Du point de vue théorique, l'énergie solaire suffit donc largement à remplacer l'amalgame actuel, destructeur de l'environnement, de l'énergie mixte composée de charbon, de pétrole, de gaz et de nucléaire. Les énergies naturelles et renouvelables provenant du soleil, du vent, de l'eau et de la biomasse suffiraient pratiquement si la politique s'engageait sur la bonne voie. Toutefois, elle ne l'a pas faitjusqu'à maintenant! Lorsque les politiciens et ceux qui monopolisent l'énergie nous font miroiter qu'il n'y aurait aucune alternative à l'amalgame actuel des énergies, alors ils colportent des contre-vérités et propagent en réalité la fin de l'humanité. Pour le moment, plus de 100 millions de tonnes de gaz à effet de serre sont produits quotidiennement grâce à ce vieil amalgame d'énergies. C'est contre la nature que nous livrerons la troisième guerre mondiale. Elle causera plus de pertes en vies humaines que les première et seconde guerres mondiales ensemble. Nous sommes en train d'enlever à nos enfants l'air qui leur permet de respirer. Et Tchernobyl peut se reproduire chaque jour. Le risque nucléaire résiduel, c'est le risque qui chaque jour peut nous donner le coup de grâce. Ou bien nous abolissons la politique énergétique actuelle ou bien celle-ci causera notre perte. A Bonn, le virage de l'énergie, qui seul pourrait sauver notre climat, se fait encore attendre. Les entretiens menés jusqu'à maintenant à Bonn dans le cadre d'un consensus sur l'énergie resteront ce qu'ils sont aussi longtemps que la CDU/CSU et le FDP s'en tiendront à leur politique nucléaire et le SPD à sa politique du charbon.
Dans mon livre "Die Sonne schickt uns keine Rechnung" et lors de nombreuses émissions de télévision, j'ai démontré à partir d'exemples concrets et pratiques que le virage énergétique salvateur est possible et comment nous pouvons le provoquer. Les installations fonctionnant au biogaz dans le Brandebourg, les centrales motrices à laîches en Bavière, le carburant bio pour taxis en Autriche, les installations photovoltaïques avantageuses quant à leurs coûts d'exploitation à Aix-la-Chapelle et à Munich, à Pforzheim et à Bonn, à Berlin et à Heidelberg, les éoliennes en Basse-Saxe et dans le Schleswig-Holstein, une renaissance de la force hydraulique dans le Baden-Wurtemberg, de plus en plus de capteurs solaires pour la préparation de l'eau chaude, les véhicules routiers à énergie solaire et les radios solaires le prouvent: l'ère de l'énergie solaire a commencé.
L'impératif énergétique de notre temps est la politique de l'énergie solaire. Seul un remplacement intégral des énergies nucléaires et fossiles par l'énergie solaire inépuisable permettra de conclure un traité de paix avec la nature et de mettre fin à la troisième guerre mondiale contre l'environnement.
Essentiellement, à cause de notre politique énergétique
criminelle,
- chaque seconde, un être humain meurt;
- chaque minute, nous détruisons 30 hectares de forêts
tropicales;
- chaque heure, une espèce animale disparaît;
- chaque jour, 50 espèces de plantes disparaissent;
- chaque semaine, nous éjectons 700 millions de tonnes de gaz
à effet de serre dans l'air;
- chaque mois, les déserts s'étendent d'un demi-million
d'hectares;
- chaque année, la couche d'ozone diminue de 2 %.
Combien de temps encore cette politique pourra-t-elle faire "ses preuves"? La terre n'oublie pas ce que nous lui faisons subir. Nous ne pouvons que récolter ce que nous avons semé. Nous avons cependant encore un délai de grâce, mais il s'écoule. La révolution de l'énergie doit et peut débuter maintenant. Elle doit venir de la base. Au sommet, à Bonn et à Bruxelles, il ne se passe pour le moment absolument rien en faveur de l'environnement.
Aux USA, en Suède, au Danemark, en Autriche, en Suisse et en Allemagne, nous savons grâce à des expériences pratiques avec la technique solaire, que
- les centrales hydroélectriques sont de réels générateurs
de courant électrique lorsqu'elles sont mises en oeuvre de manière
décentralisée et en protégeant les eaux;
- les éoliennes sur les côtes, aux bords des fleuves et
dans les chaînes montagneuses de hauteur moyenne travaillent de manière
rentable et sont des générateurs permanents de courant électrique;
- les capteurs solaires pour la préparation de l'eau chaude
sont au point et déjà amortis au bout de dix ans environ;
- les installations fonctionnant au biogaz et à la biomasse
sont en mesure de prendre en charge un approvisionnement de courant électrique
et de chaleur rentable et respectueux de l'environnement durant la saison
hivernale;
- les installations photovoltaïques avec leurs coûts aujourd'hui
encore disproportionnés verront leurs coûts abaissés
à un niveau économique dans un délai de 10 ans, grace
à une production de masse et seront en mesure d'injecter une énorme
quantité de courant électrique dans le réseau public
durant la saison estivale.
"Le soleil ne nous envoie pas de factures" signifie: la "matière première" pour l'énergie solaire est gratuite. Toutefois, plus longtemps nous attendrons pour prendre le virage de l'énergie, plus la destruction de l'environnement due aux vecteurs énergétiques actuels sera difficile à financer.
L'ère de l'énergie solaire commencera pour autant que beaucoup le désirent. La condition pour une révolution de l'énergie solaire réside dans l'information, à l'exemple de l'Autriche et de la Suisse: chez nos voisins du sud, il y a déjà plus d'installations solaires installées que chez nous dans une Allemagne beaucoup plus étendue. L'exemple du Japon: au cours des cinq dernières années, les entreprises japonaises ont acheté la totalité des brevets allemands sur les systèmes solaires et organisent maintenant leur entrée dans la révolution mondiale du solaire.
Avec un programme de 100'000 toitures équipées de capteurs solaires, le gouvernement japonais crée les conditions pour une production de masse dans le domaine de la technique faisant appel a l'énergie solaire. Ainsi, les prix pour le courant électrique d'origine solaire devrait chuter d'environ 90% et permettre de créer un million de places de travail. Et que fait Bonn? Notre gouvernement s'endort sur le marché mondial de l'énergie solaire et, en lieu et place, subventionne l'économie du charbon et la technologie nucléaire. En Allemagne règne le principe du dinosaure. Ce qui veut dire: beaucoup de masse, peu de cervelle. En économie et en politique, nous avons besoin du principe du papillon, un principe qui s'oriente selon de petites unités et qui soit flexible et susceptible de transformation. Dans le secteur de l'énergie, le principe du papillon signifie: la multiplicité avant l'unicité, des millions de petites installations solaires respectueuses de l'environnement sur nos toits et sur nos murs de maison et des dizaines de milliers d'éoliennes et de roues hydrauliques au lieu de gigantesques et dangereux blocs de centrales électriques dans le paysage.
A l'aide du virage de l'énergie solaire et d'un revirement sur le plan de l'écologie, il serait également possible de créer plus d'un million de places de travail supplémentaires en Allemagne. La prise en compte de l'écologie par l'ensemble de la politique et de l'économie peut générer un miracle écologique de l'économie: probablement la vision la plus humaine pour un bon 2lème siècle.