Question: La lutte contre le
développement du nucléaire est un vieux thème cher
aux militants des Verts dont vous êtes. Mais pourquoi surtout le
plutonium et particulièrement le MOX?
J.-P.M.: Les 430 centrales électriques nucléaires exploitées actuellement dans le monde, utilisent comme combustible de l'uranium naturel (enrichi ou non). Pour des raisons de protection des populations et de rentabilité économique, ce nombre diminue constamment. Les stocks d'uranium deviennent donc suffisants, d'autant que vient s'y ajouter l'uranium militaire fortement enrichi, mis sur le marché à la suite des accords USA/URSS de réductions des stocks d'armes nucléaires. Remplacer l'uranium par du plutonium recyclé, comme veulent le faire quelques pays dans le monde, n'a donc plus aucun intérêt économique. Le plutonium est un élément chimique dont la production date de l'ère atomique. Sa fabrication et sa dissémination sont un danger pour l'humanité car il est hautement toxique et, surtout, il facilite considérablement la prolifération de l'arme atomique. Les USA, soucieux de maintenir la paix inter-ethnies dans le monde, veulent éviter cette dissémination du plutonium et ils souhaitent que la France cesse d'y contribuer. Cela aussi doit peser sur les accords du GATT! Je vois votre rejet de la filière
plutonium, mais pourquoi le MOX en particulier?
Mais comment continuer à répondre
à nos besoins énergétiques sans développer
le nucléaire?
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2- A la suite du débat national programmé par le Gouvernement au printemps 94, on adopte comme objectif quelque chose comme le scénario no 6 du projet de l'INESTENE de Pierre Radanne: charbon: 7,5%, pétrole: 38%, gaz naturel: 28%, nucléaire: 9,5%, renouvelables: 17%, économie d'énergie: 35%. Donc on fait fonctionner EURODIF avec de l'uranium naturel pour alimenter quelques centrales REP actuelles. On abandonne la production de plutonium et d'uranium recyclé, donc les RNR, le MOX et TU5. La Hague sert à séparer et vitrifier ensemble les actinides, le plutonium et les produits de fission de longue vie pour les stocker. Le personnel du CEA travaille sur les déchets et le démantèlement, les énergies renouvelables et les économies d'électricité. Il y a là de quoi travailler, non? Réponse du Ministère de l'Industrie
Monsieur,
Olivier VASSEROT
p.19
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Electricité et gaz
(lignes à haute tension, sécurité,
champs électromagnétiques)
871. - 17 mai 1993. - M.
Jean-Pierre Brard attire l'attention de M. le ministre de l'industrie,
des postes et télécommunication et du commerce extérieur
sur la nécessité d'accroître les recherches sur les
risques liés à l'exposition aux champs électriques
et magnétiques des lignes à très haute tension. En
effet, de nombreux chercheurs, notamment américains, semblent mettre
actuellement en évidence de tels risques et l'Office of Technology
Assessment du Congrès américain, en 1989, recommandait une
limitation préventive de l'exposition des populations aux champs
électriques et magnétiques. Un rapport de 1990 de l'agence
américaine de protection de l'environnement indiquerait que les
essais sur les animaux et les études épidémiologiques
sont suggestives d'une relation de cause à effet. Certains Etats
américains ont d'ores et déjà légiféré
dans ce domaine et imposé des servitudes de passage le long des
lignes à très haute tension afin d'éviter la construction
d'habitation dans le voisinage immédiat des lignes et d'interdire
le passage de lignes à très haute tension trop près
des habitations. Il lui demande, en conséquence, si, compte tenu
de ces différentes études étrangères, des recherches
sont engagées afin de vérifier l'existence d'un risque qui
serait occasionné par les champs électromagnétiques,
notamment ceux des lignes à très haute tension.
Réponse. - En ce qui concerne les effets éventuels des champs électrique et magnétique (CEM) engendrés par les lignes électriques, l'lnstitut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) a rendu public le 25 février 1993 les résultats de ses travaux portant sur l'examen, l'évaluation et la synthèse des études épidémiologiques existant sur le sujet, y compris les toutes récentes analyses norvégienne, suédoise et danoise. Le rapport souligne que «tout fait épidémiologique doit être interprété à la lumière de sa plausibilité biologique». Or «les expériences sur l'animal n'ont montré d'effets carcinogènes de l'exposition aux CEM». En conclusion générale, l'INSERM retient que dans l'état actuel des connaissances épidémiologiques, il y a très peu d'arguments pour relier une exposition résidentielle aux champs magnétiques à l'apparition de cancers chez l'adulte ; on ne peut, à ce stade, totalement exclure un effet d'une exposition professionnelle sur l'apparition de leucémies ou de tumeurs du cerveau chez l'adulte, d'une exposition résidentielle sur l'apparition de leucémies chez l'enfant. Cependant, selon les biologistes, les mécanismes qui pourraient expliquer ces effets des champs magnétiques restent encore mal déterminés. Par ailleurs, il subsiste certaines incohérences dans les constatations faites. Notamment, les travailleurs les plus exposés sont les soudeurs, or, ils ne sont pas plus atteints de leucémie que les travailleurs non exposés. Dans l'enquête suédoise, un risque est identifié chez les habitants des maisons individuelles et pas ceux des appartements et la relation dose-effet n'est pas nette. Il est donc nécessaire de poursuivre les recherches. D'autres informations sont attendues des études épidémiologiques en cours, dont celle actctuellement réalisée par l'INSERM, Electricité de France et des entreprises d'électricité canadiennes et qui seront rendues publiques. Publication du J.O.
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La société Isotopchim exploite
depuis 1986 à Ganagobie un laboratoire de chimie utilisant divers
isotopes radioactifs. Cette activité qui est dangereuse pour l'environnement
a été autorisée par le préfet en 1989. La visite
de l'installation avait révélé des irrégularités
qui ont été acceptées depuis plus de 4 ans par l'administration
parce que l'entreprise envisage de déménager et s'agrandir
à Oraison et Peyruis. Quant aux contrôles des rejets radioactifs,
ils ne respectent pas la loi sur les installations classées, et
ce n'est pas étonnant quand on sait que c'est la société
elle-même qui choisit son contrôleur... Alors que l'administration,
soit se désintéresse des problèmes sanitaires posés
(la DDASS), soit n'a aucun moyen de contrôle effectif (la DRIRE).
En plus, les limites françaises de radioactivité admises
sont 5 fois supérieures aux limites internationales actuelles.
Contacts: Union Départementale pour la protection de la
p.20
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