1 - Introduction
Les usines de retraitement de la Cogéma
situées sur les sites de la Hague et de Marcoule séparent
le plutonium, l'uranium et les produits de fission des combustibles irradiés
provenant des centrales nucléaires. Le plutonium extrait est conditionné
sous forme de poudre d'oxyde de plutonium pour être stocké
dans les usines, pour être retoumé aux clients étrangers
ou pour être expédié vers les usines de fabrication
de combustibles mixte uranium-plutonium à Cadarache, Marcoule (MELOX)
ou Dessel en Belgique. Après fabrication, le combustible mixte (frais)
neuf est expédié vers les centrales à eau légère
ou à neutrons rapides. L'ensemble de ces opérations conduit
à des transports sur les sites ou sur la voie publique.
2- Production et transport de plutonium
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- déchets pour le stockage ou un traitement de récupération du plutonium. L'importance des flux de plutonium et leurs croissances dans l'avenir sont essentiellement liées, d'une part à la capacité de production de l'usine MELOX et d'autre part à la capacité des réacteurs d'EdF à être alimentés en combustible MOX. Aujourd'hui, l'usine MELOX, mise en service en 1994, est autorisée à produire 115 t de combustible MOX, ce qui implique, selon la teneur du combustible en plutonium, une quantité de plutonium de cinq à dix tonnes. EdF a, aujourd'hui sept tranches (Gravelines 3-4, Dampierre 1-2, Saint-Laurent B 1-2, Blayais 1) alimentées en MOX, seize tranches sont autorisées et EdF en souhaiterait vingt-huit (le palier 900 CP1-CP2). Les assemblages MOX pour les REP sont transportés dans des emballages dits «FS 69» à raison de deux assemblages combustibles par emballage. Dans ces emballages, en service depuis 1987, les deux assemblages MOX sont supportés par un plateau rigide, suspendu par l'intermédiaire d'amortisseurs en caoutchouc et pouvant basculer en position verticale pour éviter le fléchissement des assemblages lors des manutentions. La protection neutronique est assurée par du polyéthylène dans des boîtiers en acier inoxydable. Un FS 69 pèse 5 tonnes pour une longueur de 5 mètres. Ces emballages sont eux-mêmes transportés sur un semi-remorque dans un caisson blindé pouvant contenir quatre FS 69. Le nombre de transport de ce type est, à l'heure actuelle, d'une dizaine par an et pourrait croître, dans quelques années, jusqu'à une cinquantaine par an (un par semaine). Les autres transports de plutonium, de l'ordre d'une cinquantaine par an aujourd'hui, pourraient atteindre cent à cent trente d'ici quelques temps. La poudre d'oxyde de plutonium est transportée dans des emballages FS 47 d'une capacité unitaire de l'ordre de quinze kilogrammes de plutonium. Il est constitué d'une enceinte tubulaire en acier inoxydable entouré d'un blindage neutronique, lui-même protégé par une enveloppe d'acier munie d'organes de préhension et d'arrimage sur le rack spécial, prévue pour ranger dix emballages FS 47 dans un caisson blindé transporté par un semi-remorque. Un couvercle boulonné et muni de deux joints concentriques assure l'étanchéité de cette enceinte qui s'ajoute aux différentes barrières que constituent les conditionnements primaires successifs de la poudre d'oxyde de plutonium. Enfin, l'emballage comporte un capot amortisseur de choc, protégeant son couvercle. Globalement, la masse de plutonium transportée annuellement en France est, actuellement, de cinq à dix tonnes et devrait croître jusqu'à vingt à trente tonnes dans l'avenir. 3 - Sécurité et contrôle du plutonium en cours
de transport
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Les principes de protection sont édictés
dans la convention sur la protection physique des matières nucléaires
(réf. INF/CIRC 274) établie en 1980 sous l'égide de
l'AIEA. La France est partie prenante de cette convention. La France a
par ailleurs développé une législation (loi du 25juillet
1980) et une réglementation (décret du 12 mai 1981 et textes
d'application) nationale sur la protection et le contrôle des matières
nucléaires. L'arrêté du 26 mars 1982, pris pour application
des textes précédents est le texte régissant les transports
de matières nucléaires. La première partie de ses
dispositions s'applique à tous les mouvements, quel que soit le
moyen d'acheminement utilisé. La seconde partie concerne spécifiquement
les transports routiers.
Au nombre des dispositions générales figurent en particulier: - la mission de gestion et de suivi des transports confiée à l'Échelon Opérationnel des Transports (EOT) de l'IPSN sous l'autorité et pour le compte du ministère de l'industrie, de la Poste et des Télécommunications, - l'obligation faite aux transporteurs titulaires de l'autorisation prévue par la loi d'adresser à cet organisme un préavis de transport 15 jours avant la date d'exécution de chaque mouvement (auquel est jointe une demande d'autorisation spéciale dès lors que ce dernier est international) qui doit être confirmé trois jours avant le départ, - l'alerte des autorités et de l'EOT à la diligence du transporteur ou de son préposé en cas d'incident, d'accident ou d'événements susceptibles de retarder ou de compromettre l'exécution du transport, - la délivrance par l'EOT d'un accord préalable à l'exécution des transports des matières les plus sensibles. La réglementation classe les matières nucléaires en trois catégories selon leur sensibilité. Les matières les plus sensibles appartiennent à la catégorie I et font l'objet des mesures de protection et de suivi les plus contraignants. Le plutonium, dès qu'il est en quantité supérieure à deux kilogrammes et hors combustibles usés, ce qui est le cas des transports évoqués au §2, appartient à cette catégorie. Les transports routiers d'oxyde de plutonium et de combustibles MOX neufs, au nombre de 150 par an sont escortés par la gendarmerie, font escale la nuit dans des établissements agréés, gardés, fermés (des casernes par exemple) et sont suivis par l'EOT en temps réel par le système de transmission par satellite dit GPS (Global Positionning System), selon des trajets reconnus au préalable et approuvés. En cas de problème, le camion peut être complètement immobilisé et verrouillé; il est, par ailleurs, muni de dispositifs de protection statiques et dynamiques, confidentiels, destinés à interdire ou retarder tout accès au matières nucléaires transportés. Pour les transports non routiers, les transporteurs autorisés ont l'obligation, outre le dépôt du préavis, de soumettre à l'approbation du Ministre de l'Industrie, des Postes et des Télécommunications un plan de transport décrivant les mesures prises pour assurer leur protection, y compris pendant la phase internationale du mouvement. Le transport par voie ferroviaire ne permet pas aujourd'hui de respecter ces contraintes, aussi ce mode de transport n'est-il pas autorisé pour le plutonium. Les activités de l'IPSN d'analyse du plan de transport, de délivrance de l'autorisation de transport et de suivi en temps réel sont complétées par une analyse des comptes-rendus que les transporteurs adressent à l'issue de chaque exécution de transport afin d'en tirer les enseignements nécessaires. L'IPSN participe également à la vérification de la conformité des véhicules aux exigences réglementaires, tant au niveau de la conception que de la constrnction selon des critères d'assurance de la qualité. Cette vérification est préalable à l'agrément du Ministère de l'Industrie. (suite)
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Par ailleurs, sur instructions du Ministre de l'industrie, des Postes et des Télécommunications et selon ses instructions, l'EOT organise des inspections inopinées (une cinquantaine par an, en cours de transport) visant à vérifier le respect des consignes et procédures applicables au cours d'un transport. Enfin, la remise à niveau des systèmes de suivi comme des matériels de transports fait l'objet d'études de l'IPSN afin d'éviter l'obsolescence des matériels et de répondre au mieux aux exigences de l'autorité réglementaire. 4- La sûreté des transports de plutonium
4-2- Les règles de sûreté
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Au regard de la grande variété
des colis transportés, l'AIEA a défini une topologie des
colis basée sur l'activité totale du contenu (colis) transporté.
En fonction de son type, les prescriptions auxquelles doit obéir
un colis sont plus ou moins contraignantes. Les colis pour réaliser
les transports de plutonium dès qu'ils dépassent quelques
mg sont dits de type B, fissile. Jusqu'à l'entrée en vigueur
du nouveau règlement AIEA, ce sont ces colis qui subissent les épreuves
de qualification les plus sévères. Elles concernent les aspects
mécanique, thermique, immersion. Un même spécimen du
colis doit être soumis à l'épreuve mécanique
et à l'épreuve thermique: lui ou un nouveau spécimen
peut être soumis aux effets de l'épreuve d'immersion:
- l'épreuve mécanique comprend un essai de chute d'une hauteur de 9 mètres sur une surface indéformable et un essai de perforation sur un poinçon d'une hauteur de 1 mètre, - l'épreuve thermique comprend un essai de résistance à un feu totalement enveloppant standardisé avec une température de flamme minimale de 800 oC pendant 30 minutes, - l'épreuve d'immersion consiste à immerger le colis pendant 8 heures à 15 mètres de profondeur. Ces essais doivent être réalisés dans des stations conformes aux critères techniques recommandés par l'AIEA. Ils sont positifs si le relâchement de radioactivité ou la protection biologique répondent aux critères de réussite prévus dans le règlement. 4-3- Les colis de type C
4-4- Le transport maritime
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- à l'équipement électrique, - aux équipements et aux programmes de protection radiologique, - à la formation et à l'entraînement des équipages, - au plan d'urgence sur le navire. Les navires transportant le plutonium appartiennent à la classe la plus contraignante. Il faut noter que bien qu'il ne s'agisse que de recommandations, la France vient de les rendre obligatoire pour les navires battant pavillon français par arrêté ministériel de janvier 1996. Par ailleurs, certains pays souhaiteraient que ces recommandations soient complétées par des recommandations relatives: - à la réalisation d'études d'impact en cas de naufrage, - au suivi des navires INF, - à la récupération des colis immergés en cas de naufrage. 4-5-Le rôle de l'IPSN
5- Gestion d'un accident de transport
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Les équipes d'intervention
envoyées sur les lieux de l'accident doivent connaître très
rapidement la nature et les quantités de matières radioactives
transportées. En principe, ces informations doivent se trouver à
bord du véhicule mais peuvent ne pas être accessibles aux
équipes d'intervention selon la nature de l'accident. Ce cas de
figure n'est toutefois pas envisageable pour les transports de plutonium
dont il est essentiellement question ici puisque ceux-ci sont à
la fois suivis en permanence par l'EOT, qui connaît le détail
des matières transportées, et escortés par la gendarmerie.
Néanmoins, dans le cadre de la réflexion engagée au
sein de l'IPSN sur la gestion de crise, la réalisation d'une banque
de données sur les différents types de colis (descriptif,
contenu,...) pourrait être étudiée ainsi que des outils
d'évaluation des termes sources et des conséquences.
Enfin, la réalisation d'exercices permettrait de rendre plus opérationnelle la gestion de crise dans le cas du transport. 6- Conclusion
«Les transports de l'industrie du plutonium en France» WISE, octobre 1995 Rapport réalisé pour le FORUM-PLUTONIUM Transport de matières nucléaires (plutonium, uranium, deutérium, thorium, lithium, tritium) en 1993 Cat I 97
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1 98
Nombres d'assemblages combustibles MOX annuellement déchargés des réacteurs du parc EdF alimentés en MOX susceptibles d'être 1995 alimentés en MOX Dampierre 30 assemblages 60 assemblages Gravelines 30 assemblages 60 assemblages Le Blayais 15 assemblages 30 assemblages Saint Laurent 30 assemblages 30 assemblages Tricastin non alimenté MOX 60 assemblages Total 105 assemblages 240 assemblages source : Coqueriaux 1994, CSSIN. (suite)
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(estimation an 2000) Belleville U 13 transports (38kg PLI) soit 494kg Bugey U 13 transports (55kg PLI) soit 715kg Cattenom U 26 transports (38kg Pu) soit 988kg Chooz U 15 transports (38kg Pu) Soit 570kg Chinon U 15 transports (38kg PLI) soit 570kg Civaux U 13 transports (55kg PLI) Soit 715kg Cruas-Meysse U 13 transports (55kg PLI) Soit 715kg Creys-Malville MOX ? Dampierre U 8 transports (55kg PLI) soit 440kg Burly MOX 5 transports (330kg Pu) Soit 1650kg Fessenneim U 6 transports (55kg PLI) soit 330kg Flamanville U 13 transports (38kg Pu) soit 494 kg Golfech U 13 transports (38kg Pu) soit 494kg Gravelines U 15 transports (55kg Pu) soit 825kg MOX 5 transports (330kg Pu) soit 1650kg Le Blayais U 9 transports (55kg Pu) soit 495kg MOX 2,5 transports (330kg PLI) Soit 825kg Marcoule MOX ? Nogent s Seine U 13 transports (38kg Pu) Soit 494kg Paluel U 26 transports (38kg Pu) soit 988kg Penly U 13 transports (38kg PLI) Soit 494kg Saint Alban U 13 transports (38kg PLI) Soit 494kg Saint Laurent U 4 transports (55kg PLI) soit 220kg MOX 2,5 transports (330kg Pu) Soit 825kg Tricastin U 8 transports (55kg PLI) Soit 440kg MOX 5 transports (330kg Pu) soit 1650kg Réacteurs étrangers U ?, MOX ? TOTAL environ 270 transp. contenant 17.575 kg de Pu source: Wise-Paris Transports Oxyde de Pu en provenance de la Hague vers les usines productrices de MOX en 2000 A destination
Estimation nombre moyen transport par an
Statistiques d'accidents de transport
Les accidents sont classés en deux types:
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et radioactives par route période 1986-1992 Année Accident C Accident M
C radioactif M radioactif
Pour avoir le dossier complet, s'adresser à:
Accidents matières dangereuses par chemin de fer années 1986-1992 dont matières nucléaires dont matières nucléaires 1986 8 111 1 1987 4 105 1 (U) 1988 5 69 1989 7 90 1990 18 118 1991 10 121 1992 3 120 Mai 1996 Le transport des matières radioactives en France
I - Statistiques d'incidents et accidents
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L'IPSN recense les incidents et accidents de transports de matières radioactives en France. Il s'agit de l'ensemble des faits ayant perturbé un transport, que la matière ait été ou non impliquée dans l'événement. Depuis 1975, on observe une dizaine d'événements en moyenne par an (un peu moins ces dernières années). Le plus souvent, il s'agit d'accidents de la circulation. Dans près de la moitié des cas, le colis n'a pas été endommagé. Dans un cas sur cinq environ, il a subi un dommage superficiel (carton d'emballage déchiré, boîte déformée sans perdre son étanchéité...). On note également des disparitions temporaires ou non de colis de radio-isotopes. En moyenne, moins d'un événement par an a, ou aurait pu avoir des conséquences significatives. Cette valeur est cohérente avec celle fournie statistiquement, qui indique en moyenne un peu plus d'un événement grave par an. II - Quelques exemples d'accidents Incidents ou accidents de transport de combustibles
Nature de Nb
d'événements
Nb total
Route Fer
Mer
total 9 15 1 25 * colis agressé lors de l'accident p.17
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