choix de limites ne peut être
basé sur des conditions de santé » (Art. 123).
Si les normes de radioprotection ne peuvent être établies ni sur des bases objectives (par des experts scientifiques) ni sur des bases sanitaires (par des experts médicaux) qui va définir les critères socio-économiques qui fixeront les normes ? La CIPR distingue trois domaines : - l'inacceptable - le tolérable - l'acceptable malheureusement la Commission ne définit pas quantitativement ces domaines et ne donne aucune indication sur les critères économiques retenus pour établir les bornes de ces domaines. L'avis des citoyens sera-t-il prépondérant pour définir ce qu'ils considèrent comme acceptable pour eux? Qui parlera pour les générations futures? 5) La Commission révise à la
hausse le facteur de risque cancérigène mortel du rayonnement
qui passe de 1,25.10-2 par Sv (1,25.10-4/rem), valeur
de 1977, à 5.10-2 par Sv (5.10-4 /rem) en
1990 pour la population. [Ceci signifie que si 1 million de personnes reçoivent
10 mSv il en résultera un excès de 500 cancers mortels].
Pour les travailleurs il est désormais de 4.10-2 /Sv.
Remarquons que la valeur recommandée en 1977 était considérée
par la CIPR comme surestimant le risque alors que cette restriction ne
figure plus dans ses nouvelles recommandations. Des valeurs sont également
données pour estimer le risque de cancers non mortels.
6) Par voie de conséquence la CIPR
révise à la baisse les normes de radioprotection.
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7) En juillet 1992 la Commission des Communautés
Européennes rédige un projet de directive européenne
reprenant les recommandations de la CIPR. Une fois adopté par le
Parlement européen il ne sera pris en compte par les autorités
sanitaires françaises qu'au bout de 4 à 5 ans ce qui nous
mène vers l'an 2000 soit 15 ans après les premières
recommandations de la CIPR en faveur d'une réduction des limites
de dose et plus de 20 ans après par rapport aux connaissances
reconnues officiellement par les experts sur les effets biologiques du
rayonnement.
On peut, contrairement aux responsables français, considérer que la CIPR n'a pas adopté des recommandations tellement prudentes («conservatives»). Certaines études montrent en effet que le facteur de risque cancérigène pourrait être plus élevé que celui admis par la CIPR d'un facteur 2 à 3. Il serait souhaitable, dans l'intérêt des générations futures et au vu de l'évolution continue de l'augmentation des facteurs de risque au cours du temps, d'adopter des normes beaucoup plus basses, extrêmement respectueuses de l'avenir. Références [3] Roger Belbéoch, Effets biologiques à long terme des faibles doses de rayonnement ionisant, Actes du Colloque nucléaire - santé - sécurité organisé par le Conseil Général de Tarn et Garonne, Montauban, 21-22-23 janvier 1988 p. 197-22, accès webmaistre, in Les effets biologiques du rayonnement, SEBES, novembre 1990, accès webmestre (La radioactivité et le vivant) p.15-21, [Stratégies Énergétiques, Biosphère et Société, Forum interdisciplinaire indépendant, organe de l'Association Pour l'Appel de Genève, Département d'histoire du droit et des doctrines juridiques et politiques, Faculté de droit de l'Université de Genève, 5 rue Saint-Ours, CH-1211 Genève 4]. [4] Le système international de radioprotection est fondé sur des données fausses, La Gazette Nucléaire n°56/57, décembre 1983 p. 24-26 [5] Recommendations of the International Commission on Radiological Protection, ICRP 60, ICRP Publication 60, (adopted by the Commission in november 1990) Pergamon Press, 1991. [6] Les normes de radioprotection : les experts français s'opposent aux nouvelles recommandations de la Commission Internationale de Protection Radiologique, La Gazette Nucléaire n°117/118, août 1992, p.10-13 [7] LA RADIOPROTECTION, Les nouvelles recommandations de la Commission Internationale de Protection Radiologique (CIPR 60, 1991) ibidem p. 3-9 |