Défauts de résistance au séisme de matériels des groupes électrogènes de
secours à moteur diesel de réacteurs nucléaires d’EDF
ASN - Avis d’incident - 28/04/2023
Le 24 mars 2023, EDF a déclaré à l’ASN des nouveaux défauts de résistance au séisme des sources électriques de ses centrales nucléaires. Ces défauts ont été détectés lors de la réalisation de contrôles en 2022 et au début de l’année 2023, faisant suite à la décision de l’ASN du 19 février 2019 prescrivant une vérification de la conformité de ces systèmes. Les contrôles menés depuis 2019 avaient déjà permis de détecter plusieurs écarts. Les contrôles sont maintenant achevés sur l’ensemble des réacteurs nucléaires.
Ces derniers contrôles ont mis en évidence des défauts sur quatre réacteurs, dont deux qui n’étaient jusqu’alors pas concernés, portant à 41 le nombre total de réacteurs affectés.
EDF avait déclaré fin 2019, début 2020 et à l’été 2022 un événement significatif pour la sûreté concernant la détection de défauts de résistance au séisme de certains matériels contribuant au fonctionnement des groupes électrogènes de secours à moteur diesel (diesels de secours) de plusieurs de ses réacteurs. L’ASN avait classé cet événement aux niveaux 1 ou 2 sur l’échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques, graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité) selon le réacteur concerné, en fonction de la nature des défauts rencontrés et du nombre de diesels de secours affectés.
Les nouveaux défauts détectés concernent les diesels de secours et portent sur :
des mauvais montages de raccords en élastomère de tuyauteries ;
de la corrosion sur certaines portions de tuyauterie ou de leurs supports.
Les diesels de secours assurent de façon redondante l’alimentation électrique de certains systèmes de sûreté en cas de défaillance des alimentations électriques externes. En cas de séisme conduisant à une perte des alimentations électriques externes, le fonctionnement des diesels de secours pouvait ne plus être assuré en raison de ces défauts.
Cet événement n’a pas eu de conséquence sur les personnes ou l’environnement.
L’événement est classé au niveau 1 de l’échelle INES pour deux réacteurs supplémentaires, compte tenu du fait que les défauts détectés n’auraient pas conduit à la perte des deux diesels de secours en cas de séisme. Il s’agit du réacteur 4 de la centrale nucléaire de Cattenom et du réacteur 1 de la centrale nucléaire de Golfech.
Par ailleurs, les nouveaux défauts détectés sur les deux réacteurs de la centrale nucléaire de Saint-Alban n’ont pas fait évoluer les niveaux sur l’échelle INES précédemment déclarés : niveau 2 pour le réacteur 1 et niveau 1 pour le réacteur 2.
Au final, cet événement est classé :
au niveau 1 de l’échelle INES pour les réacteurs suivants : réacteur 2 de Belleville, réacteurs 1, 2, 3 et 4 du Blayais, réacteurs 1, 3 et 4 de Cattenom, réacteur 1 de Chinon, réacteurs 1 et 2 de Chooz, réacteur 1 de Civaux, réacteurs 1 et 2 de Cruas, réacteurs 1, 2 et 3 de Dampierre-en-Burly, réacteur 1 de Golfech, réacteurs 1 et 2 de Gravelines, réacteur 2 de Nogent-sur-Seine, réacteur 2 de Saint-Alban et réacteur 1 de Saint-Laurent ;
au niveau 2 de l’échelle INES pour les réacteurs suivants : réacteur 1 de Belleville, réacteur 2 de Cattenom, réacteurs 2 et 4 de Chinon, réacteur 2 de Civaux, réacteurs 3 et 4 de Cruas, réacteurs 1 et 2 de Flamanville, réacteur 2 de Golfech, réacteur 1 de Nogent-sur-Seine, réacteurs 1, 2, 3 et 4 de Paluel, réacteurs 1 et 2 de Penly et réacteur 1 de Saint-Alban.
EDF a procédé aux réparations pour l’ensemble des défauts constatés.