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N°80/81
DES NOUVELLES DU PROGRAMME FRANCAIS

ANNEXES


Evolution de la réglementation de 1975 à 1986

     Les principaux textes législatifs et réglementaires intervenus depuis 1975 dans le domaine de l'environnement et qui concernent l'Etablissement (EDF) sont les suivants:

Spécifications législatives
     - Loi du 10 juillet 1976 sur la protection de la nature:
     Cette loi, de caractère général, concerne la protection des espaces naturels et des paysages, la préservation des espèces ammales et végétales, le maintien des équilibres biologiques et la protection dés ressources naturelles contre toutes les causes de dégradation qui les menacent. Elle prévoit, dans son article 2 complété par le décret d'application du 12 octobre 1977, que les ouvrages de production et de transport d'énergie électrique devront faire l'objet d'études d'impact permettant d'apprécier les incidences desdits ouvrages sur le milieu naturel.
     Ces études s'insèrent dans les procédures réglementaires existantes, en particulier une étude d'impact générale doit être jointe à la demande de déclaration d'utilité publique.
     L'étude d'impact comprend quatre chapitres:
     1. Une analyse de l'état initial du site et de son environnement, portant notamment sur les richesses naturelles et les espaces naturels, agricoles, forestiers, maritimes, ou de loisirs affectés par les aménagements ou les ouvrages.
     2. Une analyse des effets sur l'environnement et en particulier sur les sites et paysages, la faune, la flore, les milieux naturels, les équilibres biologiques et, le cas échéant, sur la commodité du voisinage (bruit, vibrations, odeurs, émissions lumineuses) ou sur l'hygiène et la salubrité publique.
     3. Les raisons pour lesquelles, notamment du point de vue des préoccupations d'environnement parmi les pertes envisagées, le projet présenté a été retenu.
     4. Les mesures envisagées par le maître de l'ouvrage pour supprimer, réduire et, si possible, compenser les conséquences dommageables du projet sur l'environnement ainsi que l'estimation des dépenses correspondantes.
     - Loi du 19 juillet 1976 relative aux installations classées:
     Cette loi remplace celle du 19 décembre 1917 relative aux «Etablissements dangereux, insalubres ou incommodes». Sont soumis à ses dispositions «les usines, ateliers, dépôts, chantiers, carrières et, d'une manière générale, les installations exploitées ou détenues par toute personne physique ou morale, publique ou privée, qui peuvent présenter des dangers ou des inconvénients, soit pour la commodité du voisinage, soit pour la santé, la sécurité, la salubrité publique, soit pour l'agriculture, soit pour la protection de la nature et de l'environnement, soit pour la conservation des sites et monuments». Le décret d'application du 21 septembre 1977 précise les nouvelles dispositions relatives à la délivrance des autorisations, et notamment l'obligation de fournir l'étude d'impact introduite par la loi du 10 juillet 1976.
     Ces dispositions s'appliquent aux nouvelles centrales ainsi qu'aux renouvellements d'autorisation relatives à des centrales anciennes et aux autorisations concernant les installations à transformer.
     Les réseaux de transport ne sont pas visés par cette loi sur les installations classées.
     - Loi du 31 décembre 1976 et du 3 janvier 1977 sur la réforme de l'urbanisme et sur l'architecture:
     Le décret d'application de ces lois, en date du 7 juillet 1977, rend obligatoire la demande de permis de construire pour les ouvrages aériens de transport et de distribution.
     Sont toutefois exemptés de cette formalité, tout en étant soumis à un régime de déclaration en Mairie, les ouvrages considérés comme de faible importance, c'est à-dire:
     - les lignes dont la tension est inférieure à 63 kV et la longueur inférieure à 1 km,
     - les supports dont la hauteur hors sol est inférieure à 12 m,
     - les postes de transformation dont la surface au sol est inférieure à 6 m2 et dont la hauteur est inférieure à 3 m.

suite:
      Les lignes de distribution entrent généralement dans cette catégorie; toutefois, les postes de transformation urbains, dont la surface est supérieure à 6 m2, sont soumis à la procédure complète, à moins qu'ils ne soient intégrés dans un bâtiment.
     Les études d'impact et les notices d'impact, jointes soit à la demande de déclaration d'utilité publique, soit à la demande d'autorisation de construire, doivent fait ressortir l'impact de l'ouvrage sur l'environnement et, dans le cas d'ouvrages d'une certaine importance, la justification du choix de l'implantation ou du tracé ainsi que les précautions prises pour limiter les impacts notamment à proximité des zones ou points sensibles.
     En ce qui concerne le bruit, le nouveau code de l'urbanisme définit une procédure permettant de créer autour d'une installation classée une zone grevée de servitudes (pouvant aller jusqu'à l'interdiction de construire) en vue d'éloigner les habitations.
     - Loi du 29 juin 1984 relative à la pêche en eau douce et à la gestion des ressources piscicoles:
     Cette loi, dont la date d'entrée en vigueur, a été repoussée au 1er janvier 1986, fixe les nouvelles modalités de protection et d'exploitation des ressources piscicoles, modifie ou abroge une centaine d'articles du Code Rural.
     Electricité de France est très directement concerné par les dispositions suivantes:
     - en premier lieu, le nouvel article 410 du Code Rural impose, pour tout ouvrage implanté dans le lit d'un cours d'eau, le maintien d'un débit minimum garantissant la vie et la reproduction des espèces peuplant le cours d'eau, s'agissant des ouvrages à construire, le débit minimal ne doit pas être inférieur au 1/10e du module du cours d'eau ou au 1/20e lorsque le module est supérieur à 80 m/s Ces dispositions seront progressivement étendues aux ouvrages existants à la date de la publication de la loi, Dans un délai de trois ans à compter de cette date, le débit minimal devra, sauf impossibilité technique, être augmenté de manière à atteindre le quart des valeurs fixées pour les ouvrages à construire;
     - en second lieu, l'article 411 du Code Rural prévoit la mise en place, dans les cours d'eau dont la liste est fixée par décret, de dispositifs assurant la circulation des poissons migrateurs. Les ouvrages existants devront être équipés de ces dispositifs dans un délai de cinq ans à compter de la publication d'une liste d'espèces migratrices par bassin, fixée par le Ministère compétent. Bien que l'équilibre financier de certaines concessions puisse être affecté par cette disposition, le législateur a expressément exclu toute indemnisation des exploitants;
     - l'article 434 soumet à autorisation les vidanges de plan d'eau. Mais cette autorisation ne constitue pas une circonstance de nature à exonérer l'exploitant de sa responsabilité pénale en cas de dommages piscicoles consécutifs à une vidange;
     - enfin, l'article la de la loi prévoit que l'obligation faite à Electricité de France d'acheter l'énergie produite par les entreprises exclues de la nationalisation est levée, provisoirement ou non, lorsque ces entreprises se trouvent dans une situation irrégulière.
     - Loi du 12 juillet 1983 relative à la démocratisation des enquêtes publiques et à la protection de l'environnement:
     La loi du 12 juillet 1983, réformant les enquêtes publiques, a posé les principes suivants:
     - toute opération susceptible d'affecter l'environnement doit faire l'objet d'une enquête publique;
     - les enquêtes publiques doivent être dirigées par des Commissaires enquêteurs indépendants et impartiaux (ils sont désignés par le Président du Tribunal Administratif), plus compétents et dotés de pouvoirs élargis;
     - la participation des administrés sera facilitée par une large publicité ainsi que par une procédure ouverte et, le cas échéant, contradictoire.
     Le décret du 23 avril 1985, pris pour l'application de la loi du 12 juillet 1983 définit tout d'abord le champ d'application de l'enquête et détermine ensuite les modalités d'organisation et de déroulement de l'enquête.
p.21

     Il dresse la liste des aménagements, ouvrages ou travaux devant être précédés d'une enquête publique. Ceux qui intéressent plus particulièrement Electricité de France sont les suivants:
     - les installations classées pour la protection de l'environnement soumises à autorisation,
     - les installations nucléaires et leurs rejets d'effluents radioactifs,
     - les constructions soumises à permis de construire,
     - l'ouverture de carrières dont l'importance dépasse un certain seuil,
     - le défrichement d'au moins 25 ha, le seuil étant abaissé à 10 ha si un arrêté préfectoral a constaté que le taux de boisement de la commune est inférieur à 10%.
     Afin de diminuer le nombre des enquêtes, le décret a prévu par ailleurs que lorsqu'une opération fait l'objet d'une enquête préalable à la déclaration d'utilité publique, l'avis de mise à l'enquête peut indiquer que cette enquête vaudra également pour d'autres procédures devant normalement donner lieu à enquête publique en application de la loi du 12 juillet 1983.

Spécifications réglementaires
· Concernant la pollution des eaux
     - Arrêté du 20 novembre 1979 relatif à la lutte contre la pollution des eaux:
     Pris en application des directives du Conseil des Communautés Européennes, cet arrêté annule les réglementations antérieures qui fixaient notamment le respect d'une température limite de 30°C dans les cours d'eau.
     Visant des «objectifs de qualité des eaux» en fonction du milieu considéré, il distingue notamment les eaux salmonicoles (saumons, truites...), les eaux cyprinicoles (carpes) et les eaux destinées à la production d'eau alimentaire pour lesquelles sont indiquées des élévations de température et des températures à ne pas dépasser.
     Le classement des eaux superficielles selon ces différentes catégories n'ayant pas encore été complètement établi en France, il en résulte des difficultés d'application du fait que les Services de l'Administration anticipent sur les valeurs susceptibles d'être adoptées ultérieurement.
     - Arrêté du 7 juillet 1983 relatif aux conditions dans lesquelles s'effectuent les opérations de contrôle des rejets et des eaux réceptrices:
     Cet arrêté apporte des précisions sur les méthodes suivant lesquelles sont opérés l'examen des lieux, les mesures effectuées sur place, les prélèvements.
· Concernant la pollution de l'air
     - Arrêté du 20 juin 1975 sur les émissions de poussières:
     Cet arrêté impose la mesure en continu des teneurs en poussières des gaz de combustion émis à la cheminée des centrales thermiques et non plus la mesure de la concentration au sol qui peut cependant être considérée comme plus représentative de la nuisance.
     Les teneurs limites admissibles ont été considérablement réduites et ces dispositions ont été rendues applicables aux centrales consommant du fuel-oil qui n'étaient pas visées par la réglementation antérieure.

suite:
     L'application de cette nouvelle réglementation et la création de zones de protection spéciale autour des grandes agglomérations (notamment de Paris) ont entraîné pour l'Etablissement des conséquences financières importantes, aggravées du fait qu'une interprétation très stricte des textes a conduit les pouvoirs publics à en exiger l'application aux centrales anciennes qui ont été reconverties du fuel au charbon.
     - Décret du 7 juin 1985 instituant une taxe parafiscale sur la pollution atmosphérique et arrêté du 7 juin 1985 pris pour l'application de ce décret:
     Aux termes de ces deux textes, les installations de plus de 50 MW thermiques sont assujetties, jusqu'au 31 décembre 1989, au versement d'une taxe parafiscale à hauteur de 130 F par tonne d'oxydes de soufre rejetés dans l'atmosphère.
     Les industriels qui procèderont à des investissements en vue de prévenir ou de réduire la pollution atmosphérique pourront recevoir une aide pouvant aller jusqu'à 50% de leur dépense.
· Concernant le bruit
     - Décret du 21 septembre 1977 pris en application de la loi du 19 juillet 1976 relative aux installations classées:
     Ce décret définit notamment les informations à fournir par l'étude d'impact acoustique: le pétitionnaire reste libre de choisir les valeurs limites du niveau de bruit de ses installations, sa seule obligation étant d'indiquer l'impact qui en résulte pour le voisinage et de fournir certaines informations sur les sources sonores et les raisons du choix des dispositifs d'insonorisation retenus.
· Concernant la radioécologie
     - Décrets du 6 novembre et du 31 décembre 1974 et arrêtés du 10 août 1976 sur la surveillance radioécologique des sites des centrales nucléaires:
     Jusqu'à la fin de 1974, chaque centrale nucléaire était soumise en matière de radioécologie, aux dispositions d'un protocole d'accord particulier et les mesures de contrôle étaient centralisées et effectuées en parallèle d'une part par le Département de Radioprotection de l'Etablissement, d'autre part par le Service Central de Protection contre les Rayonnements Ionisants (SCPRI) du Ministère de la Santé.
     La réglementation devient plus précise avec la parution des décrets du 6 novembre et du 31 décembre 1974 relatifs aux effluents gazeux et liquides, puis avec les arrêtés du 10 août 1976 qui concernent les études préliminaires, les enquêtes publiques et les règles générales applicables aux rejets d'effluents radioactifs liquides et gazeux. Ces arrêtés définissent notamment les normes de rejets, les contrôles d'environnement et les laboratoires d'environnement.
     La réglementation de plus en plus contraignante impose une grande rigueur dans les procédures et les relations avec le SCPRI ; elle fixe même le type des appareils à employer, mais elle est essentiellement orientée vers la prévention. Les études préliminaires doivent être très détaillées et démontrer que les mesures sont prises pour éviter tout risque vis-à-vis des populations. En exploitation, les contrôles doivent permettre de vérifier que les rejets autorisés
- pour lesquels le SCPRI donne sa garantie d'innocuité - ne sont pas dépassés.
p.22

Répartition géographique de la production électronucléaire et de la consommation d'électricité
D'après "Fessenheim en bref", EDF février 1986
EDF a divisé la France en 5 régions (CIME: Centre Interrégional des Mouvements d'Energie)
Le bilan énergétique présenté par EDF pour 1985 est le suivant:
 
CIME 1
(Nord etParis)
CIME 2
(Est)
CIME 3
(Sud-Est)
CIME 4
(Sud-Ouest)
CIME 5
(Ouest)
FRANCE
Production électronucléaire
46.900
13.600
76.100
25.500
51.000
213.100
Production thermique classique
24.700
13.500
6.200
3.100
4.600
52.100
Production hydraulique
100
9.200
39.800
13.600
900
63.600
Total
71.700
36.300
122.100
42.200
56.600
328.800
Part de l'électronucléaire dans la production totale
65%
37%
62%
60%
90%
65%
Consommation électrique
93.000
47.200
84.700
36.300
41.800
303.000
Surproduction par rapport à la production
-30%
-30%
+31%
+14%
+26%
+8%
Les énergies sont en millions de kWh (GWh)
Quelques remarques:
1) La région où la part de l'électronucléaire est la plus importante est l'Ouest (90%)
2) La région où la consommation est la plus faible par rapport à la production est le Sud-Est avec une surproduction de 31%. Vient ensuite l'Ouest avec une surproduction de 26%.
p.23
Exploitations et recherches françaises d'uranium naturel à l'étranger

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