CAS DU TRITIUM
Le tritium est le radioélément
le + rejeté avec le krypton 85 et le carbone14
Etant émetteur béta de 5 (moy)
à 18 kev (max) il n'est pas dangereux en irradiation mais en ingestion:
parcours 5mm air, 6 microns eau et tissus
De plus il a un fort pouvoir contaminant:
- diffusion
à travers la peau
- absorption
par les plaies
- absorption
pulmonaire
Par le tritium on peut reconstituer l'évolution
des rejets d'un site
- Reconstitution des rejets
- Surveillance "chronique" d'un site
- Suivi d'un rejet exceptionnel
Une partie reste fixée "à demeure"
dans la lignite et la cellulose. On peut donc analyser les anneaux d'un
arbre ou d'un sarment.
Hague: étude chêne
Chalk River: suivi a montré corrélation
rejet et tritium fixé dans les végétaux.
La baie de Cardiff: poissons
Sellafield
On a utilisé des sarment de vignes
=> Cruas, Tricastin
On a aussi en 1986 puis en 1987 fait une étude
vraie grandeur à Bruyères le Châtel (91) pour vérifier
la contamination des salades: 2 fois 1 g de Tritium soit 2 fois 359 TBq...
EFFETS DU TRITIUM SUR LA SANTE
Le tritium ingéré est réparti
dans:
* eau intra et extra-cellulaire => élimination
en 4 à 12 jours
* incorporation => tritium organiquement lié
=> jusque 3 ans
Les molécules les plus grosses des
tissus vivants seront les cibles privilégiées du rayonnement.
L'ADN, constituant du noyau des cellules pourra
être atteint.
Le tritium peut induire une erreur dans le
code génétique ou se fixer dans les autres constituants chimiques
de l'organisme
Les études ont porté:
- sur les végétaux (Cadarache).
Il a été proposé d'utiliser le marquage tritium pour
faire un suivi d'environnement
- sur des animaux (porc, souris, singe). Selon
organe % T fixé ± importante et toxicité ±
importante
Il reste que la toxicité dépend:
- de la nature des molécules (- précurseur
protéines, - précurseur ARN, et thymidine => précurseur
ADN)
- du taux d'incorporation
- du taux de renouvellement des molécules
concernées
- du sexe
Or il y a peu de données sur l'humain
si ce n'est pas du tout.
Il a fallu attendre les résultats des
études japonaise, puis anglaises, allemandes et russes: sil en ressort
que l'EBR (Efficacité Biologique Relative) devrait être multiplié
ou non par 3 ou plus
Action Biologique des radiations
EFFETS NON ALEATOIRES
- Existence d'un seuil
- Gravité de l'effet biologique croît
avec la dose
- Lésions présentes chez tous les
sujets (petite variation individuelle de radiosensibilité)
ex: syndrome médullaire, intestinal,
radiodermite, cataracte...
EFFETS ALEATOIRES
- probabilité augmente avec la dose
- mais pas leur gravité
- l'effet apparaît chez certains irradiés
mais pas chez tous
- relation dose-effet mal connue aux faibles doses.
ex: cancérogénèse, risque
génétique
En guise de Conclusion:
- Certains corps comme le Krypton 85, le Carbone
14 et le tritium ont été pensé peu nocifs au
prétexte que le K85 est un gaz rare (peu réactif), le C14
et le T des éléments naturels, émetteurs ? pur mais
- d'une part des études récentes
sur animaux montrent des effets plus importants que prévus
- d'autre part les quantités croissent
avec le nombre de réacteurs et les capacités des usines de
retraitement
ETUDES EPIDEMIOLOGIQUES autour des sites:
Canada
- étude des mineurs, commission d'enquête
1980,
- étude sur les rejets tritium
- étude des leucémies infantiles
Etats-Unis
- études des cancers parmi les populations
résidant près des sites
Royaume Uni
- risques de leucémies auprès
des installations
- Gardner
- Doll et coll
- Draper
- rapports COMARE
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suite:
France
- Leucémie infantile autour de la Hague
- Viel
- Dousset
- Mineurs - Timarche, Chameaud, etc...
- Mortalité autour des sites, C. Hill
etc...
- Etude de travailleurs EDF
L'IRSN a publié en 2008 un rapport
suite à des études allemandes : il y a toujours quelque chose,
mais non significatif, il faut donc essayer de nouvelles approches. Cependant
ce sont des effets difficiles à isoler.
EST-CE SUFFISANT?
NON car il faut des registres sur de longues
périodes, 10 ans au moins et l'enregistrement de toutes les maladies
=> registre de morbidité. Il faut probablement tester plusieurs
approches.
Sont actuellement en cours des études
de «bilan sanitaire» oou épidémiologie descriptive
autour du site du Tricastion sous l'égide de CLIGEET et à
Soulaines avec la participation d'associations. Le suivi scientifique (cahier
des charges, choix des équipes) est assuré par l'InVS, les
autorités sanitaires locales, la CLI dans sa diversité et
des associations.
CONSEQUENCES SUR LES POPULATIONS
- Problèmes des cancers
1- Cancers radio-induits ou "naturels" ne
diffèrent absolument pas et sont donc indiscernables.
2- Pour une même irradiation l'induction
de cancer dépendra fortement de:
* l'individu,
* de son système immunitaire,
* de l'age,
* du sexe.
3- Pour un groupe important d'individus irradiés
on pourra avoir une corrélation entre la fréquence des cancers
et le niveau d'irradiation,
4- L'apparition de cancers se fait après
un temps de latence très long sauf pour les leucémies ( 2
ans) jusqu'à quelques décennies pour les autres cancers.
- Autres problèmes
Ils sont plus difficiles à étudier:
retards mentaux, cardiopathies, fatigue,...
D'où:
Le bilan de la mortalité ou de la morbidité
ne pourra se faire que:
- en collectant les données au moins
sur plusieurs décennies, au mieux jusqu'à la disparition
de la cohorte;
- en évaluant les niveaux d'irradiation
et en fondant le bilan sur le facteur de risque établi par des études
fiables.
CHAMP D'APPLICATION DES FAIBLES DOSES
1- Doses reçues par les travailleurs
de l'industrie nucléaire.
La relation dose/effet, évaluation
du préjudice à la santé sert à la fixation
des doses maximales admissibles,
2- Doses reçues par les populations
au voisinage des sites. La relation dose/effet devrait régir les
autorisations de rejet des effluents radioactifs (gazeux ou liquides),
3- Critères d'acceptabilité
pour un stockage de déchets radioactifs.
4- Gestion d'un accident nucléaire.
Le long terme est concerné par les faibles doses résiduelles.
5- Normes légales concernant les niveaux
de contamination des aliments,
6- Le rayonnement médical pour le cas
des dépistages, des radios pulmonaires,
7- Irradiation liée aux produits courants,
télévision, matériaux de construction, etc..
CONCLUSION
La radioactivité a été
découverte il y a environ 110 ans ( en nov 1896). Dès le
début on a su que l'exposition aux rayonnements provoquait des brûlures.
1902: La première norme
de tolérance est proposée,
1925: cri d'alarme lancé
à l'académie de médecine par D'Arsonval, Béclère,
Broca et Marie Curie,
1931: premier code de protection,
1936: inauguration d'un monument
à Hambourg avec 110 noms de pionners utilisateurs,
1955: Après les radiologues,
les techniciens, les chirurgiens et les médecins voici les dentistes,
1958: finalement les vétérinaires.
Et je m'arrête à
ce stade.
- La radioactivité doit
être maîtrisée. Les rejets doivent être minimisés,
les populations et les travailleurs protégés.
- Pour cela il faut admettre
le danger et savoir le dominer. Si on ne peut pas le faire alors il faut
savoir s'arrêter.
Il appartient aux populations:
- de demander les informations,
- de peser les conséquences
du nucléaire soutenu, d'un nucléaire réduit ou d'un
arrêt du nucléaire.
Cette décision n'empêchera
pas la nécessité de gérer les rejets et les résidus
d'où d'avoir des stockages ou entreposages de déchets mais
pourra réduire le problème à long terme.
p.31
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