Point sur la centrale ukrainienne de Zaporijjia
La destruction du barrage de Kakhovka début juin 2023 a provoqué la vidange de son réservoir interdisant de fait tout redémarrage de la production d’électricité par manque d’eau de refroidissement.
Les six réacteurs sont arrêtés depuis des mois ce qui limite la quantité d’eau nécessaire à leur refroidissement qui est assuré par des « bassins fontaines » équipés de sprinklers d’aspersion qui fonctionnent en circuit fermé.
En secours, il y a le bassin de rétention qui est isolé du réservoir (vide) de Kakhovka et qui permet d’alimenter les bassins fontaines. Un appoint d’eau pompée directement dans le Dniepr est également possible.
Toutefois, un réacteur a été maintenu en « arrêt à chaud » et, selon World Nuclear News, un second réacteur « est en train d'être mis à l'arrêt à chaud afin de fournir de l'eau chaude et du chauffage urbain au cours de l'hiver prochain. (...)
L'AIEA a vivement encouragé la centrale à trouver une autre source externe de production de vapeur pour couvrir ses besoins et permettre à tous les réacteurs d'être maintenus en état d'arrêt à froid, en partie parce que la destruction du barrage de Kakhovka, il y a quatre mois, a limité l'approvisionnement du site en eau de refroidissement.
Les experts de l'AIEA présents sur le site avaient été informés que la centrale avait entamé un processus d'achat d'un générateur de vapeur externe en envoyant des exigences techniques à des vendeurs potentiels. Cependant, l'installation de cet équipement n'est pas prévue avant le début de l'année 2024, et peut-être pas avant la fin de la saison de chauffage » [WNN, 16/10/23].
Arrêt à chaud
Dans cet état, le réacteur est à puissance nulle, cœur sous-critique, la puissance résiduelle est évacuée par les générateurs de vapeur.
Selon les données transmises par un ingénieur de la centrale de Zaporijjia à Bruno Chareyron de la CriiRad, les paramètres du circuit primaire d’un réacteur VVER 1000 présentent une température de 275°C pour un pression d’environ 160 bar en arrêt chaud, pour 100°C et 5 bar en arrêt à froid (Source, Criirad, 4/08/23).