LEAD 1-Engie confirme ses objectifs
et le nucléaire en Belgique
Dégradation des bétons
* Arrêts prolongés pour les réacteurs Tihange 2 et 3
* L’action se retourne à la hausse
* Le groupe prévoit de compenser l’impact des arrêts prolongés (Actualisé avec communiqué d’Engie) PARIS, 21 septembre (Reuters) - Engie a confirmé vendredi ses objectifs annuels malgré l’arrêt prolongé de deux réacteurs nucléaires exploités par le groupe en Belgique, lié à la dégradation du béton de certains bâtiments.
L’énergéticien français a précisé dans un communiqué qu’il visait toujours pour 2018 un résultat net récurrent part du groupe compris entre 2,45 à 2,65 milliards d’euros, bien que cet indicateur soit désormais prévu dans le bas de la fourchette, et a maintenu ses objectifs en matière de dette et de dividende.
Engie a expliqué que son “plan d’actions” (renégociations de contrats, optimisation des moyens de production) et les “très bonnes performances” de ses autres activités compensaient en grande partie l’impact des nouvelles indisponibilités nucléaires, estimé pour 2018 à environ 250 millions d’euros au niveau de l’Ebitda et du résultat net récurrent part du groupe.
Le groupe n’a cependant pas mentionné sa fourchette indicative d’Ebitda annuel de 9,3 à 9,7 milliards d’euros.
Le titre Engie, qui accusait la plus forte baisse du CAC 40 en début d’après-midi après l’annonce des arrêts prolongés de réacteurs, s’est retourné à la hausse avec la confirmation des objectifs et progressait de 1% à 12,53 euros vers 16h25.
La filiale belge d’Engie, Electrabel, avait fait savoir que le réacteur nucléaire Tihange 2 serait indisponible jusqu’au 1er juin 2019 - alors qu’il devait précédemment redémarrer à la fin du mois prochain - et que Tihange 3 resterait à l’arrêt jusqu’au 2 mars 2019, soit cinq mois de plus que prévu.
Electrabel exploite les sept réacteurs nucléaires de la Belgique (quatre à Doel et trois à Tihange) et produit environ la moitié des besoins du royaume en électricité.
La société a constaté l’an dernier une dégradation du béton de locaux de sûreté de Doel 3, situés en zone non nucléaire, qui sont soumis à d’intenses pressions de vapeur.
“Les travaux pour Tihange 3 et les analyses en cours pour Tihange 2 et Doel 4 (...) montrent que l’état des dégradations est différent d’un bâtiment à l’autre”, a-t-elle précisé dans un communiqué.
“Les équipes travaillent actuellement au diagnostic et aux calculs qui doivent permettre de proposer des plans d’actions aux autorités”, a ajouté Electrabel.
En juin, Engie avait estimé l’impact des arrêts de réacteurs belges à environ 250 millions d’euros sur son Ebitda et son résultat net récurrent de 2018.
Fin juillet, le groupe avait cependant déjà confirmé ses objectifs annuels en estimant pouvoir compenser cet impact.
Electrabel a en outre précisé vendredi que le taux de disponibilité des centrales nucléaires belges était attendu à 52% sur l’ensemble de 2018 mais qu’il devrait remonter à 74% en 2019.
Les communiqués d’Engie et d’Electrabel :
https://www.engie.com/wp-content/uploads/2018/09/cp-indisponibilites-nucleaires-vf2.pdf
Benjamin Mallet, Bate Felix et Benoit Van Overstraeten, édité par Jean-Michel Bélot