La G@zette Nucléaire sur le Net!  
N°177/178
ACCIDENT AU JAPON

1- Explosion dans l'usine de traitement de l'hexafluorure d'uranium
Septembre 99
2- Fuite radioactive dans une usine d'uranium au Japon: 50 familles évacuées
3- Dossier IPN
(En complément d'information: Dossier WISE)
4- Vol en Tchétchénie


TOKYO, 30 sept (AFP) - Les autorités japonaises ont ordonné jeudi l'évacuation d'une cinquantaine de familles après une fuite radio-active dans une usine de traitemeut d'uranium, a-t-on appris de source préfectorale. 
     La fuite s'est déclarée dans la matinée dans une usine privée à Tokaimura, dans la préfecture d'Ibaraki, à l'est de Tokyo. 
     Des niveaux de radiation en moyenne dix fois supérieurs à la normale, mais en pointe jusqu'à 4.000 fois, ont éré constatés à proximité du site après l'incident. Ils ont ensuite baissé jusqu'à redevenir normaux, a-t-on indiqué de même source. La mesure d'évacuation a toutefois été maintenue par sécurité. 
     Trois employés de l'usine ont été transportés par hélicoptère à l'hôpital après avoir été exposés aux radiations. 
     "Nous avons donné un ordre d'évacuation à cinquante foyers dont les habitations sont situées dans une zone de 200 mètres autour de l'usine", a précisé un porte-parole du gouvemement local de Tokaimura. 150 personnes sont concernées par cette mesure dans cette zone qui a été fermée à la circulation. 
     En outre, plusieurs milliers d'habitants de Tokaimura ont été avisés par hauts parleurs, plusieurs heures après l'incident, de demeurer chez eux et de fermer leurs fenêtres. 
     "Nous avons demandé aux habitants de rester chez eux jusqu'à ce que les spécialistes chargés de l'inspection confirment que le degré de radiation est tombé à un faible niveau", a précisé un responsable local. 
     La mesure a été également appliquée à six jardins d'enfants et 
huit écoles. L'usine appartient à la société JCO, filiale du groupe
Sumitomo Metal Mining, qui retraite de l'uranium afin qu'il puisse être  utilisé dans les centrales nucléaires. 
     Le responsable du bureau de JCO à Tokyo, Makoto Ujihara, a indiqué que les trois employés hospitalisés avaient dit à des collègues qu'ils avaient "vu des flammes bleues" et s'étaient plaints de nausées. 
     "Nous sommes en train de chercher ce qui s'est exactement passé mats nous pensons que l'uranium a pu atteindre le stade critique auquel une réaction nucléaire commence", a précisé M. Ujihara. 
     L'organisation anti-nucléaire Greenpeace a estimé, dans un communiqué, que l'accident "expose une fois de plus l'absence d'une culture adéquate de sûreté nucléaire au Japon". Elle rappelle que le centre de retraitement d'uranium situé sur le site de Tokaimura avait déjà connu un incendie et une explosion en avril 1997, qui "avait été considéré à l'époque comme l'incident le plus grave de l'histoire nucléaire" de l'archipel. "Le Japon a actuellement un stock de plus de cinq tonnes d'uranium sur son territoire et 30 tonnes de plus en Europe, qui attendent d'être rapatriées au Japon" après leur retraitement, a indiqué Greenpeace. 
     Cet incident intervient trois jours après l'arrivée d'un premier convoi de combustible nucléaire recyclé MOX en provenance de France et de Grande-Bretagne pour être utilisé dans deux réacteurs ja ponais. Un second débarquement doit se dérouler vendredi. 
     Le nucléaire assure le tiers des besoins électriques nippons grâce à 51 centrales.
Japon/Accident nucléaire - Les assureurs prudents, Tokyo confiant
TOKYO, 1er octobre 99, 11 h 35 - Le ministre japonais de la Planification économique, Taichi Sakaiya, a déclaré vendredi qu'il ne pensait pas que l'accident nucléaire survenu jeudi dans l'usine dc Tokaimura aurait des conséquences négatives sur l'économie, la Bourse ou les marchés des changes du Japon. "Je ne pense pas que cela aura un grand impact sur les marchés des changes et sur les actions. Je ne pense pas non plus que cela aura un impact sur la hausse des prix. Je ne pense pas que cela aura un impact négatif sur l'économie du pays",  a déclaré Sakaiya à la presse, ajoutant qu'il ne voyait pas la nécessité pour l'Agence (ministère) de Planification économique (EPA) qu'il dirige de prendre de nouvelles mesures en liaison avec l'accident. 
     Prié de dire si des mesures seraient mises en oeuvre à l'occasion de l'adoption du collectif  budgétaire pour l'exercice en cours, Sakaiya a répondu que le gouvernement n'avait pas encore estimé les sommes qui pourraient être nécessaires. 
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     Les compagnies d'assurance nippones timaient de leur côté qu'il était trop tôt pour évaluer l'impact financier de cet accident, qui est le pire que le Japon ait connu. Deux personnes au moins sont dans un état grave et 55 ont été exposées aux radiation dans l'usine de Tokaimura, dont l'exploitant est le groupe Sumitomo Mining Co Ltd. 
     "Ce type d'accident est vraiment sans précédent au Japon et nous ne pouvons pas dire quelles sortes de conséquences il aura pour les assureurs", a déclaré un responable du Groupement d'assurance de l'énergie atomique au Japon, un organisme mandaté par les Assureurs IARD pour gérer les polices d'assurance sur le nucléaire. 
     Bien qu'il y ait eu plusieurs accidents de moindre ampleur ces dernières années sur des sites nucléaires au Japon. les compagnies d'assurance n'ont jamais eu à verser d'indemnisation pour réparer les dommages causés par des accidents nucléaires.
     "Nous avons l'intention de couvrir les dommages conformément à notre contrat d'assurance avec la société (Sumitomo Metal Mining), mais nous n'avons pas idée du montant qui sera versé", déclare une porte-parole de Sumitomo Marine & Fire Insurance Co Ltd. 
     La législation japonaise sur l'indemnité des dommages oblige les sociétés de traitement de combustible nucléaire à être en mesure de payer au moins un milliard de yens (9.4 millions de dollars) pour indemniser les accidents. 
     Le montant requis monte à 30 milliards de yens pour les exploitants d'usines nucléaires à but commercial. 
     Ces minimas devraient être doublés au début de l'an prochain. 
     Les assureurs collecteraient 10 milliards de yens par an en primes d'assurances destinées à l'indemnisation des victimes du nucléaire, si l'on en croit une source proche des milieux de l'assurance nippone.
Fuite radioactive: trois ouvriers blessés gravement irradiés


TOKYO, 30 sept (AFP) - Trois ouvriers d'une usine de retraitement d'uranium ont été gravement irradiés jeudi au Japon lors d'une fuite radioactive et leurs défenses immunitaires ont été fortement affaiblies, a-t-on appris de source médicale. 
     "Ils ont été exposés à un haut niveau de radiation", a indiqué Hirohiko Tsujii, chef de l'équipe médicale qui a examiné les trois hommes tranrportés par héhicoptère à l'institut national de protection radiologique à Tokyo. 
     Deux des trois ouvriers ont du être portés sur des brancards par des secouristes portant des masques et des combinaisons anti-radiations avant d'être placés dans un département stérile. 
     Selon le médecin, leur système immunitaire est très affaibli et leurs globules blancs ont nettement augmenté. "Ils sont victimes de symptômes très importants d'irradiation y compris la diarrhée", a indiqué M. Tsujii lors d'une conférence de presse. 
     Le troisième homme a pu marcher jusqu'à l'institut et est soigné dans un service normal. 
     Les deux ouvriers gravement blessés "alternent les moments où ils sont conscients et d'autres où ils sont inconscients", a souligné le médecin, en précisant qu'ils répondent aux questions mais que leur tension est très basse. 
     Les trois ouvriers ont dû être transportés par hélicoptère et hospitalisés à la suite d'une fuite radioactive dans une usine privée de retraitement d'uranium.
Après l'accident, le taux de radiation a dépassé a dépassé à un certain moment 4.000 fois les normes acceptées avant de revenir à 
environ 10 fois la normale. 
     Un total de 50 familles, soit 150 personnes, habitant dans les environs ont dû être évacuées. Par précaution. plusieurs milliers de personnes ont également été priées de rester le plus possible chez elles, et de garder les fenêtres fermées. 
     L'usine appartient à la société JCO, filiale du groupe Sumitomo Metal Mining, qui retraite de l'uranium afin qu'il puisse être utilisé dans les centrales nucléaires. Les causes de l'accident n'ont pas encore été établies. Le responsable du bureau de JCO à Tokyo, Makoto Ujihara, a indiqué que les trois employés hospitalisés avaient dit à des collègues qu'ils avaient "vu des flammes bleues" et s'étaient plaints de nausées. 
     "Nous sommes en train de chercher ce qui s'est exactement passé mais nous pensons que l'uranium a pu atteindre le stade critique" auquel une réaction nucléaire commence, a précisé M. Ujihara. Au départ. les trois ouvriers avaient été transportés dans un hôpital local de la préfecture d'lbaraki, dont dépend l'usine, à l'est de Tokyo. 
     Mais les médecins avaient décidé de les transférer à l'Institut des sciences qui a un département specialisé dans les maladies dues aux radiations.
01/10/1999 14H00
DOSSIER IPSN
Le point sur l'accident de criticité à Tokaï-Mura (Japon)


     L'accident de criticité qui s'est produit au Japon hier, jeudi 30 septembre 1999 à 10h35 (heure locale) a été maîtrisé après une quinzaine d'heures, après avoir causé l'irradiation d'au moins 49 personnes, dont 3 ont été très gravement touchées. 
     Cet accident s'est produit dans une usine de conversion d'uranium située à Tokaï-Mura, à environ 150 kilomètres au nord-est de Tokyo. Des mesures de protection des populations ont été prises autour du site par les autorités japonaises (évacuation dans un rayon de 350 mètres, et maintien des riverains dans leurs habitations dans un rayon de 10km). Actuellement, seule la mesure d'évacuation prise dans le rayon de 350 mètres est maintenue. 
     L'installation de Tokaï-Mura appartient à la Japan Nuclear Fuels Conversion Company (JCO)  elle effectue la conversion d'uranium enrichi en uranium 235, en oxyde d'uranium (U02), en vue de la fabrication de combustibles nucléaires. L'usine met en oeuvre de l'uranium enrichi en uranium 235 à moins de 5 % pour la fabrication des combustibles destinés aux réacteurs électronucléaires, et de l'uranium enrichi jusqu'à 20 % pour la fabrication des combustibles destinés aux réacteurs expérimentaux.
1. Causes probables dc l'accident
L'accident s'est produit dans l'atelier dédié aux combustibles des réacteurs expérimentaux, lors de la fabrication d'oxyde d'uranium enrichi à 18,8 % en uranium 235, destiné au réacteur expérimental à neutrons rapides Joyo (situé à une trentaine de kilomètres de Tokaï-Mura). 
     Les premières étapes des opérations de conversion consistent: 
* à dissoudre les poudres d'uranium (sous forme d'oxydes) dans de l'acide nitrique, dans un réservoir de petite taille (dissolveur); 
* puis à transférer la solution obtenue dans une cuve intermédiaire, qui permet de contrôler la masse d'uranium devant être mise en oeuvre à l'opération suivante; 
* enfin, à précipiter l'uranium en diuranate d'ammonium (ADU) : cette opération s'effectue dans une cuve de précipitation - décantation de grande dimension, dans laquelle la masse d'uranium doit être impérativement limitée pour éviter l'accident de criticité. Dans le cas de cette installation, la cuve était équipée d'une double enveloppe de refroidissement à l'eau. 
D'après les informations actuellement disponibles, les opérateurs de l'atelier auraient effectué directement la dissolution de l'uranium dans la cuve de précipitation-décantation. La 
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masse d'uranium introduite dans cette cuve (16 kg) a été bien supérieure à la masse maximale autorisée (2 kg). Il est à noter que la masse minimale d'uranium pouvant entraîner un accident de criticité pour de l'uranium enrichi à 18,8 % en uranium 235, en présence d'eau, est d'environ 5,5kg. 
     C'est ce dépassement de masse, dans la solution aqueuse présente dans la cuve, qui a conduit à l'accident de criticité. 

2. Interventions pour maîtriser l'accident
     Un tel accident survenant en solution peut se poursuivre pendant plusieurs heures (l'eau joue le rôle de modérateur, c'est-à-dire qu'elle ralentit les neutrons et favorise ainsi les réactions de fission). Cela a rendu difficiles les interventions dans l'atelier, du fait des niveaux élevés des rayonnements émis. 
     Les interventions de maîtrise de l'accident ont consisté, dans un premier temps, à vidanger l'eau du circuit de refroidissement de la cuve de précipitation-décantation qui favorisait la réaction en chaîne, puis à introduire une solution d'acide borique dans la cuve. Le bore permet d'absorber les neutrons et d'éviter ainsi qu'ils entretiennent la réaction de criticité. 
     Les produits de fission rejetés dans l'environnement lors de cet accident sont essentiellement des gaz de fission tels que les isotopes de l'iode, du krypton et du xénon. En outre, il semble que des traces de césium aient été décelées dnns l'environnement. Rappelons qu'en règle générale, les accidents de criticité conduisent à des conséquences plus importantes sur le site de l'installation concernée que dans son environnemcnt. 

3. Les accidents de criticité dans le monde
     Il s'agit du premier accident de criticité survenu au Japon. Depuis 1945, 59 accidents de criticité se sont produits dans le monde dans les installations nucléaires, la plupart aux Etats-Unis (33 accidents) et en ex-URSS (19 accidents) dans les années 1960. 
     En règle générale, les accidents sont survenus pour plus des deux tiers dans les centres de recherche, et pour un tiers duns les installations du cycle du combustible. 

4. Rôle de l'IPSN dans la prévention des accidents de criticité
Les risques d'accident de criticité sont connus et identifiés : ils se rencontrent essentiellement dans les laboratoires

et les usines du cycle du combustible, dans des réacteurs de recherche ainsi que dans les transports de matières fissiles et de certains déchets. Ces risques font l'objet de mesures de prévention systématiques qui consistent en des dispositions spécifiques de conception des appareillages (limitation de leurs dimensions géométriques) et au respect des consignes de sécurité par les opérateurs, relatives à la nature et la quantité des matières fissiles manipulées. Ces opérateurs doivent avoir reçu une formation adaptée aux risques de criticité, 
     Différentes équipes de l'IPSN sont impliquées dans le développement des codes de calculs de criticité utilisés pour le dimensionnement des appareillages, dans la réalisation d'expériences servant à la qualification de ces codes (installation "Appareillage B", située à Valduc, Côte d'Or), et dans l'expertise technique des dossiers présentés par les exploitants des installations nucléaires et les transporteurs de matières fissiles dans le cadre des demandes d'autorisation déposées auprès des autorités de sûreté. 
     L'IPSN entretient des relations étroites dans le domaine des recherches en sûreté nucléaire avec différents organismes Japonais. L'IPSN et JAERI (Japan Atomic Energy Research Institute) coopèrnt notamment en matière de criti-cité, dans le domaine des recherches expérimentales et des codes de calcul. 
 Un contact fréquent a été assuré entre les scientifiques de JAERI et ceux de l'IPSN lors de cet accident. 

5. définitions

1. Accident de criticité : déclenchement incontrôlé de réactions en chaîne de fissions au sein d'un milieu contenant des matières fissiles telles l'uranium 235 ou le plutonium 239. Un accident de crîticité entraîne une émission intense de rayonnements gamma et neutroniques, ainsi que notamment un dégagement de gaz de fission radioactifs (isotopes de l'Iode, du Krypton, du Xénon...). 
2. En France, les mesures de prévention privilégient la conception d'appareillages de géométrie sous-critique. 

Pour de plus amples informations, appelez : 
Emmanuelle CAILLIEZ Mission Communication: 0l 46 54 91 27 - Thierry CHARLES Sûreté des installations: 0l 46 54 90 05.

Retour à la normale après le plus grave accident nucléaire du Japon


TOKYO, 2 oct (AFP) - Le gouvernement japonais a levé samedi la dernière mesure de sécurité prise après l'accident survenu jeudi au complexe nucléaire de Tokaimura, considéré par l'Agence internationale de l'Énergie atomique (AIEA) comme le plus important depuis celui de Tchernobyl en 1986. 
     Quatre-vingt trois habitants ont été autorisés en fin d'après-midi à retrouver leur foyer, plus de deux jours après en avoir été évacués dans l'urgence. Leurs domiciles se trouvaient dans un rayon de 350 mètres autour du site nucléaire, devenu une "zone d'exclusion" un peu plus de deux heures après le début de l'accident,jeudi à 10h 35(01 h 35 GMT). 
     Les niveaux de radioactivité constatés sur la zone sont normaux et ne posent "pas de problème de sécurit , a précise samedi le secrétaire général du gouvernement, Hiromu Nonaka, en annonçant la levée de la mesure. 
     Tout est donc officiellement retourné à la normale à l'extérieur immédiat du site près de soixante heures après le début de la réaction nucléaire incontrôlée qui a gravement irradié trois employés dans l'atelier de conversion de cette usine pilote de fabrication de combustibles nucléaires. 
     Cet accident, considéré comme le pire de l'histoire nucléaire du pays, est le plus "significatif' depuis celui de Tchernobyl
(Ukraine) en 1986, a estimé le porte-parole de l'Agence internationale de l'Énergie atomique (AIEA) à Vienne. "C'est un accident très important en termes du nombre de blessés, en termes d'effets sur la santé des gens vivant aux alentours" a déclaré David Kyd. 
     "Je ne me souviens pas d'un accident aussi significatif depuis Tchernobyl en 1986", a-t-il ajouté, rappelant que même l'accident de la centrale nucléaire de Three Mile Island (Etats-Unis) en 1979 n 'avait pas fait de blessé. 
     Mais, pour l'AIEA, contrairement à l'accident de Tchernobyl, "ceci n'est pas un accident qui laissera de la contamination résiduelle dans l'environnement". 
     Le Premier ministre japonais Keizo Obuchi s'est montré très sévère samedi avec les propriétaires du complexe, la société JCO, filiale du groupe privé Sumitomo Metal Mining, qualifiant leur mode d'opération de "négligent". "Je doute que les employés aient été formés et qu'ils connaissaient réellement les manuels de sécurité", a-t-il déclaré. 
     "Il apparaît qu'il n'y avait pas de système de soutien en cas d'urgence, ce qui me semble totalement inimaginable", a-t-il ajouté. 
     La réaction de "criticité" a duré pendant plus de vingt heures avant qu'elle ne puisse être maîtrisée, vendredi à 06 h 15 
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(21 h 15 jeudi GMT), par une équipe d'une vingtaine d'employés qui ont été, pour cela. exposés à des doses élevées de radiations. 
     L'accident a été classé provisoirement à un niveau 4 sur l'échelle de gravité, qui en compte 7 et sur laquelle Tchernobyl a eu le niveau maximum. 
     Il "ne constitue pas un problème de santé en dehors du territoire japonais", a affirmé l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). "Il est improbable qu'il ait un quelconque impact de santé public au delà de la population locale". a ajouté un expert de l'organisation de Genève. 
     Le district de Tokai, considéré comme le coeur de l'industrie nucléaire nippone en raison des nombreuses installations qu'il accueille, a retrouvé un visage presque normal samedi. La veille, le gouvernement avait autorisé les habitants domiciliés dans un rayon de dix kilomètres, soit quelque 300.000 personnes, 
à quitter leurs habitations où ils étaient restés confinés pendant près de trente heures. 
     "Nous sommes retournés à notre routine", a expliqué Ken Kobayashi, responsable municipal. Les écoles, les commerces ct lcs transports, suspendus jeudi, ont repris leurs activités. Mais la récolte de riz qui s'annonce va être placée sous surveillance. 
     "Il n'y a pas eu de panique", a ajouté M. Kobayashi à l'AFP. "Plus de 700 habitants" ont toutefois fait vérifier leur niveau de radiation dans la matinée, a précisé Hideo Atsushi, un autre responsable de la ville. 
     "Nous n'avons pas eu connaissance de nouvelles personnes atteintes mais l'inquiétude demeure. Je pense que nous faisons face maintenant à des problèmes psychologiques", a-t-il ajouté. 
     49 personnes, dont 39 employés du site, ont été recensées comme ayant été exposées aux radiations.
jeudi 7octobre 1999, 14h35
Les autorités Japonaises envisagent de réviser à la hausse la gravité de l'accident de Tokaimura
TOKYO (AFP) - Les autorités japonaises envisagent de réviser à la hausse le degré de gravité de l'accidcnt de l'usine de Tokaimura, qui passerait à 5 sur l'échelle internationale des événements nucléaires, qui compte sept niveaux. 
     L'Agence de Science et de technologie a pour l'heure classé l'accident du 30 septembre au niveau 4. Le niveau 5 est celui de l'accident de la centrale nucléaire de Three Mile Island en 
1979. 
     Environ 120 défenseurs de l'environnement ont défilé jeudi jusqu'au siège du Parlement à Tokyo pour réclamer une enquête indépendante sur l'accident et une révision de la politique nippone en matière de nucléaire. 
     Par ailleurs, les autorités nippones ont annoncé jeudi que le réacteur de Fugen à Tsurunea 325km à l'ouest de Tokyo) risquait d'être fermé à la suite de l'accident de l'usine de Tokaimura.
Le réacteur de Fugen n'a plus de place pour stocker son uranium. Il était obligé de conserver le ecombustible nucléaire usagé sur place après qu'un incendie suivi d'une explosion ait provoqué la fermeture d'une autre usine de traitement de combustible nucléaire également située à Tokaimura, au nord de Tokyo,en mars 1997 
     Il ne reste plus de place à Fugen et l'opérateur avait prévu de demander ce mois-ci la réouverture de l'usine de retraitement qui n'est que partiellement opérationnelle. Mais la demande a été reportée en raison de l'accident de l'usine de Tokaimura, qui rend très hypothétique toute réouverture par les autorités japonaises d'installations nucléaires. 
     L'accident de l'usine de Tokaimura, située à 110 km au nord-est de Tokyo a exposé au moins 49 personnes à des radiations et mis en cause les règles de sécurité dans les établissements qui utilisent des substances radioactives.
Russie-nucléaire
Tentative de vol de matériau radioactif en Tchétchénie : mort du 3e voleur


MOSCOU, 24 sept (AFP) - Le dernier des trois voleurs ayant essayé de s'emparer d'une barre extrêmement radioactive dans une usine chimique de Tchétchénie la semaine dernière est mort des suites des radiations qu'il a reçues. a indiqué vendredi l'agence Itar-Tass citant le ministère de la Santé de la république du Caucase. 
     L'irradiation avait fait deux victimes avant lui :l'homme qui a ouvert le conteneur renfermant du cobalt et tenu dans les mains la barre de 200 grammes pendant quelques minutes, était décédé 30 minutes après. Son complice, qui se trouvait à dix mètres de lui dans l'atelier où était stocké le conteneur, est mort au bout de 24 heures. 
     Trois autres personnes sont également hospitalisées dans un état grave à Rostov-sur-le-Don (sud-ouest de la Russie). Le ministère ne précise pas qui étaient ces personnes.
     L'activité des barres de cobalt est de 27.000 curies, a précisé la télévision tchétchène citée par l'agence Itar-Tass. Ce chiffre correspond à une irradiation de 300 grays/par heure à un mètre. 
     A partir de 30 grays/par heure à un mètre, on constate l'apparition d'un syndrome aigu d'irradiation qui entraîne la mort dans les 24 heures, selon des experts occidentaux, qui soulignent que cet incident est totalement "hors-norme". 
     Dans cette usine chimique tchétchène, ont été enterrés 27 conteneurs, renfermant chacun 9 barres de 12 centimètres de cobalt (60) d'une très forte radioactivité. 
     Le cobalt est généralement utilisé comme source radioactive pour l'irradiation d'aliments ou à des fins médicales. 
     Le trafic de substances radioactives s'est développé en Russie après la fin de l'URSS quand de nombreux stocks de ces matériaux ont été pratiquement abandonnés. 
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