TAM-TAM No 316, 18ème année, février 1999

TIERS-MONDE
    2 millions de personnes ne peuvent s'éclairer à l'électricité. Malgré leurs faibles revenus ils doivent faire appel au kérosène (lampes à pétrole ou à la paraffine), aux bougies ou à des piles, plus onéreuses encore. L'ESMAP (Banque mondiale) estime qu'un ménage rural africain y consacre 350 FB par mois. Un éclairage moderne, puissant et peu onéreux est la lanterne photovoltaique. Hélas, le transport ajoute 10% au prix, la TVA 20 à 30% et les marges bénéficiaires 30 à 40%.
MEFIANCE
    La nouvelle fluo-compact en forme de poire (5, 9 & 11 W), introduite par Philips au printemps 98, ne dure que 6.000 heures (8.000 à 10.000 h pour les autres). De plus, elle est plus longue à parvenir a son intensité maximale et le verre blanc capte un peu de sa luminosité. De la même forme, mais dans la marque Osram, elle dure 12.000 heures.
SUBVENT'IONS
    L'Etat français subventionne les énergies renouvelables à 4% de l'aide apportée au nucléaire. Pire, cette aide parcimonieuse est mal orientée, elle va surtout aux biocarburants, négligeant le potentiel énorme de l'énergie solaire et du vent.
NORVEGE
    Les autorités et les centres de recherche du pays ont étudié les coûts réels et les impacts sur l'environnement de toutes les sources d"énergie électrique. Voici les coûts cachés, c.à.d. ceux qui sont à charge de l'état mais ne sont pas compris dans le prix du kwh, exprimés en FB par MWh produit (décembre 98):
Charbon: 460 à 4.600-. Pétrole: 550 à 3470-. Déchets ménagers: 920 à 1.620-. Gaz naturel: 80 à 1620-. Nucléaire: 930 à 5.080-. Solaire et biogaz 0 à 280-. Eolien: 0 à 92 FB (New Renewable Energy).
    Du même: L'argument fallacieux des pronucléaires "Les énergies renouvelables requièrent d'immenses espaces" ne tient pas. Des études de la Banque mondiale démontrent qu'à énergie produite égale, le photovoltaïque ne requiert que 2 à 5% des surfaces immergées créées par un barrage d'hydroélectricité.
AEROGEL
    Le même document (p.8) parle d'un isolant assez fantastique, le silice-aérogel. Matériau ultra-léger il est composé de verre et de 95% d'air. Les pores en sont beaucoup plus petits que la longueur d'onde de la lumière visible et sont réparties uniformément et la lumière y est transmise sans réfraction. La valeur d'isolation de 2 cm de ce gel, pris entre deux vitres, équivaut à celle de 10 à 15 cm de laine minérale. Malheureusement, ce matériau est cher mais l'Université de Trondheim a développé et fait breveter une méthode de production moins onéreuse que le séchage supercritique à haute température utilisé jusqu'à présent.
VAGUES
    Pour utiliser l'énergie des mers, outre le système montré dans un Tam-Tam précédent, deux autres sont en concurrence. L'un, nommé OWC (cela sonne curieusement en français...) travaille avec une colonne d'eau oscillante qui crée alternativement, dans le haut d'une chambre, pression et dépression de l'air. Celles-ci font tourner une turbine couplée à un alternateur. A ce jour il en existe 12, de puissance entre 3.000 et 10.000 kW, 7 au Japon, 2 aux Indes, une en Norvège, une en Ecosse et une en Chine. Le système TapChan (de tap channel = canal de prise d'eau) est caractérisé par une espèce d'entonnoir, ou canal d'amenée, qui conduit les vagues, en les accélérant. L'énergie cinétique et la différence de niveau y sont exploités. La Norvège possède une telle installation, de 350 kW de puissance et le Japon deux, de 12 et 15 kW. Les plans les plus récents veulent intégrer brise-lames et prises d'eau et réduire ainsi les coûts (Ö punkte, hiver 98, p 37).
VAGUES II
    Différents types de production d'électricité à partir du mouvement des vagues (pas de l'énergie marémotrice!) sont étudiés dans 3 pages DINA4 illustrées (en anglais) de "New Renewable Energy" de déc. 98. Contre 25 FB en timbres à la rédaction.

Brabant-Ecologie