Nucléaire : EDF découvre 471 anomalies et 130 non-conformités sur douze réacteurs
14 septembre 2017 - Philippe Collet - Actu-Environnement
Ce jeudi 14 septembre, EDF annonce avoir découvert 471 « anomalies » et 130 « non-conformités » sur les équipements de douze de ses réacteurs nucléaires en fonctionnement. A cela s'ajoutent 95 anomalies et 16 non-conformités découvertes sur les équipements de l'EPR de Flamanville en cours de construction.
Ce constat est le résultat des premières vérifications effectuées sur l'examen de l'ensemble des dossiers de fabrication des équipements en provenance de l'usine du Creusot et installés sur ses réacteurs. Aucune de ces anomalies ou non-conformités « n'est de nature à remettre en question l'aptitude au fonctionnement en toute sûreté des composants concernés », indique EDF.
Cette annonce intervient alors que l'ASN s'apprête à imposer à EDF de réaliser un contrôle de l'ensemble des équipements fabriqués au Creusot et installés sur ses 58 réacteurs en fonctionnement. L'électricien devra remettre le résultat de ces audits au plus tard deux mois avant le redémarrage de chacun de ses réacteurs lors du prochain arrêt pour renouvellement du combustible.
Traitement thermique défectueux des pièces
Actuellement, EDF a audité 309 composants équipant douze réacteurs : Chooz 2, Paluel 4, Saint-Laurent 2, Penly 1, Cruas 3, Dampierre 3, Belleville 2, Tricastin 3, Chinon B3, Nogent 1, Gravelines 2 et Bugey 3. Les 471 anomalies correspondent à des constats de non-conformité avec une exigence contractuelle ou réglementaire.
Les 130 non-conformités traduisent le non-respect d'une exigence interne à l'usine du Creusot, le fabricant des équipements.
Avec 93 anomalies et 19 non-conformités pour 34 pièces fabriquées au Creusot, le réacteur 3 du Bugey est le plus affecté. A l'opposé, Cruas 3 est le moins affecté : 16 anomalies et 3 non-conformités ont été découvertes sur 18 pièces.
-Près de la moitié des constats relèvent du «traitement thermique», c'est-à-dire de la température de la pièce lors du processus de forgeage, explique EDF. L'entreprise estime que les essais réalisés sur ces pièces au cours de leur fabrication « montrent que ces constats ne remettent pas en cause les propriétés attendues de la pièce ». Les autres constats concernent des valeurs chimiques ou encore des écarts lors des essais réalisés.