TECHNIQUE du SOLAIRE THERMIQUE
Architecture
La toiture végétalisée
en ALLEMAGNE
Source CSTB
Largement développée dans la plupart des
pays d’Europe, émergente en Amérique du Nord et au Japon,
la toiture végétalisée, technique éprouvée,
reste cependant méconnue en France.
Au cours de la rencontre « Ville, architecture
et innovation » organisée le 17 mars 2004 par le CSTB et l’ADIVET,
urbanistes, architectes, paysagistes, ingénieurs, industriels, économistes
et chercheurs, ont fait le point sur le concept technique et ses perspectives
de croissance pour le développement durable de la construction.
Malgré sa ressemblance sous certains aspects,
la toiture végétalisée ne doit pas être confondue
avec les toitures jardins. Elle consiste en un système d’étanchéité
recouvert d’un complexe drainant, composé de matière organique
et volcanique, qui accueille un tapis de plantes précultivées(sédum,
vivaces, graminées…).
Une toiture végétalisée peut
être installée sur une structure en béton, en acier
ou en bois. Par rapport à un toit en graviers, elle offre une surface
vivante qui change d’aspect en fonction des saisons et de la floraison
des végétaux.
La végétalisation des toitures présente
de nombreux avantages au rang desquels : la rétention d’eau. En
effet, l’urbanisation conduit à un accroissement des surfaces imperméabilisées
et à un déficit d’alimentation de la nappe phréatique
en raison d’un manque d’infiltration. Evacuée trop rapidement par
les canalisations, l’eau n’a pas le temps de s’évaporer et la chaleur
en ville augmente.
A l’image d’une éponge, la toiture végétalisée
accumule l’eau dont une partie est utilisée par les plantes, une
autre est évaporée et une autre évacuée par
les canalisations avec un retard favorisant le bon écoulement. Elle
peut même lors d’orages après une période de sécheresse,
réduire l’engorgement des réseaux d’assainissement ou encore
limiter les inondations. L’expérimentation conduite au CSTB confirme
ces possibilités de rétention sous certaines conditions.
Moins onéreuse en coût global que la
terrasse jardin classique (installation rapide), la toiture végétalisée
s’inscrit pleinement dans la démarche HQE® pour ses nombreux
avantages, écologiques et esthétiques, techniques et économiques.
En revanche, elle doit s’affranchir de problèmes culturels pour
se développer en France. A l’instar des solutions qui visent à
améliorer
la qualité de vie dans les villes, cette technique a toute sa place
dans un plan général d’urbanisme.
L’expérience de pays comme l’Allemagne, la
Suisse, la Suède, le Canada et le Japon est riche d’enseignements
de ce point de vue.
En Allemagne où le marché est
estimé à 13 millions de mètres carrés par an,
plus de 40% des villes proposent des incitations financières pour
le développement des toitures végétalisées.
A Berlin, par exemple, la ville prend à sa charge 60% des dépenses
liées aux toitures végétalisées et à
l’installation de traitement de l’eau de pluie.
La Suisse quant à elle, a mis en place
toute une politique d’information et de sensibilisation à destination
des architectes, des professionnels de la construction et des services
en charge de la délivrance des permis de construire. La ville de
Baden en Suisse, va jusqu’à prélever une taxe de 40 francs
suisses par mètre carré de surface bâtie pour les bâtiments
sans végétalisation de toit et sans infiltration de l’eau
pluviale.
Le Canada mise sur la réduction des
gaz à effet de serre et des effets îlot de chaleur les jours
de canicule. Une réduction de 1°C de l’effet d’îlot thermique
entraînerait une baisse de 5% de la demande en électricité
pour la climatisation et la réfrigération et par conséquent
une diminution des émissions de gaz à effet de serre. Une
étude d’Environnement Canada estime que la végétalisation
de 6% de toute la surface de toits disponibles pourrait faire baisser la
température de Toronto de 1 à 2°C.
Au Japon où 120 millions de personnes
vivent dans des zones urbaines avec en corollaire une forte consommation
d’énergie en air conditionné, la réalisation de toitures
végétalisées est encouragée par une réduction
de taxes.
Dans les pays scandinaves, les toitures écologiques
sont utilisées pour leurs avantages thermiques et écologiques.
Les toitures et les façades végétalisées sont
reconnues en Suède pour leurs effets bénéfiques sur
l’acoustique.
Avec le réchauffement climatique et la multiplication
des épisodes caniculaires, la toiture végétalisée
peut participer à l’optimisation des performances thermiques des
bâtiments et à l’amélioration hygrothermique des villes
par la création de microclimats. En outre elles peuvent remplir
la fonction d’absorbeurs de différents polluants urbains et diminuer
ainsi la pollution atmosphérique.