Mais qu'est-ce qu'une une bonne situation? Pour la même raison de place je vous donne la réponse tout de suite: c'est celle où vous travaillez très peu et où vous gagnez beaucoup; de préférence en faisant travailler les autres. Personne ou trop peu de monde en tout cas ne le conteste. Et on peut faire profit de tout, même si l'on est "de bonne famille", de bonne éducation, morale, philosophique, religieuse: "On" a dit à Adam et Eve de gagner leur pain à la sueur de leur front, ils ont vite compris que cela pouvait être de préférence celle des autres! Ainsi fut fait et ils fondèrent une société.
Mais même si vous êtes jeunes, vous n'êtes pas assez naïf pour croire que nous nous rassemblons par millions parce que "nous nous aimons les uns les autres", non: pour jouer à ce grand jeu de... société qui est celui du profit. Attention, ne volez pas (les "affaires" actuelles montrent que cela ne paie pas!), mais créez je ne sais pas moi, tenez, un commerce international: le dernier à la mode est l'OMC (Organisation du Commerce Mondial, feu GATT...). C'est un bon piège où vous pouvez prendre tous les pauvres, particulièrement ceux du Quart et du Tiers Monde (et nous revoilà dans le contexte de la première partie…). Comme si ces pauvres ne faisaient pas partie de notre monde, comme si leur pauvreté ne nous faisait pas plus pauvre nous aussi "quelque part"! Si on tient vraiment compte d'eux, notre situation peut-elle encore être qualifiée de bonne?
Maintenant, nous devrions pouvoir essayer de définir une personne civilisée: c’est celle qui a trouvé le moyen de ne pas travailler et qui a mis les autres au travail. Et bien sûr, la grande affaire d'une nation civilisée est de faire de même. Avant, il suffisait d'aller de l'autre côté de la rivière avec des armes; maintenant on ne tue pas, madame, non: nous avons une morale, monsieur, surtout dans notre pays dits "des droits de l'homme" (excusez-moi, j'habite en France), formule dont nous nous gargarisons un peu trop, ne trouvez-vous pas? Alors comme nous ne sommes plus (nous...) des sauvages, nous les amenons chez nous, nous les nourrissons et les logeons (plus ou moins...), nous les marions même, nous les mettons au travail et nous pensons sûrement les avoir civilisés.
J'avais déjà donné dans un Graviton plus ancien, quelques réponses au sujet des étrangers, des "gens du Sud" particulièrement: on en parle beaucoup, en cette période de chômage, mais souvent en oubliant qu'ils en sont les premières victimes. Pourtant "ils" sont à peu près le même nombre qu'en 1980 et à peine plus qu'en... 1960, quand "on" les invitait (mais pas à faire du tourisme!). Sachez ainsi que, pour prendre un exemple dans la région, Montbéliard a "payé" d'avoir voulu favoriser le retour de “ses” immigrés: réduction des effectifs des administrations locales, licenciements dans les HLM du fait des logements vides, fermeture de nombreux petits commerces, etc... Alors, même s'il est toujours tellement tentant, en période de crise, de rechercher des boucs émissaires, certaines affirmations sont simplistes et surtout erronées, et ceux qui mettent l'argument "étranger" en avant oublient que ceux-ci ont cotisé pour cela pendant des années, que leurs 80% d'actifs cotisent aussi pour les Français au chômage (mais est-ce très différent en Suisse?) et aussi qu'il en fut de même avec les Italiens et autres Polonais il y a quelques années...
Je termine en affirmant avec de nombreux économistes qu'il
n'y pas de solution technique au chômage: il est le révélateur
d'une crise de notre société, il appelle donc des solutions
qui remettent en cause ses modes de fonctionnement; et pour ça,
que ce soit par des gouvernements "de gauche ou de droite", il faudra bien
passer par une réduction du temps de travail et, ne jouons pas à
l'autruche, avec une certaine baisse de salaire, sauf pour ceux les plus
faibles; mais voilà, sommes nous prêts à être
VRAIMENT civilisés?
D’où cette question, apparemment inattendue (mais regardez
ce qui se prépare au Cern!…): ne devrons-nous pas, un jour, pour
garder le même "revenu" avec une baisse de salaire, arrêter
un jour de considérer celui-ci comme notre seul... revenu?!