La G@zette Nucléaire sur le Net! 
N°15/16
LE RAPPORT SCHLOESING
LE PROJET ALTER

     «Frappé par la timidité la prospective énergétique actuellement disponible pour la France, ce groupe a naïvement entrepris, avec les moyens du bord, l'étude d'un scénario énergétique axé sur le potentiel renouvelable»
     C'est en ces termes que s'exprime le Groupe de Bellevue pour présenter le «Projet Alter» qualifié par les auteurs d'«esquisse d'un régime à long terme tout solaire»
     Le Groupe de Bellevue est constitué de chercheurs de divers horizons, Centre National de la Recherche Scientifique, Collège de France, Electricité de France, Institut National de la Recherche Agronomique, impliqués professionnellement dans les recherches sur les énergies renouvelables.
     C'est dans une substantielle introduction que se dessine le schéma global du rapport et que sont exposées: la motivation et la démarche du groupe pour établir un régime à long terme de consommation et d'approvisionnement énergétiques.
     Les principaux points que nous en retenons sont:
     - sur le plan de la motivation la volonté de réduire la «psychose selon laquelle un arrêt du développement nucléaire provoquerait nécessairement à terme une pénurie dramatique, pénurie qui concernerait en premier lieu les classes sociales aujourd'hui défavorisées et ruinerait l'économie du pays»).
     - sur le plan de la démarche: «la remise en cause de l'impératif catégorique de croissance industrielle et son remplacement par un impératif de stabilisation de l'activité productrice de microcosme humain».
     Ceci se traduit par le refus d'utiliser la démarche de prévision par extrapolation du passé.
     Le groupe envisage également la publication d'un scénario de transition conduisant au régime d'auto-subsistance dont les grands traits sont les suivants:
     On définit le régime d'auto-subsistance énergétique à long terme basé sur l'énergie solaire à partir d'hypothèses concernant, d'une part les besoins à satisfaire, et d'autre part les technologies considérées comme alors disponibles pour la conversion de l'énergie.
     - Conformément à la démarche d'anticipation employée, les consommations sont déterminées par évaluation de besoins à satisfaire et non comme prévisions d'une demande.
     - Les technologies envisagées à long terme pour la captation de l'énergie solaire correspondent à des hypothèses modestes («conservatrices») en ce sens que l'on ne retient que des procédés dont la faisabilité technique (mais pas nécessairement économique selon les critères actuels) est pratiquement acquise.
     Le résultat notable ainsi dégagé réside dans le fait que le potentiel solaire (le «gisement solaire») obtenu pour le territoire peut assumer les besoins «post-industriels» envisagés, mais cela à la limite de ses possibilités. Il apparaît en effet qu'une augmentation substantielle des superficies consacrées à l'approvisionnement énergétique est difficilement compatible avec l'impératif écologique introduit. Par exemple, un doublement des apports semble exclu, au moins avec les technologies conservatrices envisagées.
     En commentaire, le groupe déclare qu'il «s'intéresse à un avenir énergétique conduisant à un équilibre à très long terme basé sur des techniques et des besoins modestes».
     Par son approche et le choix résolu de répondre aux graves interrogations actuelles autrement qu'en termes de «fuite en avant», ce document mérite attention. (Vous pouvez vous le procurer au GSIEN)
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