mars 2019 • Philippe Le Claire

Surprises radioactives à La Réunion
Stockage de déchets radioactifs à Madagascar
Philippe Le Claire

Le problème auquel sont confrontés les Malgaches peut être facilement illustré par deux incidents enregistrés récemment à La Réunion, comme quoi, même avec une technologi e et des moyens importants, la gestion des déchets radioactifs n'est pas une sinécure.

En mai 2013, les employés du centre d'enfouissement de Pierrefonds ont découvert un déchet radioactif dans le chargement d'un camion de collecte d'encombrants. Celui-ci revenait d'une tournée sur le front de mer de Saint-Pierre. Le portique de détection de radioactivité avait sonné au passage de l'engin.

L'alerte confirmée, les autorités de sûreté nucléaire métropolitaines ont été informées, plus exactement l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) et l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra).

La benne placée à l'isolement

La benne du camion a été placée à l'isolement sur site au centre d'une zone d'exclusion de 8 mètres de rayon. Le réceptacle avait été bâché pour éviter une éventuelle dispersion de la radioactivité. Il faudra attendre trois mois pour que les experts en radioprotection de l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) débarquent... Ils identifieront rapidement l'éléments radioactif, une sonde médicale dite de Crowe, un genre de capsule métallique de 2 cm de long au bout d’une tige de 15 cm ; un instrument utilisé dans la cabinets de radiothérapie jusque dans les années 60.

Pour l'ANDRA, les sondes de crowe font partie des objets présentant un risque sanitaire élevé pour les personnes séjournant à proximité de l'objet, pour peu qu'il soit extrait de son boîtier de protection. Dans la classification ANDRA, étalonnée en fonction de l'intensité du risque sanitaire, les sondes de Crowe participent de la catégorie la plus élevée sur une échelle de trois niveaux.

Selon l’IRSN une dizaine d'incidents similaires ont lieu chaque année dans les déchetteries françaises. Sans parler des nombreux cas où des alertes sont enregistrées suite au comportement inadéquat de patients qui ayant bénéficié d'un traitement ou examen de médecine nucléaire, jettent sans précaution les déchets et effluents biologiques qui en découlent.

Déchets radioactifs en provenance de Mauvilac

En décembre 2015, des déchets radioactifs ont été identifiés dans une benne, au Port, provenant de la société Mauvilac. La préfecture a attiré l'attention de l'industriel sur cette alerte dans le tri des déchets dit dangereux. À la suite d'un arrêté, le représentant de l'État a enjoint la société portoise à isoler les sources potentielles de radioactivité, et les orienter vers des filières de valorisation ou d'élimination réglementaires. Des mesures d'urgence sous peine de sanctions administratives. De son côté Mauvilac assurait avoir respecté toutes les procédures administratives et de traitement mentionnées par la préfecture. Les déchets du fabricant de peinture sont en partie enfouis sur le site de Métal Réunion dans la zone industrielle du Port.

Ce centre est équipé de portiques pour détecter la présence de matières radioactives. Lesquels ont réagi.