A. CONSEIL DES COMMUNAUTÉS EUROPÉENNES
Si vous n'êtes pas d'accord avec l'exposé
des motifs du pourquoi et du comment sont établies les normes, si
vous pensiez que c'était SCIENTIFIQUE, si vous pensez qu'il faut
donner votre avis en temps que personne ou mieux en tant que groupe de
personnes, intervenez directement au niveau CEE ou au niveau de vos instances.
Sinon SCIENTIFIQUEMENT tout continuera comme avant.
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1. Généralités
p.14
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1.4. En conséquence, le
6 mai, après avoir consulté les Etats membres, la Commission
a publié la recommandation n° 86/156/CEE[1] fixant des
niveaux d'intervention sous la forme de limites de contamination radioactive
pour certains produits agricoles; ces limites avaient été
conçues pour parer au danger immédiat provenant d'un type
particulier de matière radioactive, à savoir l'iode 131.
Ce risque étant de durée relativement brève, l'on
a ensuite envisagé les risques à long terme associés
à la présence d'autres matières radioactives.
1.5. A la suite de discussions peu concluantes avec les Etats membres, le groupe d'experts nommé pour le Comité Scientifique et Technique pour conseiller la Commission dans l'établissement des Normes de Base Euratom en matière de protection sanitaire, aux termes de l'article 31 du traité Euratom, a été invité à donner son avis de toute urgence. Le 23 mai, le groupe a recommandé de fixer, provisoirement, la limite à 1.000 becquerels (Bq) pour le césium 134 et césium 137 combinés par kilogramme de denrée alimentaire et un groupe de travail a été constitué afin d'examiner l'ensemble de la question des limites applicables en matière de contamination radioactive des denrées alimentaires consécutive à un accident. La limite provisoire s'appliquait précisément au cas de Tchernobyl, en ce qu'elle tenait compte du fait que toutes les formes de matières radioactives autres que celle du césium étaient, à la suite de la décroissance naturelle de l'iode 131, de relativement peu d'importance sous l'angle du risque sanitaire causé par l'intermédiaire des denrées alimentaires. 1.6. Dans son règlement n° 1/07/86[2], adopté aux termes du traité CEE le 30 mai, le Conseil a fixé des limites qui étaient en fait inférieures à celles recommandées par les experts. Ce faisant, il a tenu compte de paramètres dépassant la compétence du groupe «article 31» tels que les limites déjà imposées par les pays tiers; c'est ainsi que, les Etats-Unis, la Suède et le Canada avaient tous adopté des limites autour de 370 Bq/kg, en ce qui concerne les importations de produits agricoles. 1. J.O. L118/28 du 17.5.86
En conséquence, une limite de 370 Bq/kg
a été appliquée par le règlement au lait, aux
produits laitiers et aux produits alimentaires destinés aux nourrissons
et une limite de 600 Bq/kg a été appliquée à
tous les autres produits agricoles; si le règlement en soi ne s'appliquait
qu'aux importations vers la Communauté[1], il a été
convenu qu'aucune limite inférieure ne serait appliquée par
les Etats membres en ce qui concerne le commerce intracommunautaire.
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1. En attendant l'établissement de ce règlement, les importations de certains pays tiers avaient été provisoirement suspendues au titre du règlement n° 1382/86 du Conseil (J.O. L l27/1 du 13.5.86). 2. "Critère de radioprotection pour limiter l'exposition du public en cas de rejet accidentel de substances radioactivess", doc. V /5290/EN F, juillet 1982. En outre, la même méthode, destinée
à être appliquée sur une base plus large, et comprenant
en particulier le contrôle des denrées alimentaires contaminées,
a été recommandée par la Commission Internationale
de la Protection Radiologique[1].
1. Publication 40 du CIPR, annales du CIPR, volume
14/2, 1984.
2. Nature de la radioactivité et des rayonnements nucléaires 2.1. Il est indispensable de comprendre la
nature de la radioactivité et des rayonnements nucléaires
pour évaluer les problèmes scientifiques qui doivent être
résolus lorsqu'on fixe un système de contrôle de l'exposition
à des rayonnements nucléaires.
(1) Commentaire Gazette: c'est le concept de seuil p.15
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2.3. L'émission de rayonnements
nucléaires par ces matières est une caractéristique
inhérente au processus de désintégration radioactive,
par lequel les matières essayent de revenir à une forme stable;
le déroulement de ce processus s'accompagne d'une réduction
de la radioactivité de la matière(2). La vitesse de
réduction est caractéristique de la forme particulière
de la matière radioactive impliquée et s'exprime en termes
de demi-vie, c'est-à-dire de la période nécessaire
pour que la radioactivité diminue de moitié et pour que l'intensité
des rayonnements émis diminue en conséquence. La demi-vie
de la matière peut aller d'une infime fraction de seconde à
plusieurs millions d'années, selon la forme particulière
concernée. Ainsi, dans l'environnement terrestre, l'homme est constamment
exposé à des rayonnements provenant de matières radioactives
naturelles possédant une demie-vie si grande qu'elles existent depuis
la formation de la terre, ainsi qu'à des rayonnements provenant
de l'espace inter-sidéral, les «rayonnements cosmiques»,
du soleil et d'autres étoiles. Certaines matières radioactives
naturelles sont même incorporées dans le corps humain du fait
de leurs propriétés chimiques et métaboliques.
2.4. Le taux d'émission de rayonnement par des matériaux radioactifs à tout moment est mesuré en becquerels (Bq); les concentrations radioactives peuvent donc être exprimées en becquerels par kilogramme (Bq/kg) du matériau en question. C'est ainsi qu'une forme naturelle de potasse radioactive, appelée potassium 40, existe dans nos corps à un niveau de quelque 70 Bq/kg de tissu; sa demi-vie dépasse 1.000 millions d'années et les rayonnements qu'il émet ne diminuent par conséquent pas pendant la durée d'une vie humaine.(3) 2.5. L'exposition aux rayonnements est mesurée en sievert (Sv) ou en subdivision de cette unité; pour les besoins du présent projet il sera utile d'utiliser le millesievert (mSv), qui équivaut à 1/1000 de sievert.(4) En moyenne, nous sommes soumis dans le monde entier à une exposition (ou dose) de 2 mSv par an de rayonnements naturels, dont 1,3 mSv environ proviennent de matériaux radioactifs existant dans la nature, tels que le potassium 40 qu'absorbe le tissu humain. A certains endroits, l'exposition aux rayonnements naturels peut être dix fois supérieure à la moyenne du monde entier; à titre de comparaison, même les membres de la population vivant à proximité d'une centrale d'énergie nucléaire ne sont exposés que rarement à une dose annuelle excédant 0,02 mSv due au fonctionnement de la centrale. 2.6. Il est important de noter que le taux d'exposition découlant d'une quantité quel qu'elle soit de matériaux radioactifs et exprimée en becquerels ne dépend pas seulement de l'intensité des rayonnements, mais également(5) de sa nature exacte, qui dépend elle-même du type spécifique de matériaux radioactifs concernés. Commentaires Gazette: (2) De la bouillie pour chat. En plus le choix des termes est curieux. Pourquoi les corps «essayent de revenir à un état stable»? Ils n'essayent pas, c'est la logique de l'émission radioactive. Il y a un mélange de terme d'où des choses curieuses. L'énergie de la particule émise ne change pas. Ce n'est donc pas l'intensité mais la quantité qui diminue. (3) Une forme naturelle de potasse? Ca signifie quoi exactement? (4) Mille-sievert: jolie expression pour millisievert et pourquoi équivaut: le millisievert est le milliéme de sievert par définition. (5) Pas clair du tout: bien sûr cela dépend de la particule émise a, b ou g mais aussi de l'énergie transmise à cette particule lors de la désintégration radioactive. (suite)
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Par ailleurs, l'exposition totale mesurée au cours d'un laps de temps quel qu'il soit dépendra également de la vitesse à laquelle l'intensité des rayonnements diminue (c'est-à-dire la demie-vie) et des processus chimiques et biologiques qui peuvent faire en sorte que tel matériau est transféré hors du système; là encore, ces aspects dépendent du matériau radioactif spécifique utilisé. Il n'existe par conséquent pas de rapport fixe entre le degré de radioactivité exprimé en becquerels et l'exposition subie exprimée en sieverts.(6) 2.7. L'un des principes fondamentaux de la radioprotection est que, même s'il n'est pas possible d'établir des différences dans le nombre de cas de cancers correspondant à des doses mesurées en mille sievert(7), on suppose néanmoins que le risque de cancer est proportionnel à l'exposition subie et que les effets provoqués(8) par de faibles doses sont masqués par le fait que des cas de cancer peuvent se déclarer pour d'autres raisons. On est parti de cette supposition dans l'intention d'obtenir une marge de sécurité(9) pour toutes les erreurs susceptibles de se produire, il y a en effet de bonnes raisons de penser que le rapport actuellement utilisé et qui repose sur des expositions à des doses beaucoup plus élevées, telles que celles dont on a fait l'expérience avec des armes atomiques au Japon, est dans la pratique de nature très conservateur. Les limites fixées par les Normes de Base Euratom pour les expositions contrôlables sont établies pour assurer que le risque de cancer, même dans une optique pessimiste, est très faible par rapport à tous les risques auxquels nous sommes exposés dans la vie quotidienne.(10) 3. Recommandations du groupe d'experts «article 31»
Commentaires Gazette: (6) Rapport unique et non fixe. (7) Millisievert. (8 et 9) Affirmation péremptoire mais contestable. Tout le problème des faibles doses repose sur cette interprétation officielle, car ce que nous affirmons est qu'on n'a aucune certitude sur les effets de faibles doses par manque de recul et d'études. (10) Affirmation fausse. (11) Doit être tenté et non pas "a été". p.16
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3.2. Le groupe d'experts de l'article
31 a constaté que les actions nécessaires pour maîtriser
la distribution et l'importation de denrées alimentaires dans la
Communauté sont complexes et ont des conséquences sociales
et économiques considérables. Pour la première année
suivant un accident, il propose les NER recommandés par la Commission
Internationale de Protection Radiologique pour l'exposition aux rayonnements
provenant des denrées alimentaires[1], à savoir un
niveau inférieur de 5 mSv et un niveau supérieur de 50 mSv[2].
Pour les années suivantes, les niveaux recommandés sont de
1 et 10 mSv étant donné que les niveaux de contamination
seront plus faibles et que le temps aura permis de mettre sur pied, s'il
y a encore lieu, des moyens de protection efficaces et économiques.
Les experts notent encore que la probabilité d'un accident touchant
de vastes zones de la Communauté est suffisamment faible pour qu'il
soit possible 1 d'examiner chaque accident séparément.(12)
1. Publication CIPR 40, Annales de la CIPR Vol.
14/2, 1984.
3.3. Toutefois, pour des accidents moins graves,
des niveaux inférieurs à ceux proposés peuvent convenir
pour des contre-mesures plus simples que celles requises pour contrôler
les denrées alimentaires à l'échelle communautaire.
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Afin d'obtenir un résultat plus facilement utilisable, les radionucléides ont été ensuite groupés en trois catégories et le nombre de produits alimentaires a également été ramené à trois du fait du regroupement de la viande, des fruits, des légumes et des céréales en une seule catégorie appelée «autres denrées alimentaires principales». Pour chacune des neuf combinaisons ainsi déterminées, les niveaux de contamination obtenus pour un niveau de dose donné correspondent en général aux niveaux les plus bas pour chaque nucléide dans la catégorie en question, indépendamment du groupe d'âge du consommateur. 3.6. Le rapport du groupe de travail a été approuvé par le groupe de l'Article 31 qui a transmis ses recommandations à la Commission[1]. Il convient de souligner un certain nombre de points importants dans les recommandations du groupe. a) Comme indiqué précédemment, les niveaux de référence inférieurs recommandés sont destinés à faire en sorte que l'exposition ne dépasse pas 5 mSv au cours de la première année et 1 mSv les années suivantes. b) On suppose que l'application d'une limite permettra de s'assurer que sur une année complète le niveau de contamination moyen des produits consommés ne dépassera pas 10% de cette limite. Cette supposition est basée sur: - la réduction importante des niveaux de contamination au cours de la première année, due à des processus dans le milieu terrestre et à la décroissance radioactive des nucléides à courte demie-vie; - le fait que tous les produits consommés ne seront pas contaminés jusqu'à la limite adoptée, même au début. En outre, la valeur de 10% est considérée comme suffisamment prudente pour qu'il soit inutile de tenir compte des effets additionnels des trois catégories de denrées alimentaires et les trois catégories de nucléides. c) Jusqu'à présent, il n'existe pas de données reconnues au niveau international concernant les effets de l'âge sur le comportement métabolique. Les experts ont utilisé les meilleures données disponibles. d) Exceptionnellement, les niveaux de concentration en nucléides des «produits laitiers» ne sont pas basés, en ce qui concerne la catégorie de nucléides contenant des radionucléides de césium, sur la valeur de nucléide la plus basse, mais sur le césium 134. Cela est justifié si l'on considère les voies de contamination des denrées alimentaires susceptibles de résulter des accidents de réacteurs. Commentaires Gazette: 12. Méconnaissance des probabilités: c'est donc discutable comme approche car une probabilité faible n'a jamais fixé l'heure de sa réalisation. Donc on peut avoir successivement 2 accidents au même endroit. Demandez à Sandoz ce qu'il pense de l'année 1987. 13. On attend les normes pour enfant en particulier en France. p.17
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4. Avis du groupe ad hoc d'experts scientifiques de
haut niveau
(pages 12-13 du rapport COM 87-28 final) 4.1. Comme indiqué dans le paragraphe
1.9., la Commission a décidé, sans porter préjudice
à l'Article 31 du traité Euratom, de constituer un «Comité
ad hoc d'experts scientifiques indépendants de haut niveau»
(ci-après appelé Comité des Sages - CDS) pour évaluer
les résultats scientifiques des recherches en cours suite aux incidents
nucléaires récents, pour envisager les implications éventuelles
pour les Normes de Base et les niveaux de référence en cas
d'accident et pour conseiller la Commission quant aux futures actions en
radioprotection.
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4.7. Les calculs faits par le Groupe d'Experts de l'Article 31 sont basés sur certaines hypothèses concernant l'importance de la contamination de la chaîne alimentaire. En vue de confirmer ces hypothèses, le CDS a recommandé d'entamer des études détaillées sur des situations particulières, y compris les habitudes alimentaires, qui peuvent identifier l'existence de problèmes locaux. Si de tels problèmes devaient exister, il serait nécessaire d'introduire des niveaux dérivés de référence à appliquer dans la région considérée, aussi bien en termes d'ingestion annuelle d'un radionucléide particulier, qu'en termes de concentration totale de radioactivité dans les aliments pour des contrôles dans la région concernée. 4.8. Le CDS a également pris en considération le moment à partir duquel les limites de contamination des aliments, due à un accident, peuvent être supprimées. Il a conclu que ceci ne peut se faire avant que la dose extrapolée pour le groupe d'individus le plus exposés, après l'arrêt des règlementations communautaires, ne soit substantiellement réduite, notamment en dessous de la moitié du niveau inférieur de référence. c. GROUPE D'ÉTUDE SUR LA «PROPOSITION
D'UN RÈGLEMENT (EURATOM) DU CONSEIL FIXANT LES NIVEAUX MAXIMA ADMISSIBLES
DE RADIOACTIVITÉ
1ère Partie: communication de la Commission 1. Dans le texte de la communication de la
Commission au Conseil, il est souvent fait référence au caractère
«scientifique» de l'établissement des Normes. Il est
cependant nécessaire de remarquer que ces normes sont fixées
au moyen de deux paramètres:
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c) sur un même territoire
national, les trajectoires du nuage, combinées avec les variations
météorologiques locales (pluie notamment) et celles du relief
géographique, peuvent conduire à des situations très
diversifiées du point de vue de l'exposition aux rayonnements. Une
règle unique fondée sur un seuil fixé à l'avance
ne se prêtera guère à ce type de situations;
d) une dose de 5 mSv délivrée à un million d'individus adultes induira un peu plus de 60 cancers mortels (si l'on se réfère à la valeur de la relation «dose-effet» proposée par la CIPR). Il est donc nécessaire de ne pas attendre ce niveau d'effet pour agir. 3. La rédaction de l'article 3.3. introduit une confusion. Il est nécessaire de distinguer la cause qui est la gravité de l'accident, de l'effet constitué par l'impact radiologique. On peut imaginer un accident grave sans émission de matières radioactives dans l'environnement et un accident endommageant faiblement l'installation mais se traduisant par des rejets significatifs. 4. L'article 3.6. suppose qu'en fixant une limite de dose à ne pas dépasser, la distribution réelle des doses est telle que la valeur moyenne, relative à un large groupe, est égale au dixième de la valeur maximale. Ce concept a été rapporté en 1977 par la CIPR dans sa publication n° 26. Elle concernait uniquement les personnes «professionnellement exposées». La CIPR avait supposé que ce constat, qui n'est d'ailleurs pas vérifié dans tous les cas (ex: mineurs d'uranium, centrales électronucléaires américaines, personnel des entreprises extérieures intervenant dans les centrales nucléaires) pouvait aussi s'appliquer pour le public. Cependant, aucune preuve n'a été apportée. Or le groupe de travail accepte cette donnée comme «suffisamment prudente». Je pense que cette considération manque de rigueur. Par ailleurs, à l'alinéa C, il est question du manque de données relatives à l'établissement de modèles dosimétriques pour l'enfant en bas âge et l'adolescent. Il faut cependant noter que le Comité II de la CIPR a déjà proposé quelques limites annuelles d'incorporation - LAI - pour l'enfant, et que des organismes, comme le NRPB au Royaume-Uni par exemple, ont calculé des LAI pour de nombreux radionucléides. 5. La rédaction de l'article 3.7 est trop vague. Elle ne propose aucune règle claire pour la révision des recommandations. Ces dernières pourraient résulter, par exemple, de données techniques et scientifiques comme: a) la proposition par la CIPR de nouveaux modèles dosimétriques relatifs à l'incorporation par voie respiratoire ou digestive de produits radioactifs par des enfants; b) la révision de la valeur de la relation «dose-effet» résultant par exemple de nouvelles données épidémiologiques, du réexamen des doses délivrées à Hiroshima et Nagasaki, ou des données épidémiologiques relatives à l'exposition professionnelle. Il est nécessaire d'établir une règle du jeu. Dans le cas contraire, la révision sera frappée d'une suspicion légitime. Remarque générale Gazette: Les articles 2 et 3 de cette communication comportent de nombreuses inexactitudes techniques et scientifiques. Leur rédaction devrait être entièrement revue. Même les unités du système international sont improprement utilisées (mille-sievert pour millisievert - article 2.5). (suite)
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2° Partie: proposition d'un règlement Article 2.1
3° Partie: avant-projet d'avis du groupe d'étude 10. Cette nouvelle proposition de règlement
est plus claire dans son expression que celle qui a été présentée
pour avis au groupe de travail.
p.19
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Il est cependant inutile de faire
état des «références aux scientifiques»
- article 2.3 - qui ne constituent pas réellement un paramètre
pertinent. En effet, de très nombreux pays ont adopté les
«normes fondamentales de radioprotection» de la CIPR, ce qui
ne les a pas empêché d'avoir arrêté, en matière
de contamination radioactive des produits consommables, des normes variant
dans un rapport variant de 1 à 100.
Comme je l'ai expliqué au point l, ces normes sont arrêtées en fonction de deux paramètres: - paramètre scientifique: la relation «dose-effet» - paramètre sociopolitique: le «risque acceptable». Cette deuxième donnée constitue à l'évidence le paramètre le plus important. C'est donc un faux fuyant que d'évoquer le souci d'obtenir «les données scientifiques les plus récentes». 12. L'article 3.4 appuie l'idée d'avoir une norme qui peut être modifiée par le caractère spécifique de l'accident. Cette disposition est à mon avis mauvaise, car elle aura pour effet de réduire le crédit apporté aux règlements communautaires. L'expérience de Tchernobyl a montré la difficulté qu'il y avait d'arrêter «à chaud» une norme. La révision peut nous ramener dans cette situation difficile. On pourrait cependant admettre que les règles relatives à l'exportation soient fixées mais qu'au niveau d'un Etat membre, touché par un accident nucléaire, une modulation des normes nationales puisse être apportée sous la responsabilité de l'Etat concerné. d. LE PARLEMENT EUROPÉEN ET LES NORMES DE CONTAMINATION RADIOACTIVES DES ALIMENTS Très peu de publicité a été faite en France au sujet de la proposition de la Commission des Communautés Européennes au Conseil concernant un règlement fixant les niveaux maximaux admissibles de radioactivité pour les denrées alimentaires. Cette proposition a été modifiée par un vote du Parlement Européen le 28 octobre dernier en faveur d'une diminution des valeurs maximales de radioactivité pour les denrées alimentaires, les aliments pour le bétail et l'eau potable en cas de niveaux anormaux de radioactivité ou d'accident nucléaire. (suite)
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La modification du texte initial a suivi la proposition émanant de la Commission de l'Environnement, de la Santé publique et de la Protection des consommateurs (Rapporteur Madame Undine Bloch von Blotnitz). Les valeurs maximales demandées par le Parlement Européen sont données dans le tableau ci-dessous. Elles séparent l'iode 131 du strontium 90 et sont de 4 à 20 fois plus faibles que celles proposées par la Commission des Communautés Européennes: on comprend pourquoi cela s'est très peu su en France. Il va être intéressant de suivre le conflit qui ne va pas manquer de s'ensuivre entre le Parlement Européen et la Commission des Communautés Européennes. «Le vote sur le projet de résolution législative est reporté jusqu'à ce que cette position (de la Commission des CE) soit connue». Les arguties juridiques ont l'air très subtiles. Certains amendements au texte initial de la Commission des CE adoptés par le Parlement comportent des précisions intéressantes, les Etats membres sont tenus de maintenir, en prévision d'éventuelles catastrophes, des stocks de denrées alimentaires destinés à des groupes à risques comme les femmes enceintes, les enfants en bas âge et les malades. Le niveau maximal de contamination radioactive de ces denrées est fixé au 1/l0e des valeurs retenues dans la présente proposition. D'autres amendements intéressants: «étant admis que toute dose de rayonnements entraîne une augmentation du risque pour la santé humaine, toute fixation de niveaux limites en matière de doses ou en matière de contamination de produits agricoles et d'eau potable doit être considérée comme arbitraire; mais que aussi longtemps que l'on utilise la technique nucléaire et qu'il y a risque d'accident nucléaire il est nécessaire de fixer et d'appliquer de tels niveaux». p.20
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«ces niveaux doivent
tenir compte des avis scientifiques les plus récents à l'échelle
internationale tout en reflétant le point de vue selon lequel il
est nécessaire d'accorder la priorité à la protection
de la santé»
«le respect des valeurs maximales doit être l'objet de contrôles appropriés; qu'à cet effet il convient de prescrire une procédure uniforme; que les résultats des contrôles doivent être documentés et être portés à la connaissance de l'opinion publique» Il a été précisé que «des normes de sécurité identique ne garantissent pas une sécurité identique, puisque les régimes alimentaires changent pour chaque groupe de population et pour chaque région»... que «pour les radiopathies stochastiques (leucémie, cancer, malformations génétiques) il n'existe pas en l'état actuel des connaissances scientifiques, de seuil en-dessous duquel la probabilité d'apparition d'une telle affection est nulle, il convient de maintenir la charge radioactive à un niveau aussi bas que possible afin de minimiser l'ampleur des dommages; que cet impératif vaut plus particulièrement pour les populations qui ont besoin d'être spécialement protégées» «considérant qu'il s'avère nécessaire d'établir un système permettant à la Communauté en cas d'accidents nucléaires ou d'autres événements entraînant une contamination radioactive de produits agricoles ou d'eau potable, de fixer les valeurs maximales en matière de contamination radioactive afin de protéger la population dans son ensemble et en particulier les groupes à risque». Il est même question que doivent participer «à égalité de droits, aux travaux du comité consultatif (qui doit faciliter la fixation de valeurs maximales) comme à ceux du Comité de gestion, des scientifiques travaillant en toute indépendance par rapport à l'industrie nucléaire et faisant preuve d'esprit critique à l'égard de l'énergie nucléaire»... e. QUI SONT CES EXPERTS SCIENTIFIQUES QUI DOIVENT RECOMMANDER LES NORMES DE CONTAMINATION RADIOACTIVE DES ALIMENTS? Ce sont les mêmes experts qui étudient
pour la Commission des Communautés Européennes les conséquences
de l'accident de Tchernobyl.
M. Alex Falconer, député britannique au Parlement Européen,
a posé la question écrite suivante (9 juin 1986 86/C330/43):
(suite)
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La Commission peut-elle indiquer: Qui sont les membres de ce «groupe 31»? Quelle est leur expérience dans le domaine de la radioactivité et quels emplois ont-ils occupés dans ce domaine? 3. Comment ont-ils été nommés et par qui? (16 septembre 1986) 1. Les experts visés à l'article
31 du Traité Euratom sont actuellement les suivants:
Commentaire Gazette:
p.21
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La lettre de 5 académiciens français
au Président de la CEE, dont le Monde du 28 octobre s'est
fait l'écho, au sujet des normes de contamination radioactive des
aliments, indiquait que «les chiffres proposés par la Commission
ne sont pas fondés sur les avis scientifiques des Comités
Institutionnels Communautaires mais ont été arbitrairement
abaissés» etc...
Concerne: Limites de contaminations radioactives dans les aliments après un nouvel accident nucléaire/position luxembourgeoise Monsieur le Docteur,
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- En cas d'accident nucléaire seulement
10% des aliments consommés seraient contaminés. Le Luxembourg
n'admet pas cette hypothèse, car dans certaines régions la
proportion des aliments contaminés et consommés peut être
beaucoup plus élevée. Il existe également des personnes
qui consomment les produits de leur propre production, éventuellement
complètement contaminée.
- Le projet suppose que le régime alimentaire est le même dans la communauté européenne, ce qui n'est pas le cas. Le projet ne tient pas compte de groupes critiques de la population qui ont un régime alimentaire particulier. Le projet ne s'intéresse qu'à la dose moyenne par individu, or il n'existe pas d'Européen moyen. - Les valeurs des limites devraient diminuer lorsque 2 ou plusieurs groupes de radioéléments contaminent en même temps les aliments. Le projet ne prévoit pas de système de réduction dans ce cas. - Il n'y a pas de raisons scientifiques justifiant une augmentation des limites actuellement en vigueur pour le césium après l'accident de Tchernobyl (370 Bq/l dans le lait et 600 Bq/kg dans les autres aliments). Au contraire, les données récentes résultant de la recherche sur les effets stochastiques des rayonnements ionisants montrent que la relation dose/effet est probablement plus grande qu'on ne l'a supposé jusqu'à présent. Je vous prie d'agréer, Monsieur le Docteur, l'expression de mes sentiments très distingués. P. Kayser
Chef de la Division de la Radioprotection p.22
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FRFR
PARIS, 17 oct. (AFP) - A la veille de la réunion
ministérielle, le 19 octobre à Luxembourg, qui pourrait ratifier
le projet d'augmentation des normes européennes de contamination
des aliments, le GSIEN (groupement de scientifiques pour l'information
sur l'énergie nucléaire) estime «inadmissible»
toute modification en hausse des normes actuellement en vigueur.
FP/HM
Bien sûr, ce communiqué de l'AFP n'a été publié par aucun journal. Paris le 20 novembre 1987
Monsieur,
à Monsieur André FONTAINE, Directeur du journal «Le Monde» Les douze ministres des Affaires Etrangères doivent reprendre ce 24 novembre les discussions sur les normes de radioactivité des denrées alimentaires. Sous le titre: «Cinq scientifiques français contestent les normes européennes de radioactivité» vous vous êtes fait l'écho de la position de ces cinq académiciens critiquant la proposition de la Commission au sujet des normes. (suite)
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suite:
En ce qui concerne le Césium, ils indiquent: «les chiffres proposés par la Commission ne sont pas fondés sur les avis scientifiques des Comités Institutionnels Communautaires mais ont été arbitrairement abaissés etc...». Ils ont omis de dire que les experts français auprès de ces Comités sont: le Dr. Jammet, ancien chef du Département de Protection de l'Institut de Protection et Sûreté Nucléaire (lPSN-CEA) actuellement Conseiller auprès du Haut Commissaire du CEA, et deux membres du Service Central de Protection contre les Rayonnements lonisants, le Pr. Chanteur et le Directeur du SCPRI le Pr. Pellerin, bien connu depuis la catastrophe de Tchernobyl. Voilà qui devrait rassurer vos lecteurs. Jusqu'à présent, ces experts se sont comportés comme des défenseurs inconditionnels de l'énergie nucléaire et non comme des médecins chargés de protéger les populations contre les rayonnements ionisants. S'il est vrai qu'il y a actuellement, dans l'établissement des normes, des composantes à la fois scientifiques et socio-économiques, celles-ci sont à la base même des Recommandations de la Commission Internationale de Protection Radiologique (CIPR). Ainsi peut-on lire dans les Recommandations de 1977 (CIPR 26) : «la plupart des décisions concernant les activités humaines sont fondées sur un bilan implicite des coûts et des avantages qui permet de conclure que la mise en œuvre d'une pratique déterminée en "vaut la peine"»... C'est ce bilan, ignoré de la quasi-totalité des citoyens, qui conditionne l'«acceptabilité» de l'énergie nucléaire. Dans le «coût» intervient l'évaluation des détriments liés aux facteurs de risque des rayonnements ionisants. Ceux-ci s'expriment par une relation du type Effet/dose: nombre de morts par cancer induits par unité de dose de rayonnement reçu, nombre de morts génétiques, morbidité etc... Cette évaluation est une des composantes scientifiques du bilan. Elle est loin de susciter l'unanimité dans les milieux scientifiques et est l'objet d'une vive controverse (voir par exemple les récents numéros de New Scientist et de Nature). L'«acceptabilité» dépend du prix que l'on est prêt à payer. Certains pays préfèrent indemniser les agriculteurs en ayant des normes basses et éviter ainsi des cancers et un fardeau génétique supplémentaires. Bien sûr, si l'on pense a priori qu'il n 'y a aucun risque, on ne s'embarrasse pas de tels problèmes. Les scientifiques du GSIEN (Groupement de Scientifiques pour l'Information sur l'Energie Nucléaire) sont opposés à toute augmentation des normes de radioactivité des denrées alimentaires sur la base d'études récentes qui indiquent que les risques auraient été sous-estimés (notre communiqué à l'AFP du 16 octobre 1987). En ce qui concerne les concepts à la base de la protection radiologique des travailleurs et de la population, le GSIEN a fait parvenir aux membres de la CIPR réunis en session à Côme en septembre dernier une lettre insistant sur la nécessité d'un réexamen du système de radioprotection et d'une réduction des doses «admissibles». Plus de 50 scientifiques français se sont déjà associés à ce texte. Nous espérons que dans le souci de susciter un débat véritable sur cet important sujet concernant la santé publique vous voudrez bien en faire part à vos lecteurs. Veuillez croire, Monsieur, à mes meilleurs sentiments. p.23a
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Les réunions d'experts
ne devraient pas se tenir à huis clos. Leur date devrait ètre
connue et les droits d'inscription non dissuasifs. Tout scientifique qui
en fait la demande devrait pouvoir y assister, toute association de citoyens
devrait pouvoir se faire représenter par ses propres experts.
Sinon que se passe-t-il? Nous prendrons comme exemple la Conférence de Vienne du 25-28 août 1986 sur «L'accident du réacteur nucléaire de Tchernobyl et ses conséquences» où les experts soviétiques ont fourni un rapport détaillé de l'accident et de ses conséquences devant la communauté des experts internationaux. En ce qui concerne la France, ce rapport n'a pas été remis dans son intégralité aux membres du Conseil Supérieur de Sûreté Nucléaire. Dans la partie qui n'a pas été diffusée figure l'Annexe 7 relative aux problèmes médico-biologiques liés à l'accident. C'est dans cette Annexe qu'est faite l'évaluation des conséquences à long terme de l'accident en particulier du nombre de morts par cancers dans les décennies à venir. Par les contacts avec nos collègues étrangers, nous savons que ce document est très peu connu. Les autorités françaises ne sont donc pas les seules à avoir exercé un acte de censure intolérable vis-à-vis de ce rapport très important pour la population mondiale, censure qui permet ensuite la manipulation de l'information. C'est dans cet esprit d'accessibilité aux données que nous demandons que soit établi au niveau européen un Répertoire des Rapports concernant entre autres: la sûreté nucléaire, la surveillance des territoires, les données épidémiologiques, les rapports issus des réunions d'experts, etc... Il nous paraît urgent que toutes les grandes villes disposent de bibliothèques spécialisées où ces rapports seraient disponibles. Rappelons qu'en France certains de ces rapports sont inaccessibles. A titre d'exemple, nous n'avons pas pu obtenir une étude sur «L'évaluation des doses reçues par le personnel non EDF» (personnel intérimaire) réalisée par le CEPN (Centre d'études sur l'évaluation de la protection dans le domaine nucléaire) car ce rapport est confidentiel*. 2. Les résultats des mesures de surveillance de l'environnement
devraient être publiés sous forme de véritables rapports
scientifiques
(suite)
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Nous demandons que les résultats des mesures correspondant à cette surveillance soient publiés dans de véritables rapports répondant aux critères scientifiques habituels dont le contenu corresponde à une information réelle. La pratique actuelle des Autorités sanitaires françaises ne répond pas à ces critères. Nous prendrons par exemple les Bulletins mensuels du SCPRI (Service Central de Protection contre les Rayonnements lonisants, qui est le service technique du Ministère de la santé et du Ministère du Travail). Ces Bulletins consistent actuellement en des listings de chiffres difficiles à exploiter. Il serait important que la totalité des mesures relatives à l'environnement autour de chaque site nucléaire soit rendue publique dans des rapports mensuels qui ne soient pas que des catalogues. Ces rapports devraient permettre l'identification des lieux de mesure, indiquer les procédures de prélèvement d'échantillons, l'origine et l'importance des marges d'erreur (bruit de fond du laboratoire d'analyse, temps de comptage affecté à la mesure, etc... ). Ils devraient indiquer également les mesures effectuées à titre exceptionnel en cas d'incident ou d'accident. Ceci permettrait de suivre avec précision l'évolution radiologique autour d'un site. Il peut paraître anodin d'indiquer si les résultats sont rapportés à la date du prélèvement ou à la date de la mesure mais ce n'est pas du tout négligeable s'il s'agit par exemple d'une mesure de contamination par l'iode 131. Si l'interprétation des résultats est délicate, les Conseils municipaux et régionaux pourraient se faire aider par les experts de leur choix. 3. Il est d'usage dans la communauté scientifique d'avoir
la possibilité d'analyser et de critiquer les résultats obtenus
et les hypothèses de calcul, de vérifier les résultats
publiés en refaisant les mesures
p.24
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II. L'information donnée par les
pouvoirs publics devraient avoir un contenu réel et ne pas comporter
d'omissions essentielles
Nous donnerons deux exemples «d'omission». l. L'exemple des enquêtes publiques
2. L'exemple des démantèlements
III. Quel rôle devraient jouer les médias dans l'information du public? Le rôle difficile des médias devrait
être de situer les événements dans un contexte plus
général qui seul permet à l'information de rester
compréhensible du grand public. Cette information ne devrait pas
se traduire par la disparition du contenu informatif véritable.
Donnons quelques exemples:
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IV. Un exemple flagrant de non-crédibilité scientifique: la gestion de la crise nucléaire en France suite à la catastrophe de Tchernobyl Nous tenons à protester publiquement et à alerter la Communauté Européenne sur le fait que les Autorités sanitaires françaises n'ont pas fourni les données réelles de la contamination en France suite à la catastrophe de Tchernobyl. En voici deux exemples: Le rapport de l'organisation mondiale de la santé (6 mai 1986)
Le Journal Officiel des communautés européennes
Luxembourg, le 5 octobre 1987
p.25
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Commentaire Gazette
Le passage sur l'accessibilité des données a entraîné dans les couloirs des réactions vives (mais courtoises) de la part d'une personne de l'establishment nucléaire français: «Vous mettez en cause les autorités françaises, or les autres pays en ont fait autant. Il faut laver son linge sale en famille». Il est vrai que les autres pays en ont fait autant. Nous le savons et d'ailleurs c'est indiqué dans le texte. Nous avons pu le vérifier de visu puisqu'un participant italien avait la version officielle italienne du rapport soviétique. Elle ressemble comme deux gouttes d'eau à la version distribuée en France aux membres du Conseil Supérieur de Sûreté: seule la 1ère partie a été traduite. Pour les Italiens, la 2e partie comporte, au lieu des 7 Annexes, une liste de références bibliographiques. Ce qui se passe est extrêmement grave. Avec un système «d'information» un peu plus au point des différentes autorités étatiques, ce document aurait pu complètement échapper à notre connaissance! Une complicité d'un cercle limité d'officiels à haut niveau peut permettre la manipulation de l'information. Nous avons lieu de penser que c'est ce qui se développe depuis l'an dernier afin de minimiser la catastrophe de Tchernobyl et rendre «acceptable» un éventuel accident sur nos réacteurs. Comment expliquer autrement l'empressement des experts occidentaux à diviser par 2 l'estimation soviétique du nombre de morts, dès la conférence de Vienne? Peu de temps après le facteur de réduction passait à 10 car il y aurait eu surestimation par les experts soviétiques de la contamination par le césium, les contre-mesures d'intervention sur la nourriture aurait été suffisamment efficaces pour réduire la contamination, donc la dose engagée. Telles sont les thèses actuellement admises officiellement. Or, près de la moitié de la population composant les 75 millions d'Ukrainiens et de Biélorusses est rurale et les contre-mesures quand elles sont prises sont certainement moins efficaces dans les régions rurales que dans les zones urbaines. Hors d'Ukraine et de Biélorussie, à Moscou même, ont été vendues des viandes notablement contaminées. Le bulletin du SCPRI de juin 1986 (2e partie) donne la contamination de certains «Produits alimentaires destinés à la communauté française de Moscou» (analyses faites à la demande du Ministère des Affaires Etrangères). (suite)
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suite:
Il est raisonnable de penser que c'est à
Moscou que les contrôles sont les plus stricts. Les niveaux de contamination
de certaines viandes à 10.000 Bq/kg étaient donc plus élevés
que ceux indiqués au mois d'août 86 dans l'annexe 7 du rapport
soviétique: «à la mi-mai, seuls les isotopes du Césium
et 131I ont été trouvés dans la viande
et à la fin mai et en juin quasiment que les Cs 137 et 134 (dans
le rapport 2:1) étaient détectés. Cependant la teneur
en césium radioactif dans la viande (bœuf) était passablement
élevée, 10-8 à 10-7 Ci/kg»
soit 370 à 3.700 Bq/kg.
p.26
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Article 2
Article 3
Article 5
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Article 8
Le présent règlement entre en vigueur le troisième jour suivant celui de sa publication au Journal officiel des Communautés européennes. 2. Règlement (CEE) n° 3955/87 du Conseil du 22 décembre
1987
LE CONSEIL DES COMMUNAUTÉS EUROPÉENNES,
A ARRÊTÉ LE PRÉSENT RÈGLEMENT:
Article 7
Article 8
p.27
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