L'EOLIENNE DU CUN
(Plan de situation
(Transcription sur le "Web" par Yves Renaud)
(cliquer sur les images pour taille MAXI)
le batiment principal du CUN du Larzac l'éolienne du CUN l'éolienne (2) 
l'éolienne (3)
    Dès le début de la construction du centre d'accueil et de formation, en 1977, les animateurs du Cun pensaient à un équipement éolien. Mais à cause de la lutte du Larzac, de l'urgence de construire des locaux spacieux, ce projet a été reporté. Avant d'investir dans ses propres locaux en 1981, le Cun louait une maison raccordée au réseau EDF et les animateurs pratiquaient, pour protester contre la politique nucléaire d'EDF, l'autoréduction des factures (20%), ce qui leur valut une coupure du courant. Un procès contre EDF se soldait par un échec.
    La ligne EDF ne passait pas très loin du nouveau terrain du Cun, mais les animateurs ne voulaient pas opter pour cette solution tant qu'ils n'avaient pas l'assurance qu'une autre solution soit impossible. En attendant, des bougies et un groupe électrogène, jusqu'à ces jours de 1991, ont pallié aux besoins de la vie du centre.

 Un projet d'utopie maximum

    Dès 1987, Le Cun chargeait un de ses amis ingénieurs de travailler sur le projet éolien. La première mouture (éolienne + groupe électrogène au gaz pour une production-consommation en 220 volts) présentée à l'AG de 1988 était modifiée à cause de son coût (abandon du projet de chambre froide, trop grosse consommatrice de courant en été). Mené de front, un projet de chauffage du centre par air pulsé avec capteurs solaires (étude subventionnée par l'AFME, Agence Française pour la Maîtrise de l'Energie - après refus du Conseil général) permettait de faire 50% d'économie d'énergie en bois mais pas d'éviter une installation de chauffage central complémentaire et était aussi grosse consommatrice de courant par les ventilateurs. Un nouveau projet avec un aérogénétaeur SEMAT, présenté à l'AG de 1989 semblait cette fois convenir.

Comment gérer les craintes des amis?

    C'est là que commençaient les difficultés "politiques": certaines personnes contestaient le choix éolien par son manque de fiabilité et d'autres la capacité financière de l'association à assurer un tel financement. Il était donc décidé de lancer un appel à devis pour une installation de photopiles afin d'établir une comparaison des coûts. Et de lancer une campagne de souscription (par parts de 450F de la Société civile immobilière du Cun) limitée dans le temps, pour réunir l'équivalent du surcoût par rapport au devis EDF soit 120'000F. Cette campagne devait révéler si oui ou non les amis du Cun soutenaient ce projet. Les premières estimations de devis de photopiles s'élevèrent à 40% plus cher que le projet éolien et la campagne de souscription dépassait largement, au terme fixé, les objectifs minimum espérés.
Tout reprendre à zéro
    Le projet initial défini par l'AG de 1989 de réaliser l'installation devait pourtant rencontrer de nouveaux écueils: une défaillance de l'équipe d'animation fit prendre beaucoup de retard et le rapatriement en RFA de l'entreprise qui commercialisait l'aérogénérateur SEMAT, très bon marché, remit en cause de choix de cette machine. D'autres problèmes techniques surgissaient également. Il fallait donc reprendre tout à zéro. Ce qui fut fait grâce à un membre du conseil d'administration, ancien animateur et ingénieur de formation. Un technicien de l'AFME Pyrénées nous invitait à déposer un dossier de subvention auprès du Fonds régional pour la Maîtrise de l'Energie. Connaissant ses orientations politiques et son aversion pour tout ce qui est "Larzac", nous avions la crainte que le Fonds n'enterre notre projet par sa lenteur administrative...
    Nous n'avons donc pas attendu la réponse pour entamer de nouveaux calculs, mais en refaisant les calculs aux normes AFME, en particulier pour que le temps de retour d'investissement ne dépasse pas 10 ans... Il a alors été envisagé de déposer un dossier global pour l'éclairage et le chauffage avec une option chaudière à plaquettes bois et on demandait à l'association Solagro une étude de synthèse: nous commencions à voir le bout du tunnel!

Le choix d'une certaine forme de sécurité

    Tous les constructeurs français et étrangers connus furent alors consultés pour faire un choix d'aérogénérateurs et nous arrivions à l'AG 1991 avec les 2 seules possibilités suivantes, compte tenu des limites d'investissement du Cun estimées à 120'000F supplémentaires:
- soit le Fonds régional subventionnait notre projet pour plus de 85'000F et alors on choisissait le matériel français Vergnet SA.
- soit la subvention était inférieure et on prenait l'aérogénérateur Heolavel américain, avec l'inconvénient d'un montage entièrement à notre charge et sans garanties.
    En attendant (et comme nous nous y attendions...) et malgré nos efforts auprès des élus, notre projet "Fonds régional" fut rejeté au motif technique... officiel d'un temps de retour trop long, mais aussi aux motifs politiques de ""on ne va tout de même pas financer les babacools du Larzac""... (Le président du FRME est membre du Front National!). Devant autant de mépris pour ce projet, l'AFME décidait alors de prendre en charge la totalité de la subvention et nous permettait de faire le choix pour l'aérogénérateur Vergnet SA!

Le matériel

Aérogénérateur: Conception Aérowatt international fourni par Vergnet SA, type UM50 X/5000/BAT de 5 mètres de diamètre, pylône de 24 mètres.
Onduleur: 1200W sous 220V/50Hz
Batteries d'accumulateurs stationnaires au plomb: tension nominale de 24V (2000Ah) permettant une autonomie de 7 jours sans vent (une fois par an sur le Larzac...)
Groupe électrogène diesel: 380V/50Hz triphasé, de secours et pour les productions plus importantes: éclairage et sono de fête, soudure...
Hors budget: une station de contrôle à distance via Minitel (vent, production, consommation...)

    Finalement l'installation était terminée le 2 août (1991) et inaugurée le 17 août dans le cadre de l'opération "Fermes ouvertes, Larzac 1971/1981/1991". Il ne reste plus au Cun qu'à trouver quelques dizaines de parts à 450F. Quant au projet de chauffage à plaquettes, le projet n'est que reporté de 1 ou 2 ans. En effet, sous l'impulsion du projet Cun, les paysans voisins se sont intéressés à ce mode de chauffage et leur CUMA (coopérative) vient d'acheter une déchiqueteuse dont le Cun pourra bénéficier lorsque son installation sera faite...

budget Cuneole

Patience et détermination

    Compte tenu de ses petits moyens, il aura fallu au Cun énormément de patience et de détermination pour mener son projet à terme. On peut comprendre que tant d'autres velléités de ce genre perdent leur souffle dans cette course à obstacles techniques, politiques et financiers. Mais cette expérience prouve aussi que la volonté peut venir à bout de nombreuses résistances pour conjuguer refus de l'électronucláire, défense de l'environnement et développement lacal. Dommage qu'une fois de pl\us, les instances politiques régionales manquent une telle initiative de terrin: c'est contre leur volonté que le Cun deviendra à terme un centre original de démonstration des énergies renouvelables. 
Un peu de technique...
    Le Cun devait répondre aux normes de sécurité pour l'accueil (éclairage normal et de sécurité - 24V), la restauration (conservation des aliments par le froid) et l'utilisation de divers outils ménagers et audiovisuels:
besoins en electriciteproduction mensuelle eolienne
    La production (estimée selon les statistiques) donne donc toujours une surproduction; celle-ci sera utilisée ultérieurement pour l'eau chaude sanitaire. Mais il y a toujours un risque de surestimation de la production et d'augmentation des besoins, calculés de façon théorique.
Hervé Ott
Animateur du Cun 
Nouvelles postérieures
    En avril 1996, Cunéole a dépassé les 10.000 heures de production...
    Le budget (prévionnel) de la 1ère figure s'est finalement concrétisé en:
budget definitif
Les parts manquantes ont été trouvées entre 92 et 96...
Hervé a réalisé un tableau qui met en évidence la production de Cunéole de août 91 à avril 95 puis celle de mai 95 à avril 96: en terme de consommation le CUN est passé de 117 kWh (91-95) à 275 kWh en 96!... D'autre part, la consommation de 220V a doublé (300 kWh en 95 et 601 kWh en 96, due à l'utilisation plus inetensive de machines: accélérateur de la chaudière, ordinateur, lave-linge...
Cependant, Cunéole assure 85% d'autonomie , le reste étant assuré par le groupe électrogène. Une analyse encore plus approfondie sera faite ultérieurement mais il n'en demeure pas moins que les besoins en électricité estimés à 5.33, revus à 7.4 ont atteint finalement 9 kWh/jour...
Si vous êtes intéressé(e), sachez que vous serez accueilli(e) avec une chaleur SOL(id)AIRE !!!