La G@zette Nucléaire sur le Net!
N°6
La Gazette nucléaire et
les élections municipales

      A la suite de la crise pétrolière, le gouvernement a décidé, en mars 1974, un important programme de construction de centrales nucléaires. Malgré les déclarations rassurantes des «experts», il est vite apparu que ce mode de production d'énergie n'a pas toutes les qualités qu'on lui prête.

I - LES PROBLEMES TECHNIQUES

a) les déchets
     Une des caractéristiques principales des centrales nucléaires est la production de déchets radioactifs. Ceux-ci sont de deux sortes:
     - les produits de fission, dont la radioactivité ne disparaît pas avant quelques centaines d'années
     - les transuraniens, corps qui n'existent pas dans la nature. Le plus connu d'entre eux, le plutonium, peut servir de combustible dans certaines centrales nucléaires les surgénérateurs. Il est extrêmement dangereux. Il le reste pendant des milliers d'années. L'inhalation de moins d'un milligramme peut provoquer un cancer du poumon et la possession d'une dizaine de kilos permet de faire une bombe atomique artisanale.
     Ces déchets sont, soit relachés dans l'environnement sous forme gazeuse ou liquide (Krypton, Tritium), soit, pour l'essentiel, stockés pour être retraités, afin d'en séparer les différents composants.
     Ce retraitement donne lieu à des difficultés techniques non encore résolues. Par ailleurs, aucune solution entièrement satisfaisante n'a encore été proposée pour conserver ces déchets de telle taçon qu'ils ne puissent présenter aucun danger ni dans le présent ni dans l'avenir.


Annexe 1
     Actuellement, il n 'existe pas de solution satisfaisante pour le stockage des déchets: rapport de la commission de physique nucléaire du CNRS:

5.4.    Séparation des actinides:
     Il est prévu pour l'usine de la Hague, de récupérer l'Uranium, le Pu239 et le Np237 à 99,9%. Les actinides restant mélangés aux produits de fission sont responsables de la haute toxicité de ces déchets après environ 800 ans de stockage. Il faudrait que ce taux de mélange soit ramené au niveau 10-4 - 10-5 suivant la nature de ces actinides, pour que la toxicité après 800 ans ne soit dominée que par les quelques produits de fission à vie longue (Tc99, Zr93, Cs135, I129). Cette possibilité n'est pas prévue pour l'instant en France.

5.7. Destruction des produits de fission
     Si la transmutation nucléaire est envisageable pour les actinides, il ne semble pas que ceci soit praticable pour les produitsde fission (...).
     Pour toutes ces raisons, cette méthode nous paraît impraticable. Le rapport WASH-1297 (mai 1974) qui fait le point des études à ce sujet aux Etats-Unis arrive d'ailleurs aux mêmes conclusions. Il envisage par contre la possibilité - assez lointaine -d 'utiliser des flux de neutrons intenses qui seront émis dans les réacteurs à fusion. Pour l'instant tout ceci est trop spéculatif pour affirmer que la transmutation radioactive des produits de fission sera praticable un jour à moins de l'invention de nouveaux procédés physiques. Le CEA, quant à lui, mise sur la possibilité de s'en débarrasser en les stockant sur une période de 800 ans.

suite:
Annexe 2
      Pollution radioactive de l'environnement (Effluents et déchets radioactifs des installations nucléaires) Rapport EDF numéro ACTS 75, 11 mars 76, page 70.

5.3. Prévision des rejets à partir des usines de retraitements
     Effluents gazeux
      - la totalité des xénons du combustible est rejetée dans l'environnement.
     Leur rejet ne pose pas de problème actuellement mais méritera d 'être considéré vers la fin du siècle. Les prévisions de cette note risquent d 'être augmentées pour l'iode 131 notamment en cas de recyclage rapide.
     Effluents liquides
     - Les volumes sont relativement importants, après décroissance et traitement, les eaux résiduaires sont rejetées après dilution préalable.
     Les prévisions de rejet au retraitement sont données de façon approdiée, pour les éléments à vie longue, dans le tableau suivant:

Tableau 19
Production d 'effluents au retraitement du combustible
Activité annuelle rejetée

 
1985
2000
Kr85
1.7.107
5.107
Tritium dans les liquides
106
3.106
Autres éléments dans le liquides:  
a, b
1.5.104
4.5.104
g 
60
18

     Notons que pour les émetteurs a, les valeurs du tableau résultent d'une extrapolation à partir de l'exploitation actuelle des usines de retraitement, et ne tiennent pas compte des améliorations futures dans les procédés.


Annexe 3
     Le secret est la règle en matière de pollution radioactive:

DECRET MINISTERIEL - Journal Officiel de la République Française, 21 juin 1966, p. 5067
     Article 1er - Les agents du service central de protection contre les rayonnements ionisants, chargés du contrôle et de la constatation des infractions en ce qui concerne les pollutions de tous ordres causées par des substances radioactives, sont commissionnés par arrêté du ministre des affaires sociales.
     Article 2 - Avant d'entrer en fonctions, les agents du service central de protection contre les rayonnements ionisants dûment commissionnés prêtent, devant le tribunal d'instance dans le ressort duquel ils sont domiciliés, le serment ci-après: «Je jure de bien et fidèlement remplir mes fonctions et de ne rien révéler ou utiliser de ce qui sera porté à ma connaissance à l'occasion de leur exercice»

p.2

 
Questions
1 - Certains affirment que les générations futures trouveront la solution technique aux problèmes actuellement non résolus posés par les déchets radioactifs. Acceptez-vous le pari pris ainsi en votre nom?

2 - Une oentrale amène inévitablement le stockage temporaire sur place d'une quantité importante de produits radioactifs. Ces produits, s'ils sont libérés, présentent pour vous et vos descendants des risques très graves. Acceptez-vous un tel voisinage?

3 - Des produits radioactifs sont inévitablement rejetés dans l'environnement. Des contrôles sont en principe régulièrement effectués pour s'assurer que les normes de sécurité [1] ne sont
pas dépassées. Quelles actions engagerez-vous pour que ces informations, actuellement tenues secrètes, soient portées à la connaissance de toute la population?

     L'unique usine de retraitement actuellement encore en fonctionnement dans le monde [2] , celle de la Hague, n'est pas adaptée au retraitement des déchets des nouvelles centrales (PWR) et soumet ses employés à des doses croissantes d'irradiation. 


Annexe 4      Les travailleurs de la Hague sont de plus en plus irradiés. «L'électronucléaire en France», Syndicat CFDT du CEA, p.359: 

Doses annuelles movennes par agent
Doses annuelles movennes par agent

     De plus, les centrales nucléaires étant disséminées sur tout le territoire, le retraitement se faisant à la Hague, des produits très radioactifs devront être transportés en quantité importante, par la route et le train.
 
Questions
4 - L'industrie nucléaire forme un tout:  accepter  une centrale c'est accepter une usine de retraitement. Celle-ci est une des installations les plus polluantes de l'industrie nucléaire.
Exigerez-vous des pouvoirs publics qui vous demandent d'accepter l'installation d'une centrale sur le territoire de votre commune qu'ils acceptent eux-mêmes  les exigences de sécurité formulées par les travailleurs de l'usine de retraitement de la Hague?

5 - Refuserez-vous que des camions de déchets radioactifs à destination de la Hague transitent sur le territoire communal [3]?

b) Les rejets d'eau chaude

     Dans une centrale nucléaire du type adopté en France (PWR), la désintégration de l'Uranium 235 sert à échauffer de l'eau (circuit primaire) qui réchauffe un autre circuit d'eau dont la vapeur sert à produire le courant électrique. Les conditions de fonctionnement et les lois de la thermodynamique sont telles que les deux tiers de la chaleur produite sont perdus, rejetés sous forme d'eau chaude ou de vapeur. Etant donnée la puissance de ces centrales, puissance que les constructeurs ne cessent d'accroître, d'énormes quantités de chaleur sont dissipées, selon les cas, dans l'atmosphère, les cours d'eau ou la mer. La récupération de cette chaleur n'est pas envisagée [4].

suite:
 
Questions
6 - Les deux tiers de la puissance des réacteurs nucléaires sont perdus sous forme de chaleur dissipée dans les rivières ou au bord de la mer. Le tiers restant produit de l'électricité qui sera elle-même principalement utilisée pour produire de la chaleur (chauffage électrique intégré, utilisation de la chaleur dans l'industrie). Pensez-vous qu'il est raisonnable de s'orienter vers un tel mode de production d'énergie?

7 - Localement, l'environnement est profondément affecté par la présence d'une centrale nucléaire: rejets importants d'eau chaude chlorée (bord de mer), réchauffement des rivières ou formation de brouillards (tours de réfrigération). Etes-vous prêt à accepter de telles conséquences?

c) La sécurité des centrales nucléaires
     Les «responsables» affirment qu'une centrale nucléaire ne peut pas exploser. C'est vrai, sauf pour les surgénérateurs. Mais, même sans explosion, un accident peut arriver, appellé fusion du coeur, qui, s'il se produisait, relâcherait dans l'atmosphère d'importantes quantités de matériaux.radioactifs pouvant, selon les conditions atmosphériques et la densité de population, produire un nombre de victimes atteignant plusieurs milliers et entraînant par ailleurs l'interdiction de pénétrer dans la zone contaminée pendant une longue période. Un tel accident est peu probable, mais les estimations de sa probabilité ne sont pas très sérieuses[5]: la même méthode avait été utilisée pour estimer les risques d'accidents des capsules Apollo; les faits ont contredit les résultats des calculs. De nombreux scientifiques (rapport Kendall) ont contesté les calculs officiels. Le dispositif de sécurité ultime contre cet accident (ECCS) qui consiste à noyer le coeur du réacteur pour le refroidir, n'a, aux essais, jamais fonctionné de façon satisfaisante.

Annexe 5
    Risque d 'accidents des réacteurs nucléaires PWR, déposition de A.B. Lovins et C. Patterson devant la commission Ressources énergétiques de Grande-Bretagne, janvier 74:

9. Pendant la décade écoulée, une inquiétude croissante dans les milieux techniques américains a été alimentée par une série de rapports de l'AEC. Ces rapports, de plus en plus troublants, recommandent que des recherches intensives soient poursuivies; or la plupart de ces recherches n'ont pas été effectuées, et certaines d'entre elles ne sont même pas encore programmées. L'adéquation des codes et de leurs données de base a fait l'objet d'une étude, effectuée selon des règles très strictes lors d 'une année et demie d 'auditions de l'AEC à Dethesda, dans le Maryland, à partir du mois de janvier 1972. Le volumineux compte rendu (plus de 40.000 pages) de ces auditions est très insuffisant sur de nombreux points; cependant, à la fois les témoignages faits sous serment et les documents à usage interne montrent que la majorité des experts de la sécurité des réacteurs sur lesquels l'AEC s'appuie pour ses recherches ou ses évaluations techniques, ont désavoué la position officielle de l'AEC selon laquelle le degré de sécûrité des LWR serait convenable.
     Au contraire, malgré les instructions de l'AEC «(de) ne jamais aller à l'encontre de la politique établie» , l'élite des experts américains qui sont spécialistes de la sécurité des réacteurs a établi clairement qu'il n'existe pas de base technique suffisante pour fournir des marges de sécurité adéquates; cela en raison de ce que les problèmes techniques posés (ainsi que le dit un rapport de l'ANC) «outrepassent les possibilités de la science de l'ingénieur»


1.    Actuellement contestées. En cas de dépassement des normes, le seul remède actuel est la fuite.
2.    D'autres usines qui avaient retraité des combustibles irradiés aux Etats-Unis, en Grande Bretagne, en Belgique, en Allemagne de l'Ouest sont toutes arrêtées depuis 1974.
3.    Pour lutter contre le bruit, des municipalités ont interdit la traversée d'agglomération par des poids lourds la nuit.
4.    La récupération de la chaleur:
- abaisserait le rendement électrique de la centrale
- obligerait à rapprocher celle-ci des agglomérations, ce que les pouvoirs publics se refusent à envisager pour des raisons de sécurité.
5.    Peuvent-elles scientifiquement l'être?
p.3

      Quant à la rupture possible de la cuve des réacteurs, le risque existe, bien qu'il ne soit jamais pris en compte: communication à la conférence de Paris - La Maturité de l'énergie nucléaire : L'analyse de sûreté des chaudières nucléaires (des cuves) à eau pressurisée demande de vérifier qu'il n'existe pas de risque de rupture brutale des cuves dans les diverses situations de fonctionnenient et particulièrement au cours des situations accidentelles associées à la rupture d'une canalisation primaire ou d'une canalisation de vapeur (Application de la mécanique de la rupture aux cuves de réacteurs à eau sous pression, A. Pellissier, Tenon et col., Framatome).
     L'énergie nucléaire n'est pas une énergie d'avenir. Tout le monde sait que les réserves mondiales d'Uranium sont de même ordre de grandeur que les réserves de pétrole. Construire des centrales PWR qui brûlent de l'Uranium n'a de sens que si elles sont rapidement relayées par les surgénérateurs qui permettent un emploi beaucoup plus efficace du combustible.
     Les pouvoirs publics veulent construire un surgénérateur de 12.000 MWe, Superphénix, alors que le prototype Phenix [6] (250 MWe) ne marche que depuis 3 ans. Superphénix doit être construit à Creys-Malville, près de trois villes importantes: Lyon, Genoble, Genève. Il présente des risques spécifiques considérablement plus importants que les centrales PWR [7]. Plus généralement; on doit souligner que la technologie des surgénérateurs est mal dominée: sur les sept surgénérateurs producteurs d'électricité qui ont déjà fonctionné dans le monde, trois ont eu de graves accidents.

Annexe 6
     Risque d 'accident des surgénérateurs (réacteur «rapide») par F. Justin, département de sûreté nucléaire du CEA - Annales des Mines mars-ivril 76, p. 121:
     Un réacteur surgénérateur  n'a pas été calculé pour être une bombe atomique optimisée, ce sera donc une mauvaise bombe atomique:

5. Un réacteur rapide peut-il se transformer en bombe?
     Le réacteur n 'étant pas dans la configuration la plus réactive, on peut imaginer l'apparition d'une configuration «surcritique» donnant naissance à une réaction en chaîne incontrôlée dite «excursion  nucléaire»  qui conduirait à la fusion du combustible. Ce combustible pourrait alors céder une énergie importante au sodium, provoquant ainsi sa vaporisation. La prise en  compte d'enchaînements
d'événements, pourtant hautement improbables, pouvant conduire à un accident de ce type, amène à dimensionner le confinement en conséquence.
     Il faut toutefois souligner que si les réactions neutroniques qui donneraient naissance à cette réaction incontrôlée sont de même nature que celles qui sont mises en oeuvre dans une explosion nucléaire, les conditions dans lesquelles ces réactions pourraient se développer sont fondamentalement diffétentes. Une bombe atomique exige en effet, non seulement une matière fissile physiquement pure et non dispersée, mais surtout un système «détonique» complexe et à haut rendement permettant à la fois de rassembler cette matière en augmentant considérablement sa densité et de maintenir, pendant un temps suffisant, sa cohésion malgré le début de la réaction explosive. Aucun dispositif de ce genre n'existant dans un réacteur, la réaction ne peut durer qu'un très court laps de temps (phénomène d'auto-extinction) et les effets produits s 'apparentant aux conséquences d'une explosion chimique classique.

suite:
 
Questions
8 - Consulterez-vous la population pour savoir quel taux de risques elle est prête à accepter?

9 - La cohérence du programme électronucléaire français implique que les surgénérateurs relaient rapidement les centrales PWR. Etes-vous conscients qu'accepter une centrale PWR aujourd'hui c'est accepter pour vous-même ou pour d'autres la construction d'un surgénérateur dans quelques années?

II - CHOIX ÉNERGÉTIQUES

a) la politique du tout nucléaire
     La politique énergétique française est caractérisée par ses idées fixes successives. De 1960 à 1973, seul le fuel avait droit de cité:
     -l'industrie charbonnière a été mise en régression: fermeture de mines, reconversion des centrales thermiques du charbon vers le fuel [8]
     - abandon de la filière nucléaire française graphite gaz en 1969, qui ne pouvait concurrencer les bas prix du pétrole d'alors, démantellement du Commissariat à l'Energie Atomique (CEA).
     La crise pétrolière survenant, la panique aidant, le gouvernement a décidé, en mars 1974, de passer du «tout pétrole»au «tout nucléaire», choisissant la filière américaine PWR dont la technologie est à ce jour encore mal dominée par les techniciens français [9]. L'objectif fixé était qu'en 1985, 70% de l'électricité soit d'origine nucléaire alors qu'en 1973 ce pourcentage n'était que de 8%.
     Une telle politique suppose que l'approvisionnement en Uranium soit assuré techniquement et politiquement. Ce n'est pas la cas, même à court terme (voir l'annexe numéro 7):


Annexe 7
     extraits du rapport annuel de 1975 de l'Agence de l'Approvisionnement de I 'EURATOM cités par ENERPRESSE, numéro 1633:

     «Dans ce rapport, le Comité arrive à la conclusion quà partir de 1979 / 1980 environ, les besoins croîtront constamment jusqu'en 1985; la plus grande partie de ces besoins ne sont actuellement couverts ni par des contrats de fourniture à long terme, ni par des réserves d'uranium connues dont peuvent encore disposer les producteurs de la Communauté. Le groupe de travail estime qu'il est possible de pallier les difficultés d'approvisionnement en intensifiant les programmes tant pubhcs que privés d'exploration et d'exploitation des gisements d'uranium et que la Communauté se doit de soutenir et de promouvoir ces programmes.
    Etant donné qu'environ 90% des besoins en uranium de la Communauté seront couverts par les pays tiers, le rapport prévoit qu'une des tâches essentielles sera de protéger les entreprises communautaires opérant dans ces pays tiers contre les risques politiques et de les aider à prospccter et à extraire l'uranium, seules, ou en coopération avec les entreprises du pays intéressé, le cas échéant en concluant des accords avec les pays tiers.


6.  Phénix a eu récemment un incident de fonctionnement: fuite de sodium. Il est arrêté pour six mois disent les optimistes, 1 an disent les pessimistes.
7. Il contient une charge importante de plutonium (4 tonnes), dans un volume très réduit. Ses caractéristiques rendent possible une explosion nucléaire (à l'inverse des PWR). Il contient en outre 5.000 tonnes de sodium fondu, métal qui s'enflamme au contact de l'air et de l'eau. On ne sait pas actuellement éteindre un incendie de plus d'une tonne de ce sodium.
8. La consommation de charbon est passée de 70 MTEC en 1960, soit 53% de la consommation globale d'énergie, à 46 MTEC en 1973, soit 17% de la consommation globale d'énergie en France.
9- La première centrale PWR de 900 MWe construite en France, Fessenheim, n'a toujours pas démarré: elle a deux ans de retard. La deuxième, Bugey II, suit le même chemin.

p.4

     - En ce qui concerne l'approvisionnement à long terme, nous avons déjà indiqué que les réserves mondiales d'Uranium étant limitées, il faudra remplacer les centrales PWR par les surgénérateurs. La France est actuellement le seul pays à vouloir lancer un important programme de développement des surgénérateurs [10]. Devant les risques spécifiques présentés par ces réacteurs - risques décrits plus haut - les autres pays hésitent ou renoncent.
     La production d'électricité d'origine nucléaire est d'autant plus rentable que les unités de production sont plus importantes. Cela conduit à construire des installations gigantesques, très centralisées et un réseau de transport de courant (lignes à haute tension) très dense et très envahissant.
 
 
Questions
10 - La politique du «tout nucléaire» conduit, comme pour le «tout pétrole», à mettre tous les oeufs dans le même panier. Pensez-vous que cette politique soit raisonnable? Ne serait-il pas au contraire préférable de diversifier les sources d'énergie?

11   - Pensez-vous que la production d'électricité doit être confiée à des unités géantes ou au contraire à un plus grand nombre d'installation de taille plus raisonnable?

12 - Les lignes à haute tension constituent le plus souvent une gêne pour les populations. A défaut de vous opposer au passage des lignes à haute tension, exigerez-vous  que  les  populations soient consultées pour le tracé et dédommagées des inconvénients subits?

13 - Le démantèlement des centrales nucléaires après usage n'est actuellement pas envisagé. Il est peut-être techniquement possible, mais il coûterait cher. Sans démantèlement des centrales, les sites nucléaires seront irrécupérables pour tout autre usage. Si vous acceptez des centrales nucléaires sur le territoire de votre commune, exigerez-vous des pouvoirs publics l'engagement qu'elles seront démontées après usage?

b) Les autres sources d'énergie
     Il se trouve que d'autres sources d'énergie sont disponibles. Elles sont beaucoup moins brutales envers l'environnement et demandent des installations moins gigantesques. Ce sont les différentes formes d'énergie d'origine solaire: énergie rayonnante (piles solaires, fours solaires), énergie éolienne, énergie hydraulique, énergie extraite des végétaux. Par ailleurs, si les réserves de pétrole sont assez peu abondantes et celles de gaz limitées elles aussi, les réserves de houille et de schistes bitumeux représentent des centaines d'années de consommation [11]. Il faut citer aussi l'énergie des marées et de la houle utilisable en certains endroits du globe, et l'énergie géothermique dont le
recensement  est à peine commencé. L'emploi économique de ces différentes formes d'énergie est, selon les cas, bien au point, ou envisageable dans un avenir proche. C'est en particulier vrai des usages domestiques de l'énergie solaire, que ce soit sous forme de chaleur (eau chaude, chauffage des bâtiments), ou électrique (piles solaires). Les possibilités d'usage industriel sont en général moins avancées et demanderaient un important effort de recherches (voir Annexe 8). Malgré la nomination d'un «Monsieur Energies Nouvelles» et de quelques autres gadgets, l'effort de recherche et de développement consacré à l'ensemble de ces formes d'énergie est d'un ordre de grandeur inférieur à ce qui est accordé au seul nucléaire. Il est évident que dans ces conditions, on ne se prépare guère à les utiliser
     Ces remarques montrent la nécessité d'un effort systématique de diversification, de recherches, d'essais, d'utilisation judicieuse des possibilités locales, bref, d'intelligence économique et politique.


Annexe 8
     Un exemple de développement de l'énergie solaire:
     - Australie: l'Australie est l'un des premiers pays utilisateurs de l'énergie solaire.  (On compte en Australie 30.000 foyers équipés de chauffe-eau solaires et les constructeurs de ces appareils exportent vers neuf pays dont les Etats-Unis et le Japon).
suite:
     Selon un rapport établi par une commission de l'Académie des Sciences de Canberra, l'Australie doit se fixer pour objectif de tirer du soleil les quatre-cinquièmes de sa consommation d'énergie d'ici l'an 2000. Le sénateur Webster, ministre de la Recherche scientifique d'Australie l'a rappelé en inaugurant la nouvelle unité de recherche, installée à Melbourne sur les plans de CSIRO (Organisation australienne pour la Recherche scientifique et industrielle) pour l'Association internationale de 1'énergie solaire.
     D'autre part, un chercheur de l'Université de Sydney a mis au point un nouveau revêtement pour collecteurs d'énergie solaire, grâce auquel on obtient un taux élevé d'absorption de la chaleur et une faible déperdition par radiation.
 
 
Questions
14 - Sur votre commune, favoriserezvous par l'information, par les subventions ou par d'autres moyens, le développement des énergies solaire, géothermique, éolienne, ou autres?

1 5 - Dans la mesure du possible, faciliterez-vous l'installation de petites unités hydrauliques ou éoliennes?

16 - Dans vos contacts avec les pouvoirs  publics  (préfecture,  EDF, conseils généraux, régionaux...) affirmerez-vous votre volonté de voir croître l'effort de diversification des sources d'énergie ?

17 - A niveau de vie comparable, le Suédois consomme environ deux fois moins d'énergie que l'Américain. En France, la politique du pétrole bon marché, appliquée jusqu'en 1973, a conduit  au  gaspillage de l'énergie. Si un certain nombre de mesures ont été prises pour inciter les particuliers à économiser l'énergie (chauffage, automobiles), pratiquement rien n'a été fait dans le secteur industriel. Au même titre qu'une enquête «de commodo et incommodo» est demandée pour toute installation industrielle nouvelle, pensez-vous qu'il serait souhaitable qu'une enquête soit également demandée afin de juger si les procédés de fabrication choisis par l'entreprise sont ceux qui consomment le moins d'énergie?

18 - Encouragerez-vous, par des subventions ou tous autres moyens, la mise en place de dispositifs récupérant la chaleur dégagée par les usines installées dans votre commune, chaleur qui sans cela serait perdue?

c) Du bon usage de l'électricité
     Les centrales nucléaires produisent de l'énergie sous une seule forme: l'électricité. Elles produisent également d'énormes quantités de chaleur qui ne sont pas récupérées et vont polluer les rivières et le bord de mer. Afin que l'économie française  puisse consommer les énormes quantités d'électricité que produiraient ses centrales nucléaires, la Direction d'EDF pousse à la politique du «tout électrique» et notamment au développement du chauffage électrique intégré.
     Mais l'électricité n'est pas adaptée à tous les usages. La politique du «tout électrique» conduit dans de nombreux cas à des absurdités économiques et souvent à des gaspillages d'énergie. Aussi l'Agence pour les Economies d'Energie a-t-elle proposé en 1974 «d'interdire immédiatement tout chauffage à l'électricité par résistance» (la technique actuelle du «tout électrique»). Malgré ces recomrnandations, la Direction d'EDF continue à favoriser le «chauffage électrique intégré» (voir Annexe 12).
 
 
Question
19 - EDF pousse à la consommation et au gaspillage. Etes-vous favorable à réserver autant que possible l'électricité à ses usages spécifiques (lumière et énergie mécanique) ?

10. La France était déjà la seule il y a une dizaine d'années à se lancer dans l'aventure du Concorde.
11. Soit de 10 à 50 fois les ressources en uranium.

p.5

 
Question
20 - Refuserez-vous le permis de construire aux logements et aux locaux prévoyant le chauffage électrique intégré, ou tout au moins, conseillerez-vous d'éviter ce mode de chauffage?

     Des sommes importantes doivent être dégagées pour financer le programme électronucléaire français. Une partie de ces sommes seraient plus utilement employées si elles servaient à financer des économies d'énergie, notamment dans le secteur industriel. Une autre partie pourrait être utilisée à développer les énergies de l'avenir: les énergies renouvelables, notamment le solaire. Quoi qu'il en soit la Direction d'EDF a beaucoup de difficulté à financer son programme. Elle fait des économies draconiennes sur le fonctionnement et l'entretien des équipements actuellement existants. Elle s'endette lourdement à l'extérieur (voir Annexe 9). Enfin, elle augmente les factures d'électricité.
 
 
Question
21 -  La Direction d'EDF s'endette fortement pour réaliser le programme nucléaire. Elle est également conduite à proposer des augmentations abusives des tarifs du courant électrique.
Soutiendrez-vous ceux qui s'opposent  à ces augmentations?

Annexe 9

     EDF s'endette fortement à l'étranger pour financer le programme nucléaire. Extrait du Bulletin d'information aux Chefs d'Unités (EDF), 20 juillet 1976

V - Crédit bancaire international de 500 millions de dollars à taux variable
     En vue du financement partiel de ses investissements de l'année 1976, Electricité de France a contracté, le 30 juin dernier, un crédit bancaire en eurodevises de 500 millions de dollars US.
     Cette opération reprend le dispositif adopté pour les opérations similaires conclues en 1974 (500 millions de dollars) et en 1975 (300 millions de dollars).
     Garanti par 1 'Etat, le crédit bancaire qui vient d 'être obtenu, a été contracté auprès d'un consortium international de banques dirigé par le Crédit Lyonnais. D'une durée de 7 ans, il sera amorti en trois tranches à la fin des 5ème, 6ème et 7ème années. Il peut, en tout ou partie, être remboursé par anticipation, soit temporairement, soit définitivement.
     Le taux d'intérêt applicable aux sommes effectivement tirées sur ce crédit est le taux interbancaire des eurodevises à Londres pour des dépôts de 1, 3 ou 6 mois, au gré d'EDF; majoré d'une marge fixe de 1 1/8% pendant les deux premières années et 1% pendant les cinq dernières.
     Au cours de 4,75 F le dollar, la mobilisation intégrale de ce crédit procurerait un apport en trésorerie de 2.375 millions de francs.


III - CHOIX DE SOCIETE
a) Les implications sociales du programme
     Choisir le programme nucléaire, c'est accepter corrélativement un certain nombre de contraintes et de sujétions qu'on ne mentionne pas toujours.
     Concentrant la production d'électricité en quelques installations gigantesques, ce programme est par nature centralisateur, mettant tout le pouvoir entre les mains de quelques technocrates difficiles à contrôler. La moindre erreur de programmation, la moindre défaillance peut avoir des conséquences importantes. 

suite:
On peut, par exemple, se demander si le programme annuel de rechargement des centrales (uranium enrichi) pourra être assuré sans difficulté. De plus, en cas de guerre, le pays tout entier peut être facilement privé d'énergie par quelques bombardements ou sabotages.
     Le transport de matières radioactives (uranium enrichi, et surtout déchets hautement radioactifs) donne lieu à des convois spéciaux, qui demandent une protection, surtout en période troublée. Il est illusoire de penser qu'il ne se produira jamais d'accident grave, entraînant des contaminations plus ou moins importantes.
     La crainte des sabotages ou malversations entraîne obligatoirement une surveillance accrue des ouvriers et employés de l'industrie nucléaire. La société nucléaire demande donc une police plus ou moins spécialisée, abondante et contraignante.
     Un des risques les plus graves est celui de vol de plutonium, qui peut être utilisé à la fabrication de bombes atomiques plus ou moins artisanales (une dizaine de kilos suffisent). On peut craindre tous les chantages. Or, il est à peu près impossible de tenir une comptabilité exacte, à quelques kilos près, du plutonium qui sera produit par centaines de kilos, voire par tonnes, si le programme de développement des surgénérateurs est poursuivi.
 
 
Questions
22 - L'implantation croissante d'installations nucléaires sensibles (centrales, usines d'enrichissement, de retraitement, stockage des déchets, etc.), ainsi que le transport des matières radioactives impliquent la mise en place d'un dispositif militaire et policier considérable, tant sur le plan de la protection physique des installations que dans le domaine de la sélection des travailleurs du nucléaire et annexes. Acceptez-vous un tel type de société?

23 - La fabrication du plutonium implique inévitablement la prolifération de l'arme atomique. Pensez-vous qu'un choix énergétique reponsable doit prendre en compte un tel risque?

b) La sécurité
     En cas d'accident (de centrale, de transport, ou d'irradiation pour une cause quelconque), il est prévu un plan ORSEC-RAD d'organisation des secours. Il est curieux que les autorités répugnent beaucoup à le divulguer, et, quand elles le font, ne publient que des banalités sans grande portée. En fait, il semble bien qu'en cas d'accident grave, elles soient beaucoup plus préoccupées d'«ordre public» que de secours proprement dit.
 
 
Question
24 -    Exigerez-vous la publication complète du plan ORSERC-RAD ou qu'à défaut des responsables communaux y aient accès?

c) Qui a décidé?
     Il est particulièrement frappant que le programme électro-nucléaire français ait été préparé et décidé sans réelle discussion préalable, sans débat ouvert où auraient pu être proposées plusieurs solutions, avec leurs avantages et leurs inconvénients (voir Annexe 10). Les hommes politiques se sont contentés de ratifier des décisions technocratiques. S'ils l'ont fait, c'est sans doute parce qu'elles répondaient aux désirs d'un état centralisateur et soucieux de concentrer tous les pouvoirs entre ses mains. Il se trouve qu'une organisation plus décentralisée de la production d'énergie permettrait de multiplier les centres de décision, de diversifier les solutions employées, et, sans briser les nécessaires solidarités nationales, d'adapter les procédés employés aux nécessités locales.

p.6

Annexe 10
     La commission PEON et la politique du «tout nucléaire».
     Le programme de développement massif de l'électronucléaire lancé en mars 1974, a été décidé par le gouvernement Messmer, sur proposition de la Commission PEON (Production dElectricité d'Origine Nucléaire).
     Celle-ci n'étai pas la commission impartiale et indépendante que 1'on aurait été en droit d'attendre. Elle était composée:
     - de membres de droit, représentants des pouvoirs publics, représentants des ministères intéressés, Directions d'EDF etdu CEA,
     - de membres nommés, représentants des mêmes services publics: ministères, EDF, CEA,
     - de 10 membres nommés, représentant toutes les entreprises directement intéressées au développement du nucléaire: Creusot-Loire, CGE, Péchiney, Alstom, CEM, Thomson, Schneider, Hispano-Alsacienne, Babcock et Milcox...
 
 
Questions
25 - Les instances politiques locales de la région Rhône Alpes (conseils généraux, conseils municipaux) ont émis de sérieuses réserves sur l'opportunité de construire le surgénérateur Superphénix.  Les conseils généraux de l'Isère et de la Savoie ont notamment demandé que «les travaux de construction de Superphénix soient suspendus en attendant la consultation démocratique qui s'impose avec la population et les élus de tous les départements concernés» (extrait du voeu adopté à  l'unanimité moins 5 abstentions par le conseil général de Savoie le 23 novembre 1976) (voir  Annexe  11). Souhaitez-vous un large débat démocratique sur les problèmes de l'énergie à tous les niveaux local, régional, national?

26 - Si oui, Etes-vous prêt à vous associer à toute demande faite auprès des pouvoirs publics pour organiser de tels débats?

27 - En cas de refus ou d'absence de réponse de ceux-ci, êtes-vous prêt à favoriser le débat dans votre commune en donnant les moyens matériels nécessaires, y compris aux associations opposées aux orientations énergétiques actuelles?

Annexe 11

     Extraits de la motion adoptée par le conseil général de l'Isère le 24 septembre 1976, par 19 pour, 15 contre, 10 abstentions:
     En face de ces décisions lourdes de conséquences prises sans aucun débat parlementaire dans le secret des cabinets ministériels et des firmes industrielles privées, le Conseil Général de l'Isère:
     - demande aux parlementaires de la région d'exiger la constitution immédiate d'une Commission d'enquête devant laquelle tous les aspects sécurité, dispositif industriel, accords internationaux, seront rapportés en vue de préparer le clair débat parlementaire auquel le pays a droit avant de poursuivre un effort de cette ampleur,
     - demande la constitution d'une Commission régionale permanente de sécurité où siégeront élus et délégués représentatifs de la population industrielle lourde, au point de vue de la protection des sites et des personnes.
     Dans les circonstances actuelles, tant que ces préalables ne sont pas levés, le Conseil Général de l'Isère demande au gouvernement de surseoir au projet de construction de la centrale de Creys-Malville.

d) les pratiques actuelles
     Devant les réticences, et même les résistances à un programme imposé d'en haut, la Direction d'EDF a entrepris - aux frais des abonnés - un énorme effort de publicité, pas toujours bien loyale, pour le faire accepter, et aussi, en encourageant la consommation électrique même là où elle n'est pas nécessaire (chauffage électrique intégré) pour la rendre indispensable.

suite:
     Un effort particulier a été fait auprès des enfants et des adolescents, mettant à contribution le corps enseignant promu au rang d'agent publicitaire.
     Les moyens employés pour mettre en oeuvre le programme ont parfois été assez singuliers: enquêtes d'utilité publiques ouvertes en cachette, constructions entreprises avant l'autorisation officielle, tentatives d'intimidation et refus de prendre en compte la volonté exprimée par la population, usage des SAFER au profit de l'EDF... Et les réactions policières ont été parfois très violentes, comme, récemment à Creys-Malville, alors même que les intentions pacifiques des manifestants étaient évidentes.
 
 
Questions
28 - Vous opposerez-vous à la publicité illégale de l'EDF (voir annexe 12) pour le chauffage électrique intégré?

29 - Soutiendrez-vous ceux qui s'opposent à la publicité mensongère d'EDF dans les écoles et les lycées ?

30 - Vous opposerez-vous à l'intervention de policiers ou de militaires contre les populations si celles-ci manifestant leur refus du programme nucléaire?

Annexe 12:
     Lettre de M. d 'Ornano en réponse à une lettre des Amis de la Terre protestant contre la publicité pour le chauffage électrique intégré.

Ministère de l'industrie et de la Recherche

République française
Le Ministre
Paris, le 20 déc. 1975

Monsieur,
     Vous avez bien voulu appeler mon attention sur certaines formes d'actions publicitaires d'Electricité de France prônant l'utilisation du chauffage électrique en l'associant au thème des économies d 'énergie.
     Comme vous le savez, un arrêté du 6 décembre 1974 règlemente la publicité dans le domaine de l'énergie et prévoit notamment que les actions publicitaires pouvant inciter à à consommation d'énergie sont interdites sauf agrément préalable.
     Les affiches auxquelles vous faites référence ne sont pas conformes aux dispositions de l'arrêté du 6 décembre. Il s'agit en fait de documents anciens, mis en place au cours de campagnes publicitaires antérieures, et qu'EIectricité de France a, sur ma demande, retiré de la circulation compte tenu des nouvelles règles en vigueur.
     J'ai renouvelé mes instructions à1'Etablissement Public pour que dans les quelques cas isolés qui ont pu échapper à sa vigilance, tel l'exemple que vous avez remarqué, les consignes déjà diffusées soient strictement appliquées,
     Je vous prie d'agréer, Monsieur, l'expression de mes sentiments les meilleurs.
 

Michel d'Ornano


Monsieur P. CHANIAL
Secrétaire de l'association
LES AMIS DE LA TERRE
47, rue E. Restout
14000 - CAEN

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