Nucléaire : l'étonnant calendrier
de la prolongation des réacteurs
Véronique Le Billon 17/09/2018
L’ASN impose, pour donner un feu vert, que la sûreté de ces réacteurs ne soit pas seulement conforme à leur niveau d\'origine mais tende vers les standards de ce qui peut - théoriquement - être disponible sur le marché, à savoir l\'EPR. - Véronique Le Billon/Les Echos
Le premier réacteur de la centrale du Tricastin s'arrêtera en juin 2019 pour lancer les travaux de prolongation post-40 ans. Mais l'ASN ne rendra son avis générique sur le sujet que fin 2020.
« Tous mobilisés pour exploiter nos tranches au-delà de 40 ans». Sur les affiches placardées dans la centrale nucléaire du Tricastin (Drôme), les salariés ont un casque sur la tête mais des ballons dans les mains et des colliers de fleurs autour du cou pour promouvoir le « club des supporters des VD4 » - alias visite décennale numéro 4. La communication est festive mais l'enjeu est important pour EDF : obtenir le tampon de l'Autorité de. Sûreté
Nucléaire : il faudra anticiper toute
évolution du cycle du combustible
Source : Romandie.com / Afp (18/10/2018)
Paris - L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a prévenu jeudi qu'il faudrait anticiper "au minimum d'une dizaine d'années" tout changement dans le fonctionnement du cycle du combustible en France.
Le gendarme du nucléaire souligne dans un avis "le besoin d'anticiper au minimum d'une dizaine d'années toute évolution stratégique du fonctionnement du cycle du combustible".
L'ASN se penche en particulier sur les conséquences qu'auraient l'arrêt ou la diminution de l'activité de certains réacteurs nucléaires d'EDF utilisant du MOX.
Ce dernier (mélange d'oxyde de plutonium et d'uranium) est un combustible nucléaire qui permet de recycler une partie du plutonium usé issu du fonctionnement des réacteurs. Il est utilisé dans 22 réacteurs français sur 58.
Mais s'il y avait moins de réacteurs utilisant du MOX, il y aurait aussi moins de débouché pour recycler le plutonium et donc une augmentation des stocks. Or, il faudrait dix ans pour créer de nouveaux lieux d'entreposage.
Pour la décennie à venir, l'ASN plaide donc pour un maintien de la proportion entre les réacteurs fonctionnant au MOX et les réacteurs classiques fonctionnant à l'uranium enrichi.
"Toute diminution de la production par des réacteurs consommant du combustible MOX doit être accompagnée d'une diminution de celle des réacteurs consommant du combustible issu d'uranium naturel enrichi", juge-t-elle.
Pour le plus long terme, l'ASN demande aux industriels d'étudier deux options, qui nécessiteraient chacune près de dix ans pour être réalisée.
-La première serait donc de disposer "de nouvelles capacités d'entreposage très significativement supérieures".
-La seconde serait de permettre l'utilisation du MOX dans d'autres réacteurs que ceux de 900 MW, qui sont les plus anciens. Elle veut ainsi connaître la "faisabilité de l'utilisation de combustible MOX dans les réacteurs de 1.300 MW", plus récents.
Ces mises en garde interviennent alors que le France s'apprête à dévoiler sa programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) sur un horizon allant jusqu'en 2028.
Le gouvernement pourrait décider de fermer certaines centrales nucléaires alors qu'il souhaite à terme réduire sa dépendance à l'atome.
Nucleaire : Coût du démantèlement et de la gestion des dechets
"Christian Steffens" Ingénieur Industriel Consultant en Énergétique, Électricité et Électronique
Juillet 2018
Suisse : Le démantèlement nucléaire coûtera plus cher que prévu
La facture du démantèlement des installations nucléaires (et de gestion de déchets)ne cesse de s’alourdir.
Le Département fédéral de l’énergie (DETEC) a revu à la hausse les coûts calculés par une commission spécialisée, qui avait pourtant fait vérifier ses prévisions par des experts indépendants. L’ardoise s’élève désormais à 24,6 milliards de francs suisses (21,4 milliards d'Euros).
https://www.letemps.ch/suisse/demantelement-nucleaire-coutera-plus-cher-prevu
Belgique : La fermeture des centrales nucléaires coûtera au minimum 30 milliards
La fermeture de cinq centrales nucléaires suisses coûtera 20 milliard d’euros
La facture de la fermeture des centrales belges risque de se chiffrer à un montant nettement supérieur.
Mais qui la paiera :
NB : La plupart des média confondent et mélangent "démantèlement des centrales" et "stockage/gestion des déchets radioactifs"...
Et quand on annonce que "sortir du nucléaire" coûtera 30 milliards d'Euros, nombreux sont les gens qui pensent qu'on ferait mieux, alors, de ne pas "sortir du nucléaire"... Pourtant, tôt ou tard, il faudra bien mettre les centrales à l'arrêt définitif, que ce soit après 40 ou 50 ans de fonctionnement... Et plus une centrale a fonctionné longtemps, plus elle sera difficile à démanteler (activation des aciers et bétons), et plus montagne de déchets radioactifs à gérer sera haute !
Bonne lecture et bonnes réflexions...