Abstract
Seeing that numerous windfarms are in the planning
stage on French soil, it has become necessary to possess data relevant
te the real impact of wind turbines on birds. To do this, Ademe, EDF, the
Diren and the region of Languedoc-Roussillon have organized an ornithological
monitoring of the Port-la-Nouvelle windfarm (2.2 MW), which is located
in the Aude. The wind turbines are located on the migration corridor of
birds which travel from Europe te Africa. Very precise records and observations
of the birds passing through the site bave been made for six months. The
results are positive:
on the one hand, no dead bird or bird in a bad way was found on the
ground; and on the other hand, the large birds deviate their trajectory
on approaching the site and avoid the obstacle. The Eole 2005 programme
can be pursued with a completely clear conscience. But this is not a reason
for neglecting studies of the impact on the avifauna. The principle of
precaution is a necessary une.
Ni mort, ni blessé dans les tablettes
La campagne de terrain a consisté, d'une
part, à rechercher les éventuels cadavres ou les oiseaux
blessés sur une zone assez large (92 500 m2!) autour
des éoliennes, selon un quadrillage méthodique. Le temps
passé les yeux rivés au sol a été soigneusement
calculé, en fonction de la densité de la végétation.
Sur vingt joumées de prospection réparties sur trois mois
d'étude, aucun oiseau mort ou mal en point n'a été
trouvé au sol. Prudents, les ornithologues n'excluent pas quelques
collisions que la difficulté de découverte dans le couvert
végétal ou que la fréquence des passages n'auraient
pas permis de constater, les prédateurs ayant tôt fait de
faire disparaître les cadavres (entre deux à cinq jours de
persistance estimée). Mais le risque de collision ne paraît
vraiment pas constituer un problème d'environnement majeur. Ainsi,
en cinq années de fonctionnement du parc éolien, AUCUN
oiseau blessé ou tué provenant du plateau de Port-la-Nouvelle
n'a été signalé au centre local de soins de la Ligne
de protection des oiseaux (LPO). De même, il n'a été
observé à Tarifa, dans le sud de l'Espagne, qu'une moyenne
de 1 oiseau tué pour 3 éoliennes et par an, pour une densité
de machines beaucoup plus importante.
Eoliennes droit devant!
D'autre part, les auteurs ont observé le
comportement des oiseaux à l'approche des éoliennes. Tous
les volatiles repérés à l'ouïe ou à la
vue ont été identifiés et suivis aux jumelles. Les
hauteurs de vol, les types de réaction et les distances d'anticipation
à l'approche de l'obstacle ont été soigneusement relevées.
Ainsi, la majorité des "grands voiliers", c'est-à-dire les
espèces à priori les plus sensibles au présent aménagement,
modifient leur comportement. Ils dévient leur trajectoire selon
la topographie des lieux et selon la force et la direction du vent. Cette
modification s'opère à des distances significatives: à
500 mètres et plus pour plus des deux tiers d'entre eux. La modification
de trajectoire la plus courante est la bifurcation. Le survol, le plongeon
ou le passage au travers du parc éolien sont rares et ne concernent
que certaines espèces particulières. Très peu de passages
s'effectuent au travers des éoliennes quand elles sont toutes en
mouvement. En revanche, le non-fonctionnement d'une éolienne est
perçu par les oiseaux: ils n'hésitent plus alors à
un tel passage, ce qui crée une situation à risque. D'autre
part, il y a lieu de différencier les voiliers agiles des moins
agiles. Fn effet, le risque de collision dépend des capacités
de réaction en vol d'un oiseau. Ainsi, la grande majorité
des passereaux (petite taille) restent indifférents en ne modifiant
pas leur trajectoire à l'approche des éoliennes. Par ailleurs,
seulement 1 % des observations a concerné des espèces nicheuses
à proximité. Aucun incident n'a été noté
notamment pour les jeunes oiseaux en apprentissage de vol et de chasse.
L'étude montre des résultats tout à fait positifs.
Il n'en demeure pas moins que le principe de précaution doit inciter
à analyser préalablement à tout projet éolien
les impacts éventuels directs et indirects qui sont: le risque de
collision avec les éoliennes et les infrastructures annexes, le
dérangement de l'avifaune locale, la perte de biotope et la modification
de la trajectoire des migrateurs. Le suivi a en particulier montré
le risque de la déviation des oiseaux vers d'autres secteurs éventuellement
à risque (présence de lignes électriques, d'automobiles...).
Pour le respect des oiseaux
Par ailleurs, il vaut mieux implanter les éoliennes
"par paquets", afin que les oiseaux puissent trouver des issues de secours
s'ils s'égarent au milieu d'un parc. C'est d'autant plus important
si les lignes d'éoliennes sont perpendiculaires à un axe
de migration. Les oiseaux ne passant au maximum que deux fois par an (aller
et retour), il ne peut y avoir apprentissage de l'obstacle. Les espèces
locales, par contre, intègrent a priori ce nouvel élément
du paysage facilement. Des lieux aux conditions fréquentes de mauvaise
visibilité (brouillard, pluies fines) ou balayés par des
vents très forts qui incitent les oiseaux à voler bas ou
les rabattent vers les machines sont plus dangereux. Enfin, des oiseaux
peu agiles ou volant en file indienne sont plus vulnérables. A terme,
les auteurs préconisent la constitution d'une banque de données
par typologie de milieu et de parc éolien, afin que le bruissement
des pales et le gazouillis des oiseaux s'accordent le mieux possible, sans
fausse note.
Cctte étude a été financée par l'Ademe, la Diren Languedoc-Roussillon, EDF et la région Languedoc-Roussillon. Le suivi de terrain a été réalisé par la délégation audoise de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) sous la responsabilité de Sylvain Albouy, chargé d'études. L'encadrement scientifique a été effectué par Jean-Marc Pagès de Géokos Consultants. La coordination et la responsabilité du travail ont été assurées par Paul Neau, d'Abies
Pendant ce temps, en Californie du Nord...
L'impact des éoliennes sur les oiseaux est
extrêmement variable d'un site à l'autre. Il dépend
du type d'éolienne, de leur implantation, des espèces aviennes
présentes, des conditions climatiques et du type de déplacement
(migrations, nourrissages, etc.). Les études disponibles font état
par exemple de 0,02 oiseau tué par éolienne et par an à
Altamont Pass en Californie du Nord, de 0,34 à Tarifa en Espagne,
ou encore de 1,34 à Blyth Mouth en Angleterre. Mais il est important
de comparer l'impact des éoliennes avec celui d'autres aménagements.
Ainsi, la société Winkleman a estimé qu'aux Pays-Bas
un programme éolien de 1 000 MW entraînera 21 000 collisions
mortelles d'oiseaux par an. Dans le même temps, 1 million d'oiseaux
seront tués par les lignes électriques et antennes et 9 millions
d'autres le seront sur les routes... Cette comparaison reste à affiner
car il ne s'agit pas forcément des mêmes espèces.
Rappel: Gruissan est le 1er site français de passage des cigognes
blanches en migration avec environ 1600 individus à l’automne 1998
Réponse
apportée par un autre "éclairage"...