Lettre à Monsieur le Directeur Général de l'ANDRA
Objet: Inventaire National des Déchets Radioactifs 1998, Actualisation de l'édition 1997 Monsieur,
(suite)
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suite:
Rappelant notre exigence d'expertise sur l'ensemble des sites de la COGEMA promise par Monsieur le Préfet devant la défunte Commission Locale d'Information dans la suite logique de la pré-étude conduite par la CRIIRAD à la demande des Conseils Régional et Général, la CLADE s'appuie notamment sur le propos que l'ANDRA met en exergue de son action: «Une source radioactive «oubliée» ou «perdue», même de faible activité, est potentiellement plus dangereuse pour la Santé Publique qu'une usine où sont entreposés ou produits des déchets radioactifs sous surveillance.» La CLADE en appelle aussi au Principe de Précaution, inscrit dans le Traité de MAASTRICHT comme dans la Loi: «Face à une incertitude scientifique ou face à des risques de dommages graves ou irréversibles, il ne faut pas remettre à plus tard l'adoption de mesures visant à préserver la dégradation de l'environnement.» Fin Janvier 1998 la CLADE a indiqué (lors d'une conférence de presse) avoir trouvé des sites radioactifs clandestins non répertoriés dans le rapport annuel de l'ANDRA. Sachez que la CLADE n'enverra pas des déclarations écrites sur ces sites comme le font l'administration et la COGEMA. Par communication téléphonique, votre collaborateur Monsieur BERNARD PALLARD avait indiqué à Monsieur LAMIREAU THIERRY qu'il effectuerait un déplacement en LIMOUSIN afin que la CLADE puisse réellement présenter ces lieux. Les finances de l'ANDRA ne permettraient-elles pas un tel déplacement? L'ANDRA, apte à ouvrir des recherches pour une mise en place de laboratoires souterrains (Cf. les déchets nucléaires à très haute activité) serait incapable de réaliser des investigations sur d'anciens sites miniers... L'ANDRA doit concrètement agir dans le lourd dossier nucléaire environnemental et sanitaire en LIMOUSIN. Nous vous indiquons deux mesures effectuées sur deux sites clandestins 1/Activité globale sur des produits prélevés: :13,5 millions de Becquerels par kilogramme. 2/ 89'078 Bq/kg de matières sèches de Plomb 212, 74'351 Bq/kg de Bismuth 212, 4'346'483 Bq/kg de plomb 210, 1'103'018 de Bq/m3 de radon 222. A vous de juger si ces indications peuvent vous exonérer d'une visite en LIMOUSIN... Enfin, nous vous informons que Monsieur le Préfet de la HauteVienne et la DRIRE LIMOUSIN ne respectent pas vos recommandations et celles de Monsieur CHRISTIAN BATAILLE (député) comme indiqué page 82 dans le rapport intitulé : «L'évolution de la Recherche sur la gestion des Déchets Nucléaires à haute activité/tome II : les déchets militaires/Office Parlementaire d'Évaluation des Choix Scientifiques et Technologiques! 17 Décembre 1997.» p.27
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«L'existence d'une seuil de banalisation
des déchets, comme le soulignait le Directeur Général
de l'ANDRA, Mr YVES KALUZNY pourrait conduire à des pratiques de
dilution des déchets de façon à se placer au-dessous
du seuil fatidique. Il suffit en effet de mélanger une faible quantité
de déchets fortement contaminés avec une grande masse de
produits neutres pour obtenir une activité massique moyenne au-dessous
de ce seuil.»
Monsieur le Directeur, ce risque de «dilution» de la radioactivité n'est pas théorique puisqu'il est constamment pratiqué en LIMOUSIN par la COGEMA. A titre d'exemple je vous renvoie au dossier concernant le déplacement des fûts d'urano-thorianite (origine: ancienne usine militaire du BOUCRET) du site du SEPA/COGEMA à BESSINES au site de la COGEMA à JOUAC (HAUTE-VIENNE). Grâce à la CLADE, il a été démontré que ce stockage au SEPA àBESSINES était illégal puisque Monsieur le Préfet a ordonné son transfert. |
Or, qu'ont fait la COGEMA et la DRIRE ? Ils ont appliqué ce
que vous-même, Monsieur le Directeur, avez dénoncé:
la pratique de dilution des déchets de façon à se
placer au-dessous d'un seuil fatidique.
Très simplement dit : la COGEMA (sous couvert de la DRIRE et de Monsieur le Préfet) a balancé le contenu des fûts (thorium en grande quantité pourtant classé dans la catégorie «Très Radiotoxiques» ainsi que de l'uranium) dans les boues radioactives des bassins (non protégés sur les côtés et le fond) de l'usine de JOUAC. D'ailleurs l'ANDRA a repris très laconiquement ce principe dans une page du répertoire 1997 alors que le Directeur que vous êtes dénoncez cette pratique Monsieur le Directeur, en espérant une réponse avec la plus grande célérité, nous renouvelons notre souhait de voir un représentant de l'ANDRA venir en LIMOUSIN pour pousser plus loin les investigations nécessaires à une moins mauvaise gestion du lourd passif lié à l'exploitation minière de l'uranium. p.28
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