Comme le titre Le Figaro: “la transparence muselée”, l'IRSN n'est pas autorisé à porter à la connaissance de tous les analyses qu'il fait sur la radioprotection, la tenue des réacteurs et autres installations aux séismes, les conséquences de Tchernobyl, le calcul de doses à la thyroïde ainsi d'ailleurs que la tenue des enceintes sous l'impact d'un gros porteur.
     La conclusion de la fiche IRSN n'a pas plu:
   “L'ensemble des études permet de définir des mesures “correctives” adaptées, parmi lesquelles:
  - la fermeture de l'installation (atelier de fabrication de combustible au plutonium à Cadarache) ;
    - la mise en œuvre de renforcements importants, même pour des installations dont la durée de vie est réduite (cas du Laboratoire d'Examen des Combustibles Actifs (LECA) du CEA à Cadarache ou de la centrale PHÉNIX du CEA à Marcoule) ;
   - les corrections de non-conformités (cas des réacteurs de 900 MWe d'Électricité de France).”
    Mais pourquoi l'IRSN devrait-il faire plaisir à qui que ce soit: il se doit de donner des conclusions sur des dossiers et cela n'a pas à plaire: c'est une analyse.
    Par contre que le ministère de Roselyne Bachelot envoie un e-mail tel que celui qui suit est vraiment nul :
    «Rappeler que l'IRSN travaille sur le risque sismique depuis longtemps, très bien. Mais la dernière fiche sur la prise en compte du séisme dans les centrales nucléaires françaises me semble superflue. Je trouve superflu de remettre sur le tapis explicitement ce sujet sensible à l'occasion d'un événement qui n'a pas grand-chose à voir. On est un peu au-delà de la simple transparence.»
    Et en plus pourquoi introduire la notion de transparence pour qualifier les conclusions IRSN.
  Je vous avais fait part des pressions qui s'exerçaient sur l'institut à propos de la publications des dernières estimations Tchernobyl: demande de ne pas publier les valeurs de doses à la thyroïde (on peut monter à 150 mSv dans le cas très particulier mais réel de jeunes bergers corses).
    En son temps je vous avais signalé la polémique sur la tenue des enceintes sous l'impact d'un gros porteur bourré de kérosène.
  Au moment où tout le monde se gargarise avec la transparence et l'expertise plurielle, le bouclage se fait rude et le droit à la parole est dénié aux protagonistes officiels.
   Notre position n'a pas changé : nous avons un rôle d'aiguillon, nous essayons de suivre les dossiers mais nous n'avons pas les moyens de faire des études complètes. Nous réclamons l'accès aux dossiers de l'IRSN car si on les muselle, adieu la sûreté.
    Un dernier point le Groupe Radioécologie du Nord Cotentin a terminé ses travaux en demandant une campagne de mesures dans l'environnement pour les produits chimiques. Ses conclusions ont plus d'un an et rien n'est venu.