16 avril 2021 • RAC

Position du Réseau action climat sur l’hydrogène
16 avril 2021

La position du Réseau Action Climat - France sur l’hydrogène n’a pas vocation à être prescriptive des technologies, ce qui serait de toute façon bien hasardeux et présomptueux.

Notre choix se base donc sur les priorités suivantes :

  • Ouvrir la voie et accélérer les scénarios compatibles avec un réchauffement global de 1,5°C au plus.

  • Rendre possible et faciliter la mise en œuvre d’un système énergétique à 100_% d’énergies renou-velables en France, en Europe et dans le Monde.

  • Prendre en compte les Objectifs du Développement Durable (ODD) et le respect des droits humains dans cette transition, qui tentera notamment d’utiliser si possible les infrastructures existantes, ou encore de favoriser la création d’emplois.

En résumé

L’hydrogène est présenté comme l’une des solutions pour verdir notre économie. C’est vrai, mais seulement si sa production et ses usages sont radicalement transformés.

En effet, la production d’hydrogène, réalisée actuellement principalement à partir d’énergies fossiles, est responsable de 2 à 3 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales.
De plus, l’hydrogène est utilisé aujourd’hui surtout comme un produit de base pour le raffinage pétrolier et la production d’engrais de synthèse, des activités également à l’origine d’importantes émissions de gaz à effet de serre.

L’hydrogène sera « vert » s’il est produit par électrolyse à partir d’électricité d’origine renouvelable. Les capacités de production d’hydrogène dans de bonnes conditions environnementales étant limitées, les usages doivent donc être réservés à des process ou fonctions pour lesquels d’autres vecteurs (moyens pour transporter de l’énergie) ne sont pas adaptés.

C’est pourquoi il est pertinent de réserver l’usage de l’hydrogène en priorité à court terme :
- À des process industriels nécessitant des températures élevées comme la métallurgie, la sidérurgie, la céramique, le verre et certaines chimies.
- Aux transports lourds tels les poids lourds, le secteur maritime, le transport ferroviaire sur les lignes pour lesquelles l’électrification présente des difficultés techniques ou ne serait pas rentable ou les véhicules utilitaires légers à usage professionnel nécessitant une grande autonomie et/ou une forte disponibilité.

Si l’avion à hydrogène est souvent mis en avant comme solution pour décarboner l’aviation, les projections les plus optimistes envisagent le premier avion de ligne volant à l’hydrogène pour 2035 et cette option sera très probablement limitée aux courts et moyens courriers. L’hydrogène permet par ailleurs de valoriser les excédents d’électricité renouvelable sur des durées longues, soit directement via un stockage dans des ré-servoirs adaptés, soit combiné à du CO2 pour produire du méthane de synthèse.

Enfin, les infrastruc-tures de transport d’hydrogène doivent miser avant tout sur la proximité en construi-sant les électrolyseurs proches des lieux de consommation.

Article complet :

reseauactionclimat.org

Taxonomie verte
Fausse publicité


Dessin reproduit avec l’aimable
autorisation de Franck,
https://frangotier.fr/

Commentaire GSIEN : nous nous interrogeons par ailleurs sur la sécurité dans les parkings souterrains et autres tunnels en cas de développement d'une filière de véhicules hydrogène ?

Dernière minute : « Taxonomie verte »

Selon un média belge, Le Soir.be, « Les projets énergétiques liés au nucléaire et au gaz naturel en seront exclus, et ce quels que soient les résultats des débats toujours en cours sur la taxonomie. (...) Certains investissements gaziers restent toutefois bien éligibles aux soutiens via les plans nationaux de relance, pour autant que ce type de technologie soit transitoire et "contribue clairement à nos objectifs climatiques", comme les réseaux de chauffage à distance [utilisant les réseaux de chaleur], avait indiqué mardi matin le commissaire européen au Budget Johannes Hahn, lors d’une conférence de presse ».

Le gaz pourrait donc bénéficier des investissements « verts » sous certaines conditions. Du strict point de vue de sa combustion, il émet moins de CO2 que le charbon ou le fuel ; mais compte-tenu des fuites de méthane au niveau des sites de production mais aussi pendant le transport (pipeline) et la distribution, l’exploitation du gaz émet probablement autant de gaz à effet de serre (CO2 et méthane) que la seule combustion du charbon. Attendons toutefois la position officielle de la Commission européenne.