ATOME. "CEA ouverture"...
barre la couverture du dernier "les défis du CEA" (qui est sur papier ordinaire. Exit le papier glacé. Serait-ce la crise?). Battu, l'humour britannique. L'humour français lui est supérieur. Lisons l'ouverture de... cette ouverture: "Pour réduire la méfiance et l'incompréhension (sous-entendu: "Français, vous êtes bêtes") qui séparent bien souvent le citoyen de la science avec un grand «S» , le CEA a décidé de lancer une opération baptisée « ouverture au grand public (...) l'ouverture n'est pas un simpIe coup de commumcation, c'est un nouvel état d'esprit qui marquera le début du millénaire". Daniel Boy, sociologue, écrit, lui, en p.5: "Sous réserve que les chercheurs n'hésitent pàs à s'exprimer en tant que citoyen." HAROLD STASSEN. Cet expert américain, conseiller d'Eisenhower, écrivait en 1955: "L'énergie nucléaire créera un monde où la famine aura disparu, ou la nourriture ne pourrira plus, où les moissons ne seront plus gachées. Un monde où plus personne ne fera du feu en tempêtant contre la pollution, où 1 'air sera partout aussi frais que sur la montagne et où les fabriques sentiront bon comme la rose. ARSENAL NUCLEAIRE. "La France possède le troisième arsenal nucléaire mondial"... les Brestois ont, en face de chez eux (sur la presqu'île Longue), "l'équivalent de 2000 Hiroshima" (Libération, 10/12/1999). LE BLAYAIS. Ce site de Gironde, avec 4 réacteurs à eau pressurisée de 951 MWe bruts, est le premier producteur d'électricité d'Aquitaine. L'inondation a rnenacé cette centrale. En voici quelques péripéties: 28/12 11h49. Les 4 réacteurs sont mis à l'arrêt. 28/12 16h27 La centrale, qui menace d'être inondée a du être arrêtée mais la situation ne présente pas de danger, dit Christian Pierret. 10/1 13h. Dominique Voynet déplore le manque d'informations et le délai mis à informer qui de droit. 13/1 16h29 Le réacteur No2 a été remis en route le 10/1 vers 2 h du matin 14/1 17h27 3 personnalités demandent à Claude Birraux d'enquêter sur l'incident N.B. Divers "incidents" avaient déjà affecté ce site, notamment en 1988 (barres de contrôle bloquées), en 1990 (fuite d'eau primaire), 1995 (sabotage au sel). La suite, car suite il y aura, au prochain numéro. LA HAGUE. C'est dans cette usine de 300 hectares que se traiteront, jusqu'en 2001, les déchets nucléaires beiges pour en faire du plutonium. Celui-ci, transformé en MOX à Dessel, alimente e.a. Tihange 2 et 3. Or donc La Hague a été ouverte au public le 2 novembre. Lisez: le public pourra, via 24 caméras, voir ce qui se passe dans les usines UP2 et UP3. C'est (pour les "voyeurs" intéressés) sur: www.cogemalahague.fr BANAL... cet accident, le 9 octobre dernier, sur l'autoroute près de Langres. Une remorque de camion s'enflamme et part en fumée. Banal, sauf que le chargement, c'est... 900 détecteurs de fumée ("First Alert") comme vous pouvez en acheter dans n'importe quelle grande surface belge ou française. Le hic, c'est que chacun de ceux-ci contient de l'Americium 241 dont la radioactivité diminue de moitié en 432,7 ans. Cest le 16 (seize) octobre que le préfet de Haute-Marne révèle ce chargement. Belle transparence. Que de dysfonctionnements: la législation sur de tels transports, les procédures d'alerte, l'information et la sécurité des intervenants lors de l'accident (pompiers, gendarmes, personnels d'autoroute, dépanneurs, plus de 40 personnes). Ceux-ci ont ils été suivis? Un certain DSK (à réputation récente because scandales) clame haut et fort: "Cet accident n'est, en effet, pas acceptable (..) le transport d'éléments radioactifs exige une rigueur absolue et une information parfaitement transparente". Parole, parole, car qu'en est-il de la chaussée, de la remorque? Qu'est devenue la marchandise? (Infos reçues de Mme Mireille Valli). MOX. Jean-Pierre Morichaud, ingénieur physico-chimiste, secrétaire de la Commission Energie des Verts ainsi que du Forum Plutonium a écrit le 27juin '99 à Anne Lauvergeon, de la COGEMA. Il lui demandait de renoncer à fabriquer du plutonium, "Le matériau le plus toxique que l'homme ait jamais produit." et surtout à l'employer comme combustible nucléaire. (suite)
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Réponse, le 11 octobre, de la - très
peu - intéressée:
"Votre lettre a retenu toute mon attention. Bla, bla, bla, bla... puis, 9 lignes plus loin: "Je me réjouis que le Premier Ministre ait signé, au mois de juillet dernier, le décret qui va nous permettre d'entreprendre la production (ndlr: de MOX) sur le site de Marcoule et de répondre ainsi à la demande des pays étrangers qui, comme la France, ont choisi de charger leurs réacteurs en MOX. Et la brave dame de terminer en priant Monsieur Morichaud d'agréer l'expression de sa respectueuse considération. Considération? - La Kansai Electric Power Co du Japon refuse d'utiliser le MOX livré par la Grande-Bretagne. TOKAIMURA. Le T-T dernier nous annonçait (p.6) le décès de l'une des victimes. Hisashi Ouchi, âgé de 35 ans, est mort à l'hôpital universitaire de Tokyo le 22 déc. de la défaillance de plusieurs de ses organes vitaux. Il avait reçu, le 30 septembre, une dose de radiation estimée à 17.000 fois la dose moyenne annuelle. Sa mort aurait du survenir après une douzaine de jours mais M.Ouchi a bénéficié des techniques les plus avancées, e.a. d'une greffe de moelle osseuse de sa soeur. Il saignait abondamment et était transfusé chaque jour. Son coeur s est même arrêté de battre pendant 1 heure le 27 novembre (AFP, Tokyo,22/ 12). "LACRONIQUE du NUCLEAIRE" de décembre consacre 7 pages à l'accident (contre 45 FB en timbres). - A noter: Le Guardian" du 6/1/00 révèle, en page 15, que l'accident a été classé au niveau 2 de l'échelle INES et que deux réacteurs ne pourront fonctionner avant plusieurs semaines. - Le 12/1/00 un tremblement de terre de magnitude 4,3 sur l'échelle de Richter a mis à l'arrêt l'un des réacteurs expérimentaux du Japan Atomic Research Institute de cette ville située à 112 km de Tokyo. Ce réacteur n'a pas souffert et a pu être redémarré 80 minutes après. L'épicentre du séisme était situé à quelque 50 km de profondeur, dans la préfecture d'Ibaraki. 103.418. C'est le nombre de signatures contre un nouveau programme nucléaire français - dont le fameux EPR européen de Siemens-Framatome - qu'a récolté, au 8/1/00, le "Réseau sortir du nucléaire" BRAVO!... aux Amis de la Terre-Belgique qui ont pu collecter 484 signatures pour cette pétition alors que T T n'en a totalisé que 81. BRAVO... aussi, aux membres de l'UNESCO d'avoir refusé d'inscrire, à la mi-décembre, la Loire moyenne au patrimoine mondial de l'humanité. Raison de ce refus: l'impact esthétique de deux centrales nucléaires, Chinon (4 réacteurs) et Saint-Laurent-des-Eaux (2 réacteurs). Cette dernière est située dans le lit majeur de la Loire. Quand donc, la France, si fière de son patrimoine atomico - technologique, imprimera-t-elle le signe radioactif sur le Sancerre, le Pouilly Fuissé, le Bourgueil, le Chinon, le Tricastin et autres Vouvray? J.DEVOOGHT. J'ai eu le (dé)plaisir d'assister, le 11 mars 1999, à la Société Royale Belge des Ingénieurs et Industriels, à une conférence du Professeur (honoraire) J.Devooght. Le titre en était: "L'énergie nucléaire: un procès de sorcières." En voici quelques brefs extraits: - "Le mythe de Greenpeace, à la conférence de Rio, était qu'en l'an 2017 quelque 10% de l'énergie électrique proviendraient du vent." - "Pour obtenir ces 10% d'énergie électrique il faudrait 43.700 éoliennes de 750 kW hautes de 85 m." - "Celles-ci requerraient une zone côtière de 11.000 km avec une surface de 273.125 ha."- - "La disponibilité des éoliennes nèst que de 11% alors que celle du nucléaire est de 85%." - "Le coût de production éolien est de 1,54 FB/kwh contre 0,68 FB/kwh pour le nucléaire." - "Les nuisance de l'éolien sont: Acoustiques. Visuelles (+ la réflexion stroboscopique). Écologique (oiseaux). -"Le coût d'installation de ces éoliennes serait de 217 milliards de FB. Et sa conclusion: "L'énergie nucléaire possède d'excellents justificatifs écologiques. 'vous devons les mettre en évidence et le fait que les organisations antinucléaires refusent d'ordinaire le débat est bon signe." Et ma conclusion: "Honoraire", parait-il? Ouf! (C.J.). p.4
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IODE.
Chic! Les habitants de Tihange et Huy peuvent, après des années de palabres, acquérir des pastilles d'iode chez leur pharmacien local. Si la centrale "saute" les glandes thyroïdes des habitant seront sauves. Mais il est de très, très, proches voisins auxquelles les pastilles blanches ne seront d'aucun secours. Ce sont, à 200 m, les pompiers de la caserne. A 300 m, les hôtes du camping. A 800 m, les 95 personnes au Home des enfants des bateliers et les 80 personnes du Centre de formation. Dans un rayon de 1.500 m il y a 70 personnes dans des homes (dont un pour pour personnes handicapées) et 280 écoliers. Qui maintiendrait qu'il existe une zone de sécurité? MEDECINS Oui, il exisie en Belgique, depuis 18 ans, une Association Médicale pour la Prévention de la Guerre Nucléaire (affiliée d'ailleurs à IPPNW qui en est le Mouvement International). Cependant, en 1971, à Crisenoy, France, Jean Pignero (*) publiait un 'Mémorandum de médecins dénonçant la nocivité et les dangers de l'industrie nucléaire". Il était signé c.a. par 127 médecins et spécialistes. Notable et plus que jamais d'actualité en est la première phrase; "Nous, médecins, estimons que notre génération n'a pas le droit de continuer à aggraver la contamination radioactive de la biosphère, pour le plus grand malheur des générations à venir. Pour cette raison, nous invitons les médecins et les non médecins à bien vouloir contresigner notre mémorandum". Cela fut fait par beaucoup puisque la liste des signataires, arrétée au 28/12/1971 comptait 672 noms et lieux. Il y figurait des pharmaciens, des vétérinaires, des professeurs au Collège de France, des dentistes et d'autres, des gens comme vous et moi. (*) Que j'admire, sans réserves. C.J. SURETE. Une seule phrase, en page 3 du dernier "CONTROLE" la reuue de l'autorité de sureté nucléaire permet d'en juger La voici, textuelle: "Au cours des mois de juillet et août, 27 événements ont été classés au niveau 1 de l'échelle internationale des événements nucléaires INES, dont 21 dans les centrales et 6 dans les autres installations". Traduisez 'événements' par 'incidents', vous comprendrez mieux. ROSE... écrivions-nous en tête de la dernière rubrique ATOME, saluant l'arrêt définitif du réacteur suédois Barseback 1 le 30 novembre dernier. Si ce réacteur, qui est tout proche de Copenhagen (pays voisin sans un seul réacteur nucléaire, mais la pollution ignore les frontières des hommes) est inopérant, quoique toujours très radioactif, il faut hélas mettre un bémol à notre joie. Le courant que livrait Barseback viendra désormais des centrales allemandes de Stade, Krümmel, Brokdorf et Brunsbuttel et en partie de la centrale suédoise de Ringhals, proche de Göteborg. (suite)
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Relevons quand même que Sydkraft, opérateur
de Barseback a demandé, pour fermer ce réacteur 4 fois le
montant qu'il a obtenu de l'Etat (lisez, des contribuables suédois).
La fermeture de Barseback 2 est prévue pour l'été
2001/ (Tagezeitung 1/12/99) Il reste, en Suède,
11 réacteurs en fonctionnement.
ENFIN! Le 13 juillet 1999, le parlement a voté une nouvelle 'Loi pour une Belgique non nucléaire". En voici, mot pour mot, les 4 articles: 1o Sur le territoire belge, il est interdit de fabriquer, stocker, transporter, tester ou utiliser des armes nucléaires. Il est interdit de mettre en oeuvre des installations pouvant servir à stationner de telles armes. 2o Il est interdit de construire des installations servant à la production d'électricité par la fission nucléaire, 3o A moins que des conventions internationales y obligent le pays, il est interdit de transporter des matières fissiles sur le territoire belge. Est exempt de cette interdiction, le transport, aux seules fins pacifiques (médecine, etc.),mais non le transport aux fins de production d'énergie. 4o Une législation appropriée devra garantir la compensation adéquate de dommages qui interviendraient en Autriche à la suite d'un accident nucléaire, ainsi que l'obtention de cette compensation auprès des éventuels auteurs étrangers des dommages. Voilà, texte absolument authentique, révolutionnaire s'il en est. Petit détail - vous me perrnettrez de rêver - les mots Belgique et belge sont venus spontanément au bout de mes doigts. Il fallait lire Autriche et autrichien. Chez nous, autant de bon sens? Inconcevable. CRASH. Le Boeing 747 cargo Coréen qui s'est abattu tout près de l'aéroport de Stansted (Essex), en décembre, contenait quelque 300 kg d'uranium appauvri. Cet uranium qu'on dit "usé" est une substance lourde (1,7 fois le poids du plomb) qui est utilisée dans les munitions perce-blindages. Beaucoup de vétérans de la guerre du Golfe sont convaincus qu'il est la cause du "GuIf War Syndrome" dont ils souffrent. C'est comme masselottes (contrepoids) dans les ailerons arrières des Boeing qu'il a été mis en oeuvre dès les années 60 pour être, aux années 80, remplacé par du tungstène (Wolfram), plus lourd encore et moins onéreux. Cependant, disent certains, l'uranium tombé aurait dû être exposé à un feu de 800oC durant plus de 4 heures pour que se forme de l'oxyde d'uranium mortel. Pour rappel: le 4 octobre 1992, un cargo 747 d'El Al s'écrasa sur un bloc d'appartements à Amsterdam. A bord, 282 kg d'uranium usé dont 130 kg seulement furent récupérés. Il transportait aussi de quoi fabriquer du gaz sarin. N'eut été l'accident... p.5
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