Décembre 2023 •

Découvertes de nouvelles fissures

Les lignes RRA BF et RIS BC des paliers P4, P’4 et N4 ne semblaient pas concernées par la CSC car elles sont piquées sur la partie supérieure de la tuyauterie primaire principale empêchant selon EDF la formation d’une zone stratifiée et donc d’un chargement mécanique. Quelques examens, en nombre limité, ont été néanmoins réalisés et ont permis la découverte de la fissure importante (23 mm) découverte sur la branche RIS BC, réputée non sensible à la CSC, de la tranche de Penly 1 début 2023. Détail avec une note d’infos de l’IRSN : « Récemment, sur un circuit d’injection de sécurité connecté à une branche chaude du circuit primaire du réacteur n° 1 de Penly, EDF a détecté une fissure de 155 mm de long et d’une profondeur maximale de 23 mm, valeur proche de l’épaisseur totale de la tuyauterie (27 mm) (voir ci-dessous). Cette fissure est située dans une zone qui n’est pas susceptible de présenter une stratification thermique. Toutefois, au moment de la construction du réacteur, cette soudure avait été réparée à deux reprises, une première fois pour corriger un défaut d’alignement des tronçons du circuit, une seconde fois pour corriger un défaut de soudure. Cette particularité pourrait expliquer la présence d’une fissure de corrosion sous contrainte aussi profonde ».

Soudure réparée et fissurée – Penly 1 RIS BC

Webinaire ANCCLI, 4/07/23

« De plus, à l’occasion de contrôles visant à détecter d’éventuelles fissures de corrosion sous contrainte, deux fissures de fatigue thermique ont été découvertes, l’une de 57 mm de long pour 12 mm de profondeur affectant le réacteur n° 2 de Penly, l’autre de 165 mm de long pour 4 mm de profondeur affectant le réacteur n° 3 de Cattenom.

La fatigue thermique est un mode d’endommagement d’un matériau métallique résultant de variations de température répétitives, pouvant conduire à l’apparition et à la propagation de fissures. C’est un mode d’endommagement connu des circuits des réacteurs nucléaires. Par exemple, il a conduit à une fuite sur un circuit de refroidissement du réacteur n° 1 de Civaux en 1998, dès la phase de mise en service du réacteur, et à d’autres fissures sur des réacteurs de Dampierre dans les années 1990.

(...)

La morphologie des fissures de fatigue, assez rectilignes, est très différente de celle des fissures de corrosion sous contrainte, moins régulières et parfois ramifiées. Par des analyses en laboratoire, elles sont aisées à distinguer.

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Compte tenu de la détection de nouvelles fissures d’une part sur le réacteur n° 1 de Penly (corrosion sous contrainte « profonde » dans une zone non sensible à la stratification thermique) et d’autre part sur les réacteurs n° 2 de Penly et n° 3 de Cattenom (fatigue thermique), l’ASN a demandé à EDF de revoir sa stratégie de contrôle vis-à-vis de ces deux modes d’endommagement » [IRSN, 16/03/23].

Des fissures attribuées à la fatigue thermique, un mode d’endommagement connu, se sont donc développées sur une ligne RIS BF de Penly 2 et sur une ligne RIS de Cattenom 3. Elles ont été détectées « à des endroits non attendus » [ASN, 11/05/23]... Ce qui pose question, c’est que « les fissures de fatigue n’ont pas été découvertes sur les soudures du programme de contrôle périodique, mais grâce aux contrôles supplémentaires visant à rechercher des défauts de corrosion sous contrainte » [IRSN, 16/03/23]. Y aurait-il des trous dans la raquette des contrôles périodiques effectués par l’exploitant ?