Au niveau mondial, c'est surtout la
disponibilité et le coût de certaines sources d'énergie
qui posent problèmes, ainsi que les problèmes environnementaux.
En effet, le pétrole brut a vu ses prix grimper dangereusement en
cette année 2006, et l'avenir est peu prometteur, du fait que certains
experts fixent le pic pétrolier d'ici à 35 ans. Les réserves
de pétrole sont inégalement reparties dans le monde, et se
concentrent dans des régions à haut risque, notamment au
Moyen-Orient et en Afrique. D'autre part, le pétrole présente
le grave inconvénient d'être le principal responsable des
émissions de gaz à effet de serre, dont le volume augmentera
de 62% d'ici 2030, si la tendance actuelle est maintenue. Quant à
la demande d'énergie, il est prévu qu'elle augmentera de
52% d'ici 2030, avec une nette accentuation de la demande des pays en voie
de développement (surtout Chine et Inde), qui va passer de 39% actuellement
à 49% de la demande globale en 2030. Le charbon qui représente
actuellement environ 26% du bouquet énergétique mondial,
est également une source d'énergie polluante, qui représentera
encore en 2030 une part d'environ 20% de la demande mondiale d'énergie.
Les sources d'énergie plus propres sont le gaz naturel, les énergies renouvelables et l'énergie nucléaire(Ndwaibmaistre: hum!...). Cependant, le gaz naturel, limité à certaines régions du globe, présente l'inconvénient majeur d'exiger des investissements très lourds et peu flexibles pour son transport (pipe-line). Il est prévu cependant que sa part actuelle, de l'ordre de 16%, passera à 22% du bouquet énergétique mondial en 2030. Les énergies renouvelables (solaire, éolienne, bio-carburants), si des efforts importants ne sont pas réalisés, seront maintenues au même niveau actuel, soit une part de 13% de la demande globale d'ici 2030. Enfin l'énergie nucléaire, qui fait de plus en plus l'objet d'opposition des sociétés civiles, ne pourra couvrir que 5% de la demande globale d'énergie en 2030. Aussi, est il nécessaire qu'une stratégie mondiale, qui regroupe les pays développés et ceux en voie de développement, le secteur public et le secteur privé, puisse être rapidement définie et appliquée. Cette stratégie doit privilégier le développement et l'utilisation des sources d'énergie non polluantes : gaz naturel, énergie solaire et éolienne, bio-carburants. Elle doit tendre à remplacer chaque fois que cela est possible les sources d'énergies polluantes, et diminuer les émanations de gaz à effet de serre, par la maîtrise de l'efficacité énergétique, et par la capture du CO2. Il serait enfin hautement souhaitable que les trois grands pollueurs de la planète: Etats-Unis, Chine, Inde adhèrent au Protocole de Kyoto et appliquent ses dispositions. |
Les défis de l'énergie au Maroc sont
également très importants. Notre pays est dépendant
des importations pour 95% de ses besoins: seule l'énergie hydro-électrique
et les énergies renouvelables (éolienne et solaire) sont
produites localement. Aussi, le premier défi est d'assurer un approvisionnement
continu et régulier du marché, afin de permettre à
l'économie de fonctionner. Le second défi est de réduire
le coût de l'énergie, qui a été en 2005 de 37,7
milliards de Dirhams, et qui pèse lourdement à la fois sur
les consommateurs (entreprises et ménages), et sur l'Etat, du fait
de la compensation des prix de certains carburants et du gaz butane. D'où
la nécessité de la diversification de nos sources d'énergie.
Actuellement, la part du pétrole et du charbon reste prépondérante
(93,5%), les autres sources d'énergie (gaz naturel, énergies
renouvelables) ne représentent que 6,5% de la consommation totale
d'énergie. Les experts du Ministère de l'Energie prévoient
la modification du bouquet énergétique en 2012, en portant
notamment la part du gaz naturel à 20%, et celle des énergies
renouvelables à 10%.
Les autres défis du secteur énergétique sont la généralisation de l'accès à l'énergie, la maîtrise de la consommation énergétique et la préservation de l'environnement. Alors que, selon l'Agence internationale de l'énergie, 1,6 milliard de personnes n'ont pas accès à l'électricité dans le monde, le Maroc a fait de très gros efforts, dans le cadre du programme PERG, pour l'électrification du monde rural, qui sera achevée en 2007. La maîtrise de la consommation d'énergie présente une double avantage: économiser de l'argent, et diminuer les émanations de gaz à effet de serre. Le Maroc doit adopter et vulgariser toute une législation, tendant à l'économie d'énergie, dans la construction des bâtiments, dans l'utilisation industrielle, et dans le remplacement des lampes à incandescence par des lampes fluorescentes, moins consommatrices d'énergie. Quant à la préservation de l'environnement, le Maroc doit en tant que possible remplacer les sources d'énergie polluantes (pétrole, charbon) par des sources d'énergie non polluante (gaz naturel, énergies renouvelables, bio-carburants). Tout cela nécessite l'établissement d'un Plan Stratégique de l'Energie (PSE) pour notre pays, définissent les objectifs dans le temps, fixant les voies et moyens pour les atteindre, et indiquant clairement ce que doit être fait par l'Etat, et ce que doit être fait par le secteur privé. Le rôle de l'Etat est primordial sur le plan institutionnel par la libération progressive du secteur, et par la mise en place d'incitation fiscales et autres, pour encourager le secteur privé à investir dans cette importante composante de l'économie nationale. |