2. RÉUNION DE COORDINATION
DES CINQ SITES REFUSANT
L'ENFOUISSEMENT DES DÉCHETS
HAUTEMENT RADIOACTIFS ET DE TRÈS LONGUE VIE
10 janvier 1988 Paris
Communiqué à la presse
Chacun des cinq sites fait une présentation
de l'Association qu'il représente et de la situation locale créée
par l'intrusion de l'Andra.
Une justification de la présence de
l'ADEMAU (Association de défense des Monts d'Auriat) s'impose. Ce
site prospecté il y a quelques années, puis apparemment abandonné
par le CEA, reprend une activité matérialisée par
les éléments ci-après:
- Réactivation de deux forages en grande
profondeur à
AURIAT
- Installation du laboratoire 1ère
génération à FANEY - AUGERES
- Reconnaissance de la roche de cette région
comme une roche similaire à la roche dure schiste ou granite du
Maine et Loir et des Deux Sèvres...
Analyse sommaire sur l'action de l'Andra dans ces régions
L'Agence nationale est intervenue dans des
parties excentrées des départements, tendant à marginaliser
tant son intervention que les cantons concernés. Les événements
pouvaient, sans réveil des habitants, passer pour des événements
mineurs vis-à-vis des cantons voisins et a fortiori vis-à-vis
du reste de la France.
Réaction des habitants
Les déchets sont produits par 55 millions
de français, s'y ajoutent les déchets étrangers qui
sont stoçkés en France. N'oublions pas que 80% des déchets
retraités à La Hague sont d'origine étrangère.
Ex. Les déchets atomiques en provenance du Japon, après extraction
d'une partie du Plutonium, restent en France. Seul le Plutonium, d'après
des sources autorisées, repart par avion vers le Japon.
La gestion dès déchets concerne
donc la totalité des Français. Il n'est donc pas question
de régler ce problème à la sauvette, en bradant par
la méme occasion une des régions concernées, tout
en faisaant croire à l'ensemble du pays que la solution concoctée
par une poignée de personnes est une merveille du genre.
Bref rappel de l'essentiel du projet
Les déchets radioactifs ont deux caractéristiques
essentielles :
- TOXICITÉ PHYSIQUE (radioactivité)
et CHIMIQUE (pour certains des éléments, ex. le Plutonium...)
- DURÉE DE VIE: longueur de temps pendant
laquelle ces déchets induiront un danger pour les habitants et l'environnement;
sans entrer dans les détails, il s'agit n'en déplaise à
certains qui voudraient minimiser le risque et sa durée, de période
de temps qui se situe au niveau du million d'années et au-delà
(Neptunium et Iode 129, respectivement 2,2 millions d'années et
17 millions d'années).
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suite:
Nous pouvons pousser la plaisanterie jusqu'à
annoncer que d'après les spécialistes nucléaires,
il faut compter de 40 à 20 périodes consécutives pour
arriver à une neutralisation de ces produits que l'homme a réinventés.
Les barrières
les barrières artificielles sont-elles sûres?
Si l'on se réfère à la
merveille technologique de Superphémx, à la technologie tellement
de pointe qu'elle en perce la cuve du barillet,
Si l'on se réfère à l'arrogante
certitude de certains spécialistes qui pendant deux à trois
semaines n'ont pas cru les voyants allumés qui les prévenaient
de la fuite de sodium,
Si l'on compare les affirmations d'aujourd'hui
avec les affirmations des responsables du service central de protection
(professeur Pellerin, etc.) lors du passage du nuage de Tchernobyl,
Si l'on compare avec d'autres situations pour
lesquelles nous pouvons apporter des détails si vous le désirez,
Nous pouvons vous dire que nous ne sommes
pas rassurés.
En effet, les deux barrières artificielles,
le fût et le verre sont à l'usage du temps ce que sont les
choses construites par l'homme. Le CEA ne peut présenter que ces
deux éléments qui à la lecture des informations en
notre possession sont de piètres emballages. Nous nous référons
à de saines lectures dont les textes sont rédigés
par les promoteurs du projet. A ce sujet, il faut signaler au non averti
que l'interprétation des résultats de laboratoires sera différente
selon que l'on a entre les mains le rapport d'ingénieur ou le rapport
déjà interprété par le niveau hiérarchique
supérieur
En fait il ne s'agit que d'emballage ou de
conditionnement nécessités apres retraitement pour le transport
ou la manutention.
L'ultime barrière: la géologie
C'est la seule trouvaille du CEA via sa société
à responsabilité très limitée: l'Andra.
Dans quelques années, en face de l'échelle
de temps relative à la durée du confinernent des éléments
radioactifs toxiques, c'est en effet le seul élément retardateur
pour la remontée dans l'environnement des radionucléides.
Encore une fois si l'on se réfère
aux affirmations des spécialistes de 1'Andra, la fiabilité
de cette barrière repose essentiellement sur une profession de foi.
Nous devons nous faire à l'idée que la nature est d'accord
pour réaliser ce que nous ne pouvons faire actuellement: confiner
la radioactivité pendant des millions d'années.
Pendant. ce temps-là, nous lisons dans
la littérature des spécialistes de l'AEN (Agence de l'énergie
nucléairede l'OCDE): «les résultats des expériences
sur des modélisations mathématiques ne pourront être
démontrés par des expériences, des incertitudes irréductibles
subsisterons à l'issue des études, les cheminernents font
appel, pour une part, à des raisonnements objectifs, pour une autre
part à des déductions. voire même à de l'intuition,
etc...
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