Hiroshima et Nagasaki ont permis de préciser
l'échelle des effets en fonction de la dose:
- 0,3 à 1 sievert: fatigue, formule sanguine altérée
- 1 à 2,5 sievert: troubles sanguins, troubles digestifs
- 2,5 à 4 sievert: vomissements, vertiges, formule sanguine
modifiée, destruction des barrières immunologiques
- 4 à 8 sievert: symptômes identiques mais plus intenses.
Mort
de 50% des irradiés.
- supérieur à 8 sievert: Mêmes symptômes
encore plus intenses, la mort est quasi inévitable pour 90% des
irradiés
LES FAIBLES DOSES: Tentative de Bilan
Les effets des radiations ionisantes
ont été connus dès leur découverte en 1895.
En effet Becquerel et les Curie ont présenté des symptômes
de brûlures parce qu'ils manipulaient sans précaution des
produits radioactifs.
Ce n'est qu'avec une forte irradiation qu'il y a des effets immédiats pour la santé, allant de la brûlure à la mort par destruction des tissus fragiles: sang, cerveau. Les effets des fortes doses sont donc assez bien connus. Cependant fortes ou faibles, nos sens ne savent pas détecter les rayonnement ionisants. La réaction des organismes vivants est également très différente suivant les individus. Les enfants sont un groupe à haut risque ainsi que les femmes en état de procréer. Des études récentes ont confirmé que les foetus sont très sensibles dans les premières semaines et que des doses de l'ordre de 0,005 Sv peuvent entraîner des retards mentaux. Les effets des faibles doses sont encore à l'étude. Cependant les données accumulées vont toujours dans le sens d'un effet et ont conduit à la réduction de la dose admissible. Cette notion repose sur l'idée qu'il y a un seuil à partir duquel les rayonnements ne sont plus nocifs. En fait il est admis maintenant que toute dose a un effet sur la matière vivante. On peut regretter et surtout déplorer que des enquêtes sur les populations autour des sites ne soient pas menées, plus de 20 ans après le grand démarrage du nucléaire. (Le registre Hague a juste 3 ans!). Les pathologies des enfants de Tehernobyl ont confirmé l'extrême sensibilité de cette catégorie de la population à la contamination par l'iode et le césium, les deux principaux radioéléments échappés du réacteur accidenté. Dans le cas d'une irradiation globale de l'ordre de 0,15 Gy (3 fois supérieure à la dose maximale 0,05 Gy) on observe des effets irréversibles sur le sperme. Il semblerait que les faibles doses (moins de 0,05 Gy) puissent être aussi à l'origine de stérilité ou de fragilité chez les foetus. (suite)
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suite:
Les enquêtes autour de Sellafield indiqueraient que l'exposition à ces faibles doses de radioactivité chez le père induise une sensibilité accrue aux cancers chez les enfants. Il sera toujours difficile de mettre en évidence les effets des faibles doses (temps d'apparition des effets très long, impossibilité de distinguer les cancers). Cependant nous vivons en atmosphère radioactive depuis toujours et cette radioactivité contribue certainement au taux de cancers dit «naturels». Le taux de radioactivité ajoutée croit depuis les années 50 avec le nombre croissant de centres nucléaires. On peut noter que chaque enquête donne un léger excès de cancers (même si les erreurs sont grandes) ce qui doit inciter à la plus grande prudence : il faut limiter les rejets au maximum, les éviter complètement si possible. La mise en place d'enquêtes de morbidité (c'est-à-dire d'état de santé des populations) doit être faite le plus vite possible pour suivre les effets des radiations et des autres pollutions. Actuellement il n'y a pas de connaissance suffisante car, non seulement on ne fait pas un recensement des maladies mais encore les certificats de décès n'indiquent pas la cause de la mort. Toutes les études menées sur les conséquences de Tchernobyl obligent à revoir les modèles et font toucher du doigt des effets mal connus: fragilité accrue, apparition précoce de tumeurs. Tchernobyl met en évidence le principal danger du nucléaire: la gestion de cohortes d'êtres humains soumis à des faibles doses de radioactivité. Cette gestion est quasi impossible et par conséquent le suivi sera mauvais. On a pu mettre en évidence des groupes à risque, bébés, adolescents. Mais il ne s'agit que d'études fragmentaires et incomplètes. Il est à craindre que les conséquences de cet accident soient plus catastrophiques que toutes les prédictions. On est certain que les radiations ont un effet sur la matière vivante, encore faut-il avoir les moyens de l'étudier pour prévenir des effets néfastes. La prévention peut aller jusqu'à renoncer à recourir à une technique dont les risques potentiels sont trop graves pour l'espèce humaine. L'être humain vit en atmosphère radioactive mais la partie ajoutée est-elle supportable? Il semble que la réponse soit non p.26
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L'autorisation annuelle de rejets en mer de l'usine est
la suivante:
Émetteurs alpha: 1'700GBq Strontium + Césium 137: 220'000 GBq Émetteurs bêta-gamma: 1'700'000 GBq Tritium: 37'000'000GBq soit globalement 38,9 millions de GBq |
En fait en 1994 l'activité rejetée a été:
6% en alpha soit: 102 GBq 13% en Sr et Cs soit: 28'600 GBq 4% en Bêta-gamma soit: 680'000 GBq 22% en tritium soit: 8'140'000 GBq soit globalement 8,8 millions de GBq |
2) Rejets des installations nucléaires
Comparaison des rejets d'effluents radioactifs de différentes
filières
1 REP: réacteur à eau pressurisée
REB : réacteur à eau bouillante HWR : Heavy water reactor (réacteur à eau lourde). Ce type de réacteur est utilisé au Canada, en Inde, au Pakistan et en Corée. GCR : Gas cooled reactor (réacteur refroidi au gaz), essentiellement utilisé au Royaume-Uni. LWGR : Light water cooled, graphite-moderated reactor (réacteur à eau légère, modéré au graphite). Ce type de réacteur fonctionne dans les pays de l'ex-URSS (filière RBMK). |
RNR : réacteur à neutrons rapides. Seuls les rejets de
Phénix et de Superphénix sont publiés.
2 le Carbone 14 n'est pas mesuré systématiquement, la moyenne est calculée pour les réacteurs pour lesquels l'information existe. 3 Pour les réacteurs français, les rejets gazeux de tritium sont comptabilisés avec les gaz rares. 4 les rejets ne concernent que les réacteurs français. 5 période 88-89. En 87 les rejets sont dus à 80% par 1 réacteur. 6 période 85-89. |
4) Evolution des rejets annuels normalisés en GBq/TWh des
REP en fonctionnement
en France et en Allemagne
5) Evolution des rejets d'effluents des différents paliers
des REP français
entre 1991 et 1995
(rejets moyens par tranche, exprimés en GBq)