Les réacteurs
UNGG pouvaient être rechargés en combustible alors qu'ils
étaient en fonctionnement. Le combustible était de l'uranium
métal "naturel" (non enrichi) conditionné en cartouche de
10 kg environ avec une âme en graphite et une gaine en magnésium.
Chaque cartouche était insérée dans une chemise en
graphite. C'est l'ensemble chemise-cartouche qui était manipulé
par la machine de déchargement-rechargement. Il y avait 3.000 canaux
de combustible contenant chacun 15 cartouches. Afin d'homogénéiser
les
température du cœur, des rondins de graphite
calibrés (diaphragme)
permettaient de diminuer le débit de refroidissement
des canaux moins chaud situés en périphérie
par rapport à ceux du centre du cœur sans diaphragme.
Le fluide de refroidissement
était du CO2.
Accident de 1969 - St Laurent A1:
Lors du rechargement
d'un canal en combustible neuf, un rondin de graphite diaphragmé
à 20 mm a été posé à la place de la
dernière cartouche. Tant que le bras de la machine de déchargement
/ rechargement est resté affalé sur le canal il ne s'est
rien passé car le débit de refroidissement transitant par
la machine était plus
important que le débit nominal. Lors du
retrait du bras, le débit a chuté et il est devenu insuffisant
pour assurer le refroidissement de l'ensemble des 14 cartouches. A cause
de la réduction du débit, les températures des 5 cartouches
les plus chaudes ont dépassé les valeurs de fusion des gaines
et de l'uranium métal. Un début de combustion de l'uranium
s'est même produit.
L'uranium naturel et
le magnésium fonde vers 650°C, soit bien plus bas que l'uranium
oxyde des Rep. La contamination du réacteur a été
limitée car le combustible fondu avait moins d'une heure d'irradiation
dans le cœur. Ce qui n'a pas empêché des contaminations internes
chez les intervenants, et même 25 ans plus tard lors du démantèlement
de la piscine A1.
L'accident a pour origine
une erreur humaine dans la programmation de la machine de déchargement-rechargement
où des rondins diaphragmés ont occupé la place de
cartouches combustible neuves dans le barillet de la machine.
Durée des réparations:
1 an.
|
Accident de 1980 - St Laurent A2:
Il s'agit également
d'une réduction du débit de refroidissement d'un canal de
combustible qui a provoqué la fusion complète de 2 cartouches
d'uranium et la fusion partielle de 2 autres cartouches. C'est une tôle
de capotage des prises de pression du réacteur qui s'est envolée
et est venue obstruer partiellement une douzaine de canaux. En fait 3 autres
tôles se sont aussi décrochées. On ne peut donc pas
parler d'erreur humaine pour cet accident.
Durée des réparations:
3,5 ans. Moins d'uranium dispersé dans le réacteur mais comme
c'était de l'uranium fortement irradié, cela a provoqué
une contamination importante et des conditions d'intervention difficiles.
Cet article du Point
est sorti une dizaine de jours après Fukushima, il y a deux ans
donc. Le témoignage de l'employé de radioprotection qui explique
que la direction de la centrale lui demandait de tricher sur la contamination
des intervenants devrait lever le doute sur l'origine de ces informations:
elles ne viennent pas d'EDF...
MB
En fait,
c'est connu.
Il s'agit d'une erreur
de manipulation lors du rechargement des combustibles: l'opérateur
aurait confondu (et donc mal placé) des grappes de combustibles
neuf et déjà utilisées.
MAIS comme c'était
en 1980, il n'y avait pas encore d'échelle INES de "communication",
ni d'obligation de communication...
Cet "incident" a été
classé au niveau 4 par après. C'est le plus grave incident
nucléaire jamais répertorié en France.
Ce qui est marrant,
c'est qu'on le redécouvre maintenant. Mais est-ce étonnant?
-
Il s'agit d'une UNGG, et il n'y en a plus en France. Donc
accident impossible aujourd'hui.
-
Il s'agit d'une erreur humaine, et on a depuis "amélioré"
les
contrôles.
Ca viendrait d'EDF que
je ne serais pas surpris...
|