Une équipe de chercheurs du Hadley Centre for Climate Prediction
and Research a présenté début novembre le premier
modèle climatique qui intègre les constantes interactions
qui lient la végétation, l'atmosphère et les océans.
Il modélise notamment le rythme auquel les végétaux
croissent, respirent et meurent, en fonction des conditions climatiques,
et permet ainsi d'intégrer les influences réciproques entre
la biosphère et l'atmosphère. Les résultats de cette
simulation montrent que, au fur et a mesure que
l'atmosphère se réchauffe, la biosphère pourrait
accélérer le phénomène, au lieu de le ralentir
comme on l'espérait jusqu'ici. Il est vrai que les plantes absorbent
plus de CO2 lorsque celui-ci est présent en plus grandes quantités
dans l'atmosphère, mais dans des conditions de réchauffement
du sol, la respiration devient de plus en plus importante et le bilan de
moins en moins favorable. De plus, la quantité de CO2 produite par
les micro-organismes présents dans le sol augmente de façon
exponentielle avec la
température. Enfin, des conditions climatiques plus chaudes
et sèches pourraient selon ces chercheurs transformer en prairies
des régions entières de la forêt amazonienne, accélérant
encore le processus. Ce phénomène jusqu'ici négligé
signifie que la biosphère a globalement un effet réchauffant
lorsque la température augmente, et que la plantation d'arbres pour
absorber les émissions de CO2 pourrait s'avérer contre productive.
Ces résultats sont sujets à controverse,
et il est intéressant de noter qu'ils ont été publiés
peu de temps avant la conférence de La Haye où la question
des "puits de carbone"a été l'un des principaux points d'achoppement
entre l'Europe (contre) et les États-Unis (pour).