Coronavirus
EDF sécurise sa production électrique :
Ouest-France, André Thomas, avec AFP
Publié le 30 mars à 17h34
Face à l’épidémie du coronavirus, EDF a adopté une organisation spécifique pour les centrales nucléaires afin de garantir le maintien de sa production.
Dans toutes les centrales, la plus grande partie du personnel a été placée en télétravail. Ici, une photo d’illustration de la centrale de Paluel (Seine-Maritime). | OUEST-FRANCE
L’électricité, vitale en période d’épidémie, a fortiori pour les hôpitaux, ne se stocke pas. Même si, économie en sous-régime oblige, la consommation française est actuellement inférieure de 15 % à la normale, EDF s’est organisée pour garantir le maintien de sa production
Son PDG, Jean-Bernard Lévy, l’a assuré récemment au micro d’Europe 1 : Aujourd’hui, même dans nos plans les plus pessimistes, nous pensons être en mesure à tout instant de produire suffisamment d’électricité pour tous les Français. Une organisation spécifique a été adoptée pour les centrales nucléaires, qui assurent plus de 70 % de l’électricité dans l’Hexagone.
Des équipes isolées
Le géant français de l’énergie avait mis en place dans les années 2000 un plan pandémie qui a été activé lors des épidémies du Sras et de la grippe H1N1. Même si – hypothèse lointaine – un quart de son personnel était manquant, EDF assure pouvoir maintenir sa production pendant trois mois. Une durée qui serait ramenée à deux à trois semaines, si 40 % du personnel était indisponible.
C’est ainsi que des équipes ont été mises au vert, explique EDF. Si une équipe de quart devait être contaminée, une équipe de réserve sans aucun contact avec la précédente prendrait ainsi la relève.
En dernier ressort, EDF peut recourir à sa Force d’action rapide du nucléaire (Farn). Cette unité d’intervention d’urgence a été créée après la catastrophe de Fukushima (2011). Elle est capable de prendre le contrôle de n’importe quel réacteur.
Des cas de coronavirus ayant été détectés dans plusieurs centrales, on a placé en télétravail tous ceux qui pouvaient l’être et les effectifs sont réduits au minimum sur tous les sites de production nucléaire, hydraulique et thermique.
Une inquiétude des salariés
Dans les centrales nucléaires, EDF a supprimé les navettes internes, sanctuarisé la salle de commandes où se relaient les équipes qui pilotent le réacteur, et augmenté la fréquence des nettoyages. Même à Flamanville (Manche), où les deux réacteurs sont arrêtés, l’entreprise n’admet sur le site qu’une centaine de personnes, contre environ 800 habituellement.
Cela n’empêche pas l’inquiétude des salariés, par exemple au sujet des portiques de détection de la radioactivité, par lesquels tous les travailleurs doivent passer en sortant d’une zone nucléaire.
Avec le confinement, EDF a par ailleurs annoncé une remise à plat de son programme d’arrêt des réacteurs pour maintenance, normalement organisé pour qu’ils puissent fonctionner à plein pendant l’hiver, lorsque la consommation est au plus haut.