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On est longtemps restés sur l'idée, conçue dans les années cinquante, que ces croissances étaient identiques. On voit que c'était complètement faux. De même, dans la phase de crise pétrolière, de 1973 à 1996, on observe que le PIB de l'OCDE augmente de 35 % quand la consommation d'énergie ne grimpe que de 5 % (pour la France, respectivement 60% et 10% [137]; ou 29% et 2% entre 1973 et 1987). La différence est de 1,2 milliard de tep par an, ce qui représente six fois la consommation française, quatre fois le programme nucléaire mondial, la réserve totale de pétrole de mer du Nord, ou la production pétrolière annuelle d'Arabie Saoudite!
Sinon, c'est (faire) croire que les progrès ne peuvent venir que des énergies traditionnelles ou… du "nucléaire nouveau"; c'est dire en fait: «il n'y a pas d'autre solution que le "nucléaire nouveau" ou les technologies à venir», les ER étant ignorées une nouvelle fois, le problème venant indubitablement de la croyance que le nucléaire résoudrait le problème de l'augmentation de l'effet de serre! Rappelons que le secteur de la production d'électricité n'est responsable que de 4% des émissions de CO2.
Parenthèse: puisqu'on parle et du nucléaire et de l'efficacité, il est temps de mettre le doigt sur un point ignoré (ou caché…): les gains d'efficacité énergétique ne progressent plus guère depuis environ la fin des années 80; mais pire, depuis 1991, alors que la courbe continue néanmoins à s'améliorer au Japon, aux Etats-Unis ou en Allemagne, elle s'inverse en France:
Comment ne pas constater en même temps la corrélation très forte entre le ralentissement des gains d'efficacité et la montée de la production électronucléaire? Alors que certains ont choisi d'investir dans la réduction des consommations, la France a choisi d'investir dans l'augmentation de la production, la consommation et donc l'exportation croissante d'électricité: est-ce vraiment la meilleure façon de préparer l'avenir? (Parenthèse fermée).
"Etre ou ne pas être… certain?"
Le bloc de certitude se réduit à un seul fait, mais d'importance: il y a plus de carbone et autres gaz à effet de serre dans l'atmosphère qu'il n'y en a jamais eu depuis… 250'000 ans et leur quantité continue d'augmenter [138]. Mais le déboisement des forêts tropicales libérant des quantités énormes de CO2 risque d'entraîner des changements de climat d'une ampleur probablement bien plus marquée que celle imputée à notre production de CO2; sans compter notre méconnaissance du cycle du carbone dans les océans, de celui des courants profonds et même de celle de l'influence des variations de l'orbite terrestre sur l'énergie reçue.
Malheureusement, l'enthousiasme pour la catastrophe semble s'être évanoui et l'heure est plutôt à l'oubli. Mais qu'on ne puisse pas résumer le problème par des slogans (hors… les tenants du nucléaire), ne signifie pas qu'il n'existe pas; d'autant qu'il est légitime de s'interroger sur le retour de grandes maladies, spécialement tropicales, tels paludisme ou fièvre jaune, par mobilité, non seulement des biens et des personnes, mais aussi et peut-être surtout des insectes porteurs et autres bactéries qui réagissent aux conditions climatiques [139], ou d'autres phénomènes encore inexpliqués.
Il est vrai que plus on avance, moins "l'affaire" est simple… Un mystère
reste entier: chaque année, l'humanité relâche entre
6 et 9 de tonnes de carbone dont environ 2 ont une destination inconnue;
autre incertitude sous forme de paradoxe: la pollution pourrait contrebalancer
l'accroissement de l'effet de serre! Non seulement «en
cette fin du 21ème siècle, l'avancée des sciences
exactes va de pair avec une augmentation des incertitudes et la confiance
absolue en la science n'est plus de mise» [140],
mais les chercheurs font bien plus, ils ajoutent de la perplexité!
D'autres éléments de cet "aspect complexité" figurent
en Annexe 6.
«A plus long terme, une économie basée sur l'électricité et l'hydrogène pourrait trouver sa source primaire soit dans l'énergie solaire thermique soit dans la fusion; (…) pistes de recherches sur l'énergie solaire thermique pour produire de l'hydrogène» |
Le futur de l'hydrogène a longuement été évoqué, non seulement via la pile à combustible, mais comme énergie importante du futur: il existe en effet un secteur de la recherche dont les publications affirment que «le problème énergétique» ne pourrait être résolu de manière définitive qu'avec de l'hydrogène (en particulier "solaire") qui serait LE produit de remplacement idéal [141], en fait nouveau "challenge" de la haute technologie. MAIS, le fait de se fixer sur l'option hydrogène:
Terminons-en avec ce paragraphe: il a été évoqué - quoiqu'avec scepticisme, il faut le reconnaître - les recherches expérimentales pour "ramasser" le CO2 (des voitures, des centrales thermique, etc…) puis le stocker dans les fonds marins [142]. D'autres scientifiques affirment que dans cinquante ans on saura désactiver les déchets nucléaires. Certains avaient même proposé d'envoyer des fusées remplies d'ozone pour combler le "trou"! Dans lesquels avoir confiance ?…