La G@zette Nucléaire sur le Net! 
N°155/156
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LA MEUSE

     L'Association des Elus Meusiens a fait réaliser un rapport sur le problème de l'enfouissement des déchets. Cette association est opposée à l'implantation du laboratoire en vue de l'enfouissement des déchets radioactifs et favorable à un développement durable.
     Vous pouvez obtenir ce rapport " la posture d'Attila" en vous adressant à l'AEM (Mairie 55000 Beurey sur Saulx) et en envoyant 50 F + frais de port (16F).
     Voici le sommaire:
I L'avancement insuffisant des connaissances scientifiques et médicales
A - la faiblesse des arguments scientifiques
1 La problématique des déchets
2 Le laboratoire ou le paradoxe de la réversibilité
3 Des accidents de mauvais augure
4 Les autres voies de recherche prévues et la volonté politique
B - Impact des radiations sur la santé et l'environnement
1 Radiations naturelles et radiations dues à l'activité humaine
2 Les discours officiels démentis par les faits
3 Santé publique et seuils d'acceptabilité
C - Énergie nucléaire : la mort dans l'oeuf et le drame de la coquille
1 Une énergie sale au coût prohibitif
2 Les perspectives à moyen terme
II Les entorses aux principes démocratiques et l'impact socio-économique
A - L'inhibition de la mobilisation locale
1 La mercantilisation des droits à polluer
2 Le nucléaire et son environnement juridique
B - L'impact en termes économiques et d'image
1 Des retombées économiques négatives
2 La dévalorisation de l'image de la Meuse
3 L'urgence de la mobilisation


LE POITOU-CHARENTES

     Comme je vous l'ai déjà annoncé l'enquête publique vient d'être lancée en ce début janvier et démarrera le 3 février.
     Cependant lors de la CLI du 5 décembre 1996 il a été fait état des nouvelles données hydrogéologiques qui ne semblent pas favorables, en particulier ce problème est lié à la présence d'eau par 560 m de fond, eau espérée d'origine marine. En particulier R. Guillaumont ( membre de la Commission Nationale d'évaluation -CNE- et président du Groupe Permanent Déchets) a fait remarquer
"- Si la salinité de l'eau est d'origine marine, cela veut dire qu'il y a eu infiltration, donc qu'il y a des points d'arrivée d'eau,
- Si c'est l'eau qui s'est chargée de chlorures en s'infiltrant dans les granites par le haut, il y a non seulement infiltration mais perméabilité de la roche."
     Il a aussi été soulevé par J.M Granger (UFC- 86) le problème de la production de gaz dans les stockages et leur évacuation. L'ANDRA a admis le problème:
" Des gaz se produisent par radiolyse et par corrosion des emballages. C'est un gros problème souligné par des études qui ont été faites (.. surtout à l'étranger, note Mme Granger)" mais a affirmé "Il suffit d'empêcher l'eau d'atteindre les colis."

suite:
     R. Guillaumont a alors fait remarquer "qu'effectivement les Anglais dans les études de perméabilité prennent en compte la perméabilité aux gaz et qu'il espère bien que l'ANDRA n'oubliera pas de faire la même chose."
     A propos du programme de recherches L'ANDRA annonce qu'il s'agit de:
     - Savoir si le stockage peut être réalisé dans la géométrie du granite,
     - s'assurer de la réversibilité et de la sûreté à court et moyen terme,
     - étudier les effets de creusements et les modifications de pression pour comprendre l'hydrogéologie,
     - comprendre la capacité de rétention des radionucléides et le comportement de la roche.
     Comme l'ANDRA a ajouté que les déchets ne seraient pas stockés à l'endroit du laboratoire a suivi une autre question:
     Pourquoi étudiez-vous les caractéristiques à un endroit et enfouissez ailleurs? En effet vous savez que les caractéristiques de ce granite non homogène changent à quelques centaines de mètres.
     Il n'y a pas eu de réponse à cette question.
     Par contre à la question de l'emploi de sources radioactives pour mesurer la dispersion, cette fois l'ANDRA a défini :
-sources scellées au béryllium et à l'américium
-traceurs pour mesurer la vitesse de diffusion.
     Par ailleurs l'année 1997 va voir doubler la prime distribuée au titre "de développement économique" soit 100 MF au lieu de 5. Cette somme est gérée par une association dirigée par le Préfet. De l'avis de participants "ce développement" se traduit plutôt par des licenciements qu'un développement...
     La CLI pilotait un projet de valise pédagogique. Lors de la réunion l'association qui avait commencé le travail s'est vue dessaisir de la réalisation. Une commission comportant un représentant de l'ANDRA fera plus l'affaire...

Nucléaire au Carnet:
les alternatives

     Des consommations d'électricité sans rapport avec nos besoins:
     Pas de corrélation entre croissance des consommation et croissance du PIB
     - 1973-1983: même consommation énergétique en France. Le PIB a cru de 20%.
     - 1976-1991: en Pays de Loire, le PIB augmente de 50% et la consommation d'énergie de 30%
     MAIS:
     la consommation d'électricité de 70% dans l'industrie et de 140% dans l'habitat/tertiaire.
     Déséquilibre des consommations électriques, déséquilibre du réseau
     - au milieu des années 90, l'habitat/tertiaire consomme 2 fois plus que l'industrie.
     Les 2/3 de la consommation électrique sont pour l'habitat/tertiaire (principalement du chauffage donc seulement 6 mois sur 12 et quelques jour par an à pleine puissance.

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C'est l'organisation du gaspillage
     Actuellement: politique de laisser faire, laisser vendre pour l'électricité, c'est l'organisation du gaspillage.
     - EdF a promu depuis plus de 20 ans le chauffage électrique au détriment des ménages modestes, peu d'investissement à l'achat mais beaucoup de dépenses à l'usage.
     - une politique tarifaire favorisant le chauffage électrique, sur 15 ans, stabilité du tarif Basse Tension mais augmentation de tarif Haute Tension pour l'industrie.
     - EdF a justifié ainsi la construction de plusieurs dizaines de tranches nucléaires inutiles avec une politique de maîtrise de l'efficacité énergétique.

Le nucléaire est prédateur d'investissement
     Si on continue à laisser-faire on construira des centrales pour faire du chauffage:
     - aberrant puisque le rendement thermique des centrales est 33%,
     - le parc doit être dimensionné pour les demandes de grand froid, n'intervenant que quelques jours par an,
     - les investissements sont énormes (25 à 30 millions de francs pour le Carnet) mais peu producteurs d'emploi par rapport à d'autres métiers orientés sur le thème des ressources énergétiques (isolation des bâtiments). Le nucléaire est prédateur d'investissement bien plus utiles ailleurs.
 
  investissements rendement énergétique coût du kWh produit
nucléaire
10 à 15 kF/kWé
25 à 30%
0,24 à 0,26 F/kWh
charbon performant
 
35 à 40%
0,28 à 0,35 F/kWh
cycle combiné
6 à 9 Kf/kWé
45 à 55 %
0,30 à 0,35 F/kWh
cogénération
3 à 7 kF/kWé
70 à90 %
0,17 à 0,35 F/kWh

L'Alternative par la planification de l'efficacité énergétique

Désengagement du chauffage électrique
     -désengagement progressif du chauffage électrique de clauses dans les marchés publics et politique d'incitation vis à vis des promoteurs et aides vis à vis des foyers modestes.
     - Promouvoir les matériels performants en consommation

Exemple américain initié par le LBL (Lawrence Berkeley Laboratory) en Californie (1975):
     Les économies d'énergie sont une ressource au même titre que n'importe quelle autre source d'énergie. Les producteurs d'électricité ( privés pourtant) ont évité la construction de 16 réacteurs (coût: plus de 10.000 F par kWé installé) en favorisant une politique d'efficacité énergétique (action sur l'éclairage, sur les composants du bâti, sur les appareils ménagers et de production du froid,...). 

     Ainsi l'accroissement de la consommation n'a été que de 1,8% au lieu des 5% envisagés initialement.
     Pour les seuls USA, la généralisation des lampes performantes permet d'éviter l'équivalent de 40 centrales de 1.000 MWé.

Développer les moyens de production alternatifs au nucléaire

La cogénération (Production combinée chaleur-force):
     Produire à la fois la chaleur et de l'électricité permet une utilisation rationnelle de l'énergie ( rendement plus de 80%). 

suite:
Le potentiel est estimé entre 5 et 10 tranches équivalentes 1.000 MWé.
     C'est bien adapté aux utilisations décentralisées (zones d'activité, réseaux de chaleur, hôpitaux...), partout où il y a des besoins simultanés de chaleur et d'électricité(taille optimale à partir de 40 MWé mais il existe des petits générateurs jusqu'à 1 MWé et même moins).
     En France, la cogénération se situe autour de 2 à 3%,
     En Allemagne, elle atteint 15 à 20%,
     En Finlande et aux Pays-Bas, elle est de 25 à 30%.

Les centrales à cycles combinés :
     Elles associent des turbines à gaz et des chaudières de récupération. Leur rendement est de l'ordre de 50%. Elles peuvent utiliser aussi bien du gaz naturel que le produit de la gazéification du charbon, ressource abondante et aux réserves considérables. Le projet Puertollano en Espagne est un exemple de la filière complète, centrale à gazéification intégrée à cycle combiné utilisant le charbon comme ressource de base qui est gazéifié en fournissant un gaz récupérant 95 % de l'énergie du charbon. Les 300 MWé reviennent à 2,6 millions de F. Cette technologie constitue une alternative pouvant s'installer à Cordemais et pouvant utiliser les équipements lourds de chargement/stockage (charbon et gaz) existant en Basse Loire.

     Prendre en compte les centrales à charbon utilisant les techniques peu polluantes comme les chaudières à lit fluidisé circulant.
     De telles techniques permettent de s'affranchir de dispositifs coûteux de traitement des fumées tout en maintenant des rejets dans les normes en vigueur. Actuellement, 106 centrales d'un tel type fonctionnent dans 17 pays.

Développer la filière bois
     Très prometteuse dans l'ouest en stimulant l'ensemble de la filière : des propriétaires de parcelles aux installateurs de matériels. Le bois est une énergie renouvelable abondante et les matériels permettent maintenant une conduite facile de la chauffe.

Favoriser l'implantation d'éoliennes.
     L'Ouest est à cet égard privilégié pour son climat plutôt venteux.


LA HAGUE

INFORMATION sur les activités nucléaires du Nord-Cotentin (communiqué CFDT, 19-12-1996 )

     Par l'intermédiaire d'un article consacré au "démantèlement du coeur du sous-marin nucléaire le Terrible (Ouest-France 16 nov 1996)", nous apprenons que les 38 capteurs destinés à la surveillance des activités nucléaires de l'arsenal de Cherbourg détectent l'ouverture d'un château sur le site Cogéma quand le vent porte vers l'arsenal.

     La haute personnalité militaire interviewée doit confondre l'ouverture d'un château ( de transport de combustibles irradiés) avec l'opération de cisaillage (des dit-combustibles), cette dernière opération étant connue pour libérer la majorité des gaz radioactifs encore contenu dans le combustible.

     Les rejets atmosphériques concernent principalement le tritium, le carbone 14, le krypton 85 et l'iode 129.

     Dans le langage des techniciens du nucléaire, le tritium est un bêta mou (émetteur bêta de très faible énergie), le carbone 14 et l'iode 120 sont eux aussi des émetteurs de bêta de faible énergie. Ces trois gaz sont difficilement décelables. Reste le krypton 85 émetteur b énergétique et de rayonnement g, lui facilement décelable.

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     Les services du major général du port de Cherbourg ne sont pas les seuls à détecter ces bouffées de krypton, les appareils de contrôle sur le site Cogéma eux aussi dépassent par moment leur seuil d'alarme: plus de 114.000 Bq/m3, limite dérivée de concentration dans l'air pour le public dans la réglementation actuelle.
     Faut-il pourtant s'inquiéter? Qui croire dans la polémique récente (début 1996) opposant Cogéma à la CRII-RAD: impact max des rejets inférieur à 2 mrem pour l'un, supérieur à 100 mrem pour l'autre. La limite annuelle maximale d'exposition artificielle légale est aujourd'hui de 500 mrem pour le public, elle doit passer à 100 mrem/an pour respecter les nouvelles règles internationales (CIPR 60 et CEE)Un documents publié par des experts internationaux (AEN-OCDE 1980) permet d'évaluer l'impact radiologique des 4 rejets majoritaires sur les populations les plus exposées vivant à proximité d'une usine de retraitement. A partir de ce document, en prenant comme base les rejets liquides et gazeux déclarés par la Cogéma en 1995, l'impact cumulé de ces 4 éléments serait compris entre 5 et 40 mrem pour la population proche de l'usine Cogéma.
     Moins de 2 mrem pour tous les rejets, entre 5 et 40 mrem à partir de ces 4 radioéléments rejetés quasi intégralement, plus de 100 mrem pour tous les rejets...la polémique peut continuer, le public sera toujours dans le brouillard tant qu'une étude radioécologique actualisée et approfondie sur l'impact de ces rejets n'aura pas été réalisée.
     Rappelons que pour l'union CFDT de Cherbourg seuls la transparence totale des conséquences de l'activité de l'usine de la Hague ( et de l'arsenal ajoute la gazette) sur l'environnement et des rejets proches du zéro permettront d'assurer sereinement l'avenir de cette industrie.

Note technique sur les rejets gazeux et liquides de tritium, de carbone 14, de krypton 85 et d'iode 129 (A. Guillemette)
    Si on compare les données de l'enquête publique de l'usine UP3A et les rejets de 1995 on obtient:
  

suite:
DUP UP3A
Reconstitution AEN-OCDE
rejets gazeux max envisagés
Exposition potentielle déclarée
rejets gazeux déclarés en 1995
exposition potentielle calculée
tritium 1110 TBq
 
tritium 83,7 TBq
 
Carbone 14 22,2 TBq
0,5 mrem
(5 microSv)
Carbone 14 8,52 TBq
moy 3,27mrem
Krypton 85 333000Tbq
 
krypton 85 229000 TBq
(32,7microSv)
mini 0,46mrem
iode 129 55,5GBq
 
iode 129 33,3GBq
max 7,1 mrem
     Pour les populations sous le vent les valeurs peuvent être multipliées par 10.
     Avec des valeurs de rejets gazeux 13 fois supérieures en tritium, 2,5 fois en carbone 14, 1,5 en krypton 85 et iode 129, l'étude d'impact UP3A donne un impact de dose effective pour la population la plus exposée de 0,5 mrem. L'application des données recueillis par les experts de l'Agence Européenne du nucléaire (AEN) donnerait une dose effective de 3,3 mrem (mini 0,45 - max 7,1) voire pour la population sous le vent 33 mrem (mini 4,5 - max 71).
     La demande formulée auprès de Cogéma et de la CSPI est de vérifier cet impact. Il manque des données pour être à même de conclure mais l'impact des rejets doit être mieux évalué..
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     En complément L'ACRO et le CRILAN se sont étonnés de la composition de la commission de surveillance demandée dans le rapport Turpin
     1 Y avoir nommés MMr BONNET, GATIGNOL, ANGER est très intéressant pour une commission qui doit durer 500 ans....
     2 Avoir une commission qui comporte juste 3 ou 4 membres non officiels est quand même la négation de la participation de la population,
     3 y avoir mis 3 ou 4 représentants de l'ANDRA pour un site où il y a un directeur et 3 pelés est une performance remarquable.

Bon n'insistons pas la transparence et la participation ne sont toujours que des mots.

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