Eolien: l'Allemagne a atteint une puissance installée
de 2'000 MW en 1997, le Danemark 1'000 MW, l'Espagne 500 MW, la France...
18 MW seulement et prévoit au mieux 250 MW en 2005. À cette
date, l'Allemagne vise entre 5 à 10'000 MW !
L'industrie éolienne emploie déjà
10'000 personnes en Allemagne et 10'000 au Danemark. Ce petit pays a fabriqué
en 1996, 1360 éoliennes d'une puissance moyenne de 550 kW dont 80
% pour l'exportation et un chiffre d'affaires de 3,5 milliards de francs.
L'industrie de l'éolien a déjà
créé 50'000 emplois en Europe, en quelques années
de développement. Sa croissance annuelle a atteint 36% en Europe
depuis 1995.
La filière éolienne permet de créer
de 15 à 19 emplois par MW de puissance installée (2). En
France, le potentiel éolien - c'est à dire la puissance que
l'on pourrait installer dans de bonnes conditions de fonctionnement - est
de 42 500 MW (3), c'est le deuxième d'Europe après celui
de la Grande-Bretagne.
L'éolien pourrait donc représenter plus de 600'000 emplois
en France à lui seul - si ce potentiel était exploité.
Bois énergie: en Autriche, pays 7 fois plus petit que
la France, plus de 25'000 chaudières bois ont été
installées en 15 ans. En France, le plan bois énergie a permis
en 3 ans, l'installation d'une cinquantaine de chaufferies !
Un développement à l'autrichienne
pour notre pays entraînerait un investissement de plus de 3 milliards
de francs par an et 10'000 emplois induits chaque année avec, à
terme, dans 10 ans, plus de 10'000 emplois dans la filière approvisionnement.
La filière bois énergie compte déjà aujourd'hui
25'000 emplois, soit presque autant que GDF: 35'000 emplois.
Le bois-énergie nécessite trois fois
plus de main d'œuvre que les énergies concurrentes. Ils se répartissent
entre les activités de collecte, de conditionnement, de transport
et d'exploitation des chaufferies bois.
Une chaufferie qui alimente 1000 logements en utilisant
5 000 tonnes de bois permet de créer 4 emplois durables à
temps plein dans des entreprises régionales.
Le retard français en matière d'énergies
renouvelables est aussi préoccupant pour l'emploi. En effet, il
risque de nous priver d'une partie des créations d'emploi. Les entreprises
françaises n'ayant pas de marché national, elles ne peuvent
pas développer leur savoir-faire et n'auront donc pas la possibilité
de s'imposer sur les futurs marchés. Nous perdront ainsi une partie
des emplois : mise au point des techniques et fabrication des appareils.
Solaire thermique: l'Autriche et l'Allemagne produisent chacun
150 à 200'000 m2 de capteurs solaires par an contre moins
de 5000 m2 en France. Moins d'une maison neuve sur 1000 est
équipée de capteurs solaires en France, contre 25 pour 100
en Styrie (Autriche).
Un plan raisonnable pour le solaire thermique en
France pourrait engendrer au bout de 5 ans, 2 milliards de francs d'investissements
et 450'000 m2 installés annuellement, soit 10'000 emplois
pour la filière (fabrication et pose).
Solaire photovoltaïque: le livre blanc de la Communauté
européenne recommande d'atteindre en 2010 l'objectif de 500'000
toits solaires en Europe.
L'Allemagne a réalisé un premier programme
de 3'000 toits en 1993. Le Japon a annoncé en 1994 un programme
de 70'000 toits solaires pour l'an 2000, déjà réalisé
à plus de 50 %. Les États-Unis ont lancé un programme
d'un million de toits solaires pour 2010.
En France, grâce à l'association Hespul
(anciennement Phébus), 60 installations étaient réalisées
en 1996 et un programme de 150 nouvelles installations est en cours, cofinancées
par l'Europe. Photowatt, fabricant de panneaux photovoltaïques et
leader européen installé en Isère, est en pleine expansion
: l'effectif de l'entreprise est passé de 100 personnes en 1995
à 400 pour fin 1998.
Le chiffre d'affaire doublera entre 1997 et 1998.
Un plan de 10'000 toits solaires par an induirait
5 milliards de francs d'investissements, soit 2'000 à 3'000 emplois,
et permettrait de faire baisser fortement les coûts de ces installations
qui restent encore trop chères pour le particulier.
Au vu de son taux de croissance exceptionnel - 25%
par an - le photovoltaïque pourrait, d'après la Commission
Européenne (4), permettre la création de 453 000 emplois
en Europe d'ici 2010.
Une étude du pétrolier BP (5) indique
qu'un investissement de 1,2 millions de dollars permet de créer
un emploi dans l'exploitation pétrolière offshore alors que
190 000 dollars suffisent pour le photovoltaïque.
Micro-hydraulique: la filière représentait plus de 7'000 emplois. Elle en a perdu 2500 durant les 5 dernières années, essentiellement du à l'absence de développement en France. La micro-hydraulique est depuis quelques années systématiquement écartée par l'administration avec la complicité d'EDF. Plusieurs milliers d'installations seraient envisageables dans des conditions de respect total des contraintes environnementales (débit réservé, passe à poissons, intégration au site...).
1.EWEA Policy briefing Notes, 1997. European Wind
Energy Association, London.
2.Selon les associations professionnelles européennes
EWEA, AEBIOM, EPIA et ESIF.
3." 10% of the world's electricity consumption from
wind energy". BTM Consult ApS, 1998
4.Photovoltaics in 2010. European Directorate General
for Energy, 1996.
5.Tim Bruton, BP solar et al, A study of the manufacture
at 500 MW per annum of crystalline silicon photovoltaic modules. 14th European
Photovoltaic Conférence, Barcelona July 1997.