I - Intervention des services de la Santé Publique
Le terminal de Valognes a été mis en service pour le transport des combustibles irradiés en milieu de l'année 1982, date à laquelle le terminal d'Equeurdreville a été désaffecté. Le Service Central deProtection contre les Rayonnement Ionisants (SCPRI, prédécesseur de l'OPRI) a procédé à ce moment à la vérification de la décontamination complète de ce site. Ce point sera abordé en IIIème partie de ce rapport. + En 1983, le Directeur du SCPRI s'est inquiété d'un éventuel risque radiologique sur le terminal de Valognes et a adressé le 18 novembre 1983 une demande écrite à COGEMA afin d'obtenir chaque mois les données suivantes: ~ dispositions de radioprotection prises pour ce site, ~ conditions de surveillance de la radioactivité ambiante (nature des prélèvements, implantation et fréquence). La demande du SCPRI ne portait pas sur les containers eux-mêmes car ce type de contrôles oude vérification relevait à l'époque de la compétence exclusive de l'inspection des transports des matières dangereuses. Le premier bilan de la surveillance de ce site - portant sur la période 1982-1983 - a été communiqué au SCPRI par la COGEMA le 7 février 1984. Ce document décrivait le protocole de contrôle (dosimétrie d'ambiance, aérosols atmosphériques, contrôles des eaux pluviales, des boues des bassins de collecte et de la contaminations des sols) et présentait les résultats. L'analyse de ces résultats appelle aujourd'hui les commentaires
suivants:
(suite)
|
suite:
A plusieurs reprises, le SCPRI est intervenu pour demander des explications ou des mesures correctrices. En mars 1996, l'analyse du rapport 1995 a conduit l'OPRI à demander à l'exploitant de procéder à des analyses complémentaires sur l'eau du ruisseau et de mettre en oeuvre des actions d'assainissement dans les puisards. A partir de 1996, date à partir de laquelle on observe une baisse des niveaux de radioactivité due notamment à la disparition du combustible irradié graphite-gaz, l'exploitant assortit son rapport de la conclusion suivante : «l'ensemble des résultats de la surveillance du terminal ferroviaire de Valognes montre que l'impact sur l'environnement est nul». Dans ces conditions qui témoignent d'une amélioration nette des résultats depuis au moins deux ans, il n'y avait pas lieu pour l'OPRI de considérer le site de Valognes comme une priorité d'action d'autant que les niveaux des radioéléments identifiés se situaient (et continuent de se situer) en dessous des seuils de déclaration définis à l'époque par la réglementation en vigueur et même en dessous des seuils d'exemption fixés par la récente directive Euratom du 19 mai 1996. Si la contamination mise en évidence sur les containers avait été connue du SCPRI puis de l'OPRI avant 1998, les actions de contrôle auraient été renforcées comme elles le seront dorénavant. Il - Contrôles de contamination radioactive au terminal de
Valognes
p.25
|
6. L'eau du ruisseau dans lequel se déverse
le bassin de lagunage ne montre aucune radioactivité artificielle
mesurable.
7. La présence de radioéléments naturels est attestée dans tous les échantillons à des niveaux qui n'appellent pas de commentaire. Des résultats complémentaires seront prochainement fournis pour les émetteurs a de longue période (transuraniens notamment) et pour les émetteurs b (strontium et tritium). Il convient toutefois d'observer qu'aucun des autres radioéléments artificiels émetteurs (gamma) recherchés n'a été mis en évidence, notamment le cobalt 58, le ruthénium 106, les antimoines 124 et 125, le césium 134 et l'américium 241. Ces niveaux qui sont supérieurs à ceux couramment mesurés dans un environnement classique - y compris en aval des centrales nucléaires - attestent indirectement de la contamination surfacique des containers mais également des opérations de décontamination opérées sur le site de Valognes. III - Contrôles de contamination radioactive à l'ancien
terminal d'Equeurdreville
IV - Impact radiologique - Impact sanitaire
(suite)
|
suite:
+ En dehors du terminal de Valognes:
V - Conclusions provisoires
p.26
|
Comme le prouve l'ensemble des dossiers DSIN et OPRI, les contrôleurs
et les contrôlés ont réglé leur problème
entre quatre zieux. C'est plus confortable et moins coûteux. Sauf
que ce n'est pas sérieux d'avoir connaissance d'une infraction et
de la laisser perdurer. Si comme on nous l'affirme, la norme des transport
est impossible à tenir, il fallait savoir pourquoi. Mais à
partir du moment où il existe une règle, nul ne doit s'y
soustraire, sinon c'est l'accident à terme.
Il est facile de dire la règle intenable. Mais quand on regarde les statistiques de convois en fonction des centrales on s'aperçoit que certains sites sont très contaminés alors que d'autres le sont très peu. Preuve s'il en est que c'est faisable mais que cela dépend de la rigueur des contrôles effectués. Certains sites de réacteurs sont plus laxistes que d'autres. Il reste un dernier point, la contamination a été mise en évidence, il faut maintenant faire les mesures de l'émission neutronique des châteaux. C'est aussi un point très important pour la santé des travailleurs tout au long de la chaîne des transports. Ce qui frappe dans un tel dossier c'est finalement la légèreté des vérification et la propension des protagonistes à s'imaginer capables de gérer une telle situation. En effet les premières contaminations ont été relevées dès les années 80, il y a des mesures, des rappels à l'ordre mais ça n'a rien changé puisque les conteneurs sont restés avec leurs ailettes difficiles à décontaminer. |
Puis le problème empirant parce que le nombre de réacteurs
croissait, une réflexion s'est engagée en 1992. Et il en
est sorti quoi ? Une augmentation du nombre de convois contaminés
et même l'extérieur des wagons de transport. Finalement en
1997 le bébé est venu dans le giron de la DSIN. Suite aux
enquêtes et aux inspections les contaminations ont un peu décru
mais la DSIN n'a pas suffisamment averti les divers intéressés
d'où la colère des travailleurs.
Le rapport Le Déaut illustre bien les problèmes de l'OPRI. Il y a eu constat sur constat et jamais cette fonction essentielle n'a été renforcée. Nous n'avons donc aucun service faisant un suivi d'impact dosimétrique et donc sanitaire de la population. Le fait de se persuader qu'il n'y a aucun danger n'a jamais été bénéfique pour la santé et n'a jamais empêché les problèmes. On voit, dans le cas du nuage de césium venant d'Espagne, la pauvreté de notre réseau de contrôle : 170 balises en font 2 par département et le nombre d'agents chargés de les relever est indigent. Résultat c'est la Suisse qui alarme... Ce nuage est une fois de plus un coup de semonce pour nos faibles moyens mais aussi pour la non fiabilité généralisée du nucléaire. On a pu entrer une source dans une aciérie et la brûler, envoyant un nuage sur l'Europe et contaminant toute une zone espagnole. Le nucléaire doit se gendarmer et accepter de se vérifier sinon... p.27
|