Un mot pour commencer sur la composition
du groupe de réflexion et sur les personnes auditionnées.
La composition pourrait être un bon point : représentants des administrations concernées, l'office Parlementaire des choix scientifiques et techniques, mais les auditions furent limitées aux acteurs nucléaires (EDF, C.E.A., COGEMA, FRAMATOME, ANDRA, IPSN). On se croirait revenu au temps du rapport Schloesing (1977) qui écrivait à propos du programme nucléaire: "On sait que toute la politique nucléaire française est élaboree et proposée par la commission de production d'électricité d'origine nucléaire (commission dite P.E.O.N.). Or, cette commission est composée pour une large part par les représentants d'E.D.F. et du C.E.A. ainsi que par les représentants des industriels intéressés à la réalisation du programme. Cette configuration en elle-même fait problème. On n'imagine pas que la politique des constructions scolaires soit pour 1' essentiel élaborée par les entreprises du bâtiment!" Depuis 20ans peu de progrès ont été faits pour diversifier les approches et ce sont toujours les mêmes acteurs que l'on retrouve, or ce fameux rapport concluait: "La position centrale que la commission P.E.O.N. se trouve occuper dans la détermination de notre devenir énergétique devrait conduire soit à en modifier la composition, soit plus normalement à créer une instance mieux représentative des divers intérêts en cause." Dommage que cette recommandation soit restée sans suite.., ANALYSE DU RÉSUME
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D'autre part cette stratégie du retraitement, dans 9 scénarios amène à concevoir d'autres équipement coûteux (usine de retraitement poussé dans le cas de la mise en réacteur des actinides mineurs ou de nouveaux réacteurs à neutrons rapides, etc.). Le comité tient essentiellement à la conclusion suivante: "il convient de maintenir au maximum cette flexibilité actuelle afin de ne pas compromettre dès maintenant certaines options qui pourraient s'avérer pertinentes au-delà de 2006". Je ne disconviens pas de la pertinence d'une tellle vision mais je m'étonne qu'on ne l'applique pas à la politique énergétique de la France et ce, globalement. A trop s'enfoncer dans le nucléaire, on... bousille toutes les autres options. Où est la fameuse flexibilité? Il est exact que le cahier des charges ne concernait a priori que: - Etablir le bilan concernant l'aval du cycle des décisions d'ores et déjà prises (tonnage et type de combustible retraité), - devenir des divers sous-produits (Pu, U, etc..), - décisions au plan international, - questions encore ouvertes sur l'aval du cycle, - scénarios, fuite en avant ou impasse, - bilan économique et impact environnemental des scénanos. Page 4 et page 5 du rapport, deux items sont en contradiction. Le premier est l'affirmation " l'aval du cycle doit continuer, sans a priori, de faire l'objet d'une veille sous différents aspects: - les aspects économiques, avec le suivi de l'évolution des ressources en matières premières énergétiques, - les aspects techniques, en nouant en tant que besoin de coopérations avec nos partenaires étrangers, que ce soit dans le domaine industriel ou dans le domaine de la sûreté, - les aspects internationaux..., - les aspects réglementaires..., - les aspects sûreté et évaluation de l'impact sur l'environnement." Le deuxième est "Il convient que la stratégie actuelle dans l'attente des décisions qui seront prises à l'échéance prévue par la loi, puisse continuer à se développer jusqu'en 2006 dans un contexte harmonieux et en optimisant les performances du parc actuel. Cette optimisation passe par l'autorisation de charger en combustible MOX les 12 réarteurs de 900MW qui ne sont pas encore autorisés à le faire, par l'extension des capacités d' entreposage de 1' uranium issu du retraitement et par l'augmentation des taux d'irradiation du combustible sous réserve d'une analyse de sûreté préalable. p.9
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Expliquez-moi comment on peut
faire une veille sans a priori sur tous les aspects du cyclc et en même
temps moxer, retraiter et augmenter le taux d'irradiation. Finalement pourquoi
faire une veille chère, inutile puisqu'on sait déjà
qu'on va moxer et retraiter à fond la caisse....
Notons que ce document se réfère sans arrêt à la loi du 30 décembre 1991 dont la lecture doit être plutôt difficile car chacun interprète à sa façon les différents articles. Répétons que cette loi fait obligation à la nation et aux différents acteurs du nucléaire de prendre au sérieux le problème des déchets. Elle se limite rnalheureuscment aux déchets de moyenne et haute activité à vie longue. Elle n'oblige pas à avoir des solutions en 2006 mais elle ne dit pas non plus qu'on doit s'être englué dans le nucléaire au point de ne plus pouvoir rien faire d'autre pendant des siècles!! Enfin tous les espoirs sont permis "ce document constitue une étape et en aucun cas un terme dans la réflexion" Sauf que la réflexion s'étant mal engagée et avec pour seuls acteurs ceux du nucléaire, on voit mal comment elle pourrait s'infléchir toute seule. ANALYSE DE LA SITUATION ACTUELLE
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Le coût de la Hague estimé à 90 milliards, bon je pensais au moins 100, maintenant, je suis sûre que c'est au bas mot 150. Quant au recyclage dans les REP je suis toujours convaincue de l'inutilité de la manoeuvre et de son coût élevé mais comme on a construit MELOX et retraité du combustible, il faut bien le remettre dans une matrice pour éviter la tentation de le vendre. On va donc moxer: 11 sur les 16 autorisés au 15 juin 1997, 15 au 15 janvier 1998. Reste à faire 12 enquêtes ou 12 entourloupettes pour en autoriser 28 d'ici à 2006, non 1998 prétend EDF. Quant à augmenter la teneur en Pu du MOX, ça m'étonnerait beaucoup, car on va passer en coefficient de vide positif et Tchernobyliser 28 REP. ANALYSE DE L'INTERNATIONAL
p.10
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Faute de moyens, toutes
les constructions nouvelles sont stoppées: usine de retraitement
(1500 t/an) à Krasnoyark, atelier MOX pour RNR à Tchéliabinsk,
3 RNR de 800 MW (BN 800). Une piscine de 6000t pour combustible est en
service à Krasnoyark.
Les autres pays de l'Est dépendent toujours de la Russie. La plupart des pays sont saturés par les combustibles usés mais c'est l'Ukraine qui a le plus grave problème d'entreposage. ANALYSE DE L'ÉCHÉANCE 2006
ANALYSE DES SCÉNARIOS POSSIBLES
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De même on revient sur les RNR au lieu de prévoir des réacteurs à coeur sous modéré, c'est-à-dire on peut se placer dans une zone de fonctionnement du réacteur où l'on fabrique moins d'actinides mineurs et de plutonium. On peut aussi envisager les mélanges uranium-thorium ce qui diminue aussi les actinides mineurs. Bien sûr on ne pourra éviter les produits de fission. Les scénarios envisagent aussi: - les RNR ou non, - le recyclage ou non du Pu dans les REP, - voie A cycle ouvert, stockage des combustible sans retraitement, - voie B cycle partiellement fermé, on retraite mais on prévoit le stockage sans retraitement, - voie C cycle fermé, recyclage en RBP et en RNR, - voie D cycle fermé, recyclage en REP et en RNR, transmutattion des actinides et des produits de fission, - voie E cycle fermé avec REP seulement. L'échéance retenue a été fixée à 2050 pour la mise en place des stratégies. Le niveau de la production nucléaire a été retenu à 400 TWh, équivalent au niveau actuel mais sans plus, car il est précisé que "la mission confiée par les ministres n'était clairement pas de se livrer à un exercice de prospective énergétique ou d'évaluation de l'évolution de l'acceptabilité sociale de telle ou telle stratégie." Décidément, que les citoyens sont ennuyeux quand ils réfléchissent. Quant à parler MOX et stockage de déchets sans avoir le nombre de réacteurset leur chargement cela relève de l'art divinatoire mais justement cet art est peu fiable. A partir de tout ceci, il a été défini 10 scénarios qui ont été examiné sur 6 points: - flexibilité, comment on peut glisser d'une hypothèse à une autre - efforts de R&D, - investissements et intensité économique (nature, capacité et rythme des iinvestissements), - position internationale, - quantités de combustible, plutonium, déchets - impact environnementul. Je trouve intéressant que l'option non retraitement soit considérée dans le rapport comme la moins flexible. C'est une analyse sans fondement d'une part parce que rien n'empêche de retraiter dans 50 ou 100 ans. Ce sera même plus facile car la radioactivité aura décru. D'autre part prendre l'argument du Pu seulement dans ce cas est vraiment très amusant sachant qu'avec un parc de 30 RNR on stabilise tout juste 60 REP. Il faudra donc inéluctablement se résigner à entreposer du Pu. A ce propos les tableaux des annexes sont vraiment fort intéressants même l'ANDRA n'a pas publié de trucs pareils. ESTIMATION ANDRA
p.11
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Il est vrai qu'au vu de ce type
d'estimation on peut difficilement dire que le retraitement apporte quelque
chose si ce n'est des usines à démanteler en plus. Donc cela
ne s'accorderait pas avec l'orientation du pré-rapport!
Je croyais que c'était l'ANDRA qui stockait les déchets, la mission les a "oublié"? ou bien ne les a pas écouté, à défaut de les entendre? Plusieurs points sont évoqués: - "usine de séparation laser" pour faire du multirecyclage, sauf qiue ça coûte combien ? - recyclage massif du Pu dans les REP, sauf que pour des raisons de sûreté on ne pourra pas dépasser un certain taux de Pu. - L'époque charnière est peut-être 2025-2035 mais si on veut être suffisamment flexible on a intérêt à développer autre chose que le nucléaire sinon on retombera dans "les rigidités" dénoncées dans le rapport Schloesing de 1977. Rigidité qui nous font dépendre pour l'électricité à 80% du nucléaire, alors que pour notre énergie totate il repr;esente de l'ordre de 30% et que finalement nous sommes tout pétrole et tout nucléaire. En ce qui coneeme les coûts, comme il est dit qu'on ne sait pas les estimer, le rapport se borne à donner une évaluation pour le site profond, seule hypothèse qu'il a retenu. La fourchette pour ce site est de 100 à 200 milliards. Estimant le coût du programme (hors recherche et maintenance) entre 600 et 800 milliards, il est conclu: "Le coût consacré à l'aval du cycle reste dans tous les cas de l'ordre de 10 à 20% du coût total ce qui n'est pas une absurdité sur le plan économique." La phrase qui suit est extraordinaire: "Certains membres du comité de pilotage ont fait remarquer que le coût de désulfurisation dans le cas des centrales à charbon était au moins du même ordre de grandeur"'. Bravo. Il n'y a plus de centrales à charbon mais leur désulfuration hypothétique pourrait nous coûter aussi cher que le stockage des déchets radioactifs de 60 réacteurs existants. Pis, compte tenu des inconnues, 200 milliards risquent d'être la pointe émergée d'un iceberg (90% restent immergés). Alors bonsoir les 20%, on atteindra bien les 100% (soit 500/800 milliards). Quant au plan international, certes les pays ont les yeux fixés sur nous mais c'est pour mieux nous refiler leurs déchets. Quant à nous on ferait bien de s'interroger sur le poids du nuléaire et son implication sur notre chômage persistant parce qu'il déstructure les régions et fait sombrer d'autres développements que seraient les énergies altematives. En ce qui concerne la non-prolifération, il est tout de même reconnu "plus un scénario d'aval du cycle sépare les matières fissiles, plus il présente de risques." Quant à l'indépendance énergétique, ne rions pas mais tout de meme il faut être gonflé pour écrire" en effet, même si la majeure partie de l'uranium naturel utilisé en France est importée, l'électricité nucléaire est néanmoins considérée comme une sourc ce d'énergie qui rend la France indépendante, du fait de la faible part représentée par l'uranium naturel dans le coût du kWh nucléaire, de la longueur du cycle du combustible et de I' importance du stock stratégique." Et on termine sur le couplet "le choix de tel ou tel scénario a donc peu de chance d'influer sur le cours mondial de I'uranium naturel. Néanmoins, et dans la ligne des préoccupations actuelles en matière de développement durable, il est du devoir de chaque état de valoriser au mieux ces ressources mondia/es, qui sont par nature limitées." Je crois que nous n'avons pas la même conception du développement et c'est bien dommage. (suite)
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Schloesing avait écrit "Il est vrai que le développement des énergies nouvelles ne réglera d'aucune façon notre problème de l'énergie. Mais il ne faut pas, dès l'abord, les cantonner dans un rôle tout à fait accessoire. Si l'on ne consacre pas les moyens suffisants pour les développer, il est certain que leur avenir sera confrme à la médiocrité que leur assignent les prévisions officielles." et il avait ajouté à propos du nucléaire "mais il faut la développer selon un proramme raisonnable... Il faut espérer qu'une étude de coût sera conduite qui intégrerait, plus qu'on ne l'a fait jusqu'à présent, tous les éléments d'un calcul économique aussi complet que possible." Je crains que rien n'eai avancé en 20ans, on repasse toujours par les mêmes erreurs. En ce qui concerne les quantités je me bornerai à citer "De ces considérations, il découle que le dimensionnement du centre de stockage sera toujours du même ordre de grandeur, quel que soit le scénario retenu. Pour être complet, il faut ajouter que le facteur "thermique" dépend fortement de la période d'entirposage avant mise en stockagc profond." L'ANDRA a donné des quantités différentes que j'ai déjà citées, je ne reviens pas sur les incohérences du rapport. Sur le plan de l'envirnnnenient, évidemment ce sont les combustibles usés les plus dangereux car ils contiennent tous les radioéléments sauf que la matrice qui les contient, l'oxyde d'uranium, est la meilleure matrice existante. On a pu le vérifier dans le réacteur naturel d'Oklo (site où il y a 2 milliards d'années un réacteur a fonctionné naturellement). Sinon si on veut comparer les risques pour l'environnement, il faut parler des rejets des usines de retraitement et de tous les résidus du cycle, gazeux et liquides. (Voir: Histoire du nucléaire avec un "H") Les verres ne confinent pas mieux le césium que la matrice oxyde. C'est donc du baratin que de prétendre les combustibles usés plus dangereux que les verres. Par contre diminuer le recours au nucléaire est un impératif pour éviter une pollution irrémédiable. De toute façon tout stockage verra un jour plus ou moins lointain ses produits partir. Le principe d'un site et des colis est de retarder le retour dans l'environnement mais ce n'est que cela. Les travailleurs du nucléaire ont droit à 11 lignes, c'est peu. Le tout pour affirmer "l'essentiel de la dose... provient des réacteurs et de l'amont du cycle." Donc le scénario "sans retraitement' est défavorable puisqu'il consomme de l'uranium qu'il faut extraire... des mines à l'étranger. Comment, COGEMA ne protège pas les travailleurs d'Afrique, du Canada et autres pays où elle a des actions? Les transports ont droit au même nombre de lignes ou presque (10). Et évidemment "le poste transport n'a pas un poids élevé ni dans I' exposition des travailleurs, ni dans le risque global que présente l'industrie nucléaire." Ça c'est une affirmation où je ne m'y connais pas. Quant aux conclusions, comme elles sont identiques au resumé je trouve que c'est vraiment excessif de prôner à ce point le chargement en MOX des réacteurs et en plus d'avoir le culot d'écrire "ces orientations sont les composantes d' une stratégie globale qui vise à maintenir ouvertes toutes les voies possibles de l'aval du cycle, de manière à ce que les décideurs qui devroint effectuer des choix vers la deuxième ou 3ème génération du siècle prochain ne soient pas confrontés à une situation de blocage." Et ils feront quoi? Du nucléaire, rien que du nucléaire parce que tout aura été bouclé et rien d'autre mis en marche. Quel beau programme énergétique! p.12
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