1) IPSN
Courrier de réponse aux questions de Bella Belbéoch 1997 Votre lettre du 27 novembre 1996 pose différentes
questions concernant l'étanchéité des enceintes de
confinement des tranches de 1300 MWé, et mentionne en particulier
les anomalies relevées sur certaines tranches lors des épreuves
réalisées avant leur démarrage ainsi que l'existence
de cinétiques de fluage du béton plus importantes que prévu.
(suite)
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suite:
Il est à noter qu'en cas de rupture d'une tuyauterie du circuit primaire, il y aurait effectivement noyage du fond de l'enceinte de confinement de par le fonctionnement du système qui condense la vapeur relâchée dans l'enceinte; * les fuites vers les bâtiments adjacents au bâtiment du réacteur; ces fuites résultent de défauts d'étanchéité des organes d'isolement de tuyauteries sortant du bâtiment du réacteur. L'importance de ces fuites est appréciée par des mesures spécifiques pour les différents organes d'isolement concernée. Je rappelle par ailleurs que les bâtiments en question sont normalement maintenus en dépression par rapport à l'extérieur et les rejets associés filtrés; * les fuites qui sortent directement dans l'environnement, par exemple par suite d'un défaut d'étanchéité du tampon matériel ("fuites directes"). Les développements qui précèdent montrent que les essais réalisés ne sont pas directement représentatifs des conditions accidentelles puisque ces essais sont réalisés en air (au lieu d'un mélange air-vapeur d'eau) et à température ambiante (alors que celle-ci pourrait être de l'ordre de 140oC sur la paroi de béton); une transposition est donc nécessaire. Dans la pratique, un critère global d'acceptation des résultats avait été défini pour les essais globaux : volume de l'enveloppe interne (soit environ 160 Nm3/heure- Normalized cubic meter/heure c'est à dire à pression atmosphérique et température normale soit 20oC-). Avec l'introduction des essais plus complets décrits ci-dessus, un critère complémentaire a été fixé pour les "fuites non collectées" qui ne doivent pas dépasser 10% de la valeur précédente (soit 16 Nm3/h). Il est clair qu'en termes de sûreté, le deuxième critère est le plus important car il conditionne plus directement les conséquences radiologiques de l'accident. Le critère précédent doit plutôt être regardé comme un critère de qualité dans la mesure où une enceinte de confinement bien conçue et bien réalisée devrait pouvoir respecter ce critère. Les essais réalisés montrent qu'à ce jour: * le taux de fuite global en air des enceintes de confmement des tranches de 1300 MWé est inférieur à 1% par jour, sauf pour les enceintes de confinement de Cattenom 3 (1,33% lors du dernier essai réalisé en 1996), Belleville 1 (2,06% lors du dernier essai réalisé en 1989) et Belleville 2(1,34% lors du dernier essai réalisé en 1990), * le taux de fuite non collectée est inférieur à 16 Nm3/h, sauf pour l'enceinte de confinement de Golfech 1(17,7 Nm3/h). Les fuites par le radier de l'enceinte de confinement de Golfech 1 sont de l'ordre de 14 Nm3/h (valeur déduite de la mesure des fuites après noyage du fond de l'enceinte de confinement); ceci prouve que l'essentiel des fuites non collectées ne sont pas des "fuites directes". Par ailleurs, même si le dépassement de la valeur de 1% par jour du volume en air de l'enveloppe interne ne conduit pas par lui-même à une majoration des conséquences radiologiques de l'accident considéré, il reste important que les fuites collectées dans l'espace entre enveloppes soient limitées pour assurer le bon fonctionnement du système de mise en dépression de cet espace et de filtration des fuites en question. Dans cette mesure, il convient que la paroi en béton de l'enveloppe interne garde un bon niveau de compression sous l'action de la précontrainte. Or, le fluage du béton (déformation lente et progressive - jusqu'à une valeur limite - de la structure soumise à un effort permanent) peut diminuer le niveau de compression. Aussi, lors de la réalisation des enceintes de confinement, la précontrainte appliquée à l'enveloppe interne est déterminée de telle sorte qu'à la fin de l'exploitation de la tranche, le critère indiqué plus haut reste respecté. L'évolution dans le temps de chaque enceinte de confinement fait ensuite l'objet d'un suivi. Il existe en particulier des mesures des déformations de la paroi en béton, à l'aide de dispositifs d'auscultation mis en place à la construction. L'expérience acquise à ce jour montre qu'à âge égal, la perte de compression par fluage du béton est sensiblement plus importante pour certaines enceintes de confinement des tranches de 1300 MWé. p.7
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Cependant, même pour celles-ci, le maintien d'un niveau de compression
suffisant apparaît aujourd'hui assuré pour une vingtaine d'années.
L'ensemble des considérations qui précèdent, montre
que les indications de mon article sur les bases techniques des plans d'urgence,
publié dans la revue Contrôle no 108, ne
sont pas mises en cause par les anomalies rencontrées concernant
les enceintes de confinement des tranches de 1300 MWé; les inétanchéités
qui y sont mentionnées, visent plus des défaillances d'isolement
de circuits que le comportement des enveloppes en béton. Il va toutefois
de soi que ces indications ne représentent qu'un schéma recouvrant
une réalité technique complexe.
D. QUÉNIART
18 novembre 1997 Lors de la visite décennale réalisée
à la centrale nucléaire de Flamanville (Manche), les tests
d'étanchéité des enceintes ont fait apparaître
un taux de fuite anormal (1,95%) de la paroi interne de l'enceinte
en béton du bâtiment réacteur, soit presque le double
du taux normal.
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Ce système d'aspiration permet la récupération
des fuites éventuelles en provenance de la paroi interne et leur
filtration avant rejet dans l'environnement
Afin de rester compatible avec la capacité du système d'aspiration, un critère de bon fonctionnement de l'enceinte a été défini, imposant un taux de fuite de la paroi interne inférieur à 1%. Une vérification de ce critère est effectuée tous les 10 ans. La Direction de la sûreté des installations nucléaires (DSIN) a demandé à E.D.F. de présenter dans les prochains jours des études de sûreté précisant les conséquences de ce taux de fuite anormal sur la sûreté de l'installation. EDF devra aussi proposer un planning des travaux qu'elle envisage de mener, afin de traiter cette anomalie. Les résultats de ces études, ainsi que les mesures correctives engagées par l'exploitant à la demande de fa DSIN seront rendus publics. Le réacteur de Flamanville ne pourra redémarrer qu'à la suite d'une autorisation accordée par la DSIN Ce défaut d'étanchéité présentant un écart avec les exigences du rapport de sûreté, l'incident est provisoirement classé au niveau 1 de l'échelle internationale des événements nucléaires (INES). p.8
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