La taille et la croissance des singes de Fukushima affectées
l’ACROnique de Fukushima
Publié le 2 novembre 2017
La revue scientifique Scientific Reports de Nature vient de publier un article en libre accès sur des signes de la ville de Fukushima, situés à 70 km de la centrale nucléaire accidentée. Les auteurs ont mesuré les dimensions de 62 fœtus de macaques japonais et les ont pesés : 31 conçus avant la catastrophe nucléaire et 31 après. Il apparaît que les 31 fœtus conçus après ont une boîte crânienne plus petite par rapport à leur taille que ceux conçus avant et un poids plus faible.
Ces retards de croissance peuvent être dû au régime alimentaire des mères, mais les chercheurs n’ont trouvé aucune différence dans leur indice de graisse corporelle. Ils signalent qu’une modification du climat ou des nutriments pourrait avoir un impact, même si cela n’est pas mesuré, mais il n’était pas possible de trouver des singes abattus dans des zones voisines non-contaminées. Il n’y que dans la ville de Fukushima que des centaines de singes sont abattus.
Même si cette étude n’apporte pas de preuve définitive, les auteurs ne voient pas d’autre cause que la radioactivité pour expliquer ces retards de croissance. La quantité de césium dans la chaire des mères a été mesurée, toutes étaient contaminées à des niveaux très variables.
Comme nous l’avions déjà rapporté, cette même équipe de chercheurs avaient déjà montre que le système immunitaire des singes avait été affecté.
A noter que les singes de la ville de Fukushima ne souffrent d’aucun stress post-traumatique lié à la catastrophe nucléaire...
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permalien http://fukushima.eu.org/taille-croissance-singes-de-fukushima-affectees/
Un regard engagé :
Les migrants du nucléaire
Publié le 18/10/2017
Auteur(s) : Cécile Asanuma-Brice, chercheuse en sociologie urbaine, Maison franco-japonaise Tokyo UMIFRE 19-CNRS / Laboratoire CLERSE, Université Lille 1
L’explosion de la centrale nucléaire de Fukushima 1 le 11 mars 2011 a provoqué une grave contamination radioactive contraignant des dizaines de milliers de personnes à la fuite de leur domicile. Parce qu’il prouve l’impossibilité de la gestion d’un accident nucléaire, le refuge n’est souhaité ni par les autorités nationales ayant opté pour une poursuite du nucléaire, ni par les autorités internationales. Si dans un premier temps, les autorités ont simulé l’aide au refuge, cette aide a été interrompue en avril 2017 simultanément à la réouverture à l’habitat d’une partie de l’ancienne zone d’évacuation afin de contraindre les migrants au retour à la vie dans les territoires contaminés.
SOMMAIRE
Un matin comme un autre
Les effets de la résilience
Ce nouveau séisme ravive les colères
En dépit du bon sens, le retour dans l’ancienne zone d’évacuation organisé par les autorités prend place.
Dans les faits, où en est-on ?
Du progrès, et de la vie : ce que les sciences sont en droit d’interroger .Nous n’en finissons plus de compter les années de ce que l’on a trop vite appelé l’ « après » Fukushima, alors même que la situation n’a jamais cessé de se détériorer. Passer à l’après, nous le souhaitons tous, mais il semble que cette heure ne soit pas encore venue. Les problèmes insolubles sont encore bien trop nombreux sur le site de la centrale pour que l’on puisse évoquer un « après » qui suggère une situation résolue permettant un nouveau départ. Si les informations sur le sujet se font rares, ou tentent à répondre à une volonté auto-apaisante sous l’approbation financée des autorités internationales en charge de la question en propageant la formule magique du « tout va bien », dans les faits, il n’en n’est rien. Loin d’être « under control », la gestion de cette catastrophe qui s’est traduite par la destruction paysagère de 40 % du département, suit son cours, faisant preuve chaque jour de l’incapacité humaine à contenir le désastre nucléaire. Après tant d’années, les coriums[1] des réacteurs 1, 2, et 3 n’ont toujours pas pu être repérés. La seule information dont nous disposons est qu’ils ne se trouvent plus dans les cuves : plus de 800 tonnes de matériaux hautement radioactifs se seraient échappées de leur habitacle pour pénétrer les nappes phréatiques. On ne peut même les localiser avec précision en raison d’un taux de radioactivité trop élevé empêchant l’être humain comme le robot de s’approcher du site. Les coriums doivent être refroidis en permanence, durant toutes ces années, par plus de 300 tonnes d’eau[2] qui viennent quotidiennement se salir au contact de la matière radioactive.
1-coriums :masse fondue contenant l’uranium et l’acier qui sera chaude pendant des années
2-il faut donc refroidir sans arrêt pour éviter un explosion
Commentaire :
Je vous recommande ce livre.