I. Origine et statut du CSM
II. Chronologie des événements
Classiquement, on distingue 3 phases dans l'évolution
d'un centre de stockage de surface des déchets radioactifs:
III. Capacités de stockage du CSM
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Les volumes de déchets radioactifs stockés au C.S.M. de 1969 à 1992 apparaissent dans le tableau I-1 ci-dessous: VOLUMES (en m3) DE DECHETS STOCKES DE 1969 A 1992 AU CSM A ces chiffres, il faut ajouter les colis attendus
en 1993 (17.000 m3) et 1994 (6.000 m3) ce qui conduira
à un volume total de déchets stockés au CSM de 525.000
m3.
DENSITE DE STOCKAGE AU CSM ET AU CSA Le CSM présente une densité de stockage près de 5 fois plus grande que le Centre de l'Aube. Il est vrai que la réglementation a défini des limites en terme de "capacité a", et non pas en terme de densité, néanmoins, il est possible de s'interroger sur une telle disproportion entre ces deux sites (aux fonctions identiques). IV. Capacité alpha du CSM
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· Enfin,
de caractère exceptionnel et devant faire l'objet d'un agrément
spécifique de la part de l'exploitant, des colis peuvent être
acceptés au-delà de 3.700 MBq a/f
(0,1 Ci a/t) sans pouvoir en aucun cas
dépasser 18.500 MBq a/t (0,5 Ci
a/t)
Ce sont les travaux de la Commission Castaing qui ont abouti à édicter ces règles réduisant d'un facteur 10 les propositions du CEA. Dans son rapport, publié en mars 1983, la Commission "exprime ses préoccupations en ce qui concerne la conformité du C.S.M. au regard des règles fondamentales de sûreté édictées en 1982". Le groupe formule à cet égard un certain nombre de recommandations qui lui paraissent urgentes: · "que l'on examine très sérieusement la situation actuelle du C.S.M. où des déchets a jusqu'a 10 Ci/m3 (370.000 MBq/m3) ont été stockés jusqu'en 1979, et s'il convient de reprendre ces déchets". · "que ne soient stockés au CSM que des déchets de catégorie A qui satisfassent à la nouvelle norme en teneur a. Ces déchets devraient être stockés géographiquement à des endroits bien distincts des déchets à teneur élevée déjà stockés, afin de laisser ouverte une option de réprise éventuelle des déchets déjà stockés". · "que ne soient plus construits de stockages enterrés à des niveaux tels qu'en cas de hautes eaux les déchets ou la structure en béton soient au-dessous du niveau phréatique". Une partie des déchets a a été reprise et reconditionnée, puis transférée vers le Centre d'Etudes Nucléaires de Cadarache. L'autorisation du Service Central de Sûreté des Installations Nucléaires (SCSIN) a été donnée à deux reprises (lettres du 12.09.90 et du 06.04.92) pour les déchets de sulfates de plomb radifères (contenant du Radium) originaires de l'usine CEA au Bouchet. En 90-91, les responsables de l'ANDRA admettaient que la capacité a au CSM était le double de la limite réglementaire actuelle. Les travaux actuels de reprise pourraient réduire ce dépassement à 50% voir 20% selon des pronostics plus récents, mais aucun bilan détaillé n'a été publié. Notre dernière information (source SCSIN) fait état, à ce jour, d'une activité a sur le CSM de 393 TBq (1 TBq = 1.000 milliards de Bq), soit près de 10.620 Ci. V. La dosimétrie de zone en périphérie du site En juin 87, à l'extérieur du site, à proximité des bâtiments TB, Centrales et des tumulus P21 et P24, des débits de dose particulièrement anormaux sont mesurés. Cette situation, même si l'on note une légère tendance à la baisse depuis la fin 89, demeure encore actuellement (figure I-1): (suite)
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Ces débits de dose, enregistrés en juin 87 en périphérie du site (à l'endroit mentionné auparavant), sont 20 à 30 fois la valeur du bruit de fond naturel mesuré dans la région. Ils chutent très rapidement mais restent jusqu'à la fin 89 dans des valeurs comprises entre 7 à 15 fois le niveau ambiant (symbolisé par la flèche). En 89, l'ANDRA a pris des mesures (mise en place de coques de béton, déplacement de caissons fortement irradiant...) visant à réduire ces débits de dose. Depuis 90, la dosimétrie de zone indique des valeurs se stabilisant aux environs de 3 à 5 fois le bruit de fond naturel (tableau 1-3). Jusqu'en 91, cette situation est clairement contraire à la réglementation actuelle (3ème colonne tableau 1-3) et pire encore si l'on se réfère aux dernières recommandations de la CIPR (1 mSv / an). Tableau 1-3
VI. La contamination des sédiments de la Ste
Hélène
Tableau I-4
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Ces résultats d'analyses
traduisent une contamination significative en divers radionucléides
caractéristiques, issus du retraitement. La pollution en Césium
137 est particulièrement forte. L'activité en Césium
134 apparaît grossièrement corrélée avec celle
du Césium 137, mais ce n'est pas le cas pour le Rhodium 106 et le
Cobalt 60: en effet la contamination des sédiments en 106Rh
n'est observée que durant l'année 1990 (avec parallèlement
des valeurs plus élevées en 60Co) alors que les
activités en Césiums de ces mêmes sédiments
sont les plus "faibles". Cette discordance entre les Césiums, d'un
côté, et le 106Rh et le 60Co, de l'autre,
pourrait indiquer que le point source de cette pollution a varié
au cours du temps.
L'étude du rapport isotopique 137Cs / 134Cs de nos résultats (tableau I-4) montre une parfaite cohérence avec celui présenté par les auteurs de l'étude IPSN (chap. II,§ A2) et conduit à la même conclusion quant à la "datation" de ces Césiums. De l'ordre de 70-80 en 1987, ce ratio augmente rapidement (fonction du rapport des périodes respectives) pour être de l'ordre de 500 en 93. Tableau I-4
Parmi ces radioéléments, les teneurs en Césium 137 sont de loin les plus élevées mais en outre présentent d'importantes fluctuations au cours du temps (figure I-2): Figure I-2
Les différents laboratoires trouvent en général des valeurs de l'ordre de 100 à 300 Bq/kg à des points de prélèvement différents. C'est également notre cas pour les prélèvements de 1989-1990, mais au printemps 88 et en début d'année 91 et à nouveau fin 92, nous observons des valeurs 10 fois plus fortes au même point de prélèvement. Il est à noter qu'au printemps 87, le L.D.A. indique des valeurs 4 fois plus élevées que pour le reste de cette année-là. Il faut dire que ces résultats nous ont tout d'abord surpris: nous nous attendions en effet, lors de périodes de forte pluviosité, à des valeurs diminuées par phénomène de lessivage et dilution. Cette observation et interrogation apparaît en des termes analogues dans le rapport de l'IPSN (chap. II). (suite)
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Les valeurs obtenues au début 91 (de l'ordre de 3.000 Bq de 137Cs/kg de sédiments secs), nous ont amené à porter le dossier devant la Commission d'Information Hague et, face à certaines critiques, à proposer de vérifier ces données dans le cadre d'un essai inter-laboratoires. Cette intercomparaison a eu lieu en mai/juin 91. Les résultats montrent une très grande concordance entre les trois laboratoires (SPR-COGEMA / LDA / ACRO). Les teneurs en 137Cs avancées par l'ACRO, durant février et mars, sont parfaitement confirmées (point n°4). De plus les activités obtenues à cette occasion, au lieu de prélèvement habituel du SPR et du LDA (point n°7), apparaissent 10 fois supérieures aux valeurs habituelles. La recherche de l'origine de cette pollution a conduit les participants à explorer des ruissellements sortant du sous-sol sous forme de petites résurgences au point n°5 (Annexe IV). Les prélèvements effectués lors de l'intercomparaison et par la suite par l'ACRO conduisent aux résultats indiqués dans le tableau I-5: Tableau I-5
Il est à souligner que ce point de prélèvement
se situe à un niveau très élevé (2 à
3 m au-dessus du niveau de l'eau) et que par conséquent il n'a pas
pu être pollué par la Ste Hélène. Il s'agit
là d'un mélange de sable et de terre végétale.
On ne devrait donc pas y trouver plus que le maximum que l'on trouve dans
la terre surfacique de la région, soit 20 à 30 Bq/kg. Cette
contamination semble donc provenir de ces infiltrations souterraines issues
des sites COGEMA et/ou ANDRA. Il n'est pas impossible d'ailleurs que ce
terme source varie au gré de facteurs non identifiés, ce
qui expliquerait la présence de Rhodium 106, en quantité
non négligeable, dans les prélèvements de 1990 et
son absence par la suite.
VII. La contamination de l'eau
de la Ste Hélène par le tritium
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Il n'en est pas du tout de même
pour le Tritium, essentiellement présent sous forme d'eau tritiée,
dont les activités dans la Ste Hélène sont fortement
élevées y compris si l'on compare avec d'autres cours d'eau
soumis à l'influence d'installations nucléaires.
Les valeurs des moyennes annuelles de ces 16 dernières années sont rapportées ici (figure I-3). Les valeurs mensuelles varient entre plusieurs centaines et plusieurs dizaines de milliers de Bq/l, avec une pointe record de 52.000 Bq/l en octobre 1982. A titre de référence, il est bon de rappeler que les eaux de surface continentales (en dehors des sites nucléaires) présentent des teneurs en tritium inférieures à 1 Bq/l. L'ANDRA, dans une note rédigée en septembre 1983, estime à partir de ces mesures que l'activité totale annuelle moyenne retrouvée dans le ruisseau de la Ste Hélène est de 1.850 GBq/an (50 Ci/an). En fait, 3 mois plus tard, l'ANDRA communiquera "l'activité rejetée, provenant du CSM, est d'environ 3.700 GBq (100 Ci) de Tritium par an" Figure I-3
On note une diminution significative des concentration en tritium, d'abord après 82 puis après 87. Pour cette dernière, l'explication est vraisemblablement liée à l'arrêt du rejet des eaux de ruissellement du CSM dans ce ruisseau. Toutefois, des teneurs en tritium comprises entre 300 et 500 Bq/l continuent d'être observées ces 5 dernières années. On peut raisonnablement penser que la Ste Hélène serait également affectée, à partir du CSM, par des eaux d'infiltration impliquant alors des nappes phréatiques. VIII. La contamination des nappes phréatiques
par le tritium
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CONCENTRATION EN TRITIUM DANS LE PIEZOMETRE 702 Comme il s'y était engagé le
15 juin, Monsieur Voizard, Directeur du CSM, a adressé à
la Commission (24.12.92) un rapport qui mérite ici d'être
relaté, car il apporte des informations de grande importance sur
l'état du CSM et jusqu'à lors non diffusées publiquement.
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A l'extérieur du site,
ces eaux souterraines se dirigent vers le ruisseau Le Grand Bel dont la
source présente une contamination en Tritium de l'ordre de 600 Bq/l.
A mi-chemin entre le CSM et la source du Grand Bel, se situe le piézomètre
702 que nous évoquions au début de ce paragraphe (figure
I-4).
IX. Commentaires
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Chapitre II Introduction Le rapport, relaté ici, fait le point sur l'avancement d'une étude pluriannuelle concernant l'impact du Centre de Stockage de la Manche (CSM) sur l'environnement. Il fait suite à un précédent rapport de A. Fraizier et M. Pally - "étude radioécologique du CSM" - diffusé en février 87. Dans ce travail, les auteurs (vraisemblablement les mêmes) ont cherché à: - identifier et quantifier les radioéléments migrant à partir du CSM, - étudier leur devenir tant en milieu continental qu'en milieu marin, - développer des protocoles permettant d'analyser les transferts des radioéléments dans des systèmes biologiques. Deux domaines ont été explorés: - le milieu continental, - le milieu marin. Les prélèvements d'échantillons ont été effectués sur deux périodes: en octobre 86 et en mai 87. Cependant les auteurs présentent également des tableaux de mesures portant sur de plus longues périodes de suivi. Remarque: pour plus de clarté à l'attention du lecteur non averti, certains tableaux repris ici ont pu être soit simplifiés, soit recomposés. Ainsi, les incertitudes sur les mesures - qui peuvent atteindre 10% voir plus (ce qui est fréquent en spectrométrie g) - ne sont pas reprises. A. Investigations en milieu continental
A.1. Résultats des mesures dans l'eau
ACTIVITÉ EN CÉSIUM 137 DANS L'EAU BRUTE
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A.1.2 - Activité en Tritium
Les teneurs en tritium de l'eau confirment les résultats précédents (radioactivité gamma) et mettent clairement en évidence l'influence du CSM sur la radioactivité du ruisseau Ste Hélène. On observe en effet un net gradient d'activité décroissante de l'amont vers l'aval (tableau II-2): TENEUR EN TRITIUM DANS LA STE HÉLENE (le 8 avril 1987) Comparativement aux ruisseaux de référence,
les teneurs en Tritium sont de 200 à 2.000 fois plus élevées
dans le ruisseau de la Ste Hélène.
A.2. Résultats des mesures dans les sédiments
TENEURS EN CÉSIUM 137 DANS LES SÉDIMENTS (mai 1987) (en Bqlkg de sédiments secs)
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Comme pour l'eau, les auteurs observent une nette augmentation du 137CS dans les sédiments de la Ste Hélène en 1987 par rapport à 1986: 8 fois plus à la même station (Pont Durand). A travers cette étude des sédiments, deux arguments permettent d'impliquer le CSM dans cette contamination radioactive du milieu environnant: 1°) la comparaison des activités massiques avant et après le point de déversement des eaux de ruissellements dans la Ste Hélène (tableau II-4): RADIOACTIVITÉ GAMMA ARTIFICIELLE DU SÉDIMENT PRÉLEVÉ À L'AMONT ET À L'AVAL DU DÉVERSEMENT DES EAUX DE RUISSELLEMENT DU C.S.M. DANS LA STE HÉLENE (en Bq/kg sec) 2°) l'étude du rapport isotopique 137CS / 134CS. En raison de la différence entre leur période respective (137CS, T = 30 ans; 134CS, T =2 ans) ce rapport constitue un bon index permettant d'apprécier l'origine (en fonction du temps) d'une contamination. Le rapport des radiocésiums est 5 à 7 fois plus élevé tout au long de la Ste Hélène que ce même ratio en amont du point de rejet ou encore dans les ruisseaux de référence (tableau II-5). La "datation" des césiums de la Ste Hélène est donc beaucoup plus ancienne. Tableau II-5
On notera, par ailleurs, que ce rapport isotopique
très élevé dans la Ste Hélène apparaît
comme une donnée constante dans tous les prélèvements
effectués de la mi-86 à la mi-87.
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Comme l'indique le rapport des
valeurs "Aval / Amont", "l'impact du déversement des eaux de
ruissellement du CSM dans la Ste Hélène est à nouveau
très nettement mis en évidence"...
TENEUR EN EMETTEURS ALPHA DU SEDIMENT PRELEVE A L'AMONT ET A L'AVAL DU DEVERSEMENT DES EAUX DE RUISSELLEMENT DU C.S.M. DANS LA STE HÉLENE (en Bq/kg sec) A.3. Résultats des mesures dans les végétaux
Tableau II-7
Là encore il est observé une augmentation de l'activité en 137Cs dans les iris en 87 par rapport à 86; les valeurs sont 2 et 2,6 fois plus élevées respectivement pour les parties souterraines et aériennes. Tableau II-8
Tableau II-9
(suite)
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suite:
Observant les teneurs en Césium 137 dans les bryophytes collectées dans la Ste Hélène depuis janvier 84 à mai 87, les auteurs notent que "la teneur en 137Cs augmente régulière-ment dans le temps et suit même une courbe exponentielle... Cette évolution de la teneur en Césium 137 dansles bryophytes reflète celle de l'eau". Concernant le Tritium (émetteur b pur), sa teneur dans les mousses de la Ste Hélène apparaît 50 fois plus élevée que dans celles des ruisseaux de référence. On soulignera qu'il s'agit ici de Tritium incorporé à la matière organique. Enfin, concernant les émetteurs a, les radionuléides présents dans les sédiments (tableau II-6) sont retrouvés dans des mousses prélevées dans la Ste Hélène mais pratiquement non détectables dans celles du ruisseau de référence. Les auteurs se sont par ailleurs attachés à développer un test biologique, permettant le controle radioécologique des rivières, dont les résultats soulignent tout l'intérêt, non seulement en terme de bioindicateurs, mais également pour l'étude des transferts. Des mousses, prélevées dans la Sorgue (ruisseau de référence) et implantées dans la Ste Hélène, atteignent en quelques jours les niveaux de radioactivité artificielle des mousses locales (témoin station). Ainsi, elles reflètent très bien la radioactivité présente dans l'eau pendant leur période d'immersion. B. Investigation en milieu marin
1°) transferts radioactifs par milieu aqueux:
Conclusion
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La mise en cause du CSM semble
peu discutable. "L'activité en aval du point de déversement
des eaux de ruissellement du CSM peut être jusqu'à 500 fois
supérieure à celle en amont". L'existence, pour certains
radionucléides, de gradients d'activité décroissante
(d'amont en aval) constitue un argument supplémentaire.
Cette pollution radioactive, "qui est gobalement 1.000 fois supérieure à celle des ruisseaux témoins, commence à dépasser la radioactivité naturelle" Sur un plan qualitatif, on y trouve un large éventail de radionucléides g (éléments de produits de fission ou d'activation), des radioémetteurs b purs et des radioémetteurs a (éléments transuraniens). Parmi les radionucléides g, le 137Cs est largement dominant, tout particulièrement dans les sédiments qui présentent des facteurs de concentration très importants (F.C. > 1.000). Le rapport isotopique 137Cs / 134Cs, très élevé (ici de l'ordre de 70, alors qu'il est voisin de 6 dans les effluents liquides de la COGEMA), "accrédite l'hypothèse selon laquelle leurs sources seraient situées au C. S.M.". Le Tritium est présent dans l'eau à des concentrations très élevées. Son association à la matière organique apparaît dans l'analyse des mousses. Cette contamination de l'eau conduit les auteurs à s'interroger et à "attirer l'attention sur le fait que l'eau de ce ruisseau sert à abreuver les vaches, arroser les jardins et à différents usages domestiques". |
Un point mérite une attention toute
particulière. C'est la présence des transuraniens, notamment
les isotopes du Plutonium dont "les teneurs (dans la Ste Hélène)
sont
nettement plus élevées que dans le Rhône en aval de
l'usine de retraitement de Marcoule". L'étude d'un autre rapport
isotopique, celui du 238Pu / 239+240Pu, est encore
ici une source d'information inquiétante. En général,
les mesures faites dans l'environnement - (retombées atmosphériques,
rejets des installations nucléaires...) - indiquent un rapport pratiquement
toujours inférieur à 1/2. Au niveau de la Ste Hélène,
ce ratio est de 8 pour les mousses et de 5 à 13 pour les sédiments
selon le lieu de prélèvement. "Ceci confirme, sans le
moindre doute à présent, qu'il existe une source de Plutonium
238 qui est relarguée dans l'environnement et que, selon toutes
vraisemblances, elle se situe sur le Centre de Stockage de la Manche".
Enfin, les différentes trajectoires suivies par les radionucléides lors de leur migration sont également de grande importance. Si la Ste Hélène est surtout affectée par les eaux de surface (eaux de ruissellement), la contamination du Grand Bel met en jeu un transfert via les eaux d'infiltration impliquant donc les nappes phréatiques. Ce transfert, par les eaux d'infiltration, pourrait aussi concerner la Ste Hélène, ce qui expliquerait certaines irrégularités sur les gradients d'activité. p.24
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