Madame, Monsieur le Professeur,
Le Secrétaire Général de la Société Française d'Énergie Nucléaire nous a informé que vous vous étiez doté de l'appareillage «C.R.A.B.», Compteur de Radioactivité Béta destiné à l'enseignement de la radioactivité. La démarche montrant l'intérêt que vous portez à un enseignement précis et clair dans le domaine de la radioactivité a retenu notre attention. Pour cette raison, je vous adresse ci-joint quelques documents de présentation de notre Agence l'Agence Nationale pour la gestion des déchets radioactifs (ANDRA). |
Vous trouverez également un catalogue
de nos publications muni d'un bon de commande.
Dès réception de votre bon de commande, nous serons très heureux de vous adresser gratuitement les documents que vous souhaitez obtenir. Dans l'attente, je vous prie de croire, Madame, Monsieur le Professeur, en l'expression de mes sentiments distingués. E. Boissac
Directeur de la communication p.5a
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Préambule
Le Conseil Général de la Meuse a confié une mission à des scientifiques lorrains, mission consistant principalement à répondre aux questions suivantes: - Le protocole de recherche de l'ANDRA tient-il compte de la nécessité d'assurer la réversibilité d'un éventuel stockage souterrain? - La mise en oeuvre du protocole de recherche de l'ANDRA ne nécessite-t-elle que l'utilisation de sources radioactives dont l'activité, en termes de rayonnement et de chaleur, n'est pas supérieure à celle d'un hôpital, telle que prévue? - Le protocole de recherche de l'ANDRA tient-il compte de la sécurité physique et sanitaire des populations locales? - Le laboratoire dont l'implantation est envisagée s'inscrit-il réellement dans un programme de recherche international et donc susceptible de connecter la Meuse aux grands axes scientifiques européens et internationaux? Analyse chapitre par chapitre
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Il est mentionné un certain nombre
d'études antérieures et la participation de l'ANDRA aux programmes
communautaires. Puis il est redonné la liste des recherches à
entreprendre dans un laboratoire souterrain: acquisition de données
hydrogéologiques, faisabilité des ouvrages puis recherches
en géomécanique, en géochimie, etc.
Critiques
p.5b
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Avant de penser laboratoire et
de répondre à des questions laboratoire, il faut se poser
le problème plus globalement sinon le découpage en rondelle
du sujet laisse aux instances officielles le soin de faire leur choix,
l'intervention des citoyens se bornant au choix de la couleur des géraniums
destinés à enjoliver le site. Les scientifiques peuvent et
doivent aider par des recherches et des études, mais ils se doivent
aussi de replacer ces recherches et études dans leur cadre plus
général.
Or avant de stocker il y a des questions préalables que la loi n'a pas effleurées et qui manquent toujours dans la prise en charge des déchets. C'est un peu facile de parler déchets si on ne s'intéresse pas à leur production et c'est pervers de parler réduction de volume par retraitement poussé et incinération sans chercher la réduction à l'origine. Chacun sait que le meilleur moyen pour ne pas polluer est... ne pas produire de déchets!! Faisons le tour de quelques questions:
(suite)
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La loi est étroitement limitée aux déchets de haute activité, ignorant les autres. Mais le cycle du combustible va de la mine à la sortie du réacteur, il nous faut le rappeler au législateur et exiger que ce problème des déchets soit correctement traité. Le GSIEN n'accepte pas cette stratégie laboratoire car il affirme que des questions préalables importantes ont été négligées: - Compte tenu du dossier et de ses incertitudes, le stockage profond est loin d'être la panacée pour le long terme, pourquoi cette hâte subite? Pourquoi la transmutation? Il serait préférable de fournir un calendrier détaillé sur la gestion des déchets, calendrier que l'on devrait justifier et expliciter. - L'analyse complète des déchets, en cas de retraitement, sans retraitement, ainsi que la prise en charge du démantèlement et des résidus miniers clarifierait le recours au nucléaire. Une telle opération vérité nous apporterait un élément sur la place possible et gérable du nucléaire. - Un bilan des déchets du passé nous fournirait également un élément d'appréciation sur ce que le nucléaire a produit, sur les progrès qu'on a pu réaliser. Ce bilan nous guiderait pour mieux appréhender les nuisances potentielles et pour les minimiser. - La loi a prévu une analyse des conditionnements. Il serait préférable de savoir si on est capable de définir un cahier des charges pour ces emballages et surtout si on est capable d'en réaliser obéissant à ce cahier. - Les questions de sûreté et de protection des populations doivent être analysées dès la phase laboratoire car elles conditionnent des options importantes comme le rebouchage des galeries, l'accès éventuel à ces galeries, la fermeture et le suivi du site, etc. Analyse des réponses aux questions posées
* Puisqu'on est sur internet, nous joignons deux dossiers Gazettes: N°169/170 (octobre 1998) et N°167/168 (août 1998) p.6
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A partir de ces définition
on apprend que l'ANDRA a défini 2 niveaux de réversibilité:
«-1er niveau: colis stockés dans une galerie ouverte dans laquelle ils seraient accessibles, la reprise des colis se faisant avec les mêmes moyens que pour leur mise en place, 2ème niveau: galeries remblayées pour améliorer le confinement à long terme, mais qui pourraient être déblayées.» En conséquence: «Pour vérifier l'efficacité de la réversibilité le projet ANDRA prévoit, dans la phase future de stockage, de n'introduire qu'une quantité limitée de déchets pour vérifier, sur quelques dizaines d'années, le caractère opérationnel du dispositif de réversibilité. D'après les connaissances actuelles, il est raisonnable de penser qu'une réversibilité peut être garantie jusqu'en 2050 voire 2100, c'est â dire durant la durée d'exploitation industrielle du site.» Il est ajouté un point important: «Notons que la notion de réversibilité n'intervient pas dans les projets de stockages souterrains des autres pays de la communauté internationale. Il semblerait que cette notion soit spécifiquement introduite dans la législation française et nécessite des recherches complémentaires, avant d'être opérationnelle.» Etudes pour garantir la réversibilité
Etudes complémentaires
Conclusion
Critiques
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De toute façon la réversibilité ne peut pas être garantie et demande encore de raffiner beaucoup de paramètres. Il est étonnant de vouloir construire à tout prix ce grand machin qui sera difficile à gérer. Des petites unités sont encore nécessaires pour fixer des paramètres et pour aider à la compréhension des phénomènes. Les remblais, le contenu des colis, la tenue des galeries ne réclament pas des km pour être testés. En effet les diverses expériences menées en Allemagne, Etats unis, Belgique donnent des indications qui montrent que la réversibilité est un concept séduisant mais impossible à mettre en oeuvre avec des produits radioactifs. Question n° 2: loi du 31 décembre 1991
Question n° 3: sécurité des populations
Critiques
p.7
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Question n°4: programmes internationaux programmes
communautaires
Rappel des programmes communautaires: - mine de sel de Asse en Allemagne - laboratoire HADES à Mol en Belgique - mine de potasse Amélie en France - tunnel de Tournemine en France - secteur de Sellafield en Angleterre intérêt de la Meuse conclusion - création éventuelle d'un pôle Universitaire Européen lor-ram. Conclusion générale
Critique
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Il est urgent de prendre en main le problème des déchets mais celui lié aux déchets issus du retraitement, bien que crucial, ne l'est pas autant que ceux liés aux résidus de mines et au démantèlement des installations. Les volumes mis en oeuvre ne permettent pas d'ignorer plus longtemps l'ampleur du désastre. Ces déchets ne seront ni transmutés ni stockés en profondeur pas plus d'ailleurs que ceux issus du retraitement. C'est pourquoi il nous faut réviser notre politique énergétique, engager un vigoureux programme d'économies d'énergie. Il nous faut éviter de bloquer la situation en engageant des sommes importantes dans des recherches qui ne résolvent en rien le devenir des déchets radioactifs. Cette nouvelle approche doit se mettre en place dès maintenant. C'est pourquoi le problème des déchets doit certes être étudié mais il ne doit pas peser trop lourdement sur la partie énergétique. De plus le volet non retraitement, stockage ou entreposage doit aussi être exploré. Après avoir «oublié» les déchets pendant des décennies il ne faut pas rater les études et prendre des décisions trop rapides. Quant à l'étude des analogues naturels type Oklo au Gabon ou Cigar Lake au Canada, il est inutile de chercher à prouver avec eux que nos stockages auront la même longévité. On étudie un site qui a 2 milliards d'années, où un réacteur naturel a pu se faire (profondeur initiale à Oklo: 500 m, concentration en uranium 235 permettant la réaction en chaîne). Les analyses donnent des indications sur la migration de certains éléments à vie longue. La conclusion est que le minerai (de l'uraninite, un oxyde d'uranium) est un excellent piège pour la plupart des produits radioactifs. Ces propriétés sont confirmées par le stockage en piscine des éléments combustible. On ne peut pas affirmer à Oklo que les produits radioactifs n'ont pas atteint la biosphère puisque le gisement est passé de moins 500 m à la surface, simplement par érosion. Le sujet est difficile, il faut tout étudier et prendre en compte mais il faut savoir questionner, seule manière d'oublier le moins de paramètres. p.8
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Les méthodes d'implantation
des installations nucléaires de base ont évolué dans
le temps du silence antidémocratique au contournement de la démocratie
lorsque le silence est devenu impossible.
C'est d'une expérience de plus de 20 ans en Cotentin, dontje veux vous parler. D'abord, on pratique le silence qu'on a du mal a rompre même 25 ans plus tard. Lorsque la première usine de la Hague a été construite au début des années soixante, on n'a pas dit que c'était pour y extraire du plutonium pour le CEA dont les fonctions étaient civiles et militaires: nous avons hérité du «secret confidentiel défense» des militaires. Les terrains ont été achetés pour une... usine. On a fini par l'apprendre au moment de la construction. Quant au Centre de stockage de déchets nucléaires envisagé à coté du centre de retraitement et qui inquiétait les maires du canton, on en a minimisé l'ampleur. les déchets sur son sol puisque la seule obligation de retour des déchets concernent les contrats de retraitement. Pierre Godefroy, Député «a rassuré les maires en déclarant: «qu'il est dès à présent exclu que les déchets provenant d'autres centres soient apportés dans la Hague» cité La Presse de Manche du 22 novembre 1967. En 1969, sans étude d'impact et sans enquête publique, le CEA était autorisé à stocker des déchets radioactifs dits de faible et moyenne activité, en provenance d'autres centres de recherche, hôpitaux, entreprises, centrales nucléaires qu'il confiait à une entreprise sous-traitante INFRATOME, qui n'existe plus aujourd'hui, remplacée sur le site par l'ANDRA depuis 1979, devenue indépendante du CEA avec la loi du 30-12-91. Les déchets et même des déchets étrangers issus du retraitement contrairement à ce qu'exige cette même loi, sont toujours là, eux, parfois sur la terre, à cru, et les rivières, surtout la Sainte Hélène, au nord et l'anse Saint-Martin, sont polluées. L'ANDRA, sans nouvelle autorisation, a déjà recouvert une bonne partie du centre de stockage Manche avant enquête publique; les choses seront-elles réversibles? Pourra-t-on aller rechercher ce qui s'y trouve et ne devrait pas s'y trouver, ce qui est mal conditionné et pollue? Lorsque le silence n'est plus possible, on utilise le langage et les figures de style pour mieux tromper les populations: Ainsi l'ensemble des centrales nucléaires est-il devenu: le parc nucléaire, l'extraction du plutonium, le retraitement, l'accident majeur avec un surgénérateur, une excursion nucléaire, les fûts et conteneurs de déchets sont-ils appelés des colis, et les centres d'enfouissement, des laboratoires... Tous cela fait plus propre et plus... écologique! Pour convaincre, on cible les publics à atteindre. C'est clairement défini dans une conférence tenue, début 1975 par Monsieur Toureau, responsable à l'environnement à EDF, au moment du développement démesuré du programme électronucléaire, pour les cadres EDF (rapporté par Témoignage Chrétien): «On peut se prêter à des débats contradictoires uniquement dans le cadre de milieux bien définis (conseils municipaux, clubs de médecins, d'ingénieurs, Rotary club, etc.). Il est préférable que le message soit transmis par des organismes étrangers à EDF: l'information sera mieux reçue si elle est fournie par des organismes indépendants. Il est inutile de perdre son temps pour convaincre les protestataires de métier. Il faut faire en sorte que la population ne soit pas contaminée par la propagande adverse.» On conseille des «contacts fréquents avec la préfecture, le conseil général, la mairie... contacts avec les différents cultes (très influents en Alsace)... contacts avec la chambre d'agriculture, les sociétés d'ingénieurs, les médecins, le corps enseignant...» «Au niveau de l'école et de l'université, il faut apprendre à vivre avec les rayonnements (radiations nucléaires) de même que l'on vit avec les microbes...» «La grande presse devrait de temps en temps publier des articles...» Monsieur TOUREAU se référait ensuite à l'organisation d'un voyage d'étude des parlementaires alsaciens (90 personnes) à Saint-Laurent des Eaux, discussion libre en dehors de la présence d'EDF avec les élus locaux du Loir et Cher «pour se féliciter au fait que cette visite a eu un impact important et s'est révélée très profitable pour EDF» C'est ainsi qu'il a été pratiqué à partir de fin 1974 à Flamanville pour convaincre de la nécessité d'implanter des réacteurs de 1.300 mégawatts. (suite)
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On propose des moyens financiers aux communes concernées: «On ne se souvient des pays oubliés que pour mieux les exploiter.» a dit le poète. On choisit de préférence une région peu développée économiquement; on promet des taxes importantes à des conseils municipaux sans moyens (ou avec si peu...), des routes, des écoles, des gymnases, des tennis, des piscines, des golfs... Dans le canton de Beaumont-Hague (où se situe le centre de retraitement) et celui des Pieux (où se situent les deux réacteurs nucléaires de Flamanville) des districts ont été mis en place. Trois parts ont été faites pour distribuer «la manne» nucléaire: pour la commune, écrêtée, pour le district, et le département. Pour le district de Beaumont, 80% environ du budget est fourni par la COGEMA (taxe professionnelle et foncier bâti) soit plus de 100 millions de francs par an. Le département a plus de six fois plus. Le budget du district des Pieux est inférieur d'à peu près deux fois à celui de Beaumont (68 millions en 1994): 85% des recettes proviennent du nucléaire! Les communes d'accueil des installations nucléaires ont un pouvoir énorme par la fixation des taux d'imposition plus que par le bénéfice financier particulier qu'elles en tirent. Écrêtées, elles sont obligées de participer à un district et profitent du partage en son sein. C'est le département qui tire le plus grand hénéfice de ces installations, même s'il en redistribue une partie aux communes - parfois hors districts - où habitent des employés COGEMA ou EDF. On comprend pourquoi les élus du sud, à la tête du département de la Manche, ont toujours voulu nucléariser la pointe nord. Certaines communes avaient anticipé des dépenses avant la mise en place des districts: elles ont d'abord été en difficulté pour rembourser les emprunts. Mais on ne peut nier le coup de fouet que les installations nucléaires ont constitué pour les équipements (routes, gymnases, piscines, tennis...) et le district des Pieux, le département de la Manche avaient beaucoup misé sur les réacteurs 3 et 4 de Flamanville, pour l'instant retardés ou abandonnés. Des investissements trop lourds ont été engagés par le district des Pieux (serres à tomates, centre équestre, extension du port de Diélette...) et par le département (autoroute des estuaires, notamment). Celui-ci a des remboursements d'emprunts qui le mettent en difficulté jusqu'en 1998 (la région va se substituer à lui pour les aides à la pêche par exemple) et il a réduit des dépenses de remise en état des collèges. L'extension du petit port de Diélette est ralentie du fait que la construction des réacteurs 3 et 4 de Flamanville n'est plus programmée et que les taxes ne sont ce qui était prévu. Ces taxes sont d'abord un «piège.à élus», ensuite un moyen de les tenir en otages (cf. Superphénix dont les élus locaux de Malville ont demandé le redémarrage pour des raisons financières, au mépris du risque) et enfin une provocation à toujours en demander plus pour les imprudents. C'est également un anesthésiant puissant de l'esprit critique que devraient manifester ces mêmes élus à propos des risques inhérents à ces installations (maladies professionnelles, risques d'accident, plans particuliers d'intervention). Un exemple en ce qui concerne l'étude épidémiologique: un registre des cancers du département de la Manche avait été établi sur trois ans seulement de 1979 à 1981, mais il a été interrompu car les élus du conseil général n'ont pas alors estimé nécessaire de continuer son financement; il a fallu une pétition de plus de 600 médecins du département pour qu'il reprenne maintenant seulement. Aujourd'hui on continue: on promet 60 millions de francs par an et pendant 15 ans aux communes qui accepteront un... «laboratoire». C'est de l'ordre de ce qu'apporte la centrale électronucléaire de Flamanville. Sous quelle forme? La situation que je viens de décrire ne peut être comparable ni par la quantité, ni par le mode de répartition à ce qui se fera dans les années à venir. La loi de 1994, sur l'aménagement du territoire prévoit une péréquation de la richesse nationale. Sa mise en application doit commencer en 1997 et être totalement effective en 2010. Cette péréquation sera-t-elle égalitaire, comme pour les prix du kWh que l'on soit près ou loin d'un site nucléaire? Il y a trop d'incertitudes sur le mode de répartition de la «manne» pour que ce soit un argument décisif dans le choix d'un site de déchets nucléaires. On a pratiqué le chantage à
l'emploi des ouvriers et parfois même la corruption
p.9
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Pour le centre de stockage - Manche,
on passe de 150 à une poignée, à la fermeture, pendant...
300 ans (?)
Mais c'est aussi une accélération de la concentration dans le bâtiment et les travaux publics : des entreprises locales ont fermé. Le chômage s'est accru de 600 % aux Pieux, de 1975 à1984, et de 250 % à Flamanville, pour les hommes. De 1 000 % et 200 % pour les femmes. En fonctionnement normal, hors grand chantier, l'emploi est essentiellement masculin: le chômage féminin, pas toujours recensé, est très important. Les risques à moyen terme et long terme de la mono-mdustrie ne sont pas toujours évalués: 1) A part la sous-traitance, vient-on s'installer à l'ombre des installations nucléaires? 2) l'agriculture, la pêche, le tourisme s'y développent-ils facilement ? Le val de Saire, pointe Est du Cotentin, qui vit essentiellement du maraîchage, de l'aquaculture et du tourisme et à qui on proposait un «laboratoire», a préféré le refuser 3) toute activité humaine est limitée dans le temps, le tout nucléaire comme le tout charbon. Lorsqu'on sortira du nucléaire, et qu'on n'aura pas diversifié les activités, la crise économique et sociale se révélera catastrophique. C'est le rôle des élus et pas seulement des entreprises de prévoir. Le nord-Cotentin, depuis plusieurs années, a un taux de chômage
supérieur à la moyenne européenne, avec la fin des
grand chantiers. Ceci lui a valu une première aide européenne
au titre de l'objectif 2, et une seconde maintenant.
(suite)
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Le lobby nucléaire a souvent contourné la loi et bafoué la démocratie pour s'implanter: A propos de la construction des deux réacteurs de Flamanville, après la loi de protection de la nature de 1976, on a été obligé de mener une étude d'impact et on a été soumis à déclaration d'utilité publique, mais les enquêtes publiques successives ont été morcelées (D.U.P., rejets chimiques, rejets radioactifs gazeux et liquides, couloirs de lignes T.H.T.). On a tenu compte d'un référendum de 1975 mené sur la seule commune de Flamanville, et favorable à la centrale à 60%, mais pas de 12.000 signatures opposées un an plus tard au moment de l'enquête publique. On n'a pas tenu compte des référenda défavorables à l'extension de l'usine de la Hague, en 1980, à Octeville, Couville, Oréville, etc. En 1978, le C.R.I.L.A.N. a obtenu le sursis à exécution du permis de construire la centrale nucléaire de Flamanville de la part du Tribunal administratif de CAEN. Les travaux ont été interrompus 15 jours, puis ont repris sur décision gouvernementale. Un deuxième permis a été délivré à EDF. Nous avons déposé un nouveau recours. EDF a retiré son deuxième permis, en a déposé un troisième et continué les travaux. Nous avons arrêté ce «petit jeu», au cours duquel une centrale nucléaire aurait pu être construite sans aucun permis ou avec quelques dizaines de permis de construire. Les méthodes ont-elles changé? En 1993 et 1994, des travaux dits préliminaires et divers ont été menés pour préparer l'éventuelle construction des tranches 3 et 4, sans nouvelle enquête publique ni permis. Aujourd'hui, nous sommes à nouveau devant le tribunal de Cherbourg où nous avons déposé une plainte contre X pour stockage que nous estimons hors la loi, de déchets radioactifs et pollution sur le centre de stockage Manche (géré par l'ANDRA). Avec le nucléaire, l'état de droit et la démocratie ne sont vraiment pas respectés: le combat pour les rétablir doit être mené. C'est enfin un problème de morale. Certains déchets nucléaires ont une durée de vie de plusieurs centaines de milliers et même de millions d'années. A-t-on le droit, même démocratiquement, de décider maintenant d'abandonner cela à nos enfants, aux enfants de nos enfants, à des milliers de générations à venir? Quel est le régime politique assez stable pour surveiller ceux-ci pendant de telles périodes? p.10
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Depuis 1976,
il existe, en France, un
groupement de scientifiques indépendantsqui
diffuse de l'information sur les nombreuses questions que soulèvent
le développement de l'industrie nucléaire en France. Lors
de l'accident nucléaire de Tchernobyl, ce groupe a été
abondamment sollicité par la presse et le public pour répondre
aux carences des services officiels.
Les compétences pluridisciplinaires du
Groupe de Scientifiques pour l'Information sur l'Énergie Nucléaire
ont été largement reconnues puisque plusieurs de ses membres
ont participé à des expertises de projets nucléaires...
à l'étranger. En réclamant l'accès à
la documentation, la pluralité des analyses, afin d'obliger les
services officiels à fournir une inforrnation sincère, le
GSIEN a témoigné qu'une large fraction de la communauté
scientifique française souhaitait des structures d'évaluation
indépendantes d'un des plus importants programmes nucléaires
au monde.
La catastrophe de Tchernobyl a largement montré
qu'en France, l'information sur le nucléaire est biaisée:
on ne peut être en même temps promoteur et garant de la sûreté,
on ne peut confier aux mêmes services la sûreté des
systèmes et les conséquences de l'échec de ces mêmes
systèmes.
Rappelons que c'est l'absence totale de débat
démocratique sur l'énergie nucléaire qui est à
l'origine du GSIEN et la motivation de son activité, compte tenu
de la démission du pouvoir politique vis-à-vis des nucléocrates
du CEA, de l'EdF et de l'indifférence absolue de ceux-ci vis-à-vis
de l'opinion publique et même de la législation.
Le GSIEN, c'est plus de 120 dossiers scientifiques
publiés dans la revue «La Gazette Nucléaire»,c'est
la publication de plusieurs livre et de nombreuses interventions devant
des organismes officiels ou pour le public, c'est aussi la réponse
à de nombreuses demandes (scolaires, journalistes, associations...)
Ce groupe indépendant, à but non-lucratif,
ne fonctionne que par la volonté de ses membres et avec les financements
de leurs cotisations. A l'heure (*) où les importantes avaries
du réacteur surgénérateur Superphénix soulèvent
des inquiétudes et son redémarrage sans cesse repris les
confirme, il est important qu'un groupe tel que le GSIEN puisse continuer
à bien fonctionner. Cela dépend largement de votre soutien.
Pour soutenir notre action, vous pouvez:
- adhérer à l'association (pour cela nous
contacter en précisant votre (vos) spécialités scientifiques,
des sciences humaines à la physique. Votre candidature sera soumise
au bureau)
- vous abonner à la revue la Gazette Nucléaire:
abonnement pour un an, France 23€, étranger 28€
- participer à ses activités (précisez
vos compétences ou centres d'intérêt): contactez la
rédaction.